lundi 25 mars 2013

Du Brésil à Grenade

Le 6 mars 2013, nous quittons la rivière de Jacaré, à la mi journée. On reprend notre trace de l'aller pour éviter les hauts fonds de la rivière puis nous voilà dehors. Après tout ce temps au calme sur la rivière, le bateau parfaitement plat, la houle nous rappelle combien ça peut bouger à bord. Dernière bouée du chenal contournée, on abat, cap au nord et envoyons le reacher.
Toucan est droit devant nous et nous nous rapprochons petit à petit. Mare Liberum est tellement petit qu'on n'arrive pas à les voir sur l'horizon. Finalement, on est à hauteur de Toucan. Les appareils sont de sortie pour de belles photos avec une mer bien formée. Puis on les laisse dans notre sillage alors que la nuit tombe. Au revoir Toucan, on espère vous revoir dans les caraïbes.
Les milles défilent vite sous reacher et GV 2 ris, avec un peu de courant qui nous pousse. On dépasse vite le cap le plus oriental du Brésil. L'idée est de continuer un peu plus nord pour éviter tout le trafic, les pécheurs et les éventuels dangers flottants charriés par l'amazone. De plus, on espère traverser le pot au noir assez vite est ainsi avoir un meilleur angle de vent pour contourner la Guyane Française. Dans la journée, le vent adonne et nous voilà sous spi. Il va tellement tourner que l'on doit empanner. Ça ne se passe pas exactement comme prévu. Ce n'est pas vraiment très rapide, mais c'est confortable.
Le 9 mars à 10:31 TU (temps universel), nous franchissons l'équateur. Cette fois ci, point de champagne chaud et pas très bon pour Neptune, mais des pièces de monnaie de quelques pays où nous avons été. C'est une tradition Sud Africaine, alors pourquoi pas? En plus, le champagne à 7 heures et demie (locale), c'est un peu hard core. Nous voici donc de nouveau la tête en haut avec la Grande Ourse qui pointe son nez à l'horizon. On passe alors sous reacher puis des dauphins s'invitent à la fête. Ils viennent vers nous à toute vitesse, faisant des bons hors de l'eau. Ensuite ils jouent avec le bateau, surfant la houle à notre vent avant de rejoindre notre vague d'étrave. Du beau spectacle.
Le soir, notre PC de bord rend l'âme, pas cool. On enlève le tout, prenons le PC de backup, retrouvons les connections, quelques configurations à faire et nous voilà à nouveau opérationnels. Après 2 ans de bons et loyaux services, le pauvre PC qui était déjà bien vieux, nous aura au moins ramené dans l'hémisphère nord.
En général, on a des nuages de minuit à 16 heures avec du vent un peu instable et pas mal de grains mais peu violents heureusement. On a hâte de retrouver les alizés et sortir de cette zone de transition. Seulement cette dernière joue avec nos nerfs, chaque fois qu'on se croie sortie, elle nous ré englobe. Donc on manœuvre pas mal pour adapter la surface de la GV au vent éternellement changeant.
Le 10, nous voyons une voile à notre vent. On les appelle à la VHF. Bateau allemand « Mariposa » parti il y a 20 jours de Sainte Hélène. Le temps de discuter et il disparaît dans notre sillage. Trop rapide le Capado. Enfin pas tant que ça quand son skipper ne prend pas les bonnes options. Tous les jours, nous sommes en contact par email avec Toucan et Sputnik. Toucan est moins rapide sur l'eau mais leur option à la côte s'avère très payante, profitant de 1 à 2 nœuds de courant favorable, ils nous mettent la pilée, et même à Sputnik qui a pourtant un potentiel de vitesse bien supérieur au Capado.
Le 12, alors que le bateau avance vite sous reacher et 2 ris, la ligne part. On enroule le reacher au plus vite, mettons le bateau plein vent arrière pour le ralentir mais le moulinet continue de se dévider. Au loin, on voit une énorme coriphène faire des bonds, elle est vraiment trop grosse. Sans qu'on est le temps de faire quoique ce soit, la ligne arrive en butée et casse. Toute notre ligne est à l'eau. On met pourtant des leurres minuscules qui ne devraient même pas intéresser les gros gabarits tant ils ont la proportion d'un amuse gueule.
A partir du 14, nous nous rapprochons de la Guyane Française et attrapons ainsi le courant favorable. Les moyennes en 24 heures montent régulièrement jusqu'à atteindre 223 milles. Ça avance bien mais ça secoue un peu à bord. Au moins, on reprend enfin des milles à Toucan. Pour les jours suivant, on va reprendre 30 milles par jour en moyenne. Dans les mêmes conditions, le Capado fait enfin parler la poudre et le reacher montre toute son efficacité au largue serré. Le 16, on peut enfin considérer être hors de portée du pot au noir, le ciel est plein de petit cumulus typiques des alizés, le vent est plus stable et la mer moins chaotique. C'est vraiment très agréable.
Dans la nuit du 16, on double quelques lumières dont Toucan, juste à temps avant la pointe Nord de Tobago où ils s'arrêtent. Ouf.... Et un grand bravo à Conor et Marion qui ont fièrement mener leur Ovni 435. Le matin suivant, nous doublons Southern Cross, un lagoon 380 qui fait le World ARC, encore une belle occasion pour faire des photos avec le Capado sous spi fractionnel et 2 ris et Grenade à l'horizon.
On apprend par mail que nos amis d'Anegada sont en chemin aussi, nous rejoignant depuis Union. Dans notre Nord, on voit une tâche blanche, du coup on lofe à fond pour essayer de se retrouver sur l'eau. Erreur, les voiles en question sont d'un tout autre bateau. Dommage. On abat donc à nouveau direction le mouillage que nous avions quitté il y a un an et 8 mois avec Augustin et Claire.
Il est 14 heures, Capado est à l'ancre et Anegada ne tarde pas à nous rejoindre. Pour fêter notre tour du monde et ces retrouvailles, nous hissons le grand pavois offert par tous les amis venus au baptême du bateau à Marseille.
Un vrai expresso à bord d'Anegada. Quelle joie de retrouver Pierre et Nicole après tout ce temps! Puis on reprend les bonnes vieilles habitudes, c'est parti pour une chasse à la langouste. 2 heures plus tard et 2 récifs explorés, et nous voici avec de quoi avoir un dîner de roi. Ce qui sera d'ailleurs le cas à bord d'Anegada. On partage nos souvenirs, nos expériences, les bons plans pour la suite de notre périple.
Le lendemain, direction Prickly Bay pour faire les papiers et trouver où sortir le bateau.
Cette étape aura été rapide, avec un peu de travail pour négocier ce pot au noir récalcitrant, le tout dans un bateau bien gité, et où le reacher fut fort apprécié. On aurait été encore plus rapide en restant à la côte. Le tout fut rythmé par les bulletins météo d'Hervé et les relevés de positions de Sputnik et Toucan. On finit en beauté avec Pierre et Nicole toujours aussi sympathiques et chaleureux.

Milles parcourus: 2127 nm
Temps de parcours: 11 jours 1 heure et 30 minutes
Vitesse moyenne: 8,01 noeuds
 

mardi 19 mars 2013

Brésil

Le 10 février au matin, nous prenons l'annexe pour se renseigner à la marina ainsi que faire nos papiers d'entrée. Carnaval oblige, tous les bureaux sont fermés, donc pas de papiers pour l'instant. On aimerait néanmoins sortir le bateau de l'eau pour un carénage rapide. On se dirige donc vers Bahia Marina à 15 minutes à pied. A 300 mètres de la marina, un mendiant nous approche, on pensait qu'il allait demander quelques sous mais ce dernier nous montre un long couteau de cuisine plaqué contre son avant bras. On n'a pas le temps de réaliser que 4 autres gars courent vers nous. Le pantalon d'Adrien a beaucoup de poches, donc seulement un des voleurs tente de prendre le sac de Capucine avec tous nos papiers dedans. Les soutiens n'arrivent pas et Capu réussit à le faire lâcher prise et tape un court sprint suffisant pour trouver refuge auprès de Brésiliens pacifiques pas bien loin. Adrien reste assis entourés de la bande des drogués au crack. Chacun une poche, et le dernier la montre. Dans leur empressement, on est tout de même sur une rue passante, la montre part en se cassant (perdant ainsi toute valeur marchande, déjà bien faible) et la bande se replie bredouille. On nous avait bien dit que le Brésil et surtout Salvador étaient dangereux, mais on ne pensait vraiment pas se faire braquer à 10 heures du matin sur un grand boulevard. Un chemin que nos amis d'Aletis et Salamander ont régulièrement pris d'ailleurs, mais plus après notre mésaventure. Il est dit qu'à Salvador, les locaux se font braquer une fois par mois. Et bien voilà, même pas un jour qu'on est là et on goute déjà aux spécialités locales. On finit par arriver à la marina puis retour en taxi, on ne se fera pas prendre 2 fois.
On retrouve nos amis Irlandais de Toucan qui ont eu, pour l'Atlantique Sud, la compagnie de leur fils, sa copine et un ami. On lie vite d'amitié et nous voilà à bord de Toucan pour une bonne soirée débridée.
Le lendemain, l'équipage de Salamander nous rend visite. On embarque Julian et c'est parti pour la vieille ville et son internet café. On déjeune ensuite sur la place en testant les plats locaux dont la Feijoada, une sorte de Cassoulet avec une bien plus grande variété de pièces de viande, allant jusqu'à de la langue, bref tout y passe. Ce n'est pas mauvais quand on fait le tri, mais un cassoulet par 38 degrés à l'ombre, c'est un peu riche. En rentrant aux bateaux, on passe par le marché où Adrien passe sous les ciseaux du coiffeurs. 15 reals la coupe, imbattable, et tellement plu frais après.
Le soir c'est carnaval. Toucan, Salamander et nous embarquons dans deux taxis direction la partie plus commerciale du Carnaval. Les bouchons n'en finissent pas. Les taxis finalement font demi tour et se lancent dans un tour de la ville à toute vitesse. C'est du délire, encore mieux que le grand huit. Finalement, nous y sommes!!! La foule est immense, tout le monde connait les danses, les camions aux 1001 enceintes et aux milliards de watt assomment la foule à coup de basses surpuissantes avec les groupes populaires chantant sur les plateformes au dessus. Le chanteur passe sur le camion de tête puis un autre camion suit plus loin avec toujours autant d'enceintes, un bar, des toilettes et un poste de premiers secours. Entre les deux, des cordes sont tenues par des locaux afin de garder le groupe de fans qui ont payé pour être au sein de la caravane. La même musique 5 heures de suite, faut aimer.... Nous on s'éclate à observer tout ca, tassé sur le bord de la route. Attention à ne pas rester sur la voie car chaque convoi ramène une foule très dense qui n'hésite pas à envoyer des coudes en rythme pour se faire de la place. La police militaire veille à tout débordement et ne rechigne devant aucune violence pour appréhender les éléments un peu trop motivés. Autant se tenir tranquille.
Le lendemain, c'est toujours carnaval, mais cette fois on restera dans la vieille ville. On y va tôt car la queue pour prendre l'ascenseur qui nous mène en plein cœur du Pelurinho (vieux quartier) prend vite de l'ampleur avec la fête qui approche. On retrouve Marteen d'Aletis ainsi que les équipages de Toucan et Salamander. On commence par déambuler dans le Pelurinho qui vit au rythme de groupes de percussions, des grosses têtes, des fanfares. Une ambiance bien plus chaleureuse et conviviale que la veille. Finalement le groupe se scinde entre ceux qui veulent aller voir un fameux groupe de percussions (qui a joué avec Michael Jackson) et ceux qui restent dans la vieille ville: Marteen et nous. On teste les différentes brochettes vendues dans la rue, bières et caïpirinhas. Au détour des rues, on suit tel ou tel groupe puis vers 10 heures, une salle de concert ouvre. Samba ce soir. Des brésiliens nous apprennent les pas de danse. Finalement, on passera une super soirée en leur compagnie avant de rentrer bien fatigués et déposer Marteen sur une Moto taxi pour rentrer à la marina.
Le Carnaval est maintenant terminé et il flotte comme une atmosphère de gueule de bois sur la ville. C'est le grand nettoyage, alors on fait de même pour le bateau.
On peut enfin faire nos papiers d'entrée au pays. Une matinée entière ne sera pas de trop avec un peu de marche et beaucoup de patience. A midi, nous avons la joie de voir arriver sur notre ponton Louis Dominique et Constance, oncle et tante d'Adrien installés récemment à Rio, accompagnés de leurs filles Lætitia et Cécile, et surtout Mamidou, la grand mère d'Adrien. Nous n'avions pas vu Mamidou depuis le départ du voyage, et Louis Do et Constance voient le bateau pour la première fois. Vraiment super d'être venus ainsi de Rio. Visite du bateau puis on prend l'ascenseur et déjeuner dans la vieille ville. Ensuite nous allons visiter l'église Sao Francisco. Une façade simple pour un intérieur qui déborde de dorures, il y en a partout. Très en contraste avec le cloitre voisin cintré d'azuleros (carreaux blancs et bleus peints représentant des scènes religieuses). Puis nous enchainons sur l'église voisine avec une guide un brin originale mais francophone. Cette fois ci, c'est la façade qui déborde de motifs alors que l'intérieur est plus classique. Il y a 350 églises à Salvador, à l'époque où les riches familles portugaises étalaient leurs fortunes, il leur fallait de beaux tombeaux et quelques lieux de culte, d'où toutes ces églises. La grandeur de cette ville est bien loin mais heureusement le centre est classé au patrimoine de l'UNESCO et va donc éviter le sort du reste de la ville, la construction galopante sans soucis de maintenir le patrimoine.
Toute la famille est dans une très jolie pousada (auberge). En rentrant vers l'ascenseur, on se trompe d'une rue et trouvons des policiers militaires en train de tenir en joue un groupe de jeunes. Décidément, l'insécurité est partout, et les policiers n'ont pas l'air plus sûrs que les autres.
Après tous ces kilomètres, on se paie un moment de détente avec une sortie dans la baie de tous les saints sur le Capado. Petite navigation de 10 nm avant de mouiller devant une plage de l'ile d'Itaparica. L'eau est à 30 degrés, du jamais vu. On se baigne, on pique nique puis retour au près. Louis Do, Constance et même Mamidou barrent le bateau alors que l'on gite allègrement sur cette mer plate. On dine tous ensemble sur une petite place pas trop loin de leur pousada, carne do sol, feijao, aipim.... Cuisine simple mais méfiez vous des portions, un plat vaut pour deux estomacs européens.
Direction les fameuses plages un peu au nord de Salvador. Toute la famille embarque dans un petit bus, puis on attaque le tour de la ville passant par différents hôtels pour embarquer d'autres clients du tour. On en profite pour admirer un urbanisme ravagé par des complexes qui poussent un peu partout sans forcément les infrastructures qui vont avec. Les plages connues pour le surf, mais on a vu mieux. Nous quittons enfin cette ville tentaculaire pour traverser des dunes de sable blanc et arriver à la Playa do Forte. On nous l'avait présenter comme une réserve naturelle, il n'en est rien. C'est une enclave touristique avec plein de petites maisons, des boutiques à n'en plus finir, et un centre de conservation des tortues, nombreuses à nidifier sur ces côtes. On tente d'aller voir des poissons en snorkeling pendant que Louis Do, Cécile et Laetitia visitent le centre. Le récif est bien vide pour une réserve... Ensuite, tout le monde retourne dans le bus, direction une autre plage pour le déjeuner. On se retrouve en plein Cap d'Agde, avec musique à fond, vrombissement des moteurs des parapentes qui décollent de la plage, et vendeurs ambulants vantant leurs produits. Malgré la population, ces plages sont impressionnantes par leur longueur et très jolie avec leurs cocotiers abondants. Finalement, on passe du bon temps en famille et c'est bien ce qui compte. Retour en bus.
Au bateau, nous retrouvons le père Etienne, officiant dans la paroisse de la favela des Alagados. Cette église fut visitée par le pape Jean Paul 2 en 1982. On prend l'apéro sur le bateau puis on remonte en ville pour le diner. Une soirée très intéressante avec une personne qui vit vraiment au milieu des plus pauvres, tellement nombreux à Salvador.
Le lendemain, c'est dimanche, on se retrouve donc tous dans l'église au milieu de ce quartier qui vivait avant sur pilotis. Le marécage a depuis était comblé petit à petit. Belle messe en Portugais où on a presque tout compris, si si. Puis le père Etienne veut nous montrer une chapelle non loin de là, mais il faut tout de même aller à pied pendant 300 mètres en plein cœur de la Favela. Tant que le père Etienne est en tenue d'homme d'église, on est en sécurité car le respect de la religion est très ancré dans les mœurs, du moins nous l'assure-t-il. Ça n'empêchait pas la police de venir assassiner 50 jeunes par ans juste derrière l'église, justice expéditive en quelque sorte. Cécile et Lætitia sont super blondes, ce qui attire pas mal de regards sur notre passage. De toute façon, une famille de blancs dans une favela ne peut passer inaperçue. Visite de la chapelle puis retour en taxi à l'hôtel.
Un grand merci au père Etienne pour nous avoir accueilli ainsi et partager un peu de son expérience, ainsi qu'aux paroissiens pour leur chaleureux accueil.
Dernier déjeuner puis toute la famille repart vers Rio. On aura passer 4 jours vraiment trop sympas, revoir ainsi la famille en plein voyage était inespéré.
Dans la foulée, on retrouve Alex et Mélanie, eux aussi venus de Rio mais en bus. Quel courage! On ne les avait pas vu depuis Barcelone! Ils ont logés chez Vincent et Marylène, connaissances de Mélanie, dans une superbe maison d'époque et très bien retapée. D'origines bretonnes, et surtout de l'ile d'Ars, on commence par des Caïpirinhas mais on finit par des galettes maison. Au moment de rentrer, on tente de prendre un taxi, mais pas de trafic et rester trop longtemps statique devient dangereux. Changement de plan, Vincent nous fait passer par des rues sûres afin de trouver un taxi. Ouf, on ne voulait pas trop réitérer l'expérience du premier jour.
Une bonne matinée pour faire les papiers de sortie de l'état de Bahia. Déjeuner dans une cantine au kilo, puis une dernière soirée en ville une fois les cales du bateau remplies.
Le lendemain, on attend la mi journée et la marée descendante pour sortir de la baie de tous les saints. On contourne le phare au sud et c'est parti pour du près. On alterne entre pilote et barreurs quand la mer devient trop remuante. Alex navigue depuis longtemps et avoir un barreur supplémentaire à bord est fort apprécié. On tire des bords le long de la côte, face au courant. Autant dire que ca ne va pas bien vite. Mélanie s'adapte bien à la vie gitée, donc tout roule à bord. Un matin, en 1 heure, on pêche deux tazars (des cousins du baracuda) très goutus et d'un bon gabarit pour 4.
Finalement, le 23, le vent adonne et nous permet d'envoyer le reacher rendant les derniers milles bien plus rapides. On est dimanche 24 février à la pointe de Cadabello pour rentrer dans la rivière de Jacare. On retrouve alors Marc et Maria sur Mare Liberum, Chris, Susan et Julian sur Salamander, Marteen sur Aletis. Tout ce beau monde se retrouve à bord du Capado pour une soiréee Caïpirinhas. Adrien ayant perdu le pari sur l'heure d'arrivée s'affaire aux cocktails.
Si on est venus à Joao Pessoa c'est pour kiter. Mare Liberum et Capado avec leurs bardats, direction la plage et le spot à une petite heure de marche. Au cours de la semaine, on prendra de plus en plus le taxi et autres moyens pour éviter cette trop longue marche sous la fournaise. Les journées vont s'écouler ainsi: kite, pic nique sur la plage, re Kite puis retour à la marina pour un grand barbecue avec les bateaux amis.
Le spot est vraiment super à marée basse avec une grande plage en pente douce. Sur place, Junio, appelé the Hand (de part son handicap consistant en 1 gros doigt au lieu de 4 à la main droite, ce qui ne l'empêcha pas d'être un grand champion de windsurf, puis de kite), a un local et loue du matériel. Avec la Gopro d'Alex en plus, on s'amuse à faire pas mal de vidéos.
Après quelques jours, nous rencontrons Libertad de Terry et Silka, partis d'Afrique du Sud pour un tour du monde. Arrivent aussi Toucan avec Conor et Marion, et Usquabae avec Carol et Emile. La tablée pour les barbecues s'allonge. Puis arrive Sputnik, tant attendu, avec Erik et Gareth.
Entre temps le vent est un peu monté rendant le kite bien meilleur. Mark avec son aile de 14, Maria avec son aile de 12 se déhalaient bien dans le peu de vent du début, mais Adrien avec sa 9 était plus à la lutte. Le renforcement du vent arrive donc à point pour explorer d'autres façons de kiter tels que les sauts et l'éternel entrainement aux changement de pied. Tout le groupe progresse bien. Emile prend des cours avec Junio, ainsi que Gareth et Alex. Ils se débrouillent tous les trois très vite, avec une palme spéciale pour Alex.
Encore de belles journées qui se finissent autour du barbecue, chacun apportant sa contribution. Du fait d'avoir été coupé du monde ces deux dernières année, nous sommes un peu décontenancés face à l'importance qu'on pris les tablettes et smart phones. Dès qu'il y a un signal internet, nous perdons vite tout contact avec Alex et Mélanie. Ils nous parlent de toutes les applications qu'il y a et on mesure combien on est largués.
Le 1er mars, Mélanie décolle pour continuer son périple de 5 mois qui l'emmène dans plein de cultures différentes, de la Patagonie au Japon. Merci d'avoir partagé ce bout de Brésil avec nous avant d'explorer le Pérou.
Pour la première fois du voyage, la flotte des tour du mondistes croise la route de ceux sur le départ où qui restent en Atlantique. Étonnamment, les bateaux venant de l'Afrique du Sud sont au mouillage, alors que les autres sont au ponton. Pour les barbecues, chacun des tour du mondiste participe alors que les autres dinent soit à leur bateau soit goute à la cuisine de Christian qui tient le bar de la Marina avec son fils Marc venu lui prêter main forte.
Samedi 2, ce sont les soixante ans de Christian et une belle occasion de faire se rencontrer les deux flottes. On passe une super soirée entre barbecue, littres de Caïpirinha, Musique à fond et Emile qui joue de la guitare. Capu prête main forte au stand cocktails pendant qu'Adrien crame des kilos de viande au bbq. Le lendemain, les cheveux poussent à l'intérieur et il pleut, donc point de kite. On visite le randonneur 11,80 de Christian (un autre) fait de ses propres mains en 5 ans. La philosophie de l'intérieur est très semblable au Capado mais en plus grand. On voit bien le potentiel que peut avoir ce type de plan avec un peu plus de longueur. Alex nous quitte à son tour pour retourner à Rio avec 50 heures de bus en prévision. Courage et merci beaucoup d'avoir fait tout ce bus pour naviguer avec nous.
Il pleut toujours alors Mare Liberum, Sputnik, Toucan et Capado partent pour les formalités de sortie du Brésil qui nécessitent la matinée entière dans des bureaux surclimatisés où un pull ne serait pas de trop, absurde quand il fait 35 dehors. Ça sent le départ, Capu fait les aller-retours en annexe pleine de jerricans pour le plein d'eau alors qu'Adrien gratte la coque bien colonisée dans cette rivière riche en vie sous marine.
On est autorisé à rester 72 heures une fois les papiers remplis. On attaque le gros avitaillement avant une dernière session de kite débridée et un gros 360 à la clef pour Adrien. C'est sans doute la dernière fois que nous allons partager de bons moments avec les amis avant de rejoindre les caraïbes, la foule des bateaux et nos plannings qui diffèrent. Ainsi on embarque tous dans un taxi pour un Churasqueria. Le concept est simple, un buffet libre, des serveurs qui font le tour des tables avec de grandes brochettes de viandes et vous coupent des morceaux à la demande, seul les boissons et les desserts ne sont pas inclus. Mare Liberum, Sputnik et Capado étant dépourvus de réfrigération, il y a une forte volonté de profiter un maximum de la viande. Pleins comme des outres, nous rentrons aux bateaux pour un départ le lendemain.
Mare Liberum ouvre le bal en fin de matinée, puis Toucan après le déjeuner. On voulait partir en même temps qu'eux mais une de nos ancres reste bien accrochée au fond. On lutte puis elle se libère, pas besoin de plonger. Vu le peu de visibilité sous l'eau, c'est rassurant. Nous sortons donc de la rivière avec Toucan en ligne de mire. Plus tard, ce sera au tour de Sputnik de s'élancer.

Ce fut un séjour brésilien très riche, entre la folie du Carnaval, la visite de la famille, la visite de nos amis de Barcelone, le séjour vacances entre kite, amis et barbecues. C'est la fin d'un grand bout d'histoires communes avec cette flotte de bateaux devenus des amis, nous retournons maintenant vers l'hémisphère nord et son parfum d'écurie.