samedi 3 novembre 2012

L'ile Maurice

Nous quittons Rodrigues le 3 octobre après le déjeuner, avec l'aide de Delphine, Pascal et Erik. On avance bien, en mode Indien à nouveau: foc et peu de GV pour la houle croisée. Cette dernière est moins virulente, mais on reste lent pour être sûr d'arriver de jour à Maurice.

Le 5 à midi, Capado s'engage dans le chenal de Port Louis sous trinquette et GV 2 ris. Jean Luc est là avec son annexe, en guide. A la deuxième tentative, on se glisse le long du quai des douanes où Marie Christinne et Fanny attrapent nos amarres et, en expertes, freinent le Capado comme il faut. On partage donc une bonne bière au bistrot du Marseillais juste devant le bateau, en attendant l'officier de l'immigration. Les autorités ne voulait pas que Magalyanne nous remorque dans le port, mais ne voulaient pas non plus que nous rentrions sous voile, et encore moins que nous allions dans une autre baie plus facile d'accès et y faire les papiers. On était dans l'impasse. Heureusement Jean Luc a bien préparé le terrain et on finalement pu rentrer sous voile. Ouf....

Une fois les papiers dument remplis, et il y en a un bon paquet, (pour la deuxième fois, ils demandent que le tampon du bateau soit apposé) on embarque Gaspard à bord, on renvoi les voiles direction la marina en face du bassin. Décidément, chacune de nos manoeuvres sous voile nous apporte plein d'aide. C'est à se demander si on doit vraiment réparer ce moteur....

On profite de la marina pour nettoyer le bateau de fond en comble, et nous y rencontrons aussi l'ex Hugo Boss, Imoca 60, emmener par un équipage de jeunes pour des opérations de relations publiques depuis l'Australie jusqu'en Angleterre. On passe une super soirée ensemble à bord du Capado, et aussi avec Fanny et Julian (Salamander, vu aux Cocos).
Le lendemain, Blanche et Philippe, les parents de Capucine, arrivent. Trop sympa de retrouver de la famille depuis déjà 9 mois. Un seul couac, une de leurs valises manque à l'appel.

A Port Louis, le marché est impressionnant, on se retrouve d'un seul coup plongé en plein Calcutta. On trouve de tout, sur trois niveaux, fruits et légumes en bas, souvenirs et attrapes touristes au dessus, puis fringues en haut. On y mange des spécialités indiennes ou créoles pour peu de roupies, le tout avec un bon Alouda, boisson à base de lait et quelques autres réjouissances. Se retrouver dans une grande ville grouillante après le calme de Rodrigues est un peu déroutant, mais très intéressant.
Au matin, on embarque Julian avec nous, direction Tamarin. En sortant du port, on voit des voiles au loin. Il s'avère que, sans le vouloir, nous retrouvons Magalyanne, parti eux de Grand Baie bien plus tôt dans la matinée. On finit par les rattraper dans ces vents changeants. S'en suit une belle séance photos des bateaux sous voile, au bord à bord. C'est tellement rare qu'on en profite à fond avec quelques slaloms pour passer dans le tableau arrière de l'autre. Finalement, on mouille dans la belle baie de Tamarin et y retrouvons Gaspard sur son Octobass, alors que Blanche et Philippe arrivent en voiture. Première tentative de Paddle Board pour Adrien et Julian. Pas facile de garder l'équilibre mais on s'en sort.
Tout le monde descend sur la plage pour un apéro au coucher du soleil, tradition de la baie de Tamarin. On y croise Jean Baptiste, un pote de lycée d'Adrien, drôle.

Au petit matin, les dauphins viennent dans la baie. Du coup, pas mal de bateaux proposent aux touristes d'aller nager avec eux. On s'y met aussi. Mine de rien, les dauphins vont vite et sont très dur à approcher. Il faut palmer sans modération. L'eau est un peu fraiche mais les dauphins nous maintiennent actifs. L'après midi, on part faire le tour des magasins de Kite surf en recherche de la bonne occasion. Petite rivière noire, La Gaulette, Le Morne, Bel ombre, puis retour par Chamarel.
Le lendemain, on pousse plus loin en voiture, jusqu'à Mahebourg au Sud Est de l'ile. On passe par grand bassin, grand lieu de culte pour les hindous. Vu la taille des parkings et la taille de la statue, les célébrations doivent rassembler un immense nombre de fidèles. Puis nous traversons des champs de thé avant d'arriver à Mahebourg, posé sur l'immense lagon au vent. Au retour, on passe par l'aéroport pour avoir des nouvelles du bagage perdu. Ce fut très compliqué d'avoir les informations et de trouver les bons interlocuteurs, bref, une maison qui rend fou.
Direction Pamplemousse, y visiter le jardin botanique. Il est immense et on est en pleine foire agricole donc on croise pas mal de personne avec des canards vivants tenus par les ailes. On continue ensuite vers Grand baie avec une halte pour déjeuner dans un petit restaurant local fort épicé, on en a les yeux qui pleurent. Puis on arrive à Grand baie. Le cyclone Anaïs, premier cyclone de la saison, fort précoce, passe au nord et peut menacer Maurice. Du coup, on vient voir si Grand Baie serait un bon abri. Le Yacht club n'est pas très inquiet et nous informe que s'il y a risque tout le monde va à Port Louis. Ce sera donc notre option de repli aussi. L'entrée de Grand baie est peu profonde, donc tenter une entrée à la voile avec fort risque de talonnage ne serait pas très judicieux. On continue notre visite de la côte nord où nous croisons Pascal et Sylvie de Gwenili.
Le vent est bien établi, on passe au magasin et repartons avec une aile de Kite Cabrinha Revolver de 9m2 de 2009. Blanche et Philippe prennent une chambre au Mornea, hotel sur le spot de Kite, et rempli de Kitesurfers du monde entier. Ambiance très particulière, où tout est centré sur le kite. Adrien test une planche sans être convaincu, par contre l'aile est top. Il y a beaucoup de monde sur le spot, de tous niveaux, il faut donc être très attentif pour ne pas s'emmêler les lignes. Après plusieurs prospection pour du matos, on se décide pour une planche unidirectionnelle North Kontact. Essai au top le soir, puis session intense le lendemain. La valise tant attendue arrive enfin, ouf. On profite à fond de l'hotel, sa douche chaude, sa demi pension.... Un régal. Encore Kite le jours suivant avant la pétole laissée par le cyclone Anaïs. Ce dernier est resté bien au Nord de l'ile est n'a représenté aucun danger pour le bateau qui s'est retrouvé seul au mouillage. Les autres ayant été à Port Louis, et Magalyanne est allé visité le beau mouillage à l'entrée difficile de Petite Rivière Noire.
Nous sommes invités à Déjeuner chez Roger, un ami des parents de Capucine, à Blue Bay. Belle maison, les pieds dans l'eau et vue sur le lagon. Repas traditionnel Mauricien: cary de poulet, lentilles, riz, caviar d'aubergine, piments, tomates et rhum.

Il nous reste encore la cote Est à voir, on se dirige donc vers Flacq, puis on descend vers le sud, et visitons un de ces grands centre hôtelier qui bouchent les plages, ont des golfs de luxe, tout le nécessaire pour des touristes fortunés et des résidences à vendre où l'achat donne aussi droit à la citoyenneté Mauricienne. Pour y entrer, il faut montrer pâte blanche. D'habitude il faut même avoir fait une réservation par téléphone, mais cette fois ci on nous laisse passer sous le prétexte qu'on voudrait dormir à l'hôtel. 1200 euros la nuit, ca fait un peu beaucoup. Ce type d'hôtel bouffe une grande partie du littoral, et restent bien cachés derrière de grands murs bien tristes. Ici le tourisme est roi, et tant pis pour le paysage. On trouve encore quelques plages publiques, mais pour encore combien de temps? On déjeune à Trou d'eau douce, une très jolie baie. Des enfants jouent avec une barque et une aile de kite coupée en deux en guise de GV. Le kite est vraiment partout sur l'ile. Même les poubelles sont sponsorisées par une marque de Kite. On prolonge vers le sud, le long de la cote au vent jusqu'à Mahebourg et une petite halte au marché puis retour au bateau dans notre belle baie de Tamarin.
Une dernière tentative de Kite mais le vent ne vient pas. On déjeune les pieds dans le sable dans un restaurant de plage et vue sur Magalyanne passant au loin sous voile, contournant l'ile par le sud pour aller à Mahebourg. Au retour au bateau, les dauphins sont de nouveau dans la baie. Comme c'est assez inhabituel, point de bateau de touriste en vue. On se jette dans l'annexe, l'eau est limpide et la lumière encore assez haute. Ils nous tournent un peu autour, passent dessous, nous regarde avec nos drôles d'appendices tel un tube dans la bouche qui reste en travers de la marche et des nageoires caudales trop longues et inefficaces.
Retour à Port Louis pour faire les papiers de sortie. Le vent est faible à très faible, donc on se traine allégrement et on profite de la vue sur les pitons. On doit même garder toute la toile pour réussir à rentrer dans le port. On finit par arriver en douceur à couple de Sputnik arrivé la veille. On visite Salamander bloqué au port pour moteur innondé puis apéro le soir pour les retrouvailles à bord de Sputnik avec Ty Punch amarré juste devant.
Tentatives de papiers pour récupérer la TVA sur le matos de kite. C'est encore une fois bien flou et il est difficile d'obtenir des réponses claires. A une semaine près, le kiosque de la CCI ouvrait pour que la procédure soit simplifiée. Bref, on patauge mais on finit par y arriver. Quelques courses et nous voilà fin près pour partir le lendemain très tôt.

Maurice restera un bon souvenir pour la baie de Tamarin et le kite roi, par contre on regrette ce tourisme galopant, où la moindre curiosité locale est clôturée et payante.

Merci à Magalyanne pour les images faites en navigation, ainsi que pour l'arrivée à Port Louis: assistance, amarres, images....


Et pour les Francais où la première vidéo est bloquée: