Bloqué au ponton par le
mauvais temps qui persiste, on part en vélo faire le tour de la
ville repéré les lieux pour nos futurs achats. On attaque ensuite
par le démontage de toutes les charnières des placards afin de les
nettoyer de la rouille. On remonte le tout, puis barbecue. La marina
met un énorme barbecue à disposition des utilisateurs, sous une
tente, c'est très agréable et permet de changer d'air par rapport
au bateau.
Les chandeliers partent
chez le soudeur, le support de panneau solaire aussi. On enlève la
rouille des outils avec plusieurs recettes différentes: citron vert
avec du sel, vinaigre blanc avec du sel, vinaigre chaud, et produit
antirouille. Le vainqueur est vinaigre blanc avec du sel. Par contre,
ca embaume le bateau! On plie les voiles et démontons la baume. On a
une liste de travaux assez longue, du coup, il n'y a pas de temps
creux, on peut toujours rebondir sur une autre activité. Le grand
objectif est de rendre le bateau étanche. Pour ceci, on coupe les
plexiglas de roof pour limiter les effets de la dilatation. On
démonte aussi tout ce qui représente une petite fuite.
Heureusement, il n'y en a pas tant que ca. Avec le temps menaçant,
un remontage rapide est impératif.
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Aujourd'hui, c'est le
pire de la dépression, du coup, on sort la machine à coudre. On
rajoute une ouverture dans l'avant de la capote pour améliorer la
ventilation au mouillage. Une poche pour ranger les portes vient
maintenant orné la cabine bâbord.
Il est dimanche et tous
les yachties se retrouvent à 18h pour un barbecue. C'est un peu tôt
pour diner, du coup, avec Jean Michel, on est en retard et tout le
monde a déjà fini. Une dame prend sa guitare et anime la fin de
soirée. Ça réchauffe l'atmosphère.
Le temps est arrivé de
sortir le bateau, il fait beau, et plus important, le vent est tombé.
Il est bien sale le bougre. Après le coup de karcher, la phase
délicate commence, enlever la quille. Karl, le chauffeur du
Travelift, avait préparé un berre à cet effet. On vient aligner le
bateau, posé la quille dessus. Adrien libère les boulons supérieurs
puis le bateau descend sur sa quille. Une fois en bas, on enlève les
cales latérales puis le bateau peut remonter. Tout le problème est
de maintenir le bateau bien aligné avec la quille, donc chaque
opération prend du temps. Une fois les derniers boulons enlevé,
Karl hisse le bateau au dessus de la quille. C'est tout juste, le
bateau ne peut pas monter plus haut mais ca passe. Direction son
emplacement en laissant la quille sur place, tel un totem au milieu
du chantier.
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Au boulot, on démonte
les safrans et le grattage intégral de la coque peut commencer. On
passe d'un antifouling très érodable à un semi érodable, du coup
il faut tout enlever.
Il est vendredi et la
marina organise un diner sur l'autre rive avec représentation de
Haka par une troupe Maori. La venue des bateaux à chaque saison
cyclonique est un boost pour l'industrie locale, donc tout est fait
pour que les bateaux reviennent. Ça fait un peu bizarre de faire un
barbecue à l'heure du gouter, mais bon, le spectacle est superbe. On
apprend ainsi que le lendemain se déroule le concours inter régional
de Kapa Haka avec la troupe en champion sortant. Le rendez vous est
pris. Avec nos deux visages pâles on dénote pas mal au milieu de ce
grand rassemblement Maori; on paraît bien gringalets aussi. Chaque
troupe fait une représentation de 45 min où s'alternent chants
guerriers ( le Haka tel que réalisé par les all blacks), chants sur
la famille, l'amour et la nature. Le tout très chorégraphié par la
quarantaine de chanteurs. C'est superbe ( La vidéo vous donnera une
meilleure idée).
La deuxième des trois
troupes que nous avons vu n'ayant pas été très performante,
certaines personnes du public leur ont répondu en faisant le haka
aussi. Drôle de façon d'exprimer son mécontentement, mais
tellement explicite!
Retour au bateau pour
remettre les mains dans la colle. Avec touts les petits détails
qu'on veut régler, il faut se faire une bonne liste dès qu'on
s'attaque à de la résine ou de la peinture.
Le bateau intéresse
beaucoup et ca fait plaisir. En effet, Paul, l'accastilleur du coin,
est notre premier fan, puis beaucoup de gens s'arrêtent, posent
quelques questions, prennent quelques photos. Paul nous fait une
bonne pub, on aura même des gens d'Auckland faire la route pour
jauger la bête.
On reçoit la visite de
Bruno et Aladin qui nous invitent à diner à bord de leur bateau
Dalaï, encore au mouillage dans la rivière. On retrouve la famille
au complet, Bruno et Carmen avec leur fils Aladin. Ils ont construit
un beau bateau de 16m50 pendant 4 ans sur le plateau de Valencole et
mis à l'eau à La Ciotat. Aladin est en seconde est envisage de
faire ses études à Southampton, d'ailleurs il en est à sa douzième
maquette, et il y a du potentiel.
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On se met à
l'antifouling, et à la peinture autour de la descente ainsi que sur
la réparation effectuée à Tahiti. La quille reçoit une nouvelle
plaque téflon bouchant ainsi le jour qu'il y avait. On remonte enfin
les chandeliers, les bloqueurs et les winchs. Le bateau retrouve
petit à petit un aspect vivable. On augmente l'étanchéité des
coffres arrières en rajoutant des manchons sur les mèches de safran
évitant toute infiltration par le haut.
L'autre jeune couple de
la marina s'invite à bord. Daniel et Ella, deux Neo zélandais, qui
retapent le bateau familial. On se reverra pour un barbecue commun.
L'envie de partir sur l'eau les démange aussi alors il faut bien
remettre le bateau en état.
On fera aussi une soirée
matelotage avec Jean Michel. Objectif, retrouver comment faire une
manille textile. Jean Mi bourlingue sur l'eau depuis longtemps et son
dernier bateau Flight time arrive du Canada. Une bonne soirée avec
un vrai loup de mer solitaire.
Après tout notre
travail, un test s'impose. Capu arrose copieusement le pont pendant
qu'Adrien guette les fuites. Pas une goutte ne passe, c'est assez
réconfortant. Pourvu que ca dure.
Le bateau peut retourner
à l'eau. Grâce à la précision de Shane et Karl, et l'absence
totale de vent, on peut remettre le bateau sur la quille, puis à
l'eau. Il est beau, il est propre, mais ce n'est pas finit.
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Le bateau étant près,
on attaque les voiles. Une bonne journée d'atelier voilerie sous la
tente du barbecue qui a bien amusé les autres bateaux. Nous avons
tout fait nous même ( sauf les soudures), du coup, ca amuse beaucoup
les bateaux américains plus habitués à faire deux trois bricoles
pendant que les différents corps de métier s'occupent du gros
œuvre.
Il nous reste encore un
peu de matelotage mais le plus dur est derrière nous. Globalement,
nous avons eu beaucoup de chance avec le temps. Les dépressions
tropicales ont arrêté de se succéder sans cesse, laissant place à
un temps plus sec bien meilleur pour faire de la peinture ou de la
résine. La marina a été très aidante, surtout l'accastilleur qui
s'est démené pour trouver absolument tout ce que nous demandions.
Il nous aura fallu 4 semaines bien remplies pour finir ce qui était
resté à faire au départ de Marseille, rajouter les améliorations
muries pendant ce demi tour du monde et enfin entretenir ce qui
devait l'être.
On rejoint l'équipage de
Dalaï, qui est sorti de l'eau à son tour dans une autre marina,
pour un dernier barbecue entre amis avant de caboter à nouveau le
long de la côte.
Lundi 30 avril, nous
quittons enfin la marina et descendons la rivière, ouf.
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Une pensée pour Jean
Michel et Flight time. En remontant vers la Nouvelle Calédonie,
Flight time heurte une container à 150 nm de Nouméa, crevant la
coque sur 30 x 40 cm. Malgré l'effort des 5 personnes à bord, le
bateau coule en une heure et tout le monde se retrouve dans 2 annexes
avec 4,5 L d'eau et 1 kg de raisins secs. Ils dérivent 2 jours avant
d'être repérés puis hélitreuillé à 200 nm des côtes, soit en
limite de portée de l'hélico. Tout le monde est sain et sauf, avec
quelques gros coups de soleils et un peu de déshydratation. Le
bateau gît par 1000 mètres de fond.
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Cette nouvelle a bien
secoué la communauté nautique locale et a incité beaucoup à
revoir leur approche.
Pour notre part, nous
avons revu notre procédure de sortie et complété notre sac de
secours. La probabilité de taper un container est aussi faible que
de gagner au loto ( on préfèrerait la deuxième possibilité), mais
on peut s'organiser mieux pour tenter de ne pas passer 2 jours dans
une annexe.
Bon courage à Jean
Michel qui peut heureusement compté sur une belle solidarité.
Il est tout beau le capado!!! Et ils sont bien stylés ces Mahoris. Vous avez l'air de bien kiffer. Vous cartonnez.
RépondreSupprimerThanks for thhe post
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