dimanche 6 mai 2012

Nouvelle Zélande deuxième partie

Bloqué au ponton par le mauvais temps qui persiste, on part en vélo faire le tour de la ville repéré les lieux pour nos futurs achats. On attaque ensuite par le démontage de toutes les charnières des placards afin de les nettoyer de la rouille. On remonte le tout, puis barbecue. La marina met un énorme barbecue à disposition des utilisateurs, sous une tente, c'est très agréable et permet de changer d'air par rapport au bateau.
Les chandeliers partent chez le soudeur, le support de panneau solaire aussi. On enlève la rouille des outils avec plusieurs recettes différentes: citron vert avec du sel, vinaigre blanc avec du sel, vinaigre chaud, et produit antirouille. Le vainqueur est vinaigre blanc avec du sel. Par contre, ca embaume le bateau! On plie les voiles et démontons la baume. On a une liste de travaux assez longue, du coup, il n'y a pas de temps creux, on peut toujours rebondir sur une autre activité. Le grand objectif est de rendre le bateau étanche. Pour ceci, on coupe les plexiglas de roof pour limiter les effets de la dilatation. On démonte aussi tout ce qui représente une petite fuite. Heureusement, il n'y en a pas tant que ca. Avec le temps menaçant, un remontage rapide est impératif.
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Aujourd'hui, c'est le pire de la dépression, du coup, on sort la machine à coudre. On rajoute une ouverture dans l'avant de la capote pour améliorer la ventilation au mouillage. Une poche pour ranger les portes vient maintenant orné la cabine bâbord.
Il est dimanche et tous les yachties se retrouvent à 18h pour un barbecue. C'est un peu tôt pour diner, du coup, avec Jean Michel, on est en retard et tout le monde a déjà fini. Une dame prend sa guitare et anime la fin de soirée. Ça réchauffe l'atmosphère.
Le temps est arrivé de sortir le bateau, il fait beau, et plus important, le vent est tombé. Il est bien sale le bougre. Après le coup de karcher, la phase délicate commence, enlever la quille. Karl, le chauffeur du Travelift, avait préparé un berre à cet effet. On vient aligner le bateau, posé la quille dessus. Adrien libère les boulons supérieurs puis le bateau descend sur sa quille. Une fois en bas, on enlève les cales latérales puis le bateau peut remonter. Tout le problème est de maintenir le bateau bien aligné avec la quille, donc chaque opération prend du temps. Une fois les derniers boulons enlevé, Karl hisse le bateau au dessus de la quille. C'est tout juste, le bateau ne peut pas monter plus haut mais ca passe. Direction son emplacement en laissant la quille sur place, tel un totem au milieu du chantier.
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Au boulot, on démonte les safrans et le grattage intégral de la coque peut commencer. On passe d'un antifouling très érodable à un semi érodable, du coup il faut tout enlever.
Il est vendredi et la marina organise un diner sur l'autre rive avec représentation de Haka par une troupe Maori. La venue des bateaux à chaque saison cyclonique est un boost pour l'industrie locale, donc tout est fait pour que les bateaux reviennent. Ça fait un peu bizarre de faire un barbecue à l'heure du gouter, mais bon, le spectacle est superbe. On apprend ainsi que le lendemain se déroule le concours inter régional de Kapa Haka avec la troupe en champion sortant. Le rendez vous est pris. Avec nos deux visages pâles on dénote pas mal au milieu de ce grand rassemblement Maori; on paraît bien gringalets aussi. Chaque troupe fait une représentation de 45 min où s'alternent chants guerriers ( le Haka tel que réalisé par les all blacks), chants sur la famille, l'amour et la nature. Le tout très chorégraphié par la quarantaine de chanteurs. C'est superbe ( La vidéo vous donnera une meilleure idée).

La deuxième des trois troupes que nous avons vu n'ayant pas été très performante, certaines personnes du public leur ont répondu en faisant le haka aussi. Drôle de façon d'exprimer son mécontentement, mais tellement explicite!
Retour au bateau pour remettre les mains dans la colle. Avec touts les petits détails qu'on veut régler, il faut se faire une bonne liste dès qu'on s'attaque à de la résine ou de la peinture.
Le bateau intéresse beaucoup et ca fait plaisir. En effet, Paul, l'accastilleur du coin, est notre premier fan, puis beaucoup de gens s'arrêtent, posent quelques questions, prennent quelques photos. Paul nous fait une bonne pub, on aura même des gens d'Auckland faire la route pour jauger la bête.
On reçoit la visite de Bruno et Aladin qui nous invitent à diner à bord de leur bateau Dalaï, encore au mouillage dans la rivière. On retrouve la famille au complet, Bruno et Carmen avec leur fils Aladin. Ils ont construit un beau bateau de 16m50 pendant 4 ans sur le plateau de Valencole et mis à l'eau à La Ciotat. Aladin est en seconde est envisage de faire ses études à Southampton, d'ailleurs il en est à sa douzième maquette, et il y a du potentiel.
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On se met à l'antifouling, et à la peinture autour de la descente ainsi que sur la réparation effectuée à Tahiti. La quille reçoit une nouvelle plaque téflon bouchant ainsi le jour qu'il y avait. On remonte enfin les chandeliers, les bloqueurs et les winchs. Le bateau retrouve petit à petit un aspect vivable. On augmente l'étanchéité des coffres arrières en rajoutant des manchons sur les mèches de safran évitant toute infiltration par le haut.
L'autre jeune couple de la marina s'invite à bord. Daniel et Ella, deux Neo zélandais, qui retapent le bateau familial. On se reverra pour un barbecue commun. L'envie de partir sur l'eau les démange aussi alors il faut bien remettre le bateau en état.
On fera aussi une soirée matelotage avec Jean Michel. Objectif, retrouver comment faire une manille textile. Jean Mi bourlingue sur l'eau depuis longtemps et son dernier bateau Flight time arrive du Canada. Une bonne soirée avec un vrai loup de mer solitaire.
Après tout notre travail, un test s'impose. Capu arrose copieusement le pont pendant qu'Adrien guette les fuites. Pas une goutte ne passe, c'est assez réconfortant. Pourvu que ca dure.
Le bateau peut retourner à l'eau. Grâce à la précision de Shane et Karl, et l'absence totale de vent, on peut remettre le bateau sur la quille, puis à l'eau. Il est beau, il est propre, mais ce n'est pas finit.
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Le bateau étant près, on attaque les voiles. Une bonne journée d'atelier voilerie sous la tente du barbecue qui a bien amusé les autres bateaux. Nous avons tout fait nous même ( sauf les soudures), du coup, ca amuse beaucoup les bateaux américains plus habitués à faire deux trois bricoles pendant que les différents corps de métier s'occupent du gros œuvre.
Il nous reste encore un peu de matelotage mais le plus dur est derrière nous. Globalement, nous avons eu beaucoup de chance avec le temps. Les dépressions tropicales ont arrêté de se succéder sans cesse, laissant place à un temps plus sec bien meilleur pour faire de la peinture ou de la résine. La marina a été très aidante, surtout l'accastilleur qui s'est démené pour trouver absolument tout ce que nous demandions. Il nous aura fallu 4 semaines bien remplies pour finir ce qui était resté à faire au départ de Marseille, rajouter les améliorations muries pendant ce demi tour du monde et enfin entretenir ce qui devait l'être.
On rejoint l'équipage de Dalaï, qui est sorti de l'eau à son tour dans une autre marina, pour un dernier barbecue entre amis avant de caboter à nouveau le long de la côte.
Lundi 30 avril, nous quittons enfin la marina et descendons la rivière, ouf.
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Une pensée pour Jean Michel et Flight time. En remontant vers la Nouvelle Calédonie, Flight time heurte une container à 150 nm de Nouméa, crevant la coque sur 30 x 40 cm. Malgré l'effort des 5 personnes à bord, le bateau coule en une heure et tout le monde se retrouve dans 2 annexes avec 4,5 L d'eau et 1 kg de raisins secs. Ils dérivent 2 jours avant d'être repérés puis hélitreuillé à 200 nm des côtes, soit en limite de portée de l'hélico. Tout le monde est sain et sauf, avec quelques gros coups de soleils et un peu de déshydratation. Le bateau gît par 1000 mètres de fond.
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Cette nouvelle a bien secoué la communauté nautique locale et a incité beaucoup à revoir leur approche.
Pour notre part, nous avons revu notre procédure de sortie et complété notre sac de secours. La probabilité de taper un container est aussi faible que de gagner au loto ( on préfèrerait la deuxième possibilité), mais on peut s'organiser mieux pour tenter de ne pas passer 2 jours dans une annexe.
Bon courage à Jean Michel qui peut heureusement compté sur une belle solidarité.


2 commentaires:

  1. Il est tout beau le capado!!! Et ils sont bien stylés ces Mahoris. Vous avez l'air de bien kiffer. Vous cartonnez.

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