jeudi 27 décembre 2012

De La Réunion à Richard's Bay, Afrique du Sud

On sort du port au moteur cette foi. La GV est hissée dans l'avant port puis on abat et à nous le dernier bout d'Indien. Il est midi le 15 novembre 2012, le spi fractionnel sort de son sac. Il ne restera pas longtemps en l'air, le dévent de l'île, très haute, est important. Du coup, la risée Nanni prend le relais pour 3 heures avant un peu de près sous foc et GV haute. Le vent adonne petit à petit et gagne en pression. La première nuit s'annonce rapide.

Dès le lendemain, le reacher prend du service avant de remettre le spi fractionnel. On passe une super nuit avec un vent stable et un ciel bien dégagé. Sensation qu'on n'avait pas eu depuis bien longtemps.

On continue à glisser bien au sud pour contourner bien largement la cote sud de Madagascar réputée peu accueillante en cas de coup de vent de Sud, et surtout pour éviter une zone orageuse stationnaire. Ce sont quelques milles en plus, mais quand on voit les éclairs au loin dans notre ouest, on est bien content de profiter du beau temps.

Le 17, on empanne tribord amure, le vent s'orientant Nord Est, il est temps de viser l'Afrique du Sud. La mer devient moins maniable et le vent monte d'un cran. On remplace le spi par le foc. Dans cette zone le trafic est intense. Beaucoup de cargos passent maintenant par le sud pour rallier l'Asie. On croisera même un petit tanker brésilien qui passe à 1 mille de nous et appelle à la VHF pour avoir des infos sur le bateau. Un des officiers du bord veut partir autour du monde aussi et le bateau lui plait. Drôle non?

Le front s'approche. Virement de bord, puis le vent adonne petit à petit mais en passant d'abord par une phase de molle, pas pour longtemps. On est vite sous foc et 3 ris au largue, en mode Indien. C'est parti pour 24h de lessiveuse intensive avec la trinquette qui remplace le foc.

Le coup de vent est passé, le vent s'oriente plein Est. Il faut remettre de la toile et on empanne pour contourner l'anticyclone par le nord et éviter ses griffes de pétole.

Les fichiers météo s'affinent. Un coup de vent de Sud Ouest est annoncé pour le 25 le long des côtes africaines. Cette configuration est la pire possible dans cette zone. Le vent est alors contre le courant des aiguilles, ce qui a pour conséquence une grosse mer casse-bateaux. En gros, il est hors de question de se trouver à moins de 70 milles de la côte dans ces conditions. Nous sommes maintenant dans du vent léger, et une bonne progression n'est donc pas garantie. C'est le stress!!! Doit on aller à Toliara à Madagascar pour laisser passer le coup de vent, ou Capado est-il capable d'arriver à temps pour être au port avant le carnage?

Les échanges de mails s'intensifient entre les bateaux. Sputnik et Lady Anne, partis 48 heures avant nous, peinent un peu dans la pétole. Ty Punch parti 24 heures avant nous, mais plus lent donc encore au sud de Madagascar, sont aussi face à ce dilemme. Hervé nous envoie deux fois par jour les prévisions afin de soigner notre trajectoire et garder un œil sur ce coup de vent qui monte le long de la côte. En tout cas, c'est bien sympa d'avoir des amis ainsi sur l'eau. On a un peu rattraper les catas devant nous, il semble que la pétole nous favorise un peu.

On met tout dessus, Spi de tête, trinquette et GV haute. On passe en mode course. Il ne faut rien lâcher et surtout ne pas tomber dans la pétole. Vive le téléphone satellite qui nous permet d'avoir régulièrement la position de l'anticyclone. Le 20 dans la nuit, on reste dans le cockpit, prêt à réagir à l'écoute de spi en cas de départ au lof. La gaine de l'écoute finit par casser. On affale, un peu de couture et on renvoie. Le reste de la nuit sera presque parfait, ciel étoilé et vent stable.

Le timing semble s'améliorer pour nous. On va un peu plus vite que nos prévisions de marche et rattrapons petit à petit nos copains devant. On décide donc de continuer et de ne rien lâcher. La dernière inconnue et le temps que l'on va perdre dans la transition entre le vent d'Est et le vent de Nord qui nous propulsera sur la fin.

Superbe journée le 22, avec la visite de dauphins, une mer clémente, un vent stable. On peut se doucher, bouquiner tranquille, le pilote barre bien. Décidément, on multiplie les bonnes nuits. Empannage tribord amure, on va chercher le vent de Nord et ainsi avoir un bon angle pour arriver sur Richard's Bay. Dans la journée, le ciel se couvre, la mer se forme, le vent monte. C'est parti pour le dernier sprint. Adrien barre toute l'après midi, sous spi fractionnel et GV 2 ris. Ça va vite à très vite. L'hyrdogénérateur siffle fort dans les surfs. La longue houle de sud rencontre la mer du vent de Nord, ce qui donne quelques tremplins qui font voler le Capado. C'est sport!

Avec la nuit, le vent monte encore d'un cran. Plus possible de tenir le spi, on est maintenant sous foc et trois ris. La mer se fait de plus en plus mauvaise. A 3 heures du matin, le vent passe la sur-multipliée. On prend d'abord un ris dans le foc mais ca ne tiendra qu'une demi heure. La trinquette prend le relais et le pilote ne tient plus. La mer envoie Capado dans tous les sens, il faut barrer. Le speedo ne descend pas sous les 10 nœuds. On se rapproche vite du but.

On arrive parallèle à la côte vers Sainte Lucie et la mer se calme enfin à 3 milles du rivage. On est à 10 milles du port et le chariot de tête de GV décide de casser. Qu'à cela ne tienne, on est à l'heure, bien trempés. On finira sous trinquette seule avec un peu de moteur. On peut se sécher, ranger le bateau, et nous préparer pour la manœuvre de port.

En rentrant, on se fait survoler par la pilotine qui est un hélicoptère ici, dingue. Au lieu du traditionnel bateau noir et blanc, ici le pilote se fait hélitreuillé sur les cargos, premier port de charbon au monde oblige. Finalement nous rejoignons le small craft harbour, un peu bondé mais on trouve une place à couple d'un cata.

Nous sommes arrivés 12 heures après nos amis Sputnik et Lady Anne, et 12 heures avant le coup de vent. Ouf.

Distance parcourue: 1642 nm
Temps de parcours: 8 j 22 heures 30 minutes
Vitesse moyenne: 6,8 nœuds
 

mercredi 5 décembre 2012

La Réunion

Départ de Port Louis, Maurice, à 7h le 23 octobre avec Philippe et Blanche à bord. Mer calme et peu de vent. Conditions parfaite pour nos invités. Malgré le peu de vent, on arrive à garder un peu de vitesse sous spi de tête et GV haute, cap au sud, puis le matin arrive, le vent s'oriente Nord Est avec un peu plus d'intensité. On empanne donc direction La Réunion par la pointe nord. L'ile étant très haute, on la voit dès le lever du jour. Puis vers 10 heures, elle disparaît sous les nuages. En arrivant vers la pointe nord, on reçoit un appel VHF de Ty Punch, parti eux aussi la veille au matin de Maurice, mais depuis la baie de Tamarin. Ils sont devant nous, génois et GV en ciseaux. Une heure plus tard on les rattrape dans la baie de la Possession. Trop sympa de se croiser ainsi toutes voiles dehors.
 
L'entrée dans le port sous voile se passe bien, mais vu l'étroitesse de l'entrée, il nous faudra un moteur pour ressortir. Le rally de l'ARC est là aussi et prend donc toute la place. On se retrouve sur le quai avec les frigos industrielles. Ty Punch vient à notre couple, premier apéro de cette escale.

Première mission, trouver une voiture de location. Pas facile en haute saison mais la persévérance de Philippe paie. Direction le Sud et Saint Gilles en guise de première balade. On retrouve de la cuisine française avec ses fromages, un régal.

Deuxième mission: lancer la réparation du moteur. Après tant de temps arrêté, il ne tourne plus. Aïe. On a de l'eau dans l'huile, ce n'est pas bon signe... Les échantillons d'huile et de fuel sont envoyés en métropole pour analyse. Il va falloir s'armer de patience.

Sous les conseils des piliers du bar Le Forban, on se lève aux aurores pour monter vers le point de vue du Maïdo. Il n'y a pas encore de nuage, on a une vue imprenable sur le cirque de Mafate quelques centaines de mètres au pied des parois acérés de ce cirque inaccessible en voiture. On avait un peu perdu l'habitude de prendre de l'altitude avec notre vie au niveau de la mer. Ainsi on retrouve le froid des hauteurs et l'oxygène un peu plus rare. En tout cas, la vue est à couper le souffle.

On redescend en empruntant une route forestière à flanc des hauteurs. Très belle forêt avec des aires de pique nique super bien aménagées un peu partout. Il est 10 heures et les nuages sont déjà sur nous. C'est la purée de pois. Il ne reste plus qu'à descendre vers la cote. A la pointe du diable, on voit des pécheurs braver la forte houle qui vient s'y briser et menace des les emporter. Ensuite on va déjeuner à Saint Pierre, voir à quoi ressemble l'autre port de la Réunion, bien plus accueillant que le notre. Au déjeuner, la serveuse renverse l'intégralité de son plateau sur Adrien. Cocktail de fruits, bière et cacahuètes, il devient un apéro ambulant...On visite la ville puis on passe vite fait à Decathlon.

Le lendemain, on monte au Cap noir pour avoir une autre vue sur le cirque de Mafate. 15 min de marche. Encore une fois, la vue est époustouflante. Il est encore tôt, du coup on remonte en voiture pour aller voir la plaine des palmistes. C'est jour de marché, on en profite pour acheter du bon fromage. Ensuite, repérage des hébergements possible afin d'organiser une prochaine excursion au piton de la Fournaise. Retour au bateau par la cote ouest. Pour un apéro avec JB, ami de Nantes et rencontré à Tamarin (Maurice), ainsi que Ty Punch.

La nuit, le catamaran Milo one, un catana 58 juste devant nous se fait visiter. Heureusement Yvan et Sabrina était à bord et on fait fuir le voleur qui est parti les mains vides. Il en a même oublier l'autoradio de la voiture de location qu'il avait déjà fracturé. S'en est trop, déjà que les frigos entretiennent un bruit de fond constant, qu'il n'y a pas d'accès à l'eau et que c'est franchement insalubre, on décide tous de bouger les bateaux coute que coute.

François, qui était en équipe de ligue de 420 avec Adrien à l'époque, nous propose de venir à couple de son cata. Milo One trouve une place sur le quai d'en face en bougeant quelques bateaux, Ty Punch ira à la Marina. Christian de 1+1, autre Catana 58, et Yvan prennent leur belle annexe pour remorquer le Capado. Une bonne chose de faite. Du coup, le soir, c'est apéro à bord de Milo One, Yvan et Sabrina avec leur fils Hugo. Nous rejoint Christian de 1+1. L'apéro se transforme en une grosse soirée débridée jusqu'à 2 heures du mat. Le bateau est tellement grand, qu'il y a un véritable dance floor dans le cockpit.

Le lendemain tourne au ralenti avec une petite balade à Saint Denis et un tour au marché de l'artisanat. On mettra aussi le bateau de l'autre coté de Catalizé (www.catalize.re), sur une place au port laissée vacante par un local parti faire un tour à Maurice. Olivier, un ami d'Adrien lors de sa période Toulousaine, nous rend visite avec des spécialités locales ainsi que du vin. Le top. On enchaine tous ensemble sur la Soirée Halloween organisée au club de plongée le dodo palmé.
Entretemps, Nanni Diesel tarde à se prononcer sur la cause de la panne, ca traine. Monsieur Bourdel revient au bateau prendre d'autres mesures. La moutarde commence à monter. En attendant ces éternels retards, nettoyage de l'annexe et révision des winchs.

On est le 1er Novembre, pont oblige on ne peut rien attendre de Nanni, du coup nous laisserons le bateau tout seul ce soir. Direction Bourg Murat en passant par Tampon. En montant, on passe dans de nombreux champs d'Ananas. Puis on arrive à l'hôtel assez tôt ( Hôtel Piton des Forges ), pour une bonne sieste puis balade sur un petit piton surmonté d'un gros radar météorologique. En redescendant, on croise des chevaux qui vont au champ, suivis d'un gros cochon tout noir. On passe la soirée à faire du ping pong. Coucher tôt car le lendemain, c'est debout à 4h. On roule jusqu'au pas de Belcombe où nous arrivons au lever du jour. Il fait un froid de canard. Brrrrr! Ca motive pour bien marcher en tout cas. On descend d'abord les 150m de la paroi du cirque, puis un long plat sur la rivière de lave, dure bien sure, avant une ascension rendue laborieuse par le fait que tu te crois toujours proche de la fin alors que le chemin nous fait faire le tour du cratère jusqu'au sud où réside le point de vue. On se faisait poursuivre le long de la marche par l'ombre du volcan réduisant avec le soleil qui monte. Nous devons être le troisième groupe à arriver au cratère depuis le début du jour, juste avant la valse des avions et hélicoptères pour touristes. Le cratère et ses 375m de fond est impressionnant. On voit même quelques fumerolles au fond. Et derrière nous, vue sur la coulée de lave qui tombe en 3 étages vers la mer. C'est vraiment superbe. Retour ensuite où l'on voit le gros du flot des marcheurs partir à leur tour à l'assaut de la roche volcanique. Beaucoup nous demande: « c'est encore loin? ». Long week-end oblige, la file des marcheurs est sans fin. A tel point qu'il en deviendrait presque difficile de passer à contre courant. On a bien fait d'arriver tôt avec le parking quasiment vide. 5 heures de marche magnifique. Au retour, on découvre toute le paysage alors dans le noir à l'aller. La plaine des sables au milles teintes, puis un autre cratère plus vieux mais bien profond, avec une vue superbe sur la vallée. Déjeuner à Bourg Murat au QG, sous les conseils d'Olivier. On s'installe au coin du feu, puis c'est rougail zandouilles, cary de Camarons et autres réjouissances de la gastronomie locale sans oublier le rhum arrangé en digestif.
En absence de réponse et de décision claire de la part de Nanni, afin de pas perdre plus de temps car la saison cyclonique approche, nous décidons de prendre commande d'un nouveau bloc pour le moteur. En gros, on garde la marinisation de l'ancien moteur que l'on met sur le nouveau. Il prend l'avion le lundi depuis Nanni en France. Cela fait déjà 2 semaines qu'on est là sans que rien ne fut fait sur le moteur. Il est temps d'agir. La Réunion est super, mais il faut continuer le voyage.

Deuxième excursion. On commence par une halte par Sainte Anne, son église atypique et le bassin bleu où sort une source et est parfait pour une baignade rafraichissante. Déjeuner à Sainte Rose, dans l'anse des cascades au milieu d'une palmeraie. Il pleut fort du coup on passe dans les différentes coulées de lave sans trop les voir. Je ne savais pas qu'il pleuvait sur la lune...

Hôtel à Saint Philippe. Au petit matin, on retourne aux coulées de lave avant la pluie puis nous allons aux jardin des parfums et des épices. Super visite guidée dans toutes ces plantes où le guide a toujours une explication « trop géniale » selon ses dires, et on ne peut qu'être d'accord.
On continue la journée vers Saint Joseph avant de s'arrêter à Grande Anse. C'est la grande sortie dominicale. Tout le monde est super bien installé avec des bâches tendues, les barbecues marchent à fond pour les carrys et rougails. C'est une grosse logistique qui rassemble toute la famille et les amis, de grands professionnels du barbecue. Les vagues sur la plage sont impressionnantes, heureusement un bassin a été aménager pour faire une piscine d'eau de mer à l'abri des forts courants, grosses vagues et méchants requins.

Le soir, on retrouve Sputnik avec Erik et Delphine, ainsi que Gaspard, Chris et rencontrons Lee, un américain qui comme Chris navigue seul sur son bateau Largo. Il est parti sans quasiment rien y connaître en voile. Depuis il a bien apprit. On improvise aussi un barbecue sur le port car Sputnik a relevé un beau thon avant d'arriver. Soirée sympa à la frontale et toujours sympa de retrouver les amis.

Le bateau propriétaire de la place au port que nous occupons va revenir, il faut donc déménager à nouveau. Belle chaine de solidarité avec le moteur de Gaspard sur l'annexe de Chris et Gaspard en capitaine de remorqueur talentueux. On finit par aller le long du quai laissé libre par l'ARC parti pour l'Afrique du Sud.

Journée tranquille avec partie de boules endiablée entre Philippe et Blanche contre nous. Pour une fois, l'expérience n'a pas payé. Puis direction Sainte Marie afin de payer pour le bloc et maintenir la pression. Que c'est dur d'avoir du répondant et de la réactivité!!!! Le soir, nous recevons Delphine et Olivier à bord avant qu'il parte pour Mayotte.

Au menu du jour, le cirque de Cilaos. Comme d'habitude, le lever aux aurores est de rigueur. La route pour accéder au cirque est la plus escarpée, et dangereuse par temps de pluie avec les chutes de roches. Encore une fois, nous voilà plongés dans un décor vertigineux, surplombé par le piton des neiges.
Au retour, nous allons dans la ravine de Saint Gilles. On marche le long d'un aqueduc avant d'arriver à un bassin et sa cascade. Très sympa, avec une eau un brin fraiche quand même. On n'aura jamais pris autant de bain dans de l'eau douce.

On n'a pas encore fait toutes les routes. On embarque Delphine et en route pour Takamaka, vallée au milles cascades avec un barrage hydroélectrique au fond. On laisse Blanche et Philippe et allons à pied jusqu'au barrage, puis retour, en 2h. Chemin bien escarpé et un gros dénivelé à la clef. On est en pleine jungle, il fait chaud. Pour se rafraichir, on retourne au bassin bleu à Sainte Anne avant de rentrer par la plaine des Palmistes. Puis, comme on est tôt, on va voir James Bond en salle.

Le nouveau bloc moteur est enfin en route, du coup on enlève l'ancien du bateau que l'on va déposer à Sainte Marie chez le mécanicien. Autant ne pas espérer qu'il vienne le chercher....

Pendant que Monsieur Bourdel équipe le nouveau moteur, on part faire un tour dans le cirque de Salazie, le plus touristique des trois. On cherche un hôtel pour le soir, mais c'est archi complet. Dommage. Le cadre est à la hauteur de sa renommée. On rentre ensuite au bateau voir le départ du Vendée Globe avant d'aller à Saint Paul pour le diner. Là on tombe sur un groupe entier entrain de danser la country avec les botes, les chapeaux et les franges pour certains. On ne s'y attendait pas vraiment.

Le dimanche, on range un peu le bateau, attaquons le dossier assurance pour notre moteur et surtout organisons un gros apéro à bord du Capado. Tout le monde est là. Magalyanne, Sputnik, Ty Punch, et Olivier d'un bateau voisin. Super soirée sous le taud de cockpit agrémenter de quelques bâches pour protéger tout le monde de la pluie.

Sous l'impulsion de François, on se retrouve à Cilaos pour une journée de Canyoning. Groupe super sympa. Premier effort, enfiler les combinaisons, la surcombinaison, le casque, le baudriers. Penser à bien mettre le pic nique au sec dans les bidons, ainsi que des affaires de rechange. Petite marche puis on atteint le premier toboggan. Ensuite, un petit rappel pour se mettre en jambe. La vue est superbe. On se marre bien à voir chacun plus ou moins à l'aise. Au rappel suivant, le bassin est assez profond pour se lâcher à 6m avant la fin. On range les mains et le bout défile alors super vite, puis plouf. D'un autre caillou, on peut sauter à nouveau, sans corde. On passe ensuite au rappel en double. Chacun sur une corde, on descend en parallèle, pose photo sur un promontoire et on continue. Arrive alors la surprise du chef. Guillaume, le moniteur, avait mis un sac à dos en guise de barrage en travers de la cascade. Une fois qu'on est bien sous lui, il enlève le sac et on s'en prend plein la figure. Nettoyage au karcher. Tout le monde est maintenant dans le bassin avant le plus grand rappel: 55m à pic. C'est vertigineux. Capu nous fait une petite glissade au démarrage mais tout va bien. Encore une fois, on peut lâcher d'assez haut en bas. Sensations fortes garanties. Un dernier petit rappel puis on est en bas. Instant séchage, rinçage des combinaisons, pic nique puis paquetage. On a de la chance, la pluie menaçante du matin a eu le bon goût de rester dans le cirque de Salazie et nous a épargné. Ce n'est pas le tout de descendre, il faut bien remonter. C'est parti pour une grimpette assez éprouvante avec sac sur le dos, chacun portant sa combi mouillée et les garçons se partagent en plus les bouts. On s'attache régulièrement aux lignes de vie. La dernière crête, baptisée par Guillaume, la crête du « il faut y croire » et assez vertigineuse. C'était vraiment une sacré expérience. Donc merci beaucoup à François et aussi à Cilaos aventure (http://www.cilaosaventure.com) pour cette journée mémorable.
Le moteur arrive. Il était temps. Monsieur Bourdel refuse de toucher à l'installation pour ne surtout pas prendre de responsabilité... En plus Nanni demande que l'on pose une crépine si on veut que l'installation soit garantie. En gros refaire un trou dans la coque et être en double emploi avec le Sail drive qui fait déjà prise d'eau de mer. Une belle décision politique et qui n'a aucune justification technique. Au passage, nous n'avons toujours pas eu de réponse de la part de Nanni en ce qui concerne notre ancien moteur. Heureusement qu'on a pris les devants, on serait encore à attendre.

Adrien et Gaëtan luttent pour réaligner le moteur avec le sail drive, rien n'y fait. Finalement, un coup de main du mécano local débloque la situation. Il faut aussi modifier la ligne d'échappement. Le nouveau waterlock plus gros a des sorties de diamètre 45mm, alors que le tuyau est de diamètre intérieur 40. Avec Gaëtan et Philippe, on s'échine à tenter de mettre tout ca ensemble mais ca ne veut pas. Il est temps de déposer Blanche et Philippe à l'aéroport après 5 semaines passées à bord entre Maurice et La Réunion. Au revoirs poignants puis retour au bateau pour un second round avec le tuyau d'échappement. Un coup de lime supplémentaire, une bonne dose de Vaseline, beaucoup d'efforts et c'est bon. Ouf. A 21h, on démarre le moteur, ca tourne!!!!

Au matin, Monsieur Bourdel revient pour la mise en service du moteur. On teste tout, le long du quai, puis on largue les amarres pour un tour dans l'avant port. Drôle de sensation que de se déplacer à nouveau avec une hélice qui tourne. On revient à quai, tout va bien. Nous avons donc un moteur qui fonctionne à nouveau, et toujours pas de réponse de Nanni quand au précédent.
La veille, Blanche et Philippe n'avait pu monter dans l'avion, un rapatriement sanitaire leur a pris leurs places. Ils ont donc passé une dernière nuit dans un bel hôtel à Boucan Canot où nous les avons rejoint pour le déjeuner. On leur dit au revoir à nouveau en milieu d'après midi. Il faut préparer le bateau, la fenêtre météo est encore bonne. Dernière soirée à bord de Magalyanne et ainsi rencontrer leur fille Magalie et leur petite fille Romane.

On attend les douaniers pour la sortie, on prend une dernière météo et c'est parti, nous quittons le port à 12h15, en route pour un dernier bout d'Indien réputé pour sa météo capricieuse.
 

samedi 3 novembre 2012

L'ile Maurice

Nous quittons Rodrigues le 3 octobre après le déjeuner, avec l'aide de Delphine, Pascal et Erik. On avance bien, en mode Indien à nouveau: foc et peu de GV pour la houle croisée. Cette dernière est moins virulente, mais on reste lent pour être sûr d'arriver de jour à Maurice.

Le 5 à midi, Capado s'engage dans le chenal de Port Louis sous trinquette et GV 2 ris. Jean Luc est là avec son annexe, en guide. A la deuxième tentative, on se glisse le long du quai des douanes où Marie Christinne et Fanny attrapent nos amarres et, en expertes, freinent le Capado comme il faut. On partage donc une bonne bière au bistrot du Marseillais juste devant le bateau, en attendant l'officier de l'immigration. Les autorités ne voulait pas que Magalyanne nous remorque dans le port, mais ne voulaient pas non plus que nous rentrions sous voile, et encore moins que nous allions dans une autre baie plus facile d'accès et y faire les papiers. On était dans l'impasse. Heureusement Jean Luc a bien préparé le terrain et on finalement pu rentrer sous voile. Ouf....

Une fois les papiers dument remplis, et il y en a un bon paquet, (pour la deuxième fois, ils demandent que le tampon du bateau soit apposé) on embarque Gaspard à bord, on renvoi les voiles direction la marina en face du bassin. Décidément, chacune de nos manoeuvres sous voile nous apporte plein d'aide. C'est à se demander si on doit vraiment réparer ce moteur....

On profite de la marina pour nettoyer le bateau de fond en comble, et nous y rencontrons aussi l'ex Hugo Boss, Imoca 60, emmener par un équipage de jeunes pour des opérations de relations publiques depuis l'Australie jusqu'en Angleterre. On passe une super soirée ensemble à bord du Capado, et aussi avec Fanny et Julian (Salamander, vu aux Cocos).
Le lendemain, Blanche et Philippe, les parents de Capucine, arrivent. Trop sympa de retrouver de la famille depuis déjà 9 mois. Un seul couac, une de leurs valises manque à l'appel.

A Port Louis, le marché est impressionnant, on se retrouve d'un seul coup plongé en plein Calcutta. On trouve de tout, sur trois niveaux, fruits et légumes en bas, souvenirs et attrapes touristes au dessus, puis fringues en haut. On y mange des spécialités indiennes ou créoles pour peu de roupies, le tout avec un bon Alouda, boisson à base de lait et quelques autres réjouissances. Se retrouver dans une grande ville grouillante après le calme de Rodrigues est un peu déroutant, mais très intéressant.
Au matin, on embarque Julian avec nous, direction Tamarin. En sortant du port, on voit des voiles au loin. Il s'avère que, sans le vouloir, nous retrouvons Magalyanne, parti eux de Grand Baie bien plus tôt dans la matinée. On finit par les rattraper dans ces vents changeants. S'en suit une belle séance photos des bateaux sous voile, au bord à bord. C'est tellement rare qu'on en profite à fond avec quelques slaloms pour passer dans le tableau arrière de l'autre. Finalement, on mouille dans la belle baie de Tamarin et y retrouvons Gaspard sur son Octobass, alors que Blanche et Philippe arrivent en voiture. Première tentative de Paddle Board pour Adrien et Julian. Pas facile de garder l'équilibre mais on s'en sort.
Tout le monde descend sur la plage pour un apéro au coucher du soleil, tradition de la baie de Tamarin. On y croise Jean Baptiste, un pote de lycée d'Adrien, drôle.

Au petit matin, les dauphins viennent dans la baie. Du coup, pas mal de bateaux proposent aux touristes d'aller nager avec eux. On s'y met aussi. Mine de rien, les dauphins vont vite et sont très dur à approcher. Il faut palmer sans modération. L'eau est un peu fraiche mais les dauphins nous maintiennent actifs. L'après midi, on part faire le tour des magasins de Kite surf en recherche de la bonne occasion. Petite rivière noire, La Gaulette, Le Morne, Bel ombre, puis retour par Chamarel.
Le lendemain, on pousse plus loin en voiture, jusqu'à Mahebourg au Sud Est de l'ile. On passe par grand bassin, grand lieu de culte pour les hindous. Vu la taille des parkings et la taille de la statue, les célébrations doivent rassembler un immense nombre de fidèles. Puis nous traversons des champs de thé avant d'arriver à Mahebourg, posé sur l'immense lagon au vent. Au retour, on passe par l'aéroport pour avoir des nouvelles du bagage perdu. Ce fut très compliqué d'avoir les informations et de trouver les bons interlocuteurs, bref, une maison qui rend fou.
Direction Pamplemousse, y visiter le jardin botanique. Il est immense et on est en pleine foire agricole donc on croise pas mal de personne avec des canards vivants tenus par les ailes. On continue ensuite vers Grand baie avec une halte pour déjeuner dans un petit restaurant local fort épicé, on en a les yeux qui pleurent. Puis on arrive à Grand baie. Le cyclone Anaïs, premier cyclone de la saison, fort précoce, passe au nord et peut menacer Maurice. Du coup, on vient voir si Grand Baie serait un bon abri. Le Yacht club n'est pas très inquiet et nous informe que s'il y a risque tout le monde va à Port Louis. Ce sera donc notre option de repli aussi. L'entrée de Grand baie est peu profonde, donc tenter une entrée à la voile avec fort risque de talonnage ne serait pas très judicieux. On continue notre visite de la côte nord où nous croisons Pascal et Sylvie de Gwenili.
Le vent est bien établi, on passe au magasin et repartons avec une aile de Kite Cabrinha Revolver de 9m2 de 2009. Blanche et Philippe prennent une chambre au Mornea, hotel sur le spot de Kite, et rempli de Kitesurfers du monde entier. Ambiance très particulière, où tout est centré sur le kite. Adrien test une planche sans être convaincu, par contre l'aile est top. Il y a beaucoup de monde sur le spot, de tous niveaux, il faut donc être très attentif pour ne pas s'emmêler les lignes. Après plusieurs prospection pour du matos, on se décide pour une planche unidirectionnelle North Kontact. Essai au top le soir, puis session intense le lendemain. La valise tant attendue arrive enfin, ouf. On profite à fond de l'hotel, sa douche chaude, sa demi pension.... Un régal. Encore Kite le jours suivant avant la pétole laissée par le cyclone Anaïs. Ce dernier est resté bien au Nord de l'ile est n'a représenté aucun danger pour le bateau qui s'est retrouvé seul au mouillage. Les autres ayant été à Port Louis, et Magalyanne est allé visité le beau mouillage à l'entrée difficile de Petite Rivière Noire.
Nous sommes invités à Déjeuner chez Roger, un ami des parents de Capucine, à Blue Bay. Belle maison, les pieds dans l'eau et vue sur le lagon. Repas traditionnel Mauricien: cary de poulet, lentilles, riz, caviar d'aubergine, piments, tomates et rhum.

Il nous reste encore la cote Est à voir, on se dirige donc vers Flacq, puis on descend vers le sud, et visitons un de ces grands centre hôtelier qui bouchent les plages, ont des golfs de luxe, tout le nécessaire pour des touristes fortunés et des résidences à vendre où l'achat donne aussi droit à la citoyenneté Mauricienne. Pour y entrer, il faut montrer pâte blanche. D'habitude il faut même avoir fait une réservation par téléphone, mais cette fois ci on nous laisse passer sous le prétexte qu'on voudrait dormir à l'hôtel. 1200 euros la nuit, ca fait un peu beaucoup. Ce type d'hôtel bouffe une grande partie du littoral, et restent bien cachés derrière de grands murs bien tristes. Ici le tourisme est roi, et tant pis pour le paysage. On trouve encore quelques plages publiques, mais pour encore combien de temps? On déjeune à Trou d'eau douce, une très jolie baie. Des enfants jouent avec une barque et une aile de kite coupée en deux en guise de GV. Le kite est vraiment partout sur l'ile. Même les poubelles sont sponsorisées par une marque de Kite. On prolonge vers le sud, le long de la cote au vent jusqu'à Mahebourg et une petite halte au marché puis retour au bateau dans notre belle baie de Tamarin.
Une dernière tentative de Kite mais le vent ne vient pas. On déjeune les pieds dans le sable dans un restaurant de plage et vue sur Magalyanne passant au loin sous voile, contournant l'ile par le sud pour aller à Mahebourg. Au retour au bateau, les dauphins sont de nouveau dans la baie. Comme c'est assez inhabituel, point de bateau de touriste en vue. On se jette dans l'annexe, l'eau est limpide et la lumière encore assez haute. Ils nous tournent un peu autour, passent dessous, nous regarde avec nos drôles d'appendices tel un tube dans la bouche qui reste en travers de la marche et des nageoires caudales trop longues et inefficaces.
Retour à Port Louis pour faire les papiers de sortie. Le vent est faible à très faible, donc on se traine allégrement et on profite de la vue sur les pitons. On doit même garder toute la toile pour réussir à rentrer dans le port. On finit par arriver en douceur à couple de Sputnik arrivé la veille. On visite Salamander bloqué au port pour moteur innondé puis apéro le soir pour les retrouvailles à bord de Sputnik avec Ty Punch amarré juste devant.
Tentatives de papiers pour récupérer la TVA sur le matos de kite. C'est encore une fois bien flou et il est difficile d'obtenir des réponses claires. A une semaine près, le kiosque de la CCI ouvrait pour que la procédure soit simplifiée. Bref, on patauge mais on finit par y arriver. Quelques courses et nous voilà fin près pour partir le lendemain très tôt.

Maurice restera un bon souvenir pour la baie de Tamarin et le kite roi, par contre on regrette ce tourisme galopant, où la moindre curiosité locale est clôturée et payante.

Merci à Magalyanne pour les images faites en navigation, ainsi que pour l'arrivée à Port Louis: assistance, amarres, images....


Et pour les Francais où la première vidéo est bloquée:

mercredi 24 octobre 2012

Rodrigues

A peine arrivés, nous partageons un café avec Erik et Delphine de Sputnik ainsi qu'une nouvelle connaissance en la personne de Gaspard, navigateur espagnol solitaire sur un Melody nommé Octobass. C'est qu'on a tout un océan à débreafer, partager nos sensations de machine à laver selon les différents bateaux.
L'ile a l'air de taille raisonnable donc on sort les vélos et on en profite pour leur donner un coup de jeune. La rouille guette. Puis Magalyanne arrive à son tour, après une nuit au ralenti pour arriver de jour. Sputnik, arrivé de nuit, a eu une mauvaise expérience avec le récif, la cartographie étant décalée.

Toutes les semaines, un cargo rentre dans le port pour ravitailler l'ile. Ce dernier prend tout le quai, du coup, les plaisanciers doivent aller mouiller dans l'avant port, le temps des manutentions. Toutes ces manœuvres s'avèrent un peu compliquée pour un Capado dénué de moteur. Heureusement, Mickaël, le chef du port, nous autorise à avancer le bateau le plus possible et le mettre le long du quai publique. Tout le monde nous prête main forte. Les employés du port, les bateaux amis... Avec tous ces bras, on pourrait soulever le bateau. Grâce à une longue aussière prêtée par Magalyanne, le bateau est amarré au meilleur coin du port. Le lendemain nous avons une vue imprenable sur la manœuvre impeccable du cargo, et surtout sur son étrave à 15 m de nous.
Le 20 septembre, on attaque de bonne heure pour aller visiter la réserve à tortues. Les bus sont d'entretiens inégaux mais toujours colorés. Lent au début pour faire monter le plus de gens possible, et dès qu'il est plein, à fond dans les épingles à chevaux. Encore mieux qu'un cinéma dynamique du Futuroscope. On arrive pour la première visite où nous ne sommes que 4. Tout d'abord la nurserie avec les naissances au sein du parc. Puis on descend dans un canyon rempli de tortues de toutes tailles. La plus vieille à 105 ans et la plus grosse pèse 240 kg. Ces tortues ont été réimplantés depuis les Seychelles et Madagascar. Les passages consécutifs des marins Hollandais, Français et Anglais ont décimé toutes les tortues qui peuplaient l'ile en masse. La soupe de tortue était un excellent remède contre le scorbut, qui alors faisait des ravages chez les marins. Ensuite, on continue la visite par une caverne avec de jolies colonnes calcaires et de jolies histoires créoles sur le site.
En sortant, nos co-visiteurs nous emmènent en voiture vers Rivière Coco, avec un détour par chez eux pour une bière. Trop sympa. On prend le bus direction l'Anse Mourouk. Superbe spot de kite et nous rencontrons d'ailleurs Jérôme, fondateur de l'école de kite Osmowings (http://www.kitesurf-rodrigues.com/). Le courant passe, le spot est alléchant, il nous faut revenir.

Une journée bricolage puis, chose promis chose due, on retourne à Mourouk. Toute la fine équipe dans le bus: Jean Luc, Marie Christine, Fanny, Delphine, Erik et nous. Adrien n'avait pas fait de kite depuis La Nouvelle Calédonie, donc le début est des plus approximatifs. Mais le coup rentre et en 1 heures, Adrien remonte enfin au vent. Une super journée avec Erik en rider accompli, Jean Luc et Delphine qui prennent leurs premier cours, et le staff média avec Capucine, Fanny et Marie Christine embarquées par Sydney sur le bateau et être au cœur de l'action.
En rentrant, on trouve l'annexe à plat. Un mégot avait malencontreusement finit son vol dans l'annexe. Du coup, atelier colle au menu. On y ajoute l'épissure sur la drisse du Spi de Magalyanne. Bout de gros diamètre et un peu séché au soleil, on y passe l'après midi.

On laisse passer une journée de pluie occupée dans le bateau. Le lendemain, toute la fine équipe embarque dans le bus pour Mourouk. Au programme du jours, randonnée de Mourouk à Port Mathurin en passant par la côte. De beaux paysages, le long du lagon. Puis on double la pointe Est et on se retrouve en plein décor aride. Herbes jaunes hautes, caillasses et peu d'arbres. Ensuite, la cote se fait falaises et on dévie vers l'intérieur des terres. Arrivés à Rivière Banane, un choix cornélien s'impose: attendre une demi heure pour y prendre le dernier bus, ou continuer à pied et arriver de nuit aux bateaux. Finalement, Delphine et nous prolongent à pied en descendant la vallée de Rivière Banane, où il y pousse de tout sauf des bananes. Il est 17 heures, et c'est depuis longtemps l'heure de l'apéro pour certains créoles titubant. On finit par retrouver des routes bétonnées, on se rapproche. Par chance, le dernier bus est bien en retard, et nous prend au passage. Après une bonne journée de route, on a bien envie d'une douche. Comme les bateaux sont au port, prendre une douche sur le pont est un peu gênant, sous le regard des passants. On tente le coup de demander à la réception d'un hôtel et ca marche, à condition que nous consommions au bar. Trop bien! Erik et Delphine sont des stars dans l'ile depuis que le Sputnik est passé dans le journal du fait de son attente sur le récif. Ce statut ouvre beaucoup de portes, et beaucoup nous demande si on vient du cata jaune, ils sont bien déçus quand on répond par la négative. C'est donc grâce à la notoriété de Delphine que nous apprécions une bonne douche. Puis on se retrouve tous dans un bon restaurant sur le port.
Le lendemain, on se retrouve tous à bord de Magalyanne pour fêter les 60 ans de Jean-Luc et les 48 ans d'Erik. Tout le monde s'y est mis toute la journée pour préparer ce grand événement. L'apéro se débride et on couronne le tout avec l'arrivée de Ty Punch. Erik, Jean Luc et Adrien montent dans l'annexe au devant du First 30, armés d'une VHF et d'un projecteur. L'entrée de nuit a déjà fait une victime, donc tout est mis en œuvre pour garder Ty Punch hors des récifs. Un succès total. Ty Punch mouille dans l'avant port. Claire et Gaëtan se joignent à la fête après une traversée éprouvante de l'Indien.

Grand marché le matin, appelé le bazar. Puis on retente le Kite Surf à Osmowings. Peu de vent au début, donc faut travailler, puis ca rentre et la session devient parfaite. Au retour, on descend du bus sur les collines surplombant le Port afin d'y apprécier le coucher de soleil.
Le lendemain, nous faisons la rencontre de Gwenili, une famille bretonne qui fait le tour en 3 ans. Sylvie et Pascal avec leur trois filles Nina, Lily Rose et Gwendoline. Le matin c'est école et l'après midi c'est tourisme.

Nouvelle randonnée, cette fois ci au départ du port très tôt le matin, on monte vers Mont Lubin puis on redescend vers Mourouk. Grosses villas dans l'anse aux anglais puis cases en tôles et musique à fond chez les rastas dans les hauteurs, un peu de civilisation en haut, on redescend sur un chemin sur l'autre versant en passant dans un peu de jungle, puis un peu plus aride avec des chèvres et des vaches. La vue sur la grande passe est superbe. On aura été plus rapide que prévu et on retrouve Magalyanne avec Jean-Luc qui prend un second cours de Kite. Sylvie et Erik se font piéger par un grain qui les laisse sans vent. Une barque vient vite les chercher plutôt que de les laisser nager trop longtemps. Le soir, réparation d'une sortie de drisse en tête de mât de Magalyanne.
Aujourd'hui, c'est le grand jours: La régate des barques traditionnelles sponsorisée par la bière locale Phoenix. Il y a 4 catégories: les 22 pieds bois avec 7 équipiers et grand mat (Tshirts rouges), les 22 pieds bois avec 7 équipiers et petit mat (Tshirts noirs), les 21,7 pieds en fibre de verre et 6 équipiers (Tshirts jaunes), et enfin les 24 pieds en fibre de verre avec 5 équipiers et tableau arrière (Tshirts bleus). Ces barques sont parfaitement adaptées au lagon. Très faible tirant d'eau, un plan antidérive sur toute la longueur qui leur confère un cap digne des classes America, une voile latine plus ou moins grande taillée pour chaque bateau et monter sur une longue vergue en bambou dont le choix de raideur dépend du vent. Les bateaux en bois sont les plus instables et cette capacité à se coucher fait couler le bateau.
Capucine, Erik et Delphine vont dans l'annexe de Sputnik et Adrien embarque avec Claire et Gaëtan dans leur kayak. Le premier départ est donné. Tout le monde hisse les voiles au plus vite. Un bateau, dans son empressement, prend une risée et se couche aussitôt, la course est finie pour eux... Pour changer de bord, il faut affaler la voile, passer le mat de l'autre coté et renvoyer la voile. Cette manœuvre demande une grande coordination de l'équipage et un bon angle par rapport au vent pour ne pas perdre trop de vitesse. Les professionnels, en rouge, vont vraiment très vite. De l'argent est en jeu, alors tout le monde est très concentré. Capucine, Erik et Delphine sont invités à bord du bateau comité, alors que Claire, Gaëtan et Adrien sont invités à bord du bateau pointeur à la bouée au vent. On apprécie quelques techniques de navigation peu orthodoxes tel que sauter à l'eau et prendre appui sur le récif pour aider le bateau à virer ou l'aider à passer la bouée et économiser deux virements. Une belle fête nautique avec toute l'ile qui est au spectacle sur la rive. Le soir, la bière Phoenix coule à flots, et les groupes de musique s'enchainent sur la scène. Les organisateurs nous donnent gentiment des Tshirts, 2 par bateaux visiteurs. Trop cool.
Dernière session de kite au top puis départ de Magalyanne pour l'Ile Maurice et nettoyage de la coque pour Adrien. Le lendemain, Sputnik se déplace grâce à son annexe jusque dans la baie du chantier. Sortie de l'eau prévue pour le lendemain. Sans moteur principal, amarrer l'annexe à l'intérieur des coques a bien fonctionné. Ensuite Capado quitte le port sous voile avec le soutien de Sputnik dans l'annexe en cas de dérapage, et Pascal au larguer de notre longue aussière. Direction l'ile Maurice.

Nous avons vraiment été sous le charme de cette ile pourtant dénuée de tout. Peu d'eau, peu de richesses, peu de tourisme. Mais tout le monde est super gentil, aidant, sans voir les bateaux comme une source d'argent. Voici un endroit où l'on veut absolument revenir. Donc un grand merci aux Rodriguais pour ces bons moments.


jeudi 11 octobre 2012

De Cocos à Rodrigues

 Départ sous voile, on sort de l'atoll des Cocos keelings sous trinquette et GV 2 ris. Nous sommes le 5 septembre, 13 heures, top départ. Le plateau passé, on envoie le spi fractionnel, la houle est forte mais bien orientée, le pilote barre super bien tout seul, avec de gros surfs, ca promet d'être rapide. Une fois plus loin des cocos, on commence à ressentir la fameuse houle croisée tant redoutée. Le pilote en perd un peu son latin, donc on passe sous foc. Pour agrémenter le tout, les patins de tête de GV cassent, il faut donc affaler, se faire copieusement rouler, remplacer les défectueux et renvoyer le tout. Ca ne prend pas plus d'une demi heure, on est bien rodé, mais il faut sortir les cirés, dont celui que nous a offert Amaury lors de sa venue à Bali. Il faut avouer que ca fait du bien d'être au sec. La nuit tombe, les grains arrivent, la trinquette fait son entrée, ainsi que le troisième ris.
Ca secoue pas mal à bord, du coup les activités culinaires se limitent au strict minimum: nouilles chinoises. On lit un peu, on laisse nos estomacs s'adapter à ce milieu plus que remuant. Bref, on est souvent couché à contempler le temps qui passe et à l'écoute du bateau.
Le 8, le ciel se dégage, la houle s'organise d'un coup. Il fait beau, le reacher est établi. On glisse en douceur, ca soulage. Revigoré par cette nette amélioration de nos conditions de vie, la ligne de pêche prend du service et nous ramène très vite une dorade de 2 kg. C'est pas énorme mais parfait pour nous assurer 4 succulents repas. Comme le Capado est dépourvu de frigo, tout gros poisson serait gaché. 2 kg, c'est parfait. En la vidant, on retrouve un poisson volant presque intact dans son estomac. Cette dernière a du faire la gourmande et lorgner sur notre petit poulpe violet armé de son hamecon. Au soir, nous doublons Promesa, bateau canadien parti un jour avant nous des Cocos. La nuit et le lendemain restent cléments et Capado glisse vite sous reacher et GV 1 ris.
L'Indien reprend ses habitudes et nous gratifie d'une mer grossissante et de grains à répétition. On entame alors une phase remuante sous GV entre 2 et 3 ris avec foc, foc 1 ris ou trinquette. Capado est pris entre la houle du vent, ¾ arrière et la grosse houle venant des mers du Sud. Cette dernière se met parfois en accord avec la houle du vent pour déferler sur le Capado, claquant sur le bordé au vent et mettant le bateau en travers de la route. Heureusement, notre pilote fonctionne à merveille et on ne sort que très rarement sur le pont remettre Capado dans le bon sens. Avec cette houle traversière, il est impossible de garder de la surface dans la GV. Ce n'est pas bien grave, la vitesse moyenne reste élevée, Capado dévalant sans fin les grosses pentes d'eau.
Le dernier jour, le vent passe à l'Est, on tire des bords sous spi fractionnel et GV 1 ris. Vers 10h du matin, Rodrigues se dévoile enfin. Encore quelques bords et nous tournons vers port Mathurin. Pas de moteur, donc on range bien le bateau. Bout dehors rangé, trinquette en place et foc désendraillé pour libérer la plage avant, les ancres et les aussières. Les coast guards insistent pour qu'on aille au quai au lieu de mouiller dans l'avant port. On s'exécute non sans réticence. Heureusement Erik de Sputnik nous accueille avec son annexe. Le port est dans le dévent de l'ile donc c'est comme une fleur que Capado vient à couple de Jennifer Stockholm avant qu'on le déhale le long du quai. On est un peu l'attraction du moment. Il est rare pour les rodriguais de voir un bateau rentrer sous voile.
Un peu de statistique pour finir:
Distance parcourue: 2042 nm
Temps de navigation: 11 jours 3 heures et 30 minutes.
Vitesse moyenne: 7,61 noeuds, soit 182,75 milles / 24 heures.
 
En gros, l'Indien fut globalement inconfortable mais rapide, donc on n'a pas eu à le subir trop longtemps. Rodrigues a l'air assez aride mais tellement accueillante. On a hâte d'en profiter.

samedi 6 octobre 2012

Cocos Keeling

Nous quittons le mouillage de Serangan sous foc et GV haute avec Magalyanne en ligne de mire. Petit à petit nous les rattrapons. On contourne ensemble la pointe sud de Bali sous spi. La nuit tombe et Capado passe devant, on perd vite de vue la lumière de tête de mat de nos compagnons de route. Les conditions sont tranquilles, ce qui nous permet de glisser sans se presser. 3 jours après le départ, on empanne pour contourner Christmas Island par le Nord. Vers ce cailloux perdu, on voit les voiles de Magalyanne quelques 10 milles derrières nous, quel timing! Ils font une halte à Christmas alors que nous continuons vers les Cocos Keeling.
Il faut accélérer pour espérer arriver de jour. Du coup, spi fractionnel et GV 2 ris sont de sortie. Capucine barrera aussi, prenant même un surf à 13 nœuds. Pour une première fois dans ces conditions, elle s'en sort super bien. Comme quoi, on commence à faire une bonne symbiose avec le Capado. Adrien créditera le chrono d'un 14,5 nœuds. On reprend le même exercice le lendemain, mais, hélas, le vent mollit légèrement cassant ainsi notre moyenne. On appréciera le coucher de soleil avec l'atoll juste devant, à portée d'étrave. C'est donc par nuit noir que nous entrons dans le lagon.
Les bouées du chenal sont plus illuminés que les galeries Lafayette à Noël. Impossible de savoir qui est qui. L'alignement d'entrée n'est pas évident à distinguer. On finit par se positionner comme il faut est ainsi confirmer que la cartographie est bonne, ouf. En entrant, le moteur nous donne bien sur du fil à retordre mais daigne démarrer au final. On garde la GV avec 2 ris au cas où.
Le bateau des douanes nous illumine les balises (non éclairées) d'accès à la zone de mouillage pour les bateaux de passage. Un grand merci, ça rassure, avec toutes ces patates de corail autour. Il a beau faire nuit, on distingue quand même des différences de couleur dans l'eau. Tâche claire: fond de sable, tâche foncée: corail. Mais impossible d'estimer la profondeur.
On se met bien loin de tout le monde, bateau face au vent, le moteur cale, Capado glisse sur son inertie, puis l'ancre est jetée. Super tenue du sable. On y est!
6 jours et demi de navigation et nous changeons à nouveau de monde. Nous sommes de retour en Australie.
Les autorités locales tardent à venir faire les papiers, du coup, on bichonne le bateau. La ligne de moteur de démarrage de notre hors bord tout neuf reste dans les mains d'Adrien. Un peu de bricolage s'impose. Prêt pour découvrir ce beau lagon.
 
Visite de Home Island peuplée par une communauté musulmane. Maisons simples en tôle, toutes bien alignées, voitures de golf ou quad comme seuls véhicules, et pas un chat dehors. La sieste à l'air de mise ici. Ensuite nous allons à Direction Island, ile du mouillage, visiter un peu. Les bateaux y laissent une trace de leur passage avec de beaux panneaux, certains superbement sculptés, d'autres fait de récupération des déchets plastiques qui atterrissent au vent de l'île. D'ailleurs, il y a tellement de tongues, qu'on arrive ainsi à trouver toutes la gamme de couleurs pour notre logo.
Magalyanne arrive avec une belle dorade tout juste attrapée à l'entrée du lagon. On se lance dans du snorkeling mais point de signe de langouste. Jean Luc obtient du douanier le spot à langoustes. Du coup, on y retourne l'après midi. Beaucoup de courant, il faut s'accrocher aux coraux pour ne pas se faire emporter, c'est un peu sport et point de bête à cornes. Sous le bateau, une dizaine de calamars restent cachés, encerclés par des requins pointe noire. Depuis l'annexe, Adrien en tire un et le sort vite de l'eau. Dès que l'encre est lâchée, les requins deviennent super excités, à tourner dans tout les sens pour trouver la bête blessée. Sur l'ile, un barbecue et des tables sont à disposition. Ainsi, un peu de dorade, un snapper et le calamar passent au grill. Un régal.
Le lendemain, on part vers Prison Island, petit ilot de sable, chasser autour. En 10 minutes, Adrien tire deux belles langoustes perles. Ça ne nous été pas arriver depuis les San Blas. On continue à chercher mais plus rien. En rentrant au bateau, on croise Marc et Maria sur leur petit bateau de 27 pieds Mare Liberum. On est invité pour un Barbecue sur Prison Island avec un bon mérou chassé par Marc le matin. Marc et Maria sont partis de Suède il y a 2 ans sur un tout petit bateau alors que Marc est un viking géant de 2m. Lui a 35 ans et elle 30 ans. Une volonté de fer avec un bateau aussi petit et un mal de mer récurrent. Marc étant un fin chasseur, il veut tenter la chasse à la langouste avec Adrien. Maria trouve une langouste tirée par Marc, et Adrien en trouvera 2 autres, bien cachées. Comme le stock de poisson est conséquent et que ni Mare Liberum ni Capado n'ont de frigo, tout le mouillage est convié pour un barbecue géant sur l'ile. Certains vont chercher un cœur de palmier tout frais, d'autres préparent des accompagnements. Tout le monde se retrouvent ainsi autour du feu. On est en plein contingent Suédois / Norvégien. Un couple agé, Marc et Maria sur Mare Liberum, Ivan (25 ans) et Josephine (24 ans) sur Kuheli, Espen (38 ans) et May Linn (30 ans) sur Maggie, et l'équipage charter de Jennifer Stockholm. Bref, beaucoup de jeunes en moyenne et tout le monde ici est sur un rythme de tour du monde en 3 ans. Nous avons ainsi rattrapé la caravane. La route par le nord de l'Indien étant fermée par les pirates, tout le monde passe par les Cocos. Ça promet une belle suite, avec tout ce beau monde que l'on va retrouver régulièrement jusqu'à Cape Town. La France est représentée par Magalyanne, Capado et Sputnik avec Eric et Delphine. Enfin vient l'Angleterre avec Salamander.
Notre moteur étant toujours un sujet sensible, on décide de nettoyer le réservoir de fuel. Vidange de ce dernier. Nettoyage de l'intérieur. On laisse le fuel décanter puis on le remet en le filtrant. Un travail laborieux mais ce dernier est propre. Donc le problème ne vient pas de là. Dommage.
On retourne chasser un peu pour diner avec Magalyanne autour d'un petit mérou et une langouste.
Un peu de tourisme, nous prenons le ferry entre Home Island et West Island où résident les australiens. On en profite pour aller un peu sur internet, puis tour du village avec terrain de golf en plein sur la piste de l'aéroport qui prend toute la longueur du village.
Une langouste du matin pour le déjeuner, puis Ivan vient à bord diagnostiquer notre moteur. Pour lui, le régulateur ou la pompe d'injection sont en cause. Pas possible de réparer avant la Réunion. Vive la voile.
On se retrouve avec Maggie et Kuheli sur la plage pour une grosse partie de volley sur un terrain monté par Maggie. Équipe victorieuse: Espen et Adrien.
Faire les courses aux Cocos peut s'avérer très couteux. La douzaine d'œufs coute 9 dollars, ainsi qu'une aubergine. Pour l'alcool, il faut aller à West Island.
On tente la pêche à la traine avec l'annexe. Une première touche et une carangue qui se libère tout près de l'annexe. La deuxième touche sera plus coriace. Un requin pointe noire qui passait par là a bien gobé le rapalas. Oups. On remonte le tout jusqu'au tableau arrière, pas question de mettre la main pour tenter d'enlever les hameçons. Il n'est pas bien gros mais il a de belles dents bien coupantes. Finalement il repart avec les hameçons et nous laisse le rapalas. Grand seigneur avec un look un peu plus gothique maintenant.
Apéro à bord de Sputnik, catamaran jaune de 11m50 et carrément atypique. Léger, en contreplaqué epoxy, et un intérieur en loft. Pas de hauteur sous barrot dans le carré, mais comme le roof fait toute la largeur du bateau, on se tient debout dans les coques où l'on trouve la cuisine à bâbord et la table à cartes à tribord.
Le lendemain, arrivée de Ty'Punch, un first 30 français avec Claire et Gaétan, rencontrés juste avant notre départ de Bali. Le soir, on se lance avec eux pour un barbecue sur la plage, mais le temps tourne vraiment mauvais, et, au vue de ce fiasco, on rentre vite aux bateaux. Notre moteur nous refait le coup du bout de démarrage, on rentre à la rame. Comme on était rentré de nuit, sous voile, on est les plus loin de la plage. Avec ce vent, ca fait loin....
Par chance, 2 bateaux arrivent au matin et ainsi le bateau des douaniers se déplace jusqu'au mouillage. On en profite pour faire notre sortie sans avoir à aller jusqu'à Home Island, comme Kuheli et Maggie, ou, pire, West Island comme Sputnik la veille. Déjeuner sur la plage entre français avec un peu de perroquet et snapper. L'après midi, on part avec Gaétan sur Prison Island pour essayer son kite surf. On s'installe, on gonfle l'aile mais un sifflement se fait entendre. Une valve finit par se décoller complètement, finissant ainsi cette session prometteuse. Dommage.
Dernier diner à bord de Capado avec Claire et Gaétan. On espère les revoir à Rodrigues, même si pour l'instant, on a l'art de partir quand ils arrivent.
Au matin, on prépare le bateau, passons dire un dernier salut à nos amis puis rangeons l'annexe. L'Indien nous attend, 2000 milles d'ici à Rodrigues. Maggie, Kuheli, Promesa et Sputnik partis la veille.
Le moteur étant hors service, on hisse la GV jusqu'au deuxième ris, puis on s'attaque aux ancres. Pas mal d'algues sur la chaine la rendent très glissante. Avec un bon vent, c'est sport de ramener tout à bord. Jean Luc vient filer un petit coup de pouce avec son annexe qui permet de bien soulager les efforts. Capucine envoie la trinquette, Adrien avale à toute vitesse les derniers mètres de chaine avant de rejoindre Capu dans le cockpit pour éviter Jjmoon, un bateau venu mouiller à côté, un petit tour dans le mouillage et Capado sort du chenal.
Ayant raté les Tuamotus, on n'avait pas eu une telle vie dans un lagon circulaire. Quel contraste après la ruche Balinaise! Se retrouver ainsi, à vivre de sa pêche quotidienne, profiter pleinement de ce que les iles ont à offrir: palmier, cocos, citrons.... Et puis nous ne sommes plus les jeunes rapides qui croisons que pour peu de temps des bateaux amis, cette fois ci, la caravane est ralliée et nous allons revoir du monde au fil des milles et de cet océan prometteur.


mardi 25 septembre 2012

Bali

L'arrivée dans le port de Benoa n'est pas évidente du tout et on est bien content que Diogo nous laisse utiliser ses lignes gratuitement. En effet, Magalyanne est arrivé de nuit, et s'est pris un filet de pêche dans l'hélice. Le moteur s'arrête, et le bateau va droit sur le récif qui longe le chenal étroit. L'ancre est jetée et ils passeront la nuit comme ca avant d'être remorqués par la Rescue team locale, qui a un sens de l'urgence très relax. Bref, galère. Un peu plus tard, un autre bateau passera la nuit sur le flanc, couché sur le récif à cause de la barge qui drague en lieu et place d'une balise verte, non remplacée. Peu de solutions s'offrent aux plaisanciers à part oser aller à taton avec la quille trouver une place où jeter l'ancre, grands tirants d'eau s'abstenir, les lignes au ras du banc de sable comme nous, ou la marina mais qui est bien chère pour le niveau des pontons et le niveau de vie locale.
On rencontre très vite Raul et Marina, capitaine et cuistot, sur un beau bateau classique Mendrugo, parti il y a 12 ans de Palamos. Grâce à eux, on va tout trouver très vite: un soudeur, un scooter, de bonnes adresses, etc. La boite de quille a besoin d'une petite modification, direction donc le soudeur. Wyan parle peu anglais mais il comprend très bien ce que l'on veut. Quel plaisir d'avoir à faire à une personne compétente. Il a fait aussi de très belles pièces pour Raul, et ce malgré un atelier des plus rudimentaires.
Direction Kuta pour admirer le haut centre touristique de l'île. Une myriade de rues minuscules remplies d'échoppes à touristes, et surtout une longue plage droite où il y a un loueur de planches de surf tout les 10 mètres, avec cours à l'appui. Une véritable industrie, avec en supplément, les glacières de bières Bintang fraiches, les masseuses, les tatouages, les breloques, toute une industrie. Voilà, il fallait le voir, on ne s'y attarde pas.
La circulation routière est super sport ici. Ça double dans tout les sens, les priorités au carrefour sont très floues. Le but est d'éviter tout contact, donc les scooters oscillent tous ensemble, tel un banc de poissons, collés les uns aux autres, mais jamais à se toucher. Les changements de direction se font sans regarder les rétroviseurs, donc c'est quand on veut, où on veut, et passer en sens interdit est aussi très courant. Autant dire qu'un temps d'adaptation s'impose. Le scooter est un super outil car on passe partout, et l'esquive est plus rapide qu'en voiture. On testera aussi la corruption locale. Un policier nous arrête à un carrefour pour arrêt sur passage piéton effacé et contrôle des papiers. La tactique est de dire que notre permis n'est pas valide, puis nous annoncer un prix élevé pour l'autre infraction. Ensuite, on feint d'avoir autre chose à faire avec la circulation histoire de laisser mariner le touriste blanc pas habitué à contempler le temps passer. Et là, si tout va bien, le blanc est pressé et sort les billets. Disons que nous avons su rester patients. Alors on discute, on propose d'appeler l'ambassade française pour lui prouver la validité du permis. Au fond, est ce vraiment nécessaire? L'agent baisse les bras, mais ne démord pas pour le passage piéton. On continue donc à discuter, l'infraction passe de 250 000 à 50 000 rupiah. L'accord est entériné, nous n'aurons pas de reçu pour cette dépense et nous nous quittons bons amis.
Le scooter, fut notre meilleur allier lors du séjour. Il y a de tout à Bali, mais il n'est pas évident de trouver ce qu'on veut sans faire d'interminables km à chercher la bonne boutique pour un outil, ou pour un moteur hors bord. Dans toutes ces pérégrinations, on se perd régulièrement et tombons ainsi sur un petit quartier d'artisans à Seminiak dont une belle boutique de colliers Papous.
Entre temps, nos problèmes moteur ne sont pas résolus. Après de multiples contrôles, aidé par les conseils de Georges et Hervé, le diagnostic reste incertain. Ainsi nous faisons appel à un mécano de la marina. Ce dernier part avec nos injecteurs, les passe au banc et revient avec. Pas de soucis de ce côté. Il semblerait que la transmission soit en cause, hors pour réparer il faut sortir le bateau. Le seul moyen de voir la quille hors de l'eau à Bali et d'aller se poser sur le banc de sable, avec des sacs de sable bien agencés puis attendre la marée. Le Capado n'est pas conçu pour ce genre d'exercice. Tant pis, le moteur va bien en avant, donc on attendra un deuxième diagnostic à La Réunion, prochaine étape où il y a un technicien Nanni Diesel.
Aujourd'hui, direction le sud de l'ile. Passage par Jimbaran pour le marché au poisson, mais soit il était fermé, soit on l'a raté. On passe donc par Balangan en tentant de longer la côte, sans route côtière, donc en se perdant, en multipliant les demi tours et apprécier chaque petit coin. Balangan est magnifique. Une belle vague avec quelques surfeurs bien motivés, un enchainement de cahutes le long de la plage avec vue sur le spot. Vraiment beau. Le temps de siroter un jus de banane et on reprend les petites routes plus ou moins carrossées vers Biging beach. Un lieu très étrange. On débouche sur un bon paquet de logements pour surfeurs, accrochés à la falaise. On déjeune dans un d'eux. Le surfeur doit bien choisir son timing pour se jeter à l'eau, sinon c'est retour sur les cailloux.
On arrive ensuite sur le site très réputé de Padang Padang. La compétition Rip Curl Pro y a lieu, mais pas aujourd'hui pour manque de vague. La réputation du lieu attire les touristes en masse, à tel point qu'il faut faire la queue pour accéder à la belle plage par une fente dans la roche. Les places sont comptés sur ce petit bout de sable. Très joli mais trop bondé. On continue vers le temple d'Ulu Watu, le pura Luhur Ulu Watu, jonché en haut d'une grande falaise frappée par la houle de l'Indien. Attention aux singes voleurs de lunettes et tout objet qui les intéresse. On range bien tout, mais d'autres se sont fait piéger. Du coup les gardiens tentent de troquer les lunettes volées contre un fruit. Parfois, le singe n'a pas faim et garde son trésor. La partie intéressante du temple est fermée au publique, on peut juste apprécier les entrées et les statues gardiennes des lieux. Belle balade néanmoins. Comme Balangan nous a tapé dans l'œil, on y retourne pour le diner. Un français installé ici cherche des partenaires de volley. En avant pour une belle partie jusqu'à la nuit.
Pour faire de bonnes affaires à Bali, le marché de Denpasar est un must. Tout ce qui est dans les boutiques souvenirs est aussi au marché. C'est une ruche infernale, avec la nourriture au rez de chaussé, les habits au premier, les souvenirs au second, et l'artisanat plus évolué au troisième. Deux blancs là dedans sont vite pris pour cible. En général, une ou deux personnes nous pourchassent en nous proposant de nous aider en nous faisant faire le plus de détours possibles pour nous proposer tout ce qui s'y vend. A chaque boutique, le commerçant vous accueille avec un « hello » et si vous continuez sur votre lancée, vous salue avec un « just looking » désabusé. Ici, si tu regardes, il faut négocier. On repart avec quelques souvenirs âprement négociés, c'est tout un jeu.
Le soir, Marina et Raul passe voir le Capado de plus près avec leur belle annexe à voile. On a reçu aussi la visite de Hans et Simon, envoyés par Raymarine, pour venir vérifier l'installation du pilote et voir ce qui ne va pas avec ce dernier. Comme le technicien de Darwin avait été plus qu'inutile, on fonde de grands espoirs sur cette visite. Hans et Simon sont d'accord avec nous, il faut réparer, et l'installation est conforme. Simon repart donc avec le pilote pour Java.
Voilà, le bricolage du bateau est fini pour l'instant, allons explorer le reste de l'ile. Départ au petit matin de Benoa, direction Ubud. Un peu de visite des rizières alentours, des quelques monuments puis nous allons profiter de notre chambre dans le Hibiscus cottage. Grand lit, et immense baignoire. On avait presque oublier le plaisir d'un bon bain, ca change du bateau, et du sceau d'eau de mer dans le cockpit. Le soir, spectacle de danses traditionnelles très différent de ce qu'on connait. De belles danses sur des rythmes changeants, de beaux costumes.
Le lendemain, on reprend la route vers le nord et les volcans. Plus on monte, plus il fait froid, même sous ces latitudes équatoriales. En route, notre roue arrière crève. Pas de panique, c'est le pays du scooter et de la débrouille. On investit dans une nouvelle chambre à air et reprenons notre ascension. Sur la crête, le village est en tenue de célébration, quelque chose se trame. On gare le scooter et nous joignons à la foule, autant que possible quand on les 2 seuls blancs en tenue occidentale. Veille du jour de crémation, des offrandes sont amenées par des femmes de chaque famille. Les offrandes ont une photo du défunt, des sarongs (paréo local qui sert de tenue traditionnelle), des ornements et plein d'autre détails. Tout ceci posé sur la tête des femmes. Il doit y en avoir pour 40 kg, la crainte de la chute est palpable. Ainsi une colonne d'une bonne centaine d'offrandes se forment. Au passage, une vendeuse nous alpague pour qu'on soit en tenue de cérémonie, une bonne négociation et nous voilà équipés. C'est parti, la procession démarre, la circulation est bloquée, en route pour un petit temple un peu plus bas. Les femmes porteuses se relaient et tout le monde se bouscule pour suivre son défunt et la cadence. Toutes les offrandes sont déposées en attendant la crémation le lendemain. On remonte donc vers notre scooter pour aller au lac Batur, capitale de minuscules stations thermales, on est au milieu des roches volcaniques et des broussailles, changement de décor radical. Le temple tout au bout est très joli mais peu utilisé. Un peintre nous fait le guide, mais il parle peu anglais, et notre indonésien a encore quelques énormes lacunes. Autant dire qu'on a rien compris aux explications sur les différents cultes et les significations. On aura au moins appris a bien mettre notre sarong, à la façon balinaise.
En route pour Sidemen, pour notre hôtel du soir. Descente du volcan, puis chemin détourné entre les rizières aux milles variantes de vert. Les nids de poule sont la norme sur les routes. Un peu d'inattention et hop, un nid. A ce régime, on crève une seconde fois, dans une vallée ou le blanc ne vient pas souvent. Heureusement, le mécano parle un peu anglais. Au fur et à mesure de la réparation, les membres de la famille viennent nous observer. On tente de discuter, mais on finit surtout par rigoler de ce dialogue de sourd. La règle de l'hospitalité et d'assoir les visiteurs, même si ce dernier veut rester debout pour cause de mal au postérieur après tout ce temps sur une selle. Autant ne froisser personne et s'assoir. On arrive à l'hôtel vers 17 h et des paysages pleins les yeux. Depuis l'hôtel, on voit le volcan, complètement dénué de nuage, suffisamment rare pour être noté. Diner sur place, bon dodo, et c'est reparti. Objectif, le petit temple perché sur la crête en face de l'hôtel. On débarque au milieu du séchage des clous de girofle. Toute la vallée embaume. Un peu de grimpette et on arrive au temple, où un petit homme avec sa faucille sort des buissons. Il s'improvise comme notre guide. Le temple est fermé, mais grâce à Ketut, on suit un chemin vers un point de vue grandiose sur la vallée de Sidemen, Lombok en face, et Klunkung à droite. On retourne ensuite à Ubud pour assister à la crémation d'un membre de la famille royale. On s'installe sur le site en avance pour ne pas être débordé par la foule. Le taureau, le dragon et l'immense tour sont transporté par les hommes depuis la place principale jusqu'au cimetière. Là attendent la tente pour le taureau et le dragon, ainsi qu'une rampe géante. La tour se place tant bien que mal devant la rampe, ainsi le corps du défunt est transféré sur la rampe de la tour au taureau. Enfin ce dernier, ainsi que le dragon (représentant la sagesse) sont incendiés. Tout le monde se presse pour voir toute la cérémonie. On regrette juste un sans gène de beaucoup de touristes pour réussir la photo parfaite, au risque d'entraver le bon cours de la cérémonie. Impressionnant en tout cas de voir tout le travail réalisé pour les défunts.
Arrivent dans la marina Julio et Soledad, sur Ilusion, nos voisins dans Blackwattle bay à Sydney. Du coup, diner dans un petit resto avec eux, Raul et Marina, Dick d'un autre bateau, Wyan son boat captain et Lenon (serveur du bar de la marina) avec sa femme et son fils. Trop sympa de retrouver Ilusion après tant de temps. Ce sera rapide vu qu'ils laissent le bateau à la marina et décollent pour Lanzarote y travailler un peu comme caricaturistes.
On refait un peu de bricolage, puis de nouvelles « vacances » se profilent. Jean Luc nous parle de courses de buffles dans le Nord Ouest, c'est un bon prétexte pour repartir en expédition. Nous en scooter et Jean Luc, Marie Christine et Fanny en voiture. On tente d'aller voir le temple Pura Tanah Lot, perché sur un rocher, sur l'eau, mais on arrive au milieu d'une véritable foire aux touristes, pour un tout petit temple, donc on continue notre route en slalom entre les rizières prêtes pour la récolte et donc couvertes de mobiles en bambou pour faire du bruit, de sac plastiques suspendus en l'air, pour faire fuir les oiseaux. Nos tentatives de trouver un chemin détourner et éviter la grand route sont infructueuses. On prend une route vers la mer et celle ci devient de plus en plus chaotiques avant de finir en chemin de terre puis la plage. On passera dans un village complètement décoré pour une célébration, plus on avance et plus on voit de couples en tenues de fêtes et du riz collé au troisième œil (offrande pour avoir de bonnes récoltes). Sur la plage, le parking est rempli, le temple pris d'assaut. Tout le monde déjeune autour des roulottes de bakso (soupe locale avec des boulettes). Décidément, il y a tout le temps quelque chose à célébrer à Bali. Dans une autre tentative de détour, on se retrouve au milieu de rizières et trouvons un petit Warung (restaurant local et pas cher) seul perdu au milieu de rien. Record battu, on déjeune pour 17000 rph, soit 1,50 euros pour deux. C'est un autre attrait de l'ile, il est souvent moins cher de manger dans des warungs que de cuisiner soit même. Il faut juste supporter les piments qui assaisonnent fortement la faible gastronomie Balinaise.
Retour donc sur la rue principale qui supporte tout le trafic entre Denpasar, capitale de Bali, et Java. Le balinais est en général détendu, sauf sur la route, où Fangio lui même se ferait peur. Les bus et camions font la loi. S'ils doublent, il faut trouver le bas côté très vite. On arrive en début d'après midi à Negara, dans notre hôtel bon marché. Par chance, nous tombons sur le festival International de Jegog. En gros, pleins de troupes de percussionnistes sur d'énormes xylophones en Bambous sont en compétition. Ca fait un bruit énorme quand ils s'y mettent tous. Les instruments sont superbement décorés avec des masques traditionnels, des sculptures et toujours plein de dorures. A l'arrière, les basses constituées des bambous de gros diamètres, puis plus on avance, plus on trouve les aigus. Décidément les rythmes Balinais sont durs à suivre. On visite aussi le temple qui est immense et pas indiqué dans les guides. Puis on retrouve Magalyanne pour la grande soirée. On commence par des danses, puis différents types de percussions. Enfin on mélange le tout, on y rajoute des chants un brin stridents. Et enfin le clou du spectacle, le groupe rock star arrive sur scène. Mélange de Hard Rock, de percussions traditionnelles, de danses et de soupe de variété. Ça frise le ridicule. Nos oreilles ne tiennent plus et nos plombages ont tous sautés, on se rabat sur le warung d'à côté.
Le lendemain, les courses de buffles sont à Tuwed, un village voisin. Les buffles sont attelés par 2 et tractent une petite charrette avec le jockey debout dessus, tenant les rennes d'une main, et de l'autre un bâton rempli de clous en guise de cravache. Et c'est parti pour une course poursuite au milieu des rizières. L'attelage qui rattrape son prédécesseur a gagné. Au retour, on voit bien où les coups de bâton sont tombés, le buffle a la fesse en sang. Un peu barbare comme façon de faire avancer l'animal. La ferveur des jockey a matraquer les bêtes est impressionnante. Même a 2 mètres de la fin, un dernier coup s'impose. Les attelages vont en gros à 30 km/h dans un beau nuage de poussière. Les possibilités pour doubler sont faibles, mais certains tentent quand même, près à risquer de tomber dans les ravins de chaque côté de la route. Ce que fera un attelage qui perd le contrôle juste en rentrant au stand. Puis les compétiteurs rentrent chez eux soit toujours attelés, soit en camionnette.
Plus loin, on passe par un festival de cerf volants, mais il est un peu long à démarrer et on a encore de la route à faire. Dans cette région, on se sent vraiment dévisagés par les locaux, observés comme des bêtes curieuses. En général, quand on passe en scooter dans les villages, on est regardé avec un air louche, mais il suffit d'un sourire ou d'un salut de la tête de notre part pour que leurs visages s'illuminent d'un grand et franc sourire. Les enfants nous crient « Hello » à tout bout de chant, et les ados débitent un peu tout ce qu'ils connaissent en anglais, toujours en se marrant comme des baleines. Dans un de nos nombreux détours, on tombe sur une grande affluence d'hommes en civil entassés sous une tente. On décide de jeter un coup d'œil et assistons à un combat de coqs. Les gens crient dans tous les sens, agitant leurs bras pour faire monter les paris, les bookmakers sont aux affaires et, franchement, on ne sait pas comment ca fonctionne. Puis le silence se fait et le coq blanc fait face au coq noir. En 2 minutes, la messe est dite, victoire du coq blanc par KO sanguinaire. On se passe les billets selon qui a perdu ou gagné.
On continue de grimper de plus en plus pour arriver à Munduk, petit village perché sur une crête avec une rue principale et pas mal d'hôtels. En chemin, la végétation change. Les rizières laissent place au café, cacao et clous de girofles récoltés avec d'immense échelles de bambou haubanées pour atteindre les sommets. L'échelle est un bambou droit avec des marches qui sortent de chaque côté tel un mat de bateau. Ensuite quelques ficelles bien placées maintiennent l'échelle en place. A 10m de haut, il vaut mieux être bien arrimé. Nous retrouvons Magalyanne à l'hôtel et allons diner dans un warung avec une vue imprenable sur la vallée.
Notre périple nous conduit au lac Bratan. Nous y arrivons juste à temps pour grimper dans le bateau loué par Jean Luc et Marie Christine afin d'aller voir le temple, Pura Ulu Danu Bratan, depuis l'eau. Le lac est vraiment très beau, seule une mosquée énorme à l'architecture douteuse ne colle pas vraiment dans le paysage. Séance photos depuis le bateau, puis on va au temple mais à pied. Une très belle visite. En chemin vers Penebel, là encore, le cadre change radicalement, nous tombons dans la vallée du poulet. Des élevages de poulet partout, donc ca refoule pas mal. Puis retour au bateau avant d'aller retrouver Catafjord de Dominique et Malou au mouillage de Serangan. Soirée animée entre les équipages de Magalyanne, Capado et Catafjord.
Il faut maintenant penser à la phase suivante, c'est que nous avons des invités de marque qui arrivent. Course de bouffe, coiffeur et autres réjouissances. Le coiffeur fut tout une aventure. Pour 12000 rph, on a le droit à une coupe, puis, et c'est là que c'est étrange, un massage capillaire avec du baume du tigre en bordure du cuir chevelu. On finit par un coup de brosse comme pour les chevaux pour enlever les cheveux coupés. Le massage est vraiment un pilier de la culture Balinaise. On déjeune avec Magalyanne et Catafjord dans ce qui était devenu un peu notre cantine, un warung à côté du port de pêche où l'on se sert d'une portion de riz et on choisit dans le buffet ce que l'on veut, arrivé au bout, on nous donne un jeton avec le prix de l'assiette qui varie selon l'humeur du restaurateur, la tête du client et l'âge du capitaine.
On va chercher Sara et Etienne à l'aéroport. Capu et Sara repartent en taxi alors qu'Etienne monte sur le scooter. En route pour le bateau. Un bon déjeuner dans notre cantine pour les mettre au parfum puis direction Sanur et son spot de Kite. La négociation avec les bemos (petit bus locaux) fut des plus agités. Finalement, Capucine et Sara sont embarquées. Nous partons devant avec Etienne pour louer un scooter. Petit tour sur la plage puis on se jette dans la circulation aller voir le coucher de soleil depuis Seminiak. Une super soirée sur la plage qui sera prolongée par la perte des clés du scooter d'Etienne. On cherche le sable mais rien n'y fait. Heureusement, tout est possible à Bali. Un serveur appelle son ami qui vient avec des clés vierges et va pendant une heure travailler à la lime pour faire une nouvelle clé. Le tour est joué, elle est comme l'originale et on peut rentrer au bateau.
Alors qu'Etienne se lance dans une belle session de Kite, Adrien va chercher Amaury à l'aéroport. On se retrouve tous ensuite pour un déjeuner sur la plage.
Au petit matin, nous larguons nos lignes mais c'est un tel foutoir là dedans qu'on a un tour mort entier autour de la quille. Plonger dans cette eau boueuse dès le matin n'a rien de réjouissant. Le Capado est enfin libre et nous quittons Benoa, direction Amed au nord de l'ile. La navigation est très changeante, avec un fort courant dans le pif et un vent qui nous fera sortir toute la garde robe. Le pilote étant toujours à Java, Amaury ne lâche rien et barrera la majeure partie de la navigation. C'est au milieu d'une flottille innombrable de pirogues et de radeau (pièges à poisson pour qu'ils restent sous le radeau, tel les dorades) que nous arrivons dans une petite baie, tout juste pour le coucher du soleil le long des volcans. Par chance il y a 2 bouées. Le fond étant très à pic, on est bien content de cette aubaine. Vite tout le monde à l'eau pour vérifier le corps mort d'une part et se rafraichir. Pour notre plus grand bonheur, l'eau est limpide avec une grande visibilité, et le corps mort semble bon. Le cadre étant vraiment époustouflant, on décide d'y rester le lendemain.
Snorkeling le matin puis Sara et Etienne se lancent dans de la plongée, première fois pour Sara, alors qu'avec Amaury, nous visitons le lieu, profitons de la plage de galets noirs avant une partie de volley endiablée d'abord avec 3 enfants puis les enfants fatigues et le relais est pris par un balinais de notre age, ainsi qu'un français. La balinais est franchement bon, il rattrape absolument tout, ce qui rend les balles infinissables. Bien crevés, un bon bain s'impose avant le bon apéro sur la plage.
Cap sur Gili Air, petite ile au Nord Ouest de Lombok. Vent plus clément cette fois, on croise quelques cargos puis l'archipel des Gili se dévoile. En arrivant, le moteur refait des siennes. Quelques tours dans l'eau, enfin il démarre. Balade sur l'ile dédiée intégralement au tourisme et surtout à la plongée sous marine. D'ailleurs Etienne et Sara réservent une plongée pour le lendemain.
Au matin, nos invités vont sur l'ile alors qu'un peu de couture s'impose sur la GV. Chacun d'un coté et on se passe l'aiguille. Nous faisons la rencontre de Badinguet, un bateau que nous suivions par leur blog car riche en information sur nos différentes escales. Ça y est, nous les avons rattrapé. Amaury, Capucine et Adrien tentent de chasser à l'entrée de la passe, mais point de langouste. Heureusement, Amaury trouve un beau clam qui sera grillé le soir même au barbecue du restaurant où nous profitons d'énormes brochettes.
Le retour vers Bali sera bien plus rapide que l'aller, avec le courant dans le bon sens, ca change tout. On aura même un petit thon parfait en tartare pour l'apéro. Au petit matin, 4 heures, nos invités repartent en avion direction Hong kong pour Amaury et Java pour Etienne et Sara qui continuent leurs vacances. Ce fut une super semaine, et la vie à cinq s'est bien passé malgré la taille du bateau. Sara pour sa première fois en bateau est resté vaillante, donc chapeau.
Il est temps de partir, notre visa s'arrête sous peu, donc on s'active. Plein de bouffe, d'eau, papiers de sortie avec le marathon des 6 différents bureaux. On récupère enfin notre pilote, réparé comme il se doit, ouf. Une dernière soirée à bord de Catafjord avec l'équipage de Badinguet. Cette fois ci, nous prenons le relais, à nous de leur filer des infos pour la suite du périple. Au petit matin, nous quittons Serangan sous les coups de corne de brume de Pascale et Benoit sur Badinguet, direction Cocos Kealing. Nous avons vraiment été sous le charme de cette île aux milles facettes et à la population toujours sympathique et prête à vous aider..