lundi 23 décembre 2013

Joyeux Noel


Joyeux Noel de la part de Capado.
Déjà 3 mois que nous sommes rentrés!
On n'a pas arrété depuis notre retour, entre la réalisation du livre qui fut intense, la reprise du travail, le salon nautique de Paris, et maintenant les fêtes. On n'a pas vu le temps passé.
L'année 2014 s'annonce forte en projets avec, en premier lieu, la remise à l'eau du Capado pour le présenter au salon de La Ciotat Les Nauticales du 15 au 23 mars.

Passez tous de joyeuses fêtes,
 
Cap et Ado

mardi 15 octobre 2013

La fête du retour à Marseille

Le 20 septembre, Capado quitte Roses à 13 h par une petite brise thermique de Sud. Le Garbi comme ils l'appellent. Tout dessus, on se déhale dans la pétole causée par le dévent du redouté Cap de Creus et sa roche déchiqueté par le sel. En 200m, le vent fait 180 degrés et Capado se retrouve au près. Plus on avance, plus ça monte. A la hauteur du Cap, le vent rentre pour de bon. On troque le foc contre la trinquette, et la GV passe à 2 puis 3 ris pour la nuit. Capado cavale vers Marseille.

Au matin, en s'approchant, le vent mollit. On est à 9 heures du matin devant la pointe sud de l'ile Pomègues. C'est un peu tôt pour un rendez-vous à 15h30. Demi tour, alors que le vent a presque complètement disparu. On se traine pour tuer le temps. Un bon repas, un coup de rinçage du pont, on prépare les drapeaux ainsi que le Lambi. Tout est près.

On reprend la direction du Cap Caveau, mais le vent n'est plus. Ça n'aide pas vraiment notre arrivée sous voiles.... Un peu de moteur en appui pour être à l'heure.
Un premier semi rigide vient à notre rencontre, les parents d'Adrien ainsi que des cousins. Klaxons, chants, coups de lambi souffleur et corne de brume. On continue aider par le moteur puis on empanne direction le Cap Caveau. La famille nous quitte pour rameter tout le monde.

Le vent rentre un peu nous permettant de couper le moteur et ainsi finir vraiment sous voiles.
D'un coup, 3 bateaux arrivent à fond sur notre tribord et 2 autres droit devant. Au loin, on voit 3 voiliers . Quel choc! Tout le monde est sur l'eau, nos familles, des cousins, les amis marseillais et d'autres venus de plus loin. Vraiment trop génial de revoir ainsi tout le monde. La flotille est maintenant de 12 bateaux.

Musique à fond sur le bateau conduit par Thibault, ambiance assurée. Adrien donne du Lambi, et Capu de la corne de brume. Il en vient de partout et il est difficile de bien reconnaître tout le monde. A notre grande surprise, Jean Luc de Magalyanne, qu'on avait quitté à Cape Town est là aussi.
Puis le grand Red Pearl passe aussi et d'autres curieux de la Juris Cup. On apprécie le geste.

Quelques empagnnages pour contourner le château d'If. On a la pression, il ne s'agirait pas de faire un cocotier devant tout le monde. Heureusement, avec 2 ans et demi d'entrainement, ça passe.

La Flotille passe le Canoubier et nous voici aux portes du Vieux Port.

On maintient les voiles un maximum avant d'affaler. Il y a beaucoup de monde par ce temps radieux. D'autres amis s'ajoutent à la fête depuis la terre, côté fort Saint Jean ou Pharo.
Que d'émotions je vous dit!!!!

Les voiles rangées, on hisse le grand pavois. Alphabet international à l'avant, et pavillons nationaux à l'arrière. Dans ce petit goulet, tout le monde s'entasse et c'est au ralentit que la Flotille Capado rentre, toujours à fort renfort de décibels débridés. Le top.
On laisse les bateaux amis aller au ponton alors que nous allons faire un tour au pied de la Cannebière. Tout le monde est sur le quai, Capado recule vers la place d'honneur de la Société Nautique de Marseille. Exactement à la même place qu'il y a 2 ans et demi. La boucle est bouclée, et quelle boucle! 44 000 milles nautiques, 3x l'Atlantique, 1x le Pacifique et 1x l'indien! Là on peut dire qu'on l'a fait. Capado nous a ramené à bon port, on est fier de lui.
Dur de rester concentré sur sa manœuvre alors que tout le monde n'attend que vous! On reste un peu sur le bateau face à nos amis et nos familles. Une fois le pied à terre, c'est sûr, on ne pourra plus faire demi tour. Au diable les appels du large, on plonge dans les bras de nos parents puis le tour de tout le monde à pleine vitesse. Tellement de sourires en une fois, quel pied!
Après un petit temps sur le quai, tout le monde est allé s'installer dans la salle de conférence de la SNM. Belle vidéo d'introduction d'Hervé qui nous a fait rentrer en grandes pompes. Puis, au fur et à mesure de la description du trajet, on répondait aux questions impromptues. Ambiance détendue et ce fut super de pouvoir ainsi partager plus que des retrouvailles avec tous ceux qui ont fait le déplacement. La soirée a ensuite suivit son cours grâce à la participation de beaucoup pour nourrir tout le monde et prolonger ainsi l'évènement.
Un immense merci à nos parents qui ont organisé le tout de mains de maître, à Eole qui nous a offert des conditions parfaites, aux propriétaires des bateaux venus à notre rencontre, à ceux qui ont loué d'autres bateaux et enfin à tous ceux qui ont fait le déplacement d'aussi loin que Nantes, Paris, Bayonne, ou même le Luxembourg.

Ci dessous la vidéo par Capado:

Ci dessous la vidéo réalisée par Hervé de Belloy:

Et celle réalisée par Jean-Luc Marc:



vendredi 4 octobre 2013

Retour en Méditerranée

Le 25 aout, Capado descend le Tage direction le large. Point de vent au début puis on sort le reacher. Plus on s'écarte, et plus il y a de vent, mais aussi de houle, et elle est très forte aujourd'hui. Quelques empannages le long de la côte pour ne pas traverser le rail des cargos et nous contournons le Cap Saint Vincent dans la nuit. Au matin, le vent tombe complètement. Le 27 aout, alors que nous approchons du Détroit de Gibraltar, le maxi trimaran Banque Populaire nous double sous le vent à 2 milles environ. On pensait aller plutôt bien entre 8 et 10 nœuds, mais à côté du géant, on a vraiment l'impression d'être une bouée. En fin d'après midi, nous arrivons à hauteur de Gibraltar avec encore un peu de vent d'ouest et un trafic toujours aussi impressionnant.
Dans la soirée, le vent nous abandonne, puis revient de l'Est, soit dans le nez. Il faut maintenant barrer pour passer le clapot court. Le vent monte et monte encore. Sous 2 ris, le près devient très inconfortable au point qu'on s'arrête au port d'Almérimar. Il est minuit et le vent atteint maintenant 30 noeuds. En entrant dans le port, on se fait griller la priorité par un gros voilier de 54 pieds qui nous fait carrément l'intérieur à la digue! C'est une autre culture. Une fois au quai, il nous dira qu'ils ont eu 35 noeuds un peu plus à l'Est, donc on a bien fait de ne pas insister.
Ce vent va malheureusement durer un bout de temps. On en profite pour bichonner le bateau et faire le blog. Almerimar est un de ces ports construit de toutes pièces, une grosse réserve à touristes allemands et anglais, sans charme ni attrait. Du coup, on s'élance le 31 au matin. Pas de vent au début, mais il rentre vite en début d'après midi, c'est encore le même scénario. On sait que ça soufflera d'autant plus au Cabo de Gata qui marque la fin de la mer d'Alboran. Escale suivante: Almeria. On s'était arrêté là à l'aller avant notre premier coup de vent. Pleins de souvenirs reviennent. Qu'est ce qu'on était débutant à l'époque!
La ville est bien sympa avec des bars tapas partout, une belle place de la mairie et de beaux monuments, mais le plus beau est le château d'Alcazaba, ancienne forteresse Maure. On profite des beaux jardins et d'une vue imprenable sur la ville.
Le 6 septembre, le vent est enfin conciliant et nous passons le Cabo de Gata sous spi, au ras de la côte à apprécier le paysage. Le vent monte ensuite, et il faut ranger le spi. Comme d'habitude en Méditerranée, toute condition météo ne dure jamais longtemps. Plus de vent pour la nuit.
Au matin, le vent revient, nous voyant changer trois fois de toile. A 13 heures, nous voici à Alicante.
On visite ainsi le musée de la Volvo Ocean Race qui est très réussi. Le soir, après un demi tour du monde, nous retrouvons Mathieu Cariou (vu en Nouvelle Zélande), plutôt sympa de voir ainsi le chemin parcouru de son côté aussi pour finir, comme nous, en Europe.
Autre ville, autre château. Celui ci est haut perché et la marche promet d'être intense, surtout aux dires des locaux. La vue sur toute la ville est superbe, à 360 degrés. On redescend en ville sur la muraille pour arriver dans un quartier super typique, tout piéton avec une succession de petites maisons typiques, de mamies qui jouent au bingo et de voisins qui se retrouvent dans la rue. Le soir, Mathieu et Ana nous font l'honneur de venir à bord prendre l'apéro avant d'aller en ville pour compléter le diner.
Le 9 septembre, on part au près à tirer des bords pour rester bien collé à la côte, éviter le courant contraire et les pécheurs. On passe dans la baie de Benidorm, capitale touristique pour anglais venus juste pour le soleil et les boîtes de nuit. Le vent nous délaisse ensuite complètement. On fera ainsi notre record de temps au moteur en une traite. On navigue sur un lac, pas une ridule pour troubler la surface de l'eau. On verra un bébé dauphin laissé seul par son banc, le pauvre. Il y a aussi énormément de déchets, beaucoup trop de plastique entre deux eaux, c'est navrant. Dans la nuit, nous arrivons à Santa Ponsa sur l'ile de Mallorque. Enfin nous pouvons jeter l'ancre au lieu d'aller au port. Ça fait vraiment du bien... sauf à 5 heures du matin où un gros orage passe et secoue tous les bateaux. Certains dérapent même au point qu'on se sent un peu proche du bateau à notre vent. Heureusement, il n'ira pas plus loin alors que 3 catamarans ont du relever leur mouillage et mettre le moteur pour ne pas finir au large ou sur les cailloux.
Le 13, James et Elena viennent à bord. On les avait vu à Antigua avec leur fille Noa qui aura bientôt une petite soeur, alors toutes les précautions sont prises pour l'embarquement et le débarquement. James travaille maintenant à la voilerie North de Palma. Après les megayachts d'Antigua, James reste avec les grosses voiles de ceux de la Méditerranée.
Nos invités de retour à terre, nous levons les ancres. On passera une nuit tranquille en mer, mais avec peu de vent. Finalement le Garbi (vent de sud) s'active et nous arrivons à pleine balle sous reacher et GV 2 ris dans le Port Vell de Barcelone. Une fois dans le port, Tim et Julia nous rattrapent avec leur bateau. Quel timing après 2 ans et demi sans les avoir vu! On passera d'ailleurs les 2 soirées suivantes à regarder la coupe de l'America chez eux. Le spectacle est fantastique. Sinon, on va redécouvrir ce qui fut notre ville pendant 2 ans. Les vélos sortis, on visite le marché du Born fraichement rénové puis nous passons par la Sagrada Familia. Trop de queue pour espérer une visite mais on peut voir combien les travaux progressent. Il faudra revenir voir ça de plus près. Jordi nous rend visite au bateau. Son produit Doctor Sail a vachement progressé depuis notre départ. On a même droit à un échantillon pour le tester.
On profite aussi de la voilerie pour réparer le spi fractionnel qui avait éclaté en allant aux açores. Le bateau est paré pour rentrer.
On décolle le 17 dans un courant d'air de Garbi qui nous pousse ainsi jusqu'à Blanes. Tout se passe bien. Peu après Blanes, on commence à voir au petit matin les nuages lenticulaires au dessus de Roses. Les bulletins météo sont franchement alarmants pour la suite du périple. On décide de ne pas tout risquer et restons à Roses le temps que la tramontane se calme.
L'avantage de Roses, c'est qu'il n'y a rien à faire, du coup, on a pu faire un grand coup de ménage pour le retour à Marseille. D'ailleurs une fenêtre se présente pour vendredi soir, il semble qu'on sera à l'heure.
Pas facile de naviguer dans la flaque, même si ça sent bon la maison.
P.S: Avec toute l'agitation du retour en France, la vidéo suivra dans peu de temps


mercredi 11 septembre 2013

Des Açores à Lisbonne

Le 14 aout, nous quittons Angra do Heroismo à 10 heures. Autant le dire tout de suite, les prévisions météo ne sont pas des plus engageantes. Soit on fait route directe, tout au près pendant une bonne semaine, soit on tente de passer par le nord de l'anticyclone et ainsi faire une route plus confortable, mais au risque de passer une grande zone sans vent. La perspective de faire tout ce près et du vent soutenu pour la fin de parcours nous rebute franchement. Cap au Nord, on fait le tour de la paroisse.
Départ donc au près pour contourner l'ile puis on fait route plein Nord.
Avec France et Hervé en plus à bord, on va bien dormir. 6 heures d'affilé, c'est un luxe qu'on ne connaissait pas. Bref, tout le monde est bien reposé même si nos équipiers de choc doivent s'adapter aux bruits du bateau.
Le vent nous fait vite défaut et le moteur prend le relais. Puis on alternera entre spi et moteur selon le bon vouloir d'Eole. Malgré une toute nouvelle mitraillette (enfilade d'hameçons), toujours pas de maquereaux!
Tournoi d'ascenseur (jeu de carte) qui couronne Hervé. Le vent reste toujours faible et il faut encore et toujours gagner dans le nord avant de faire enfin route vers Lisbonne. Du coup, le risque de rater le vol des parents se fait plus réel chaque jours.
En attendant, grâce à ces conditions de demoiselles, Adrien peut reporter tous les points quotidiens sur une carte papier du monde entier (cadeau de Thomas avant notre départ). Ce sera vraiment un super souvenir pour après. Car même si on ne veut pas trop y croire, le retour rapproche à grand pas et notre route vers l'Europe continentale nous le rappelle tous les jours. Alors on se prépare.
Le 18 dans la nuit, l'alternateur ne charge pas super bien les batteries donc le coupe pour vérifier les cosses. Il fait nuit, on est sous reacher dans quasi rien, puis plus rien. A ce moment précis, alors que tout est calme, on entend le souffle d'une baleine tout près. Elle choisit bien son moment celle là! Un peu de bricolage express puis le moteur démarre, on n'entendra plus la baleine. Ce n'est pas qu'on n'aime pas ces grands cétacés, mais on préfère garder une petite distance. Les 4,5 tonnes du Capado ne font pas le poids contre les 400 tonnes de la bête.
On a enfin un peu de vent, mais au près. Le confort à bord en prend un sacré coup. Petit à petit le vent tourne et Capado retrouve des allures plus à son goût et à celui de l'équipage. Régulièrement de grands bancs de dauphins nous gratifient de superbes spectacles en chassant à pleine vitesse.
D'ailleurs le 22, Capado est escorté. Il y en a partout. On filme tout ce qu'on peut, mais le bateau va assez vite. Avec la pression de l'eau, la Gopro quitte le manche à balai et se lance dans sa dernière plongée. Dure. D'autant plus que ça faisait un bout de temps qu'on n'avait pas vider la carte mémoire. Vous comprenez maintenant pourquoi on a eu légère baisse de qualité dans nos vidéos!
Les dauphins pourtant nombreux et supérieurement intelligents ne nous l'ont pas rendu....
Une dernière nuit bien rapide et « terre en vue ». Plus on approche de la côte, plus le vent monte. Capado glisse vite sur les vagues froides du Gulf stream, finalement le vent tombe devant Caiscais et nous passons sous foc avant de remonter le Taje en passant devant la Torre de Belem et le monument dédié à Enrique le navigateur. Nous voici dans la marina d'Alcantara.
On est le 22 septembre au soir, soit 10 heures après l'avion des parents. Ils ont donc gagné une journée de tourisme dans le vieux Lisbonne.
Tram moderne pour aller en ville puis on prend un pass à la journée et pouvons profiter pleinement des vieux tramways aux roues rapprochées pour se faufiler dans toutes les petites rues. Épique. Plaça comercial puis une basilique avant de monter vers le fort et son quartier de petites rues entremêlées. Déjeuner dans une petite cantine loin des touristes, un régal fort économique. Le tramway étant la grande attraction, il est souvent bondé et les pauvres chauffeurs sont sous pression pour empêcher les photographes intrépides de sortir la tête voir tout le corps. Toutes ces rues pavées sont vraiment charmantes et on passe une super journée.
Il est temps de rentrer au bateau prendre les valises d'Hervé et France. Il ne faut pas rater le deuxième avion tout de même. Tout le monde chargé, on retourne en ville pour un dernier café avant les au revoirs. 3 supers semaines ensemble où ils auront eu de tout, du tourisme sauvage aux calmes atlantiques.
De notre côté, on va chercher une nouvelle Gopro pour la fin du voyage puis quelques courses et grand nettoyage du bateau.
Le 25 aout, nous quittons Lisbonne. Il nous reste un peu moins d'un mois avant le retour à Marseille, donc il ne faut pas trop trainer en route.
Ceci clos notre séjour Portugais, entre les Açores et Lisbonne. Muito obrigado.

vendredi 30 août 2013

Açores

Après toute traversée, on aurait une forte envie de se détendre et visiter ce nouveau lieu. Et bien non, le bateau d'abord. Ainsi on nettoie de fond en comble, on assèche ce qui doit l'être. Le fémelot supèrieur de l'hydro a cassé le dernier jour, on le remplace. Le toilette fuit, on colmate. La capote se découd, alors la machine est sortie de son coffre. Qu'on se rassure, on profitera tout de même d'une bonne bière fraiche dans ce beau village de Lajes de Flores. Puis balade le long de la digue pour voir les peintures des bateaux de passage.
Encore un jour de bricolage et le bateau est à nouveau au top. En allant au bar, haut perché, nous sommes pris en stop par un local parlant très bien français. La base militaire qu'il y avait sur l'ile 20 ans plus tôt avait presque francisé l'ile.... Antonio fera même un détour pour nous déposer puis repassera nous donner un livre sur Flores. Trop gentil, nous verrons par la suite que ce trait de personnalité est très répandu chez les açoréens.

Le 1er aout, Hervé et France, parents d'Adrien, arrivent à l'aéroport. Augustin a trouvé à louer une voiture non officiel à un « ami », une magnifique Rover où l'on ne sait pas si ce sont les freins ou l'embrayage qui vont rendre l'âme en premier. Vu les dénivelés de l'ile, ça promet une journée forte en émotions. Déjeuner dans un snack local puis direction le bateau pour installer nos nouveaux équipiers. Enfin, on avait repéré la veille, suite à une petite marche, un superbe endroit avec barbecues à disposition. Tout le monde en voiture, quelques gros steacks et en route. Nous offrons à Hervé un Lambi corne de brume des Bahamas, alors on s'essaye tous avec plus ou moins de succès. On finit enfin la soirée dans notre repère des derniers jours, le café des sports où des tables de billards sont libres d'accès. C'est relax ici.
Le 2 aout, tour de l'ile avec notre fidèle Rover. Les paysages sont vraiment superbes et la météo clémente. Les lacs au milieu, les falaises au bord de l'eau, la roche volcanique tout dernièrement solidifiée (à une échelle géologique). Tous les champs sont bordés de massifs d'Hortensias bleus à perte de vue. On ne remerciera jamais assez nos amis de Toucan et Aletis qui avaient insisté pour venir voir ce joyaux le plus occidentale de l'Europe.
Il est 18 heures et Capado quitte cette mignonne petite marina, en route pour Horta sur l'ile de Faial. Au matin, nous passons sur un haut fond où toute la vie maritime se donne rendez vous! Des dauphins en masse, des thons, des globicéphales tout blancs, des requins et des pécheurs au gros. On évitera de justesse un bateau reculant à fond au point de remplir le cockpit pour récupérer une grosse prise. A 16 heures, Capado est à Horta, au royaume de la peinture sur quai. Il y en a partout! C'est vraiment très beau de voir toutes ces créations ainsi réunies.

Ce n'était pas du tout prévu, mais nous voici en pleine Semana do mar (semaine de la mer). Activités nautiques la journée, pêche la nuit, groupes folkloriques, puis groupes locaux qui jouent à forts renforts de Watts. Le grand concert ne commençant qu'à minuit, on dormira peu....

Augustin nous quitte, pour retourner dans la folie parisienne. Avec les parents, nous allons à la célébration dans la chapelle Nossa Senhora da guia pour la procession de la sainte vierge. Celle ci est portée par l'équipe de foot locale jusqu'en bas de la colline et retrouver la flotte des bateaux de pêche dans la baie de Porto Pim où cette dernière est mise sur une petite barque puis sur un bateau plus gros. La flotte fait ensuite le tour du petit volcan pour revenir au port, puis la sainte vierge finit sont trajet dans une église au centre ville. Une belle cérémonie, un peu comme les pardons le 15 aout en France. Ensuite, on admire le défilé des chars représentant les différents corps de métier traditionnels ainsi que les villages de l'ile. Toute l'ile est au spectacle.
Un petit graissage de l'hélice s'impose. Un petit tour dans l'eau, puis on cherche une nouvelle anode mais bien sur, il n'y pas la bonne. On adaptera tant bien que mal une anode de même taille mais pas avec les mêmes trous.... Tout ça fait, on largue les amarres pour la première régate de la semana do mar où il y a une classe OPEN, ouverte aux bateaux sans rating. Tout le monde à son poste, Hervé à la barre, France au piano, Capucine un peu partout et Adrien aux réglages. Départ entre le bout de la digue et une bouée. Capado part doucement puis on envoie le reacher et la folle remontée s'opère. On enroule une bouée sur le seul haut fond entre Pico et Faial, direction une bouée droit dans le dévent de Pico. Un peu d'hésitation sur l'option à prendre puis retour vers Horta. Capado finit 3ème en temps réel et second de la classe Open. Pas mal pour un début....

Le 6 aout, journée sur le thème de la baleine. On commence par la visite d'une ancienne usine de transformation de baleine. Le mastodonte était treuillé au sec, puis des rigoles récupéraient le sang pendant que l'on découpait le tout avec de grandes haches au bout de longs manches à balai. Une véritable boucherie. On cuit le tout, et on obtient de l'huile de baleine. Les os sont broyés pour en faire de la farine. Heureusement toute cette industrie n'est plus, alors que l'ile a eu jusqu'à 200 baleinières au plus haut de l'activité. On enchaine ensuite sur le musée chez Peter's des dents de baleines gravées et sculptées. Un sacré savoir faire mais je ne verrais pas trop ça dans mon salon. On finit enfin sur le clou de la journée, un tour en baleinière à voile. Toute la semaine, les locaux emmèneront les curieux en baleinière pour partager la tradition. Le bateau n'a pas de quille et donc dérape allègrement, par contre il est super toilé. Une véritable course s'opérait pour être le premier sur la bête. Voyant qu'on est assez à l'aise sur le bateau, Adrien se voit offrir la barre. Quelle pied! Une barre longue de 2 mètre, super souple, comme tout le reste du gréement. On sort du port et ça accélère franchement. Les sensations de vitesse à 20 cm au dessus de l'eau sont totales. Un couple de touristes allemands plutôt âgé est bon pour une révision du pace maker... Cécilia, une locale qui était à bord avec nous passe plus tard au bateau pour récupérer les vidéos. Dans la foulée, elle nous invite à faire un tour avec elle le surlendemain. Ces bateaux sont vraiment très beaux et demandent un énorme savoir faire pour les mener à fond.
Mercredi, balade dans la ville pour voir les pavés, les églises nombreuses et la vue surplombant le port. Adrien va ensuite sur le bateau pour la régate en solitaire alors que Capucine attaque la peinture sous un soleil de plomb. Adrien part, encore une fois, de façon très conservatrice mais sous reacher pour remonter la flotte. Ça ne passe pas sous le vent, qu'à cela ne tienne: bataille de lofe. Finalement le grand soleil 40 s'incline et Capado est troisième à la bouée. Envoyer le foc, ranger le reacher, virer de bord autour de la bouée, c'est tout de même plus facile à deux. Le bateau juste devant rate sa manoeuvre et reste bloqué. Adrien loffe tout ce qu'il peut pour éviter le centurion 40. Ce dernier perd carrément tout contrôle et vire, tordant le panneau solaire avec son davier. C'est vraiment passé tout près! Retour dans le match, près serré à la poursuite d'un sigma 38. Capado fait un meilleur cap et finit par passé devant et en profite pour aller droit sur la ligne. Hélas, l'annonce VHF en portugais n'était pas arrivé aux oreilles du skipper: il fallait faire 2 tours et non un seul comme sur le schéma du parcours..... Mince! Le temps de s'en rendre compte, et hop, 5ème. Et bien on recommence, reacher envoyé et c'est parti. Un peu plus de vent, Capado enroule en tête en bas. Commence un duel de cap avec le grand soleil 40 quelques 5 mètres derrières. A vouloir trop remonter au vent, il va perdre le contrôle du bateau et virer involontairement de bord. Victoire du Capado, mais que de rebondissements. Entre temps, la peinture prend forme et ça promet (voir la vidéo). On fête ça avec d'autres bateaux locaux très sympas.
Puis l'équipage de Vixen, Tiffany et Bruce avec leurs 2 filles Sally (6ans) et Safa (2ans) viennent à bord. Ils voyagent autour du monde depuis 9 ans, sur un bateau classique tout en bois. Une autre approche du voyage. Il s'avère que Bruce était de l'aventure de la renaissance des baleinières en construisant la première des répliques en 1997 (il ne restait plus de baleinière en état). Depuis, le charpentier qui était avec lui, en a fait 27 de plus, et fit renaitre toute cette belle tradition de navigation.

Jeudi 8 aout, les jeunes du coin sont venus fumer le soir juste sur notre peinture pas encore sèche. Quelques retouches s'imposent. Puis à 15 heures, nous retrouvons Cécilia qui nous emmène d'abord au nord de Horta pour une belle vue sur Graciosa, Sao Jorge, Pico et Horta. Elle parle peu Anglais et nous parlons très mal Portugais, du coup la discussion est plutôt hachée. On enchaine sur le jardin botanique où sont conservés précieusement les plantes endémiques des açores, mais sur une ile volcanique, c'est surtout des buissons pour nous autres béotiens des plantes. Un petit tour par le seul ministère de l'agriculture qui sait de quoi il parle, ils ont du bétail, des serres et des champs, un vrai travail appliqué.

Régate des filles. Conditions: le skipper doit être féminin tout du long et l'équipage au moins sur un score de parité. Capucine et France se mettent en bleu et blanc pour l'occasion et Capucine s'installe a un lieu qu'elle connait peu à bord: la barre. Ça commence bien avec une première manoeuvre de port réussie. Gros foutoir au départ avec Synergy, notre meilleur ennemi qui traverse la flotte en travers. On accuse alors un gros retard mais nous serons les premiers à virer le long de la cote. Capucine se débrouille super bien dans ce clapot court et ce vent de 15 nœuds. Troisième à la bouée au vent. Puis reacher jusqu'à la bouée sous Pico. Là le vent fait carément n'importe quoi, mais on s'en sort et attaquons le dernier long bord de travers juste derrière Synergy. Après un bon bord en passant par en dessous (la cuillère), Capucine coupe la ligne avec 7 secondes d'avance sur Synergy et gagne en classe OPEN!!!! Champagne, ou plutot gin tonique chez Peter's! Pour un coup d'essai, c'est un coup de maitre, bravo Capu.
Changement de bateaux, on part sur la digue pour observer la régate des baleinières. Apparement, la concurrence est rude entre les bateaux de Faial et ceux de Pico. Certains viennent même de Sao Jorge. Au total, 25 balénières pour ce grand jour. Le départ est des plus bizarre. On tire au sort sa position sur la ligne, ensuite les bateaux sont remorqués hors du port par les remorqueurs traditionnels. Tout le monde aligné travers au vent (plus ou moins) puis au top, les voiles sont hissées. Autant dire que le bateau plus à la côte est énormément avantagé. Puis toute la flotte remonte au près en tirant des bords super carrés, sans dérive, ça dérape fort. Les virements de bord sont vraiment très lents donc le jeu est d'en faire le moins possible. Puis descente au portant, voiles en ciseaux avant un dernier bord de travers pour retourner dans le port. Ligne d'arrivée dans l'avant port où tout peut encore se jouer vu l'instabilité du vent. Les trois premiers bateaux sont de Faial, l'honneur est sauf pour le club organisateur. Sur la digue, nous rencontrons Paolo, professeur sur l'ile et qui se lance dans une marque de Tshirts avec les peintures sur la digue en motifs. Grâce à lui, on comprend mieux les finesses de la régate en baleinière. Une fois la bouée au vent enroulée, on monte dans sa voiture pour faire le tour de la ville et aller sur l'autre digue pour être aux premières loges de l'arrivée. Le soir, c'est chants et danses folkloriques.
La semana do mar touche à sa fin et finit en beauté avec la grande régate, prise très au sérieux par les locaux. On sort les belles voiles, on vide les bateaux, les équipages sont affutés, ça ne rigole plus. Capado, en bon participant à la classe OPEN, garde tout à bord, même les vélos! Pour l'occasion, Joao Nunez, vivant à Horta, monte à bord. Départ très accrochés à la digue dont Capado reste distant mais la position s'en ressent. On attaque sous reacher sous le vent de la flotte. Xcape, un Dufour 45, veut passer derrière le Grand Soleil 40 et se rate complètement, accrochant le tableau arrière de ce dernier. Quand on vous dit qu'ils ne rigolent pas avec la grande régate!!! Bilan, étrave en chou fleur sur Xcape et abandon. A la première bouée, la flotte passe sous spi dans moins de 10 noeuds de vent. Capado fait des étincelles et enroule la bouée en tête en OPEN. S'en suit un long bord de près qui ne nous favorise pas vraiment. On devra recroiser derrière le Centurion 40 puis Synergy. Finalement, on joue un peu mieux les risées et les bascules et nous revoici au contact de Synergy. Un coup devant, un coup derrière. Sur une dernière bascule, Capado passe tout juste au cul de Synergy qui doit faire un dernier virement pour aller à la ligne. Capado prend la victoire pour 6 secondes, mais quel match! Ça fait vraiment plaisir de pouvoir ainsi mesurer les performances du bateau avec d'autres et voir que ça marche.
Joao nous prête sa voiture et on en profite pour aller au cratère avec une vue magnifique sur le Pico en face, puis un petit tour par le sud de l'ile et Porto Pim.

Tout le monde se retrouve sous la grande tante, les waterpolos, les apnéistes, les pécheurs au gros ou à la côte, les régatiers. On a le droit aux traditionnels discours des officiels. Pour l'occasion, on invite la famille de Vixen, ainsi qu'Aletis. Pas de prix ni d'annonce pour la classe OPEN (politique locale pour forcer les bateaux à se mettre en ORC, mais alors, pourquoi faire une classe OPEN?). La Sagres coule à flots (bière locale, il y a ça ou la superboc). Finalement, alors que tout le monde est parti, le comité de course et le président du Clube Nautico do Horta nous offre un livre de Photographies sur les iles ainsi qu'un fanion du Club, ce qui nous a beaucoup touché.
Après cette semaine intense, nous quittons Horta pour rallier Terceira. Avec pas mal de vents faibles, nous arrivons le soir à Angra de Heroismo. Première balade dans le centre classé au patrimoine de l'Unesco.

Le lendemain, on s'attaque à toutes ces rues pavées à fort dénivelés pour y voir les différents monuments. Ascension du très beau parc en étages jusqu'à une très belle vue sur la ville. Descente ensuite au centre puis nous allons voir la caserne militaire et avoir la vue inverse. Nous avons raté la course de Taureaux, mais en voyant les vidéos, on a éviter de se faire vraiment mal.... C'est violent tout de même. Le soir, on dine dans une super cantine avec gastronomie locale, sardines, morue ou ragout de veau...
Le passage aux Açores fut vraiment unique. Entre le calme et la beauté de Flores, la folle activité de Horta avec la Semana do mar et la beauté architecturale d'Angra. On aura eu de tout. Tout ça avec des conditions météo plus que clémentes. Comme tout nouveau bateau de passage, on espère sans trop y croire que notre peinture tiendra l'épreuve du temps et le millier de bateaux passant par là chaque année. Ce fut aussi l'occasion d'avoir les parents d'Adrien à bord et ainsi partager avec eux un peu plus de notre voyage.
 

samedi 24 août 2013

De Newport USA à Flores, Açores

Grande première à bord du Capado, nous serons 3 pour la traversée. Augustin, frère d'Adrien, est à bord! Autant dire que ça nous change beaucoup.
Le 16 juillet, nous quittons Martha's Vineyard à la mi journée sans trop de vent mais un bon courant qui nous pousse vers le large. Début au près bon plein dans 10 nœuds de vent. Dès que nous quittons les bancs de Nantucket, un fort courant nous pousse vers le sud, le fameux courant du labrador réputé pour sa fraicheur. En effet, d'un coup, il nous faut ressortir les polaires et bonnets. Quelques bancs de brume mais on arrivera tout de même à apprécier les étoiles.
Le vent s'oriente petit à petit au Nord Ouest permettant au Capado de retrouver une allure plus rapide et confortable.
Avec un équipier supplémentaire, c'est une autre façon de faire les repas, une autre façon de se déplacer à bord, mais surtout on passe de 2 heures de sommeil pour 2 heures de veille, à 2 heures de veille pour 4 heures de sommeil. On dormirait presque trop....
Le 18 juillet, le vent tourne encore nous permettant de naviguer sous spi. La mer s'agite un peu. Dans l'après midi, on doit se dérouter pour un bateau tractant des câbles de 6 milles de long. Dans la nuit, le vent nous quitte totalement. On est quitte pour 2 heures de moteur dans une belle purée de pois. Vive l'AIS qui nous permet de voir et d'être vu par d'éventuels cargos croisant dans le coin.
Pour entretenir le suspens, nous participons au jeu du Kill. En gros, chaque personne doit faire faire une action aux autres et ainsi les killer, le but étant que ça ne se remarque pas. Capucine arrive, par exemple, à ce qu'Augustin lise le magazine People pendant plus de 15 minutes. KILLÉ (Adrien: 0, Augustin: 0, Capucine: 1). Plus tard, Augustin sera aussi killé à son insu par Adrien en faisant un dessin sur son Ipad (Adrien: 1, Augustin: 0, Capucine: 1).
Le 20, c'est gratin dauphinois. Chacun participe à l'élaboration de cette haute gastronomie alors que le vent monte petit à petit et que la mer se forme. Dans l'après midi, notre spi fractionnel explose sur un petit vrac. Dur. C'est pas joli joli tout ça, on aura besoin d'un passage en voilerie pour lui redonner du service. C'est sous foc que nous profitons du coucher de soleil et qu'Augustin arrive à faire porter le damart de leur père à Adrien. KILLÉ!!!! (Adrien: 1, Augustin: 1, Capucine: 1).
Augustin a un peu de mal à se mettre dans le rythme, dormant plutôt la journée que la nuit.
Une petite casse de plus, la pompe des toilettes fuit. Comme il est hors de question de réparer ça en mer (pas seulement à cause de l'odeur), c'est au sceau que nous finirons la traversée. Et bien ce n'est pas si mal. Il faut trouver comment bien se caler, mais ça bouge moins dans le cockpit qu'à l'avant.
Le 23, Capado est à la mi parcours. On fête ça avec un bon cassoulet acheter à la Guadeloupe. La mer est belle, on est sous spi de tête tribord amure, en bordure d'anticyclone. Adrien en profite pour grimper au mât faire des images puis on expérimente la caméra en tyrolienne sur la bastaque. C'est laborieux mais on finit par avoir une bonne séquence.
A partir du 24, nous aurons entre 0,5 et 1,5 nœud de courant contre. On ne s'attendait vraiment pas à ce coup de frein. La mer reste belle, alors Capu lance l'activité château de carte. Malgré la chaleur et la concentration requise, Capu arrive à trois étages et Adrien à 4 étages. KILLÉ!!! (Adrien: 1, Augustin:1, Capucine: 2).
Grâce à Hervé, nous sommes passés entre 2 bulles anticycloniques et avons ainsi garder un peu de vent suffisant pour avancer. Maintenant, nous voici de l'autre côté et le temps se gâte. Au programme, 48 heures de lessiveuse sous 3 ris et foc à 1 ris. La mer est forte et le Capado pas vraiment à la fête. Tout déplacement à bord devient une expédition. Ça nous rappelle l'océan Indien.... Finalement, on retrouve des conditions praticables, et relançons de la toile, nous pouvons reprendre nos activités. Adrien motive Augustin pour réussir à faire un jongle avec 3 mandarines. KILLÉ!!!! (Adrien: 2, Augustin: 1, Capucine: 2).
La motivation pour arriver est grande. Maarteen sur Aletis nous previent par satellite que l'ile est vraiment super et la bière pas chère. En attendant, Augustin parvient à faire une partie d'échecs avec Capucine. KILLÉE (Adrien: 2, Augustin: 2, Capucine: 2).

La dernière nuit est bien paisible, guidée par le phare de Flores qui nous tend les bras. On longe l'ile au petit matin et découvrons ses falaises végétales et ses champs bordés d'hortensias bleus. L'entrée de la marina est assez mal pavée, merci à Maarteen de nous avoir prévenu. Il est 10 heures du matin et Capado est au ponton.
On avait vraiment hâte d'arriver pour la douche. Il faut dire que l'eau n'est pas vraiment à la température des tropiques. Hélas, la douche de la marina est froide aussi. Dommage.
Ce fut 12 jours de traversée bien variée entre la brume, le peu d'air à chatouiller l'anticyclone, puis le remue ménage de la fin avant d'arriver sur ce superbe caillou au milieu de nulle part. La navigation à 3 s'est très bien passé et nous finissons même sur une égalité aux kills.

mardi 30 juillet 2013

New York et Newport

On remonte la baie de Chesapeake, cap au nord. Le baie bridge derrière nous, on est sous petit spi en direction du Canal qui permet un bon raccourci en rejoignant la baie du Delaware. Le 24 juin, nous dormons à l'ancre dans une petite baie bien paisible.

Lever aux aurores, la marée n'attends pas. Le but est d'avoir le courant pour nous dans le canal puis arriver à la marée haute dans le Delaware. Peu de vent, donc on passe le canal au moteur. Plusieurs bateaux ont le même timing que nous. On se retrouve tous à contre courant (un peu tôt sur la marée), Capado sous reacher et GV haute, les autres... au moteur, poignée dans le coin. Le jeu est de descendre la baie du Delaware en une marée pour passer le Cap May sans trop de courant contraire. On longe l'immense centrale nucléaire puis le Cap May se dessine au loin. Le courant commence à s'inverser, on tente de couper le fromage, mais tous les hauts fonds ne facilitent pas la tâche. Finalement, nous passons le cap au coucher du soleil, sous grand spi contre 2,5 noeuds de courant contraire. Une bonne nuit assez lente pour faute de vent qui nous permet d'admirer les lumières d'Atlantic City, le Las Vegas de la côte Est. Mauvaise surprise dans la nuit, l'hydro ne charge plus... et fait vraiment un sale bruit. L'hélice est dure à tourner à la main, ce n'est vraiment pas bon signe.

On passe la matinée en échange emails avec Hervé pour contacter Watt and Sea et diagnostiquer le problème. Verdict: HS! Et M....de! Et dire que la brochure spécifie bien que l'hydro ne nécessite aucune maintenance.... Le soleil n'est pas vraiment au rendez vous non plus, donc il faut barrer.

On passe Sandy Hook au ralentit puis tirons des bords sous spi dans la pétole vers le pont Verrazano. Un méchant grain orageux s'annonce. Comme on avait couplé les batteries avant la perte de l'hydro, la batterie moteur est faible. Démarrer le moteur s'annonce mal... Dans une risée, tout instruments éteints, l'hydro à l'eau chargeant le peu qu'il donne, on arrive enfin à démarrer le moteur. Ouf. On range les voiles, le grain nous tombe dessus juste avant le pont.
Timing assez parfait, l'éclaircie arrive juste quand on passe sous le pont. On peut ainsi admirer Manhatan, Staten Island, la Statue de la liberté et Ellis Island. L'Hudson river continue de descendre du coup on avance lentement jusqu'au 79th street Yacht Basin, admirant Manhattan qui s'illumine pour la nuit. A 22h, nous prenons une bouée à coté de Central Park.
Le lendemain matin, on change de bouée pour se rapprocher de la marina et retrouvons Benoit et Katia sur Calisto. Depuis le temps qu'on voulait se retrouver, c'est top de les voir, même si on les prend un peu au tomber du lit. Petit déjeuner à bord de Calisto qui monte vers le Canada.

Rien ne peut être plus adapté à New York que nos fidèles vélos. On attaque par Broadway puis Time Square et le magasin M&M's avant de renter par Central park. Apéro à bord pour prolonger le petit déjeuner avec Calisto. On remplace le café par des Caïpirinhas.

Depuis Annapolis, Adrien a quelques voiles à dessiner, du coup on partage nos journées entre un peu de travail dans un Starbuck's puis visite de la grosse pomme sur nos petits vélos.

Il fait beau, alors on en profite pour aller au top of the Rock, en haut du Rockefeller center. Quelle vue! Le World trade center au sud, Central Park au nord.
Au mouillage, on croise un Allure 44 français avec deux jumeaux à bord, Ambroise et Floris. Diner bien sympa. Ils ont fait un tour de l'Atlantique Nord en skippers du bateau pour un propriétaire qui les rejoint de temps en temps. Bon plan pour la fin des études.

Avec les vélos, tout y passe, le Flat Iron, Madison square Garden, Saint Patrick, la gare Grand Central, le Chrysler building, la High Line (parc aménagé sur une vieille ligne de train aérien), Wall street, Soho, Chinatown, Little Italy et retours souvent par la grande piste cyclable qui longe toute la rivière de l'Hudson.

Le vélo fait sa loi à New York, la couleur du feu est sans importance, les piétons se font dégager à grands cris des pistes cyclables, et les piétons font de même pour les vélos sur les trottoirs. Une grande guerre de territoires s'opère dans cette fourmilière. Alors que tout était calme et réglé à Washington, New York fait office de jungle. Les routes sont défoncés, les comportements routiers agressifs, et les piétons traversent qu'importe la couleur du petit bonhomme.
Le 30 juin, Calisto continue sa route vers le Nord. Bonne fin de voyage jusqu'au Canada et on espère vous revoir en France. On prend leur bouée tout près de la marina, économisant ainsi beaucoup de temps en annexe, surtout si le courant est contraire. Déjeuner au Briant Park avant d'aller voir la Gay Pride. L'exubérance y est reine avec des costumes super recherchés et plus ou moins provocants voir minimalistes pour certains. Au lieu de rester le long du parcours, on passe dans les rues annexes où les chars attendent leur tour. Toutes les communautés et courants politiques sont représentés. De la revendication aux droits égaux pour tous aux étalages des progrès de la chirurgie esthétique en passant par les gays mulsulmans ou catholiques. Le drapeau Pace est partout.
Retour par le parc pour un peu de calme, regarder une partie de Soft Ball alors que d'autres jouent à la bataille médiévale avec des épées en mousse et des costumes anachroniques. Apéro sur l'Allure 44 avec les jumeaux et Fred qu'on avait rencontré à Charleston puis Annapolis.

Le 1er juillet, on tente de prendre des tickets pour une comédie musicale sur Broadway. Toute une matinée de queue pour rien au final. Du coup, on travaille un peu, surtout avec le lancement de Kisskissbankbank pour le futur livre de notre voyage.

Comme les fameuses soldes du 4 juillet approchent, on part en repérage dans les grandes enseignes. Les Malls sont immenses. On s'y perd facilement tant il y en a.

Le 3 juillet, Adrien a 32 ans. Skype avec les parents, un peu de travail entre le livre et les voiles puis diner chez JB et Molly, nos équipiers du Potomak. Déjà qu'ils étaient à l'aise en cuisine dans le bateau, autant dire que chez eux, c'est beaucoup mieux. Merci beaucoup pour l'accueil.

Independance day, toute la ville est en fête. Nous quittons notre bouée pour descendre l'Hudson puis récupérons toute la famille Cossart (Evelyne, Benoit, Etienne, JB et Molly) à la marina coté New Jersey. Déjeuner au mouillage à coté d'Ellis Island puis balade en voile avec passage sous le pont de Verrazano avant de revenir à la marina récupérer le dernier Cossart, Rémy. Tout le monde à bord, on reste au mouillage pour un peu de Champagne et des hot dogs devant Manhattan qui s'illumine en rouge, blanc et bleu. Les barges du feux d'artifices passent devant. En attendant la nuit, on passe un bon moment avec les cousins d'Amérique à bord. La nuit est là et le spectacle peut commencer. Le feux d'Artifice bat son plein, accompagné par l'Empire State Building dont l'éclairage change en accord. On était un peu loin du feux, mais la vue sur Manhattan valait vraiment le coup. De plus, ce fut le premier jour de parfait beau temps depuis notre arrivée à NY. Tout le monde quitte le bateau puis nous remontons l'Hudson à contre courant avant de retrouver notre bouée qui a eu la bonne idée de rester libre.
On s'attaque maintenant aux fameuses soldes américaines. Après 2 ans et 3 mois de voyage, nous n'avons vraiment plus grand chose à nous mettre et il serait bon de pouvoir s'habiller en rentrant. Bref, on retourne dans les jungles de la fringue. Les soldes sont bien à la hauteur de nos espérances avec des prix défiants toute concurrence européenne. Au moins, on ne sera pas complètement en guenilles en Europe.

Samedi, on reçoit une bonne nouvelle sur notre email, Benoit Cossart arrive en avion pour survoler le Capado. On enfourche nos vélos en vitesse. On quitte la bouée, hissons les voiles, Grand Voile et Reacher, puis on guette le ciel. Très vite on voit le biplan de la deuxième guerre arriver par le sud. On fait des aller-retours en travers de la rivière alors que l'avion nous tourne autour, vraiment super.
Puis on voit l'avion continuer sa route vers le nord. On se dit que c'est fini et rangeons les voiles. Là l'avion revient et se fend d'un piqué passant à 30 mètres d'altitude en battant des ailes en guise d'au revoir. On saura ensuite qu'ils avaient demander à la tour de contrôle de descendre sous le plafond de 1000 pieds pour rencontrer le Capado arrivant d'un tour du monde à la voile. Et bien, ça a marché! Le trafic aérien sur l'Hudson, pourtant dense, fut arrêté le temps pour le Stearman 46 de nous tourner autour à 500 pieds d'altitude environ. Superbe. Le second passage en rase motte fut une totale prise d'initiative du pilote avec la radio qui commençait à s'inquiéter de leur trajectoire. Un grand merci à Benoit d'avoir motivé son ami et son avion, et au trafic aérien New Yorkais pour avoir permis au Stearman 46 et au Capado de se retrouver si près.

Dans la foulée, les Fallons, famille d'accueil d'Adrien pour l'été 1998, vient nous rendre visite. On discute sur le bateau et rattrapons un peu de tout ce temps passé.

Le 7 juillet, en cadeau d'anniversaire des parents d'Adrien, on va voir la comédie Musicale du Roi Lion sur Broadway. Quel spectacle! Les chants, les décors, les danses, tout est parfait. Un grand moment, même au fond de la salle. En sortant, on retrouve JB et Molly ainsi que Rémy et Olivia à Time Square. Puis on va se balader au Briant Park et une petite partout improvisée de pétanques avant un tour par la route de la Corée (une sorte de Corea Town).
Pendant le séjour, on aura souvent déjeuner dans les 1$ pizza, des minis pizzerias qui font des pizzas tomate fromage à la chaine pour 1$ la grosse part.

Le 8, on se motive pour faire la grande queue d'attente et aller voir le mémorial de 9/11. Bien que tout autour soit encore en travaux, le mémorial est superbe et plein d'émotions. Ces deux carrés d'eau qui plonge dans le fin fond de la terre est très évocateur de la catastrophe des tours jumelles.
En rentrant, l'hydro tout neuf est à la marina. Plus qu'à le monter, juste à temps avant l'arrivée d'Augustin le lendemain soir.

Au petit matin, nous quittons notre bouée pour une dernière descente de l'Hudson sous voiles avant de remonter l'East River de l'autre côté de Manhattan, passer sous le Brooklyn bridge avant de franchir le Hell's gate (la porte de l'enfer) qui mène au Long Island Sound. On s'attendait à un passage plus sport de Hell's Gate fort réputé auprès des locaux pour ses courants violents, il faut croire qu'on a eu le bon timing. Par contre on ne sait pas dans quel sens est la porte, entrons nous dans l'enfer ou venons nous de le quitter?
On passe une première nuit au Jefferson Harbour sur Long Island, petit village de villégiature pour les New yorkais. La journée se passe ensuite au moteur principalement, tant le vent est absent et les grains orageux récurrents. Encore une nuit dans un petit mouillage tranquille puis nous quittons le Long Island Sound pour un peu de navigation au près jusqu'à Newport, Rhode Island. Superbe entrée avec les vieux schooners qui emmènent les touristes, les Farr 30 en plein surfs démoniaques sous spi et encore plein d'autres bateaux profitant de ces conditions musclées. Bienvenu dans une autre Mecque de la voile, berceau de l'America's Cup. Au début ça surprend, mais plusieurs coups de canons sont donnés à chaque coucher de soleil, bizarre comme coutume.
Newport sera notre point de départ pour traverser l'atlantique. Comme d'habitude, il faut faire tous les pleins. Gaz, pas si simple avec notre bouteille australienne, vive l'adaptateur fait aux Turks and Caicos. Puis avitaillement. Pour la première fois, nous avons un équipier à bord, du coup, il faut prévoir en conséquence et deux voyages au super marché sont bien nécessaires. Un premier avec le sec, puis le frais la veille du départ.

On s'offre un dernier diner au Lobster & Co avec vu sur cette belle baie remplie de bateaux plus beaux les uns que les autres, entre les schooner, les vieux 12m J, les petits monotypes locaux, quelques megayachts et des engins de courses océaniques.
Le 15 juillet, pas de vent donc on n'est pas pressé. Plein de fuel et d'eau, un dernier fichier météo puis on fait un tour du port en bateau avant de sortir. Le vent rentre un peu, on attaque sous reacher et GV, au plus serré possible. Le vent n'est vraiment pas à la fête. On fera donc une pause à Martha's Vineyard, petite ile sur la route. On mouille à côté d'un vieux bateaux transformé en summer camp. Le soleil se couche, et paf, un coup de canon de nos voisins. On a du mal à s'y faire.

Le 16, le vent tarde encore à rentrer mais le timing est parfait pour quitter toute cette zone de hauts fonds, poussé par le courant. En route pour le large, Flores, notre première escale aux açores pointe à 1800 milles nautiques.

Notre escale New Yorkaise restera comme une grande étape de notre voyage. Se balader ainsi dans tous ces lieux, passer devant la Statue de la Liberté. Retrouver Calisto après toute notre histoire lointaine mais commune. On a été très content de pouvoir mieux connaître la famille Cossart pour ce grand spectacle du 4 juillet. Le survol en avion fut vraiment unique dans son genre. Bref, on ne s'est pas ennuyé. Le lancement de la souscription pour le livre « le Tour du monde de Capado » nous rapproche un peu plus du retour même s'il reste tant à faire et voir avant d'arriver à Marseille.