lundi 18 juillet 2011

Saint Vincent - Les Grenadines

Nous arrivons à Young Island au sud de Saint Vincent le 24 juin 2011 à 18h30 et prenons une bouée car le mouillage est profond et avec du courant. Le lendemain matin, direction l'aéroport en Taxi co pour faire les papiers d'entrée et quelques courses.

Les taxi co sont des vans de marque japonaise aménagés en mini bus ou chaque centimètre carré est exploité. Vu de l'extérieur, ils sont pour la plupart magnifiquement tunés avec de belles jantes, le nom du bus peint d'une superbe couleur, et le reste présente une décoration plus ou moins travaillée selon le propriétaire. Musique à fond, pied au plancher, ils arpentent l'île en quête de passagers. Un petit geste de la main suffit à le faire s'arrêter, le portier ouvre la porte latérale coulissante, on grimpe et se cale là où on peut. Les taxi co sont souvent pleins et peuvent contenir 19 personnes grâce à des strapontins (ou plus si on compte les genous).


Le 26 nous partons pour l'île de Bequia (prononcer Bek way) un peu plus au sud. Encore sous l'influence d'une onde tropicale, la traversée du canal (zone d'océan entre chaque île) est sport mais rapide. Nous arrivons dans l'immense baie de Port Elizabeth, remplie de bateaux dans tout les sens, et mouillons devant la plage de princess Margareth. Le bateau étant volage au mouillage, nous mettons les 2 ancres à 45° pour plus de sécurité (on ne le regrettera pas vu les quelques bonnes rafales qui balaieront le mouillage).
Le village est minuscule mais on y trouve de tout, ou presque. Nous dégustons notre premier Roti (recette locale qui n'a rien à voir avec la signification française, voir les recettes du blog) et un poisson créole. Nous passons au shipshandler sous équipé mais trouvons un câble pour sécuriser l'annexe à terre et 2 tubas. Capu toussant encore, un passage chez le médecin s'impose, puis à la pharmacie pour traiter cette bronchite corriace.
Le 28 et 29, c'est repos forcée pour Capu, assommée par les antibiotiques, et boulot pour Adrien grâce à une connexion wifi faible mais utile (et dès qu'il pleut, on ne capte plus rien).
Le 30, on fait un peu d'avitaillement avec ce qu'on arrive à trouver et connexion internet dans des bars sur la plage.

Le 1er juillet, nous appelons le canal 67 sur la VHF et quelques minutes plus tard, une grosse barge chargée de fuel et d'eau se met à couple de Capado. Nous faisons ainsi le plein d'eau sans bouger du mouillage. La veille, on leur avait aussi donner notre linge qui est revenu laver plier repasser pour un prix dérisoire! Ça c'est grand luxe!
Un américain voisin ayant un bateau classique « Joy » passe en nageant discuter avec nous et nous recommande un mouillage sur l'île de Canouan. Le rendez vous est prit.


Nous levons donc les ancres le 02 juillet 2011 pour Canouan à 20 nm de là soit 3h de navigation sous GV haute et reacher. On y retrouve Joy qui était parti aux aurores. Nous sommes dans la baie Rameau, petite baie très jolie et il n'y a que nous. Ça change de Bequia avec des bateaux à perte de vue. La présence de petites méduses urticantes nous empêchent de nous baigner, donc nous partons pour une expédition terrestre et croisons plein de Tortue de terre avec une carapace bien bombée et des taches oranges sur la tête et la carapace. Apéro à Bord de Joy à 17h (ils sont fous ces ricains). On fait donc la rencontre de Gerrald Shapiro « Shap », professeur de musique et surtout de composition dans une université de nouvelle Angleterre. Il passe tout son temps libre sur son bateau à profiter des tropiques. Une belle rencontre pour notre premier apéro sur un autre bateau depuis la traversée.


Le 3 juilet, Adrien a 30 ans!!!!! Pour féter ça, nous changeons de baie pour aller « en ville » et tenter de capter internet pour un Skype avec Etienne à Pnom Penh. Hélas, pas de connexion disponible malgré l'hôtel du luxe. Ainsi nous partons faire un petit tour à pied dans les environs. Le village est petit donc on en fait vite le tour.... Aucune maison ou presque n'est finie, chévres, poulet, chiens gambadent au milieu. On y voit même un âne. On trouve un resto sur la plage. Pas de gateau d'anniversaire mais un poulet grillé et un rhum punch. Devant le resto se trouvent alignés 4 maquettes de voilier. Le constructeur de ces derniers explique qu'il y a un circuit de régate pour ces Gum boat. Les bateaux sont fait en Gum, un arbre locale, ils doivent faire 5 pieds de long le reste est assez libre apparemment. Pas de télécommande, donc pour les faire virer de bord, un bateau moteur les suit, puis un mec se jette à l'eau, attrape le bateau et le fait virer de bord et changer les réglages. Ils envisagent d'autoriser les télécommandes pour plus tard. Cette classe est répandue sur les îles d'Antigua, Saint Martin, Bequia, Canouan et Carriacou.


Le lendemain nous voulons aller voir le côté au vent de l'île et surtout une baie qui est au nord est. Ainsi nous marchons sous une bonne chaleur entre les cactus, quelques petits iguanes, les chiens errants, une superbe vue sur le mouillage avec Capado. Arrivés plus haut, la route est purement et simplement fermée par l'entrée d'un resort hotel qui s'est approprié la moitié nord de l'île. On ne peut pas aller plus loin! Pour rentrer au bateau, un canadien nous emmène dans son gros pick up. Il est responsable des explosifs! Grâce à lui, nous ferons un beau tour du reste de l'île avant de retourner au bateau.
Là nous rencontrons un couple Suisse, Pierre et Nicole Bonjour, qui sont venus, intéressés par le bateau.


Le 5 juillet 2011, encore une mini navigation pour rejoindre les Tobago Cays. Après une approche en slalom entre les récifs coralliens, Capado mouille dans un site magnifique! L'eau est plus turquoise que turquoise! Vite à l'eau où nous ne tardons pas à voir des tortues, des raies, des poissons de toutes sortes. On se filme à nager avec les tortues et certaines se laisse faire. C'est grandiose! Capu verra même un barracuda. Le soir nous allons prendre l'apéro à bord d'Anegada, le sunkiss 47 de Pierre et Nicole. On échange des bouquins, des conseils, le courant passe bien. Retour au bateau pour diner juste avant un grain copieux (40 noeuds) qui retournera notre annexe, alors attachée au bateau.
Le lendemain, nous allons avec Pierre le long du récif pour repérer les langoustes. Quelques une montrent leurs antennes, mais le courant est un peu fort pour s'attarder dans les parages.
Une fois séchés nous partons pour Union Island, dans la baie de Clifton, à une heure de navigation (et toujours sous voile, d'ailleurs rare sont les bateaux qui sortent du tissu entre les îles). Nous voulions acheter des rames, les dernières ayant été emportées par le grain à Tobago Cays. Mais pas de rame, on se rabat donc sur une latte de bois. Shap,étant à Union, a eu connaissance de nos déboires de moyen de propulsion pour l'annexe et nous a très gentiment prêté son moteur prétextant qu'il préfère ramer. Quel soulagement et vive la solidarité des gens de mer!


Le 7 juillet, nous faisons le tour de Union Island par le Nord pour rejoindre Chattam Bay. Grande bay, casi déserte, sous les collines, et avec une eau tellement claire qu'on voit le fond quand il y a de la lune. Nous sommes invités à bord d'Anegada pour des langoustes grillées et patates douces, un régal.
Le lendemain, c'est cours de chasse sous marine pour Adrien. Pierra ayant 2 fusils. Le matin sera
peu fructueux. Adrien ne tire que des poissons qui ne sont pas très bons, les confondants avec les comestibles. Alors que Pierre attrape quelques langoustes brésiliennes et des poissons soleils. La deuxième session l'après midi ira un peu mieux. Quelques Soleils et une cigale de mer (une sorte de langouste en plus moche). Le tir est encore imprécis, ainsi il a fallu s'y prendre à 2 fois pour beaucoup de Soleils. Nous dégustons notre premier diner dans le bateau avec le produit de notre pêche et un cake à la banane fait par Capu!

Le 9 juillet, snorkling pour tout le monde dans une petite baie avoisinante. Adrien ramène une seiche et quelques Soleils. Pierre garde son efficacité presque militaire en ne gaspillant que peu de tirs et en ramenant une bonne quantité de Soleils. Déjeuner à bord d'Anegada pour une langouste sauce gigembre, curry rouge et lait de coco, avec du riz. Grâce à Pierre et Nicole, nous apprenons à utiliser les ressources locales pour bien se nourrir . Après midi bricolage pour mieux fixer le jerrican de fuel, la gaffe, le manche à balai, un peu de couture sur le taud de cockpit, customisation du drapeau de Grenade. Ensuite on se balade sur la plage et y retournons avec les maillots et Pierre pour aller boire une bière dans un bar tout neuf où ils ont une piscine d'eau salée à débordement pour y apprécier le coucher de soleil, et aussi profiter de leur douche pour bien se rincer!! On dine avec le calamar frais et des filets de Soleils, un régal!


Le 10, départ pour petit Saint Vincent. Beau mouillage encore, devant l'ile hôtel qu'est petit Saint Vincent. Étant hors saison, l'hôtel est fermé et en travaux. Donc seuls la plage et le bar nous sont accessibles. On fera donc un demi tour de l'île par la plage de sable superbement blanc et ratissé (hôtel de luxe oblige).


Le 11 nous déjeunons à Morpion, un ilet de sable blanc minuscule avec un parasol planté au milieu. Nous arrivons avant tout les catamarans de Charter et pouvons profiter du cadre rien que pour nous. Le sable y est vraiment très blanc. Pour le diner, nous retournons à Clifton Bay sur Union Island et conclure ainsi la première boucle que nous faisons depuis le départ. Jamais nous n'avions recouper notre sillage, drôle non? Le soir, apéro sur Happy Island! Un bar posé sur une ile de la taille du bar à l'entrée de la baie de Clifton.


L'histoire de Happy Island est surprenante. Il y a 9 ans, un pécheur local a commencé à amasser toutes les coquilles de lambi au même endroit dans l'idée d'en faire une île. Au début, il y avait juste un parasol et une glacière. A force de persévérance, c'est maintenant un vrai bar en ciment et bois, avec du sable, quelques petits palmiers, de l'électricité fournit par une petite éolienne et une génératrice, des rhums punch délicieux, et bientôt il fera aussi des grillades.

Le 12, nous passons la journée sur Internet pour communiquer par skype avec nos familles respectives. Un peu de travail, beaucoup de moustiques et on rentre au bateau.
Départ le 13 après les formalités d'usage pour rejoindre l'île de Carriacou qui est la première île des Grenadines de Grenade dont vous aurez la récit au prochain numéro!