lundi 14 janvier 2013

Cape Town, Saldanha, Cape Town

Le 24 décembre, Ty Punch arrive en Bus depuis Saldanha alors que Magalyanne est arrivé l'avant veille par la mer. La troupe est au complet. Mission cadeaux de dernière minute, courses, cuisine....
Le bouchon de champagne saute, tout est prêt pour le festin. Pour la première fois, nous fêtons Noël loin de nos familles, alors on se rattrape avec les bons amis de route.
Le lendemain, on va à la messe de Noël à la cathédrale de Cape Town, de confession anglicane. Toutes les couleurs de peau sont présentent dans l'assistance et en mosaïque. L'apartheid semble un bien loin souvenir.

Braai ensuite puis Claire et Gaëtan doivent faire un Lipdub pour des amis qui se marient sous peu. Capucine et Adrien aux caméras et, silence, ca tourne. Ils sont beaux en gilets oranges et Tshirt Phoenix de Rodrigues. Comme ils ne reculent devant aucun sacrifice, quelques sceaux d'eau leur seront copieusement jeté en pleine face. Ils feront aussi du vélo et de la danse.

Le lendemain, on embarque Claire à bord, alors que Gaëtan ira à bord de Magalyanne pour aller vers Saldanha. Capado en tête, nous quittons Cape Town au petit matin, dans une belle pétole. On avance doucement sous spi, ou parfois moteur. Notre pilote étant à réviser, Claire se propose comme remplacement, trop aimable. A hauteur de Dyssen Island, on passe au milieu d'un banc de baleines, pas de saut cette fois, mais de belles queues, et de gros dos passés pas bien loin du bateau. Toujours bien sur avec une flopée d'Otaries avec une nageoire ou deux hors de l'eau. L'entrée de la baie n'est pas encourageante, mais on découvre le Saldanha Yacht Club très chaleureux et familiale. Une petite bière accompagnée d'une droewoers (saucisse sèche) en attendant Magalyanne.
On profite du Yacht Club une journée, avant d'aller un peu plus loin dans le lagon, au Yacht Club de Langebaan (fortement recommandé par tous les locaux). Philippa avait appelé Janine, le manager, pour nous laisser une bouée. Trop sympa. On tente donc de prendre cette bouée, mais il y a tellement de moules sur le bout, qu'on galère un peu. Au moins on aura fait un peu d'animation pour les gens du Yacht Club. Étonnamment, on est le seul bateau de passage. Langebaan est une ville plus balnéaire que Saldanha et est un haut lieu de vacances pour les Afrikans et aussi beaucoup de touristes.

Matin blog, après midi Kite. On est tout près de Shark Bay, grand spot de Kite. Cette baie tient son nom à cause des requins de sable qui ne sont dangereux seulement si on marche dessus et qu'ils s'enfuient avec leur peau rugueuse, emportant le pied du nageur dans leur fuite, entrainant donc la chute de ce dernier. Donc du sable, peu de fond, du vent et de l'eau chaude, bref le coin idéal pour s'adonner au kitesurf. Même combat le lendemain avec un vent plus soutenu et Adrien qui en profite pour aller tirer des bords à coté du bateau.
On est le 31 décembre et on est en plein coup de vent de Sud. Ca bouge fort à bord du bateau. 40 noeuds de vent dans un sens et 6 noeuds de courant dans l'autre (selon la marée), le bateau est travers au vent et prend de bons coups de gite dans un sacré clapot. On passera la journée à terre. On cherchera un internet gratuit, mais notre tentative reste infructueuse. Retour au Yacht Club avec quelques courses pour le diner. On nous apprend alors que notre annexe s'est fait la malle. Mince.... Heureusement, le vent et le courant l'on porté sur la plage voisine et de bonnes âmes l'on hissé sur la plage afin qu'elle ne se remplisse pas trop. Ouf. On la retrouve donc un peu pleine de sable, mais le moteur, comme le reste, n'a rien. Retour au Yacht club par la route et à la force des bras, c'est long et les gens nous regardent bien bizarrement. Déjà que les blancs marchent peu ici, ils ne transportent jamais rien, tout va dans le gros pick up. On continue notre périple jusqu'au vent du bateau. Chargeons l'annexe, le moteur démarre et go. On se fait bien secoué et trempé mais on arrive à rejoindre le bateau. La soirée au Yacht Club ne nous emballait pas trop. Donc en guise de soirée du nouvel an, pizza, et au lit, on fêtera 2013 demain avec la molle.

Grosse session de kite pour bien commencer l'année avec deux sauts 360 bien posés pour féter ca, mais surtout un excellent confit de canard avec des patates sautés dans la graisse. Un régal!!!
La météo nous permet un retour vers Cape Town pour le lendemain, comme ce genre de fenêtre n'arrive qu'une fois par semaine, on saute sur l'occasion. D'abord, retour au Yacht Club de Saldanha revoir Ty Punch et Magalyanne, poster le blog, gratter la coque, et un bon barbecue.
Au petit matin, il pleut, le vent est de Nord, on sort. Juste à la sortie de la baie, alors que Capucine est au pied de mât pour prendre un ris, une baleine à bosse saute 30 mètres devant l'étrave du Capado et s'écrase de tout son long dans l'eau. Capucine n'en verra que le plouf, mais quel plouf!!!! On a eu chaud. Juste après, alors que la visibilité est toujours exécrable, nous sommes en route de collision avec une baleine... Celle ci plongera juste ce qu'il faut avant de ressortir de l'autre côté. Elles ont décidé de jouer avec nos nerfs ce matin...Si l'une d'elles se montre trop câline, le Capado ne fait clairement pas le poids face à ces mastodontes et on n'a pas du tout envie de finir en petites allumettes.

Plus tard, le ciel se dégage, et le vent tombe. Le pilote de secours prend du service avec brio. Le bateau est secoué par une grosse houle d'Ouest de 4 mètres au moins, et pas de vent. On est d'habitude peu enclin au mal de mer, mais là... avec la soirée de la veille, l'estomac a toute les peines à rester à l'endroit. On arrive enfin à Cape Town, au Royal Cape Yacht Club, qui, cette fois-ci, a plein de places libres.

Les vacances c'est fini, il faut maintenant préparer le bateau pour l'Atlantique Sud et la suite. Il y a un grand plancher Quantum ici, on en profite pour faire une révision de toutes nos voiles et tous nos tauds et sacs. Ainsi, on commence par tout démonter et tout bien plier pour le transport.

Ensuite on retrouve Antoine, coloc d'Adrien à Southampton, qui bosse pour Southern Wind Shipyard depuis 5 ans. Le lendemain, Antoine nous fait visiter une de leurs dernières réalisations, un Southern Wind 94, tout de carbone, de teck et de luxe. C'est vraiment une autre culture... Très gros soucis des détails et un bel effort d'intégration des systèmes. On ira ensuite faire un peu de planche sur un lac non loin au nord de la ville. Ca faisait un baille qu'Adrien n'avait pas mis les mains sur un wishbone, mais les sensations sont vite revenues. Tout d'abord dans du vent moyen, puis la Table Mountain s'est couvert de son chapeau de nuages et le vent est monté d'un cran (voire deux). Changement de matos et on continue. Bonne session bien sympa avec quelques champions de freestyle assurant le spectacle avec des figures si complexes qu'un arbitrage vidéo deviendrait nécessaire.

Branle bas de combat, c'est Lundi et la rentrée pour Quantum. A 10 heures, nous allons avec Tony sur Milo One pour démonter les voiles, les tauds. Sur un Catana 58, ce sont beaucoup de métres carrés de tissu bien lourd à trimbaler. On n'est pas trop de 5 pour porter la GV et ses lattes. Puis direction le plancher pour une visite. C'est bien plus grand que le plancher de Barcelone!!! 140 employés, un plancher d'assemblage, un plancher de finitions, un plancher pour les voiles de régate, un plancher pour la sellerie et un grand plancher pour la lamination. On rencontre ainsi toute l'équipe qu'Adrien ne connaissait que par Skype et par emails. Finalement, Jan et Tony nous proposent que l'on fasse les réparations nous même avec tout le matériel à porter de main, et ensuite, on donne à coudre. Le plan idéal pour nous. On commence donc dès l'aprés midi avec nos sacs de pont, lazy bag, et taud de cockpit.
Le soir, on retrouve Salamander au Waterfront. Marina plus impersonnelle, au milieu d'un gros développement immobilier et commercial, avec pour gros avantage d'être dans le dévent de la montagne et donc de ne pas subir les coups de vent répétitifs comme au Yacht Club. Le bateau est entouré d'otaries qui squattent les pontons pour se dorer la pillule et piquer un somme, avec les mâles qui se mesurent à coup de grognements durement imitables par l'homme. Julian les chassent des pontons armé d'un sceau d'eau. Le bruit et l'odeur sont des plus présents. Bonne soirée avec cette famille qu'on espère bien retrouver à Salvador.

On retourne au plancher. Finition des sacs, déjeuner rapide avec l'équipe (une demi heure, ca ne rigole pas ici) puis on attaque le foc avec remplacement des mousquetons de guindant et quelques autres détails. On fera aussi des reprises sur les galons du spi fractionnel, un peu de couture sur la chaussette. En sortant, on voit Michel, son frêre et un ami, venus pour acheter une trinquette avec dans l'idée de partir le lendemain. Il y a bien un stock de voiles invendues ou d'occasions, mais ce n'est pas gagné. Ils nous embarquent dans leur voiture puis on mesure le bateau, vérifions la géométrie de quelques voiles du stock, et par chance, une voile conviendrait parfaitement. On fête ca avec un bon punch ramené de la Réunion.

Ainsi le lendemain, on va avec Michel voir la voile candidate, elle est neuve et prête à l'emploi, de plus à un prix défiant toute concurrence. Une voile en moins de 24 heures, un record. De notre côté, on attaque la GV et le spi de tête ainsi que sa chaussette. Goussets de latte, galon, renforts de barre de flèche. Retour au bateau où Antoine vient nous chercher avec Maya, sa fiancée pour aller diner chez eux.
Encore une dernière journée chez Quantum s'impose. Nouvelles lattes plus grosse dans la GV et un bon nettoyage qui fait le plus grand bien, surtout depuis la poussière noire subie à Richard's Bay et Port Elizabeth. Toute belle, toute propre. On remercie tout le monde et retour au bateau avec Francesco et Ryan. 4 jours pour tout réparer et à moindre frais, c'était inespéré. Un grand merci donc à Jan et Tony. On retrouve Francois au Yacht Club qui arrive avec un vérin de pilote tout neuf. Merci la garantie.

On s'attaque maintenant au bateau. Il faut tout remonter, refaire l'étanchéité des hublots de coque à l'avant (le sikaflex sous le soleil n'est pas éternel), acheter une carte papier, revoir la pompe à pied du lavabo à l'avant, aller voir Milo One et Mare Liberum avant le départ.

Le lendemain, nous avons la surprise de voir Magalyanne, ainsi que Ty Punch tout juste revenus de leur wwofing. On se retrouve donc tous autour d'un bon barbecue avec Louis et Laurent d'Albaricoque. Cette fois ci, on se dit vraiment au revoir car nos routes vont diverger, nous vers le Brésil et eux plein nord par les iles.

Il nous reste encore à faire un bon avitaillement et les papiers de sorties avant de hisser nos voiles fraichement révisées, direction Salvador de Bahia.
 


lundi 7 janvier 2013

De Port Elizabeth à Cape Town, Afrique du Sud

On est le 9 décembre et Clément arrive aujourd'hui par avion. On tente donc d'aller le retrouver à l'aéroport en stop. Le succès n'est pas vraiment au rendez vous, un jeune nous embarquera quelques 500m avant d'arriver. On est donc un peu en retard et Clément n'est visible nulle part. Retour donc en stop, mais cette fois bien plus efficace. La deuxième voiture nous emmène jusqu'à l'entrée du Yacht Club et arrivons presque en même temps que Clément, mais sans sa valise restée à Johanesbourg. Elle arrivera par chauffeur dans la soirée.

Sous la pluie, on sort du port à pied puis prenons un taxi co aux couleurs de l'afrique du Sud. 7 rands par personne quelque soit la course. Location de voiture dans la foulée, une belle Golfe 1 comme on en voit plus en Europe mais qui ont été produite plus longtemps en Afrique du Sud sous le nom de City. Très spartiate, vitres manuelles, pas de direction assistée, bref aucun élément de confort que l'on connait dans nos belles voitures Européennes. C'est parfait pour se balader. D'ailleurs on ne traine pas trop et allons voir le Waterfront, ou front de mer aménagé avec grand hôtel, fête foraine, bars et pubs, tout pour le touriste. On continue ensuite vers la pointe mais elle est payante pour cause de parc Naturel. Visitons vite fait la côte sud avant de replonger dans la ville et son alternance de Townships (bidonvilles) et quartiers bourgeois barricadés de toute part, avec barbelés, clôture électrique et gardes armés. Le business de la sécurité est ici florissant. Le soir, nous sommes invités à bord d'un Océanis 54 avec Louis, Jean Charles, Julia et Jojo.
Au matin, en route pour le ADDO Elephant park à 70 km du bateau. On y arrive tôt pour optimiser la journée. Tout de suite après notre arrivée, on voit un immense troupeau d'éléphants en mouvement vers un point d'eau. On fait donc une boucle et les retrouvons tout juste en train d'arriver à un premier point d'eau. Toute la famille se désaltère avec la trompe dans l'eau et de fortes aspirations. Au point d'eau suivant, c'est carrément la baignade pour certains pachydermes. On se bouscule, on se mesure entre jeunes mâles, oreilles déployées, face à face avec les trompes prêtes à l'action. Les petits gambadent dans les pattes de leurs mères. Tout ca sous le regard du patriarche, un éléphant énorme avec des défenses impressionnantes. Du grand spectacle.
Nous verrons aussi beaucoup de Kudus, grands antilopes avec leurs cornes torsadées, des phacochères à la queue qui se dresse quand ils courent, des chiens de prairies peureux et toujours aux aguets, des zèbres joueurs, des autruches qui, en grandes dames, nous dédaignent, un buffle mort avec un chacal se faisant un festin de ses tripes. Un autre buffle bien vivant celui ci.
Quelques courses le lendemain puis retour de la voiture. A notre grande surprise, Marc et Maria viennent d'arriver avec leur Mare Liberum depuis Durban. Du coup, on passe la soirée ensemble autour d'un bon braai (barbecue en Africans). Encore une fois, on se croise de peu.

La fenêtre météo semble correcte, du coup on hisse les voiles direction Simon's Town. En sortant de la baie, une énorme baleine bleue vient longer le bateau à moins de dix mètres. Impressionnant.
On est sous spi de tête et GV haute, vent de 15 nœuds, c'est idéal. En plus, avec un nouvel équipier à bord, on se partage la nuit en 3 et augmentons ainsi notre temps de sommeil. Quel luxe!!! Pour le deuxième jour, on troque le Spi de tête pour le Spi fractionnel. Toujours dans un vent stable, on double le cap des aiguilles dans la nuit et entrons ainsi dans l'Atlantique.

On s'approche petit à petit des reliefs qui entourent False Bay. Là le vent accélère fort, on arrise la GV et surfons à pleine balle sous le regard des otaries et slalomons entre les branches de kelp. A mi chemin dans la baie, ca devient trop fort pour notre spi et vu comment ca évolue, on passe directement sous trinquette. Un peu plus loin, le troisième ris prend du service et enfin, non loin du port, la GV descend complètement, on rentre dans le vif du sujet. La manœuvre de port s'annonce sport. Heureusement que le moteur est maintenant à 100% et qu'une place de port accessible est libre. On prépare bien tout et on se lance. D'aucun pourrait croire que le vent se calme dans le port, il n'en est rien, il se renforce même, canalisé par la falaise voisine. Ouf, on est amarré et on triple tout ce qu'on peut. Il est même dur de rester debout sur le ponton.
Dans le Yacht Club, on nous dit que ca souffle tout le temps comme ca et qu'il n'y a pas de place pour nous. On peut néanmoins rester pour la nuit. Le coin a l'air bien sympathique en tout cas, petit village surplombé par la falaise. On retrouve Kuheli et Maggie (rencontrés aux Cocos Kealing) qui s'apprêtent à prendre le départ de la Governor's Cup entre Simon's Town et Sainte Hélène. Bonne soirée autour d'un Braai organisé par le Yacht Club.

Le lendemain matin, il n'y a plus de vent. L'occasion est trop belle. On largue les amarres et profitons de cette aubaine pour sortir de la baie. Un peu de près direction Cape Point. On enroule ce point mythique quasiment en même temps que Aletis rencontré à Richard's Bay. Séance photo pour immortaliser l'évènement. A partir de maintenant, on vise vers le Nord et ca change tout. Pour fêter ca, un Yellow tail de 4,5 kg s'invite à bord.
Peu de temps après le cap, le vent tombe complètement et c'est au moteur que nous profitons du spectacle incessant des baleines. On verra même deux baleines faire un saut en parallèle puis chacune à leur tour. Toute cette masse hors de l'eau, c'est époustouflant. Le vent revient un peu et le spi reprend du service. On avance tranquillement le long de cette côte si mauvaise d'habitude. Ce n'est pas pour rien qu'il est surnommé le cap des tempêtes. Nous doublons Hout Bay puis arrivons le long de Cape Town et la fameuse Table Mountain. Finalement, nous entrons dans le port vers 20 heures, au ponton fuel. C'est le championnat IRC local, donc le Yacht Club est plein de régatiers du cru. On rencontre ainsi Alexandre et Jean, deux francophones installés ici, et Philippa, coureuse océanique Sud Africaine.
Petit déjeuner au Yacht Club, au milieu des régatiers. Puis François de Raymarine vient à bord voir le pilote et le sondeur. On démonte le tout et il repart avec. Delphine, après 24h de bus depuis Durban, arrive à son tour à bord. Direction le waterfront à 30min à pied. On y croise Jesse rencontré à Maurice sur Hugo Boss, ainsi que Salamander et Milo One. Le Waterfront est un grand Mall très animé en ces périodes de fêtes, puis nous continuons notre marche jusqu'à Mouille Point Marina où nous buvons un verre dans ce qui semble être le bar branché du moment, les pieds dans le sable. Puis retour au bateau, face au vent qui souffle comme à Simon's Town, pour un Braai au Yacht Club. On apprécie la curiosité locale: des risées ravageuses qui tombent sur le Yacht Club parfaitement installé dans le courant d'air.

Balade dans le centre voir les possibilités pour louer une planche de surf alors que Delphine est partie plonger dans une cage avec les grands blancs. Le soir, on est bien content de revoir Delphine entière, elle qui s'est trouvée à 30 cm d'un grand blanc. Encore Braai et Delphine nous offre un rappala pour bateau rapide, c'est noël avant l'heure.
Levé 4h du matin, pour être au pied de Table Mountain à 5h20. C'est parti pour 2 heures d'ascension bien abrupte. Le spectacle sur la ville et la baie est superbe. En haut, on profite du haut de la table pour nous et quelques autres marcheurs motivés. En effet, le téléphérique n'ouvre qu'à 8 heures. Le ciel dégagé nous offre une vue du Cap de Bonne Espérance jusqu'à big bay, en face de Cape Town. Au loin au sud, une belle barre nuageuse remonte en s'enroulant sur elle même, ce qui fait un peu penser au Morning Glory Australien. Elle englobe petit à petit la péninsule. Il est temps de descendre. On attaque par le chemin de l'Indien donné pour être difficile. Il était temps, l'effet de feun qui coiffe la Montagne commence et le vent s'invite à la partie. En descendant, on voit les grimpeurs sur les falaises vertigineuses juste sous la gare de téléphérique. Avoir la mer ainsi juste sous les pieds, quelques 800 mètres plus bas vous filerait presque le vertige. On passe par quelques phases d'escalades et nous voici de nouveau sous le vent de la montagne, et descendons survolés par les cabines qui charrient les touristes jusqu'au sommet. Il est 11 heures, on est en bas, un peu plein les pâtes, mais quelle randonnée!!! Descente en stop jusqu'au centre ville, avec victoire pour les filles, petite visite et retour au bateau récupérer la voiture de location.
Voiture: check, planche de surf: check, combinaisons néoprène: check. En route pour la péninsule. Premier arrêt, la plage de Llandudno au milieu de superbes baraques pour milieu aisé. La plage est belle mais l'eau glaciale. Clément se met à l'eau pour surfer et Adrien va faire un peu de body surf. La combi tient chaud mais dès que les mains restent trop longtemps dans l'eau, on ne sent plus rien. Le courant du Bengula remonte depuis l'Antartique et refroidit bien cette partie de l'Afrique. On enchaine ensuite vers le sud avec un déjeuner à Hout Bay, village de pécheurs et sa grande plage. Puis on prend la Chapman's peak road le long de la côte avant d'arriver à Komeitje et son immense plage de sable blanc. On arrive ensuite à Scarbourough où des Kiters et Windusurfers aguerris font le show dans de grosses vagues. Puis nous quittons la côte pour traverser la péninsule. On voulait aller voir le Cap depuis la terre, mais le prix de l'entrée nous a un peu rebuté. On continue ensuite sur le flanc oriental de la péninsule où nous avons vu une colonie de manchots avant d'arriver à Simon's Town pour un café. Le coucher de soleil approche, on prend quelques pizzas et en route pour Signal hill qui surplombe Cape Town. Beaucoup de gens s'y retrouvent pour admirer le coucher de soleil sur l'Atlantique. On peut observer en bas, quelques baleines passant dans le coin, assis sur la prairie et le soleil couchant en toile de fond. Retour à la ville avec une vue sur toutes ses lumières. Ce fut une journée forte en images.
Le lendemain, direction le fond de False bay en passant par Strand, le Cap d'Agde local, puis Gordon's Bay bien plus mignon avant de monter à un point du vue sur cette baie immense. On est aller ensuite à Muizenbergh, haut lieu du surf local, à 2 pas de la capitale des grands blancs (seal island). Les vagues ne sont pas vraiment au rendez vous, mais il y a un monde fou dans l'eau. Clou du spectacle, l'alarme requin retentit et tout le monde sort de l'eau tranquillement. On guette en vain l'aileron, mais rien. Il est temps de déposer Delphine à l'aéroport car elle rentre dans son Alsace natale. En chemin, on rate l'axe principal et nous trouvons au milieu des Townships qui s'étendent dans cette zone à perte de vue. Le gouvernement construit des millions de logements sociaux, petites maisons en dur pour remplacer la tôle, mais il reste encore énormément de travail. Finalement on arrive à l'aéroport à l'heure pour le vol. Au revoir Delphine, on s'est bien marré ensemble depuis les Cocos Kealing. Bon séjour en France et reviens vite à bord de Sputnik.

Retour à Llandudno voir s'il y a des vagues. En passant, on a contourner Table Mountain par le sud et vu le quartier riche ainsi que le début de la route des vins avec ses vignes et ses chateaux à la mode hollandaise. Point de vagues, on remonte donc jusqu'à Camp Bay, mais rien non plus. Tant pis, on va rendre la planche et la combi.
On a bien fait le tour du sud, alors direction la côte nord. On arrive à Big Bay, haut lieu du tourisme local. Clément en profite pour essayer le Stand Up Paddle et surfer quelques vagues. On est plus nord et l'eau est déjà bien plus suppotable. Adrien se baignera sans combi, c'est dire, mais encore un peu fraiche pour Capu.... En rentrant, on voit des ailes de kite à la sortie d'un bras de mer. Qu'à cela ne tienne, on s'arrête, on sort le matos et c'est parti. Un peu difficile au début avec les vagues mais au final, Adrien trouve son rythme. Après cette journée déjà bien remplie, on rentre au bateau, récupérer Magalyanne qui vient d'arriver et nous allons faire un barbecue sur la plage de Camp's Bay. Retrouvailles et sable blanc avec un petit kit barbecue. Le top.
Pour conclure le séjour de Clément, on part en mission cadeaux. D'abord au marché puis au waterfront. Peu d'inspiration hélas. Un dernier coup de propre sur le bateau et Clément prend le taxi pour l'aéroport, retour dans le froid.

Un grand merci d'être venu à bord du Capado, de Port Elizabeth à Cape Town. Entre la voile et le tourisme avec le passage du Cape mythique de Bonne Espérance, bien que Cape point son voisin est plus impressionnant.
 

mercredi 2 janvier 2013

De Richard's Bay à Port Elizabeth

En arrivant à Richard's Bay, la marche arrière est encore récalcitrante, le moteur crachant noir. Avec l'aide de notre voisin, on vérifie les basiques moteur: huile, fuel. Après 8 heures de fonctionnement du nouveau moteur, on fait une première vidange d'huile, histoire d'être sûr. Le fuel est impeccable. Essaie de la marche arrière à nouveau, mais le verdict reste identique... Plus qu'une chose à faire, plonger sous le bateau dans cette eau portuaire bien dégueu et démonter l'hélice. Sans l'hélice, tout tourne bien, la transmission n'est donc pas à mettre en cause. Reste donc plus que l'hélice. Face à ce problème épineux, nous avons eu beaucoup de renforts. Erik de Sputnik, Patrick de Lady Anne et André notre voisin ont fait chauffer les neurones pour nous sortir de l'impasse. C'est qu'on commence à en avoir sérieusement marre de ce moteur. Merci donc à vous.
A notre grande surprise, on retrouve Gwennili dans le bassin. Apparemment, les fenêtres météo pour descendre vers le sud ne sont pas nombreuses. On profite donc de leur retard pour les revoir et passer une bonne soirée dans leur cockpit en compagnie de Sputnik et d'Hiva Oa.
En attendant l'officier de l'immigration, on s'organise pour un Safari de 2 jours en compagnie de Lady Anne et Sputnik. On retrouve aussi Mare Liberum, petit bateau Suédois rencontré aux Cocos et qui avait pris la route par le Nord de Madagascar. Malgré les 27 pieds du bateau, on se retrouve à 10 dans leur cockpit pour un diner Suédois en compagnie de Sputnik, deux bateaux américains (Estrellita de Bill et Amy, Orca de John et Kara), et Lars (mi Norvégien, mi Californien).
Le lendemain, nous avons une belle Polo toute rouge pour aller faire le plein de gaz et faire faire des pièces pour l'hydro et trouver des roulements à bille pour la pompe à eau de mer du moteur. On embarque Delphine et Ty Punch fraichement arrivé, et c'est parti. Quelle joie de trouver quelqu'un qui remplie le gaz, qu'importe d'où vient la bouteille (NORSAN gaz)!!! Ensuite, on va voir Lindsay's Casting qui moulera les anciennes pièces de l'hydro et en refaire à l'identique. Les roulements seront une autre formalité vite réglée. Tout semble facile ici. On enchaine ensuite sur le Mall, qui constitue la majeure partie de la ville qui n'en est vraiment pas une au sens européen.
Ty Punch est arrivé juste à temps et a eu le luxe de faire les papiers d'entrée en une journée. Du coup, ils peuvent embarquer avec nous pour le Safari. On se lève tôt, et en route pour le parc Hluhluwe- Imfolozi à 70 km de là.
On avance à pas de loup sur la piste, scrutant le moindre buisson dans l'espoir de voir la faune. On voit d'abord des antilopes, puis au détour d'un virage, 2 énormes éléphants trône à 30 m de la route. Impressionnant. La journée continue avec de longues phases sans voir de bête, mais dans l'après midi, on tombera nez à nez avec des rhinocéros blancs qui iront jusqu'à faire reculer Sputnik et Lady Anne dans l'autre voiture. Ces bestioles pacifiques restent énormes et nos caisses en tôle ne feraient pas le poids. On enchaine avec des facochères, des gnous, des antilopes, des buffles au détour de paysages magnifiques. On verra aussi une hyène, des girafes majestueuses, quelques zèbres bien costauds. C'est la tête pleine d'images que nous allons au camp Mpila pour la nuit. Barbecue nocturne avec une grosse Boereworse (Grosse saucisse locale). En démarrant le barbecue, des Impalas (petits antilopes) se pourchassent dans la nuit et nous passent tout près. Un brin flippant. Il est aussi déconseillé de laisser la viande sur le feu sans surveillance, les hyènes étant pas bien loin, aux aguets de la moindre ouverture... Pas bien rassurant tout ca. Le Barbecue tournera court, un énorme orage nous inonde et la foudre tombera pas bien loin. Adrien, alors sous la flotte en train de sauver le reste de la viande en est quitte pour un bon sprint vers la baraque et une grosse frousse.
 
On démarre aux aurores pour optimiser la journée. On croise encore plein d'animaux, mais il nous manque encore les Lions. On verra un Lycaon (chien sauvage) avaler un bébé antilope en deux temps trois mouvements, au cas où un prédateur plus gros voudrait un bout du festin. Le mot passe qu'un groupe de Lions est dans le Hluhluwe park. On trace donc et en chemin, on voit une lionne bien installée dans un arbre, assise dans le branchage, en mode repos. Tout près des lions, 3 rhinocéros nous bloquent la route. On attend un peu au cas où ils dégageraient. Au lieu de ca, le petit décide de téter sa mère puis de se coucher en travers de la route pour faire une petite sieste. Dur... On décide donc de faire le grand tour. L'autre entrée du chemin est elle aussi occupée par un bon gros Rhino. Ca commence à bien faire. On passera tout près... ouf.
On finit par voir les lions bien cachés dans les hautes herbes. Puis ces derniers disparaissent. Pour quitter le chemin, même combat, les rhinos ne sont pas beaucoup plus coopératifs...
On rentre au port au milieu d'une circulation plutôt dangereuse où 2 voies en deviennent 4. On est bien content d'arriver au bateau.
Un peu de boulot sur le bateau et surtout remettre l'hélice. Cette dernière avec ses nouvelles pâles et complètement regraissée fonctionne à merveille. La marche arrière est maintenant comme à ses débuts. Tant qu'à être à l'eau, autant gratter un peu la coque. On prendra ensuite l'apéro à bord d'Hiva Oa de Gérard et Cocos partis il y a 15 ans. Échanges de bouquins et d'histoires, visite de leur Endurance 35, bateau lent mais robuste, ils ont tout connu avec.
Le lendemain, déjeuner improvisé sur Ty Punch, on prépare le bateau puis apéro à bord du Capado avec Sputnik, Lady Anne, Ty Punch et Hiva Oa. Le temps est mauvais, le vent de Sud Ouest, on attend donc un peu avant de partir.
Il est midi, le temps se découvre un peu, et surtout le vent semble se calmer. C'est l'heure du départ. Ty Punch nous devance un peu à la sortie du bassin. On se retrouve ensemble au près bâbord amure. Puis la nuit tombe, on les perd de vue dans le sillage. En même temps, on attrape le courant des aiguilles qui nous propulse vite vers le sud. Pour couronner le tout, le vent adonne enfin franchement, mais la mer est des plus chaotique. Bref, nos estomacs sont mis à rude épreuve.
Comme prévu, le vent de Nord rentre, et, comme pour notre arrivée, il rentre fort et le Capado surfe sans fin. Le record de vitesse absolu du Capado est battu dans un surf démentiel: 19,3 nœuds. Dans la nuit, le vent prend encore quelques tours, on empanne pour se rapprocher de la côte et s'abriter un peu. Arrivé à 10 milles de celle ci, on voit un énorme orage derrière nous, très actif. Ça n'augure rien de bon. Il est donc plus sage de retourner au large dans le vent et éviter la foudre.... Un beau spectacle en tout cas, mais un brin stressant.
Au matin, le vent se calme, il fait grand beau et nous passons devant East London. Ces conditions idylliques ne dureront pas. Une petite dépression monte le long de la côte. D'un coup, on est au près, la température chute de 10 degrés, il fait gris, et on verra même des albatros. C'est un bout de grand sud qui s'invite à la fête. Capado gite, tape, et sort petit à petit du courant des aiguilles pour retrouver une mer plus clémente. 8 heures après, le vent tombe complètement, la dépression est passée. Il fait beau, on est à nouveau sous spi, mais la progression est lente. Un peu de moteur sur la fin afin de rallier Port Elizabeth.
Nous sommes samedi 8 décembre, les sauveteurs en mer nous escortent même jusqu'au ponton, nous montrer le chemin. On découvre, dans le port de commerce, derrière une digue en boudins, un ponton des plus délabré. De vieux caissons en béton retenus tant bien que mal par des chaînes et des plaques. C'est de loin la pire installation portuaire qu'on a pu voir sur notre trajet. Par contre le Yacht Club est très agréable, perdu au fin fond du port de commerce. Pas de papiers à faire, c'est toujours ca de pris. En sortant du yacht Club, un local nous prend en stop avec son bateau moteur en remorque et ira jusqu'à nous déposer devant notre destination. Un peu d'internet, un peu de courses et retour à pied au bateau. On est bien seul sur les trottoirs. Le déplacement local semble être uniquement la voiture. On arrive à la porte du port de commerce, et là, il faut montrer Passeports et pâte blanche pour rentrer.
Le bateau est prêt pour accueillir Clément qui arrive demain par avion, et pour une fois, une fenêtre météo nous a permis d'arriver à l'heure pour un avion. Quel luxe!