mercredi 25 mai 2011

Las Palmas


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Après 15 jours passés à Las Palmas, le bateau est prêt à partir. Voici les quelques travaux réalisés à bord:
- Peinture de la tête de quille et vérification des anodes et cales.
- Mise en place du filet à légumes. Très important pour les conserver le plus longtemps possible.
- Pilote de secours, au cas où le pilote principal flancherait. Ce qu'on n'espère pas!
- Réparation de quelques petites fissures du capot de descente et de sa boite. 
- Déplacer les ancres et leurs mouillages depuis la baille à mouillage jusque sous les couchettes. On centre ainsi les poids et le bateau s'en comporte mieux. 
- Mettre des patches sur la GV aux endroits d'usures déjà faites ou futures.
- Et bien sûr, faire le plein d'eau, de gazole, de nourriture et de crème solaire.

Ce qui est frappant dans ce port, c'est le nombre de bateaux habités. Presque 1 sur 2. Des solitaires, des couples, des familles entières, avec animaux de compagnies parfois. Pour la plupart, les bateaux deviennent caravanes, ils débordent d'affaires entassées, bien cachés sous des tauds immense en bâche plastique ou tissus. Ça fait une drôle d'impression. On se dit qu'au fond on n'est pas si mal organisé avec notre Capado. D'autres vont passé l'été ici et traverser en novembre quand la saison est meilleure. Du coup, ils en profitent pour refaire une beauté au bateau. Chose peu aisée, car malgré l'affluence de l'ARC une fois par ans, et le nombre de bateaux de passage, les shipshandlers ont peu de matériel pour vraiment travailler, et ne savent pas non plus où on peut s'approvisionner. Un bon coup de vélo direction le port autonome, là il y a de tout. Il faut juste savoir où c'est avant d'y aller, car on s'y perd facilement. Notre séjour a été d'ailleurs très occupé par  la recherche des différents éléments dont on avait besoin.
Désolé, pas de tourisme cette fois ci, mais on reviendra plus tard faire une croisière spéciale Canaries. Tout ce qu'on peut vous dire est que Las Palmas est une ville sans charme aucun.

Nous partons vendredi 27 mai, direction la Barbade à 2623 milles nautiques d'ici, soit entre 15 et 20 jours de mer. Mais cela dépendra du vent et du bateau.

Visite rapide de la ville :

vendredi 13 mai 2011

De Lanzarote à Las Palmas

Départ de Puerto Calero, Lanzarote le 12 mai 2011 à 10:00 TU (soit 12:00 heure française), arrivée le 13 mai 2011 à 07:00 TU.
Nous allons à partir de maintenant donner nos horaires en TU, temps universel. En effet, notre prochaine navigation va nous faire passer plusieurs fuseaux horaires, du coup la chronologie en deviendrait toute chamboulée. Le temps universel a ceci de pratique qu'il ne change pas en fonction du lieu. Pour information, en heure d'été la France est à TU + 2h et en heure d'hiver à TU +1h.
Donc départ à 10:00 TU par une mer belle, mais un temps très nébuleux ce qui donne une visibilité médiocre. Nous commençons au reacher pour vite passer sous spi et rattraper un bavaria 46 qui est sorti une bonne demi heure avant nous. Conditions parfaites, short T shirt et du vent pour glisser. Entre les îles (Lanzarote au nord, Fuerte ventura au sud), le vent change du tout au tout et nous voici au près dans un vent faible, avec la houle de nord par le travers. On persiste et voyons fondre sur nous un banc d'une vingtaine de dauphins ravis d'avoir de la compagnie, et nous aussi. On espérait que ce banc serait annonciateur de dorades, mais notre ligne ne s'est pas tendue. Décidément, va falloir travailler nos techniques de pêches car pour l'instant notre compte de poisson est de 0 pointé.
Le ciel se couvre, la visibilité réduit, le vent tombe définitivement. Le moteur rentre alors en action. On passe la nuit ainsi, baignés par la lune qui nous permet de voir comme en plein jour sur le pont. Quelques cargos et paquebots à négocier mais ça manque un peu d'action. On se rabat sur le solitaire ou le démineur. On insistera jamais assez, mais encore une fois, avoir l'AIS par ces conditions où l'on voit mal les lumières d'autres navires est un réconfort de tout les instants. D'habitude les voiliers n'ont que des récepteurs, donc ils sont invisibles aux yeux des grosses masses d'acier. Nous avons pris un modèle émetteur récepteur, ainsi les officiers de quart nous voient aussi.
Au petit matin, après une dernière heure sous voile (pour le principe...), par un ciel gris et une humidité omniprésente, nous arrivons à Las Palmas. Gros port de commerce et ville pleine d'immeubles où là encore l'urbanisme à l'espagnol a fait des ravages.

mercredi 11 mai 2011

Lanzarote

Après une bonne journée de repos bien mérité dans le très calme port de Puerto Calero, nous partons en voiture louée faire un premier tour de l'île. Arrecife est notre première destination, objectif emplettes! Malheureusement, le choix est faible et nous repartons avec seulement un board short pour Capu.
Ensuite, direction Puerto Carmen en espérant trouver meilleur choix.... bredouilles encore. Passons donc au tourisme proprement dit, les 2 villes précédemment citées n'ayant aucun intérêt.


En route pour le nord de l'île sur la plage de Famara. Grande plage baignées par de belles vagues, ce qui en fait le coin favori des surfers. D'ailleurs dans le village ne subsistent que des surf shop et quelques pécheurs. Sardines englouties et nous roulons plus au nord voir la vue sur Graciosa. C'était compter sans les nuages très bas qui ne permettaient aucune visibilité. Ainsi nous longeons la cote Nord puis Est, alternant petits villages désertiques sur côte de roche volcanique déchiquetée et grosses réserves à touristes enclavant le peu de plage de sable blanc qu'il y a sur l'île.


L'île étant petite, nous nous rabattons sur le sud, et la plage de Papagayo à laquelle on accède par une longue piste de terre battue. Juste à temps pour déguster une bonne bière avec le coucher du soleil et voir les plagistes vider le lieu. Ce lieu magnifique finit notre journée en point d'orgue avec beaucoup de très belles images de ce paysage si aride et dur.


Au menu du deuxième jour, nous prenons la réserve de Timanfaya en entrée. Lieu où les dernières éruptions volcaniques ont fait rage (début 1703 jusqu'à 1923, par intermitences). Quel choc, d'un coup nous entrons dans les coulées de lave, il n'y a plus âme qui vive, les animaux ont déserté la région. Tout est noir, gris, chaotique. Arrivé en haut, interdiction de se balader dans la réserve par soi même, tout le monde dans des bus qui font le parcours en boucle. Ca fait un peu dysneyland mais le décor est tout autre: torturé, menaçant, inquiétant et juste sublime. Ca force l'admiration pour ceux qui ont construit la route. Pour prolonger un peu la visite, nous déjeunons au restaurant planté en plein milieu. Le barbecue n'est qu'un puit, la chaleur vient directement du sol. Hélas la nourriture n'est pas à la hauteur de la vue, ni du barbecue. Les guides remplissent régulièrement un trou avec de l'eau, au bout de 5 sec, cette dernière ressort en geyser impressionnant. D'après le guide, la température est de 250°C à 2m sous nos pieds. Pieds nus s'abstenir.


En plat principal, nous descendons ensuite vers El Golfo. Cratère cassé en deux qui plonge dans la mer, avec une retenue d'eau verte. On en voit de toute les couleurs, bleu, rouge, noir, jaune, vert. Et on vous invite à regarder les photos car la disposition de la roche sur la falaise est difficilement descriptible.


En dessert, nous passons par la route des vins!!!! Et oui, ils ont réussi à faire pousser des vignes sur cette terre aride. Par contre, oubliez nos belles lignes de vignes à la française. Là, chaque pied de vigne est dans un trou caché du vent par un petit muret en arc de cercle. Donc la densité au mètre carré est faible. Un vin blanc, un vin rouge que nous dégusterons plus tard. L'occasion pour des apéros futurs.


Enfin, le café se prend à Playa Quemada (plage brulée dans le texte). Petite plage noire, avec quelques pécheurs, des restaurants et quasiment aucun touriste, et rien pour les y accueillir. On y voit pour la seule fois de notre périple des animaux en liberté: des chèvres.


La tête pleine d'images de cette île si dure pour l'homme, nous nous préparons à reprendre la mer, direction Las Palmas sur Gran Canaria, à 120 milles nautiques.

lundi 9 mai 2011

Gibraltar - Lanzarote

Départ de Gibraltar à 10:30 le 3 mai 2011.
Le ciel est couvert et le vent dans le nez. On sort facilement de la baie d'Algeciras au près, mais dès qu'on a passé la pointe, le vent est monté d'un cran et le courant s'est fait sentir. C'est parti pour quelques heures de luttes avec 2 ris dans la GV et 1 dans le solent à taper dans le clapot court et tirer des bords carrés à cause du courant. Le courant fut tel qu'il nous était impossible de passer la presqu'île de Tarifa, la décision fut de traverser les rails bondés de cargos pour longer la côte africaine. Enfin nous passons la dernière pointe de l'Afrique avant d'infléchir sur une route plus sud.


Il fait nuit, la zone est bondée de Cargo dans tout les sens, de pécheurs à perte de vue.... La mer est plus illuminée qu'une ville. Grâce à l'AIS nous avons une bonne vue de tout les cargos alentours et ainsi éviter beaucoup de stress. Par contre, on ne voit pas les filets dérivants et flottants à la surface! Gagné,  à minuit et demi, on s’arrête net dans un filet immense! Le vent est faible et la mer calme, ce qui facilite un peu la chose. Nous affalons les voiles et le pêcheur arrive à notre rencontre. Après quelques essais infructueux pour nous dégager et des dialogues de sourds avec le capitaine marocain, le pécheur repart en nous laissant planter là. Commence alors une attaque en règle du filet à coup de couteaux. On coupe tout ce qu'on voit, tout ce qu'on arrive à attraper. Rien n'y fait, on est encore tenu par le bulbe de la quille. Radio trafic Tanger nous appelle alors pour nous demander pourquoi nous sommes mouillés par 200m de fond, on leur explique la situation et ils promettent de garder un oeil sur nous. 1h après, les pécheurs reviennent remontant le filet par l'autre côté. Ils finissent par remonter suffisamment de filet pour qu'ils coupent ce qui nous tient encore et ainsi nous libérer.
Libres!!!!!! Enfin presque.. on se retrouve avec une traîne plus longue que celle de Kate Middleton.


Avec le peu de vent, l'hélice bloquée par le filet, nous étalons à peine le courant. Le but étant de ne pas retourner en méditerranée et de surtout pas se retrouver à la dérive dans les rails de cargos.
Au petit matin, Adrien se jette à l'eau (un peu froide) pour libérer le bateau. Traîne enlevée du bulbe et des safrans, noeuds autour de l'hélice coupés. Le moteur tourne, ouf!!!! On peut reprendre le court de notre voyage en repartant du même point où nous étions 12h plus tôt.
La journée du 4 sera un enchaînement de zones de pétole, entre moteur, spi de tête, reacher ou solent. Mais surtout, dormir pour récupérer de notre première nuit. On a tenté de pécher, mais sans résultat. Un petit oiseau s'est installé pour quelques heures à bord, le temps de reprendre son souffle. Il faisait un tour du bateau et revenait se poser. Ainsi nous faisons notre première nuit avec des quarts bien établis. 2 heures chacun, Adrien de 10h à minuit, Capucine prend le relais de minuit à 2h et ainsi de suite.
Capucine a surmonté cette première épreuve, avec un peu de musique, la télécommande du pilote, l'AIS qui nous prévient des cargos, et le tour est joué.


Le 5, nous aurons un premier aperçu d’alizés, sous spi et GV. Bonne nouvelle, le pilote se comporte bien, le spi est assez stable, du coup, on peut s'occuper du reste tranquillement. Beaucoup de lecture, la tambouille, le rangement.... Nous étions  bien seuls sur l'eau avec 1 seul cargo croisé. C'est reposant.
Le 6 fut marqué par la pétole et surtout par le passage d'un front peu actif qui nous a donné un peu de près mou. La nuit suivante fut plus difficile: rester éveillé alors qu'on est au moteur et que le bateau va tout droit demande beaucoup d'efforts.
Vers midi, le 7, on touche enfin les alizés! On attend ça depuis notre départ de Marseille,  ça se fête, et de belle manière: spi de tête, GV haute, et des bons longs surfs. Ce matin, on peut aussi célébrer la première manoeuvre en solo de Capucine, avec affalage du reacher. Le vent tourne un peu vers 16 heures, nous empannons donc. Manoeuvre impeccable, Capu à la GV et Adrien aux écoutes de spi et barre. Une fois le bateau bien calé sur son nouveau cap, le moulinet de la canne se déroule à pleine vitesse! Il y a un poisson au bout de la ligne. Adrien tente de le remonter, le poisson a l'air de bonne taille vu les sauts qu'il fait derrière. Malheureusement on ne le verra pas de plus près, il se décroche mais à la délicatesse de nous laisser le leurre sur la ligne. Pas de poisson pour le dîner, dommage. La prochaine fois, il faudra ralentir le bateau, plutôt que de continuer à surfer avec des pointes à 12 noeuds.


Deuxième empannage vers 20h pour aller en route direct vers Lanzarote. Le vent monte un peu et refuse, le reacher remplace le spi de tête. Le bateau cavale sur les vagues, le sillage s'étire et le pilote tient fièrement la barre. Le Capado est beau, et bien dans son élément. La nuit fut rapide, mais difficile de trouver le sommeil dans ces conditions. L'hydrogénérateur émet un son très aigu dans chaque surf, pas très agréable. Par contre, il charge à 20 ampère heure dans ces conditions, donc on ne le met pas longtemps.
La nuit avance et nous voyons de plus en plus les lumières de Lanzarote. Quel paysage au petit matin quand nous longeons l'ile! Pas de végétation, une multitude de maisons blanches sur la côte et entre les collines et cratères volcaniques. Quel décalage quand on entend encore les boites de nuit sur la côte!
Nous arrivons à Puerto Calero, dans le sud de l'île à 10h30 le 8 mai, avec un accueil du port très sympathique. Une bonne douche s'impose ainsi qu'un bon gros burger.



La video de la traversée :