mardi 30 juillet 2013

New York et Newport

On remonte la baie de Chesapeake, cap au nord. Le baie bridge derrière nous, on est sous petit spi en direction du Canal qui permet un bon raccourci en rejoignant la baie du Delaware. Le 24 juin, nous dormons à l'ancre dans une petite baie bien paisible.

Lever aux aurores, la marée n'attends pas. Le but est d'avoir le courant pour nous dans le canal puis arriver à la marée haute dans le Delaware. Peu de vent, donc on passe le canal au moteur. Plusieurs bateaux ont le même timing que nous. On se retrouve tous à contre courant (un peu tôt sur la marée), Capado sous reacher et GV haute, les autres... au moteur, poignée dans le coin. Le jeu est de descendre la baie du Delaware en une marée pour passer le Cap May sans trop de courant contraire. On longe l'immense centrale nucléaire puis le Cap May se dessine au loin. Le courant commence à s'inverser, on tente de couper le fromage, mais tous les hauts fonds ne facilitent pas la tâche. Finalement, nous passons le cap au coucher du soleil, sous grand spi contre 2,5 noeuds de courant contraire. Une bonne nuit assez lente pour faute de vent qui nous permet d'admirer les lumières d'Atlantic City, le Las Vegas de la côte Est. Mauvaise surprise dans la nuit, l'hydro ne charge plus... et fait vraiment un sale bruit. L'hélice est dure à tourner à la main, ce n'est vraiment pas bon signe.

On passe la matinée en échange emails avec Hervé pour contacter Watt and Sea et diagnostiquer le problème. Verdict: HS! Et M....de! Et dire que la brochure spécifie bien que l'hydro ne nécessite aucune maintenance.... Le soleil n'est pas vraiment au rendez vous non plus, donc il faut barrer.

On passe Sandy Hook au ralentit puis tirons des bords sous spi dans la pétole vers le pont Verrazano. Un méchant grain orageux s'annonce. Comme on avait couplé les batteries avant la perte de l'hydro, la batterie moteur est faible. Démarrer le moteur s'annonce mal... Dans une risée, tout instruments éteints, l'hydro à l'eau chargeant le peu qu'il donne, on arrive enfin à démarrer le moteur. Ouf. On range les voiles, le grain nous tombe dessus juste avant le pont.
Timing assez parfait, l'éclaircie arrive juste quand on passe sous le pont. On peut ainsi admirer Manhatan, Staten Island, la Statue de la liberté et Ellis Island. L'Hudson river continue de descendre du coup on avance lentement jusqu'au 79th street Yacht Basin, admirant Manhattan qui s'illumine pour la nuit. A 22h, nous prenons une bouée à coté de Central Park.
Le lendemain matin, on change de bouée pour se rapprocher de la marina et retrouvons Benoit et Katia sur Calisto. Depuis le temps qu'on voulait se retrouver, c'est top de les voir, même si on les prend un peu au tomber du lit. Petit déjeuner à bord de Calisto qui monte vers le Canada.

Rien ne peut être plus adapté à New York que nos fidèles vélos. On attaque par Broadway puis Time Square et le magasin M&M's avant de renter par Central park. Apéro à bord pour prolonger le petit déjeuner avec Calisto. On remplace le café par des Caïpirinhas.

Depuis Annapolis, Adrien a quelques voiles à dessiner, du coup on partage nos journées entre un peu de travail dans un Starbuck's puis visite de la grosse pomme sur nos petits vélos.

Il fait beau, alors on en profite pour aller au top of the Rock, en haut du Rockefeller center. Quelle vue! Le World trade center au sud, Central Park au nord.
Au mouillage, on croise un Allure 44 français avec deux jumeaux à bord, Ambroise et Floris. Diner bien sympa. Ils ont fait un tour de l'Atlantique Nord en skippers du bateau pour un propriétaire qui les rejoint de temps en temps. Bon plan pour la fin des études.

Avec les vélos, tout y passe, le Flat Iron, Madison square Garden, Saint Patrick, la gare Grand Central, le Chrysler building, la High Line (parc aménagé sur une vieille ligne de train aérien), Wall street, Soho, Chinatown, Little Italy et retours souvent par la grande piste cyclable qui longe toute la rivière de l'Hudson.

Le vélo fait sa loi à New York, la couleur du feu est sans importance, les piétons se font dégager à grands cris des pistes cyclables, et les piétons font de même pour les vélos sur les trottoirs. Une grande guerre de territoires s'opère dans cette fourmilière. Alors que tout était calme et réglé à Washington, New York fait office de jungle. Les routes sont défoncés, les comportements routiers agressifs, et les piétons traversent qu'importe la couleur du petit bonhomme.
Le 30 juin, Calisto continue sa route vers le Nord. Bonne fin de voyage jusqu'au Canada et on espère vous revoir en France. On prend leur bouée tout près de la marina, économisant ainsi beaucoup de temps en annexe, surtout si le courant est contraire. Déjeuner au Briant Park avant d'aller voir la Gay Pride. L'exubérance y est reine avec des costumes super recherchés et plus ou moins provocants voir minimalistes pour certains. Au lieu de rester le long du parcours, on passe dans les rues annexes où les chars attendent leur tour. Toutes les communautés et courants politiques sont représentés. De la revendication aux droits égaux pour tous aux étalages des progrès de la chirurgie esthétique en passant par les gays mulsulmans ou catholiques. Le drapeau Pace est partout.
Retour par le parc pour un peu de calme, regarder une partie de Soft Ball alors que d'autres jouent à la bataille médiévale avec des épées en mousse et des costumes anachroniques. Apéro sur l'Allure 44 avec les jumeaux et Fred qu'on avait rencontré à Charleston puis Annapolis.

Le 1er juillet, on tente de prendre des tickets pour une comédie musicale sur Broadway. Toute une matinée de queue pour rien au final. Du coup, on travaille un peu, surtout avec le lancement de Kisskissbankbank pour le futur livre de notre voyage.

Comme les fameuses soldes du 4 juillet approchent, on part en repérage dans les grandes enseignes. Les Malls sont immenses. On s'y perd facilement tant il y en a.

Le 3 juillet, Adrien a 32 ans. Skype avec les parents, un peu de travail entre le livre et les voiles puis diner chez JB et Molly, nos équipiers du Potomak. Déjà qu'ils étaient à l'aise en cuisine dans le bateau, autant dire que chez eux, c'est beaucoup mieux. Merci beaucoup pour l'accueil.

Independance day, toute la ville est en fête. Nous quittons notre bouée pour descendre l'Hudson puis récupérons toute la famille Cossart (Evelyne, Benoit, Etienne, JB et Molly) à la marina coté New Jersey. Déjeuner au mouillage à coté d'Ellis Island puis balade en voile avec passage sous le pont de Verrazano avant de revenir à la marina récupérer le dernier Cossart, Rémy. Tout le monde à bord, on reste au mouillage pour un peu de Champagne et des hot dogs devant Manhattan qui s'illumine en rouge, blanc et bleu. Les barges du feux d'artifices passent devant. En attendant la nuit, on passe un bon moment avec les cousins d'Amérique à bord. La nuit est là et le spectacle peut commencer. Le feux d'Artifice bat son plein, accompagné par l'Empire State Building dont l'éclairage change en accord. On était un peu loin du feux, mais la vue sur Manhattan valait vraiment le coup. De plus, ce fut le premier jour de parfait beau temps depuis notre arrivée à NY. Tout le monde quitte le bateau puis nous remontons l'Hudson à contre courant avant de retrouver notre bouée qui a eu la bonne idée de rester libre.
On s'attaque maintenant aux fameuses soldes américaines. Après 2 ans et 3 mois de voyage, nous n'avons vraiment plus grand chose à nous mettre et il serait bon de pouvoir s'habiller en rentrant. Bref, on retourne dans les jungles de la fringue. Les soldes sont bien à la hauteur de nos espérances avec des prix défiants toute concurrence européenne. Au moins, on ne sera pas complètement en guenilles en Europe.

Samedi, on reçoit une bonne nouvelle sur notre email, Benoit Cossart arrive en avion pour survoler le Capado. On enfourche nos vélos en vitesse. On quitte la bouée, hissons les voiles, Grand Voile et Reacher, puis on guette le ciel. Très vite on voit le biplan de la deuxième guerre arriver par le sud. On fait des aller-retours en travers de la rivière alors que l'avion nous tourne autour, vraiment super.
Puis on voit l'avion continuer sa route vers le nord. On se dit que c'est fini et rangeons les voiles. Là l'avion revient et se fend d'un piqué passant à 30 mètres d'altitude en battant des ailes en guise d'au revoir. On saura ensuite qu'ils avaient demander à la tour de contrôle de descendre sous le plafond de 1000 pieds pour rencontrer le Capado arrivant d'un tour du monde à la voile. Et bien, ça a marché! Le trafic aérien sur l'Hudson, pourtant dense, fut arrêté le temps pour le Stearman 46 de nous tourner autour à 500 pieds d'altitude environ. Superbe. Le second passage en rase motte fut une totale prise d'initiative du pilote avec la radio qui commençait à s'inquiéter de leur trajectoire. Un grand merci à Benoit d'avoir motivé son ami et son avion, et au trafic aérien New Yorkais pour avoir permis au Stearman 46 et au Capado de se retrouver si près.

Dans la foulée, les Fallons, famille d'accueil d'Adrien pour l'été 1998, vient nous rendre visite. On discute sur le bateau et rattrapons un peu de tout ce temps passé.

Le 7 juillet, en cadeau d'anniversaire des parents d'Adrien, on va voir la comédie Musicale du Roi Lion sur Broadway. Quel spectacle! Les chants, les décors, les danses, tout est parfait. Un grand moment, même au fond de la salle. En sortant, on retrouve JB et Molly ainsi que Rémy et Olivia à Time Square. Puis on va se balader au Briant Park et une petite partout improvisée de pétanques avant un tour par la route de la Corée (une sorte de Corea Town).
Pendant le séjour, on aura souvent déjeuner dans les 1$ pizza, des minis pizzerias qui font des pizzas tomate fromage à la chaine pour 1$ la grosse part.

Le 8, on se motive pour faire la grande queue d'attente et aller voir le mémorial de 9/11. Bien que tout autour soit encore en travaux, le mémorial est superbe et plein d'émotions. Ces deux carrés d'eau qui plonge dans le fin fond de la terre est très évocateur de la catastrophe des tours jumelles.
En rentrant, l'hydro tout neuf est à la marina. Plus qu'à le monter, juste à temps avant l'arrivée d'Augustin le lendemain soir.

Au petit matin, nous quittons notre bouée pour une dernière descente de l'Hudson sous voiles avant de remonter l'East River de l'autre côté de Manhattan, passer sous le Brooklyn bridge avant de franchir le Hell's gate (la porte de l'enfer) qui mène au Long Island Sound. On s'attendait à un passage plus sport de Hell's Gate fort réputé auprès des locaux pour ses courants violents, il faut croire qu'on a eu le bon timing. Par contre on ne sait pas dans quel sens est la porte, entrons nous dans l'enfer ou venons nous de le quitter?
On passe une première nuit au Jefferson Harbour sur Long Island, petit village de villégiature pour les New yorkais. La journée se passe ensuite au moteur principalement, tant le vent est absent et les grains orageux récurrents. Encore une nuit dans un petit mouillage tranquille puis nous quittons le Long Island Sound pour un peu de navigation au près jusqu'à Newport, Rhode Island. Superbe entrée avec les vieux schooners qui emmènent les touristes, les Farr 30 en plein surfs démoniaques sous spi et encore plein d'autres bateaux profitant de ces conditions musclées. Bienvenu dans une autre Mecque de la voile, berceau de l'America's Cup. Au début ça surprend, mais plusieurs coups de canons sont donnés à chaque coucher de soleil, bizarre comme coutume.
Newport sera notre point de départ pour traverser l'atlantique. Comme d'habitude, il faut faire tous les pleins. Gaz, pas si simple avec notre bouteille australienne, vive l'adaptateur fait aux Turks and Caicos. Puis avitaillement. Pour la première fois, nous avons un équipier à bord, du coup, il faut prévoir en conséquence et deux voyages au super marché sont bien nécessaires. Un premier avec le sec, puis le frais la veille du départ.

On s'offre un dernier diner au Lobster & Co avec vu sur cette belle baie remplie de bateaux plus beaux les uns que les autres, entre les schooner, les vieux 12m J, les petits monotypes locaux, quelques megayachts et des engins de courses océaniques.
Le 15 juillet, pas de vent donc on n'est pas pressé. Plein de fuel et d'eau, un dernier fichier météo puis on fait un tour du port en bateau avant de sortir. Le vent rentre un peu, on attaque sous reacher et GV, au plus serré possible. Le vent n'est vraiment pas à la fête. On fera donc une pause à Martha's Vineyard, petite ile sur la route. On mouille à côté d'un vieux bateaux transformé en summer camp. Le soleil se couche, et paf, un coup de canon de nos voisins. On a du mal à s'y faire.

Le 16, le vent tarde encore à rentrer mais le timing est parfait pour quitter toute cette zone de hauts fonds, poussé par le courant. En route pour le large, Flores, notre première escale aux açores pointe à 1800 milles nautiques.

Notre escale New Yorkaise restera comme une grande étape de notre voyage. Se balader ainsi dans tous ces lieux, passer devant la Statue de la Liberté. Retrouver Calisto après toute notre histoire lointaine mais commune. On a été très content de pouvoir mieux connaître la famille Cossart pour ce grand spectacle du 4 juillet. Le survol en avion fut vraiment unique dans son genre. Bref, on ne s'est pas ennuyé. Le lancement de la souscription pour le livre « le Tour du monde de Capado » nous rapproche un peu plus du retour même s'il reste tant à faire et voir avant d'arriver à Marseille.
 

samedi 6 juillet 2013

Washington et Annapolis (USA)

Le 3 juin 2013, nous quittons notre petit mouillage de Little Bay. Le ciel est du genre menaçant mais il faut bien remonter le Potomac et ses méandres pour arriver à la Capitale, Washington. Vents changeants, des grains, dont un qui nous arrose copieusement. C'est bien la navigation fluviale mais ça demande beaucoup de travail si on ne veut pas mettre le moteur. On arrive finalement à Breton Bay. On est entouré de belles baraques avec pontons privatifs.
Un peu de vent le lendemain mais dans le pif. Pour cause d'entrainement au tir, la navy nous demande d'éviter toute une zone. Ils bouchent presque tout le fleuve. On verra bien les tirs arriver dans l'eau à coups de splashs bien alignés, pourvu qu'ils savent ce qu'ils font! Nous avons peut être la réponse à tous les poissons morts que nous voyons dans le fleuve, ou pas....On mouille finalement à 15 milles de Washington. Lever très tôt le lendemain pour profiter du courant montant. Il fait un froid de canard, entouré par les oies sauvages, une brume tapisse le fleuve au levé du soleil. Du grand spectacle! Quelques pécheurs téméraires passent à fond sur leur barques plates et leurs gros moteurs. Passage sous le pont et nous voici à Washington. Le mouillage est en pleine ville. 10$ la nuit pour laisser l'annexe, avoir internet et accès aux douches, le top car on ne peut pas vraiment utiliser l'eau de la rivière pour notre toilette. Le seul bémol est le survol incessant des hélicoptères des gardes côtes, du FBI, des services secrets (Transports des hauts responsables de ce monde)... Peut être que le président Obama a survolé le Capado? Les vélos dépliés, on se rue au centre ville.
Au programme du jour, la tournée des mémoriaux: Jefferson, Franklin Delano Roosevelt, Martin Luther King, et Lincoln. Un petit tour par la Maison Blanche, mais point d'Obama en vue. Un certain Smisthon, citoyen anglais qui n'a jamais mis les pieds aux Etats Unis, légua toute sa fortune au gouvernement américain pour créer un centre de transmission du savoir pour tous. Ce lègue donna naissance aux Smisthonian museums. Grâce à ce bon Smisthon, tous les musées sont superbes et gratuits. Ainsi on attaque par le musée d'histoire naturelle. Une aile sur les océans, une autre sur les dinos, l'évolution des mammifères. Vraiment sympa, même avec tous les enfants survoltés dans tous les sens, c'est les vacances scolaires. La Renwick Galery pour voir quelques meubles américains traditionnels. On retrouve ensuite Anne Lise (cousine d'Adrien) et Christopher, son fiancé, pour un diner Mexicain dans le quartier Adams Morgan.
Encore sous la pluie, on s'attaque au Air and Space Museum. Il y a tellement à voir qu'on fait l'Air le matin et toute l'histoire de l'aviation, puis l'espace l'après midi. Il y reste encore un brin de propagande par rapport aux russes et la guerre froide.

La première dépression tropicale de la saison, trop en avance, est attendue sur la cote pour aujourd'hui. Après Sandy (un an plus tôt), les américains sont très craintifs, les infrastructures n'étant pas ou peu adaptées, dès que ça souffle, une catastrophe est vite arrivée. On est loin de la robustesse des ports bretons. Finalement, on ne verra que la pluie (encore) d'Andrea (nom donné aux phénomènes cycloniques). Balade autour du Capitole, puis la gare. American history Museum avec toute la vie américaine et son évolution. Un peu de guerre civile, de conquête de l'Ouest sans trop s'apitoyer sur les Indiens, de guerres mondiales, d'évolution des transports maritimes et routiers avec une grande place pour la voiture qui façonnera le mode de vie américain (Tout peut se faire sans sortir de la voiture, le cinéma, retirer de l'argent, prendre un fast food, poster son courrier....).
On retrouve Anne et Clément (amis de France venus s'installer de ce coté de l'Atlantique). Depuis le temps qu'on parlait de se retrouver, ça fait plaisir. Balade dans le quartier d'Adams Morgan, un petite bière au Morgane Adams avant une bonne pizza sur un rooftop. Retour en vélo avec un détour par le Lincoln mémorial pour faire quelques photos de nuit. On a une accalmie alors il faut absolument en profiter. 
Dimanche, il fait beau, on retrouve Clément et Anne dans un parc avec d'autres expatriés: Bertrand, Eva et Christille. On s'essaye à la Slack line (funambulisme), pas évident, on tremble comme des feuilles, pourtant quand Clément et Anne en font, ça a l'air si facile.

Washington fut vraiment un séjour intense et les vélos ont, encore une fois, été l'outil parfait. Les musées sont vraiment impressionnants et la re colonisation de la ville par les déçus des banlieues à du bon. Bref, on a vraiment aimé cette étape.

Au bateau, Jean Baptiste (cousin d'Adrien et grand frère d'Anne Lise) et Molly embarquent avec leurs paquetages. Anne Lise et Christopher passent pour l'apéro.
Il est 8 heures, il pleut (comme c'est bizarre), on va au ponton pour le plein d'eau et une dernière douche et Capado quitte Washington. Potomac 2, le retour.

Moteur puis du près avec exercices de manœuvres et de barre pour nos invités. Finalement on mouille pas loin des 2 bateaux qui nous avaient doublé à grand renforts de chevaux. JB et Molly, fins cuistos, trouvent vite leurs marques dans notre cuisine réduite. On se régale.
La Navy continue les entrainements au tir, ils en ont des obus à tirer! On tire des bords sous spi, ce qui n'est pas du tout du goût des militaires. Ils ont du mal à comprendre qu'on ne trace pas une ligne droite d'une bouée à l'autre. Dès qu'on empanne et que notre étrave pointe à nouveau vers la zone interdite, on a systématiquement droit à un appel radio. On tente d'expliquer, mais rien n'y fait. C'est une autre culture. On trouve une superbe baie pour passer la nuit, et tellement calme.

Le 12 juin, Capado est à nouveau dans la Chesapeake bay. On troque le spi pour le reacher. Remontée rapide de la baie, mais le vent meurt en milieu d'après midi. Décidément la navigation en plan d'eau intérieur fait bosser l'équipage, ou le moteur quand la patience du capitaine arrive à expiration. Dès que le fond remonte, il y a des pièges à crabes partout. La vigilance est de mise.
C'est donc 5 milles au sud d'Annapolis que nous mouillons, dans Selby bay. Benoit, papa de JB et Anne Lise, nous rejoint dans cette baie paisible pour un bon diner à bord.
Au petit matin, on voit un gros grain qui approche. On observe pour estimer sa trajectoire et il semble passé au loin. On décide donc de partir sous GV 2 ris et foc au cas où on en prendrait quand même un bout. Alors que nous sommes encore dans le chenal de sortie, le vent monte franchement, le bateau accélère plein vent arrière. 15, 20, 25 noeuds, et d'un coup, 50 noeuds, le bateau part au tas, on est à l'horizontale, sous une pluie battante, et les voiles aussi. Partir au vrac dans un chenal n'est vraiment pas recommandé. Hauts fonds à droite, hauts fonds à gauche.... Le bateau à la dérive. On affale au plus vite le foc, le moteur démarre, et la GV suit dans la foulée. On reprend le contrôle de Capado juste à temps. Ouf, on a eu très très chaud! Un peu plus et on avait la quille dans la vase entre deux crabes. Bilan des courses, la GV n'a rien mais le foc n'est pas à la fête. Nerf de bordure arraché, et nerf de chute cassé.

On se remet de nos émotions. La GV reprend du service et nous arrivons à Annapolis, où nous mouillons devant la célèbre Naval Academy. Direction la capitainerie du port. Et là on nous annonce un énorme front orageux qui arrive d'ici une heure. On remonte les ancres en vitesse pour prendre une bouée plus sûre. Nettoyage intégral du pont, on attache bien les voiles, on enlève les panneaux solaires et la bouée fer à cheval. La masse grise avance. On est partagé entre excitation et peur. Bref, on n'en mène pas large. Le moteur est près à partir en cas de défaillance de la bouée. La foudre se fait inquiétante, on voit le rideau de pluie qui avance.... Et d'un coup, contact. Tout le mouillage se fait sérieusement chahuté, c'est l'apocalypse! Heureusement toutes les bouées ont tenu bon. Mais quelle bourrasque! On était mieux là que sur nos ancres.
En allant de nouveau à la capitainerie, on part à la pêche, une rame et un mât de pavillon, tous les deux au même bateau dont l'annexe fit la pirouette. Moteur dans l'eau tête en bas....
Une bonne douche et nous voilà remis de nos émotions. Le voisin derrière nous a fait quelques recherches sur Google et a vue notre blog, du coup il nous invite à boire un verre au Pussers, le bar du coin. On passera une super soirée avec Marco (Péruvien installé de longue date aux US).

Le 14 juin, Capucine fête ses 31 ans! On passe voir Marco pour échange de photos puis on déplace le bateau au mouillage. Enfin, direction le loft de Quantum avec notre foc sous le bras. On retrouve les collègues d'Adrien, Doug, Andrew et Scott. Nous avons le champ libre pour réparer le foc et on s'y attaque immédiatement.
Le samedi, on retourne à Quantum finir le foc puis Doug passe nous passe nous prendre avec son bateau moteur. Direction le côté opposé de la baie. On arrive dans une petite marina avec restaurant les pieds dans le sable et une belle vue sur le bay bridge. Un peu de discussion boulot et d'un peu tout et retour pour visiter le coin. Doug, comme presque tout le monde ici, vit au bord de l'eau avec un ponton privatif et un ascenseur à bateau afin que ce dernier ne prenne pas de berniques. Un mode de vie vraiment relax, et il faut bien avoir un quotidien agréable quand on n'a peu de vacances.

Le dimanche, on reçoit Clément, Anne, Christille, Gautier et Amanda à bord pour un bon pique nique. Christille apporte de succulents fromages français. Un couple en paddle board passe dans le coin et partage un peu de vin avec nous. Après avoir déposé nos invités sauf Clément et Anne, nous sommes conviés par le couple en Stand Up paddle, Harald et Chris pour boire un coup au Yacht Club de Eastport, en face d'Annapolis. Harald propose d'embarquer Adrien pour la régate du mercredi soir. Diner en ville avec Clément et Anne puis retour au bateau.
C'est la période de recrutement pour la navy, alors de temps en temps et de façon tout à fait aléatoire, les recrues sont réveillés en fanfare à 5h30 du matin pour une séance d'exercices toniques à fort renfort de bruit. Autant dire que nous vivons la séance avec eux et c'est un peu tôt...

Un petit tour sur l'eau avec Clément et Anne et passage sous le bay bridge.
Mardi, boulot!!! Pendant toute la semaine, Adrien va travailler à Quantum pour dessiner des voiles. Un début de retour à la réalité en quelque sorte. En même temps, Capucine travaille sur le livre du voyage et son lancement.

Parmi les choses habituelles en escale, il y a le gaz. Capu essaie un peu partout mais personne ne veut de nos bouteilles australiennes.... Heureusement on a un adaptateur depuis les Turks and Caicos. On insiste et finalement, avec un peu d'ingéniosité, quelqu'un veut bien remplir nos bouteilles. Il n'y a pas à dire, à chaque fois c'est galère.
Pas de régate Mercredi pour manque de vent. Tout l'équipage se retrouve au Yacht Club pour le diner. On rencontre 3 personnes qui travaillent de près ou de loin pour la navy, c'est un énorme employeur dans le coin. Pas étonnant vu le nombre de bateaux en attente à Norfolk.

Vendredi 21 juin, Etienne, frère d'Adrien, arrive à Annapolis. Depuis Bali, c'est trop sympa de se retrouver. Soirée débridée au Pussers.
Samedi, nous sommes invités à une community party. Les gens d'un même quartier organisent une fête sur la plage un peu plus haut dans la rivière. Capado est ancré dans un superbe baie, sans un brin de vague. Arrivent ensuite Jay et sa famille, ainsi que Julian et la sienne sur leurs bateaux. L'armada des annexes débarque à la soirée. Barbecue, groupe de musique, grosses glacières remplies de bières, tout y est. Tout l'équipage du mercredi soir est ainsi réuni autour de burgers et de hot dogs.
Retour à Annapolis et faire le plein de fuel et d'eau. Grâce à Etienne, on a pu avoir les comptes rendus des derniers mariages et autres évènements qui ont eu lieu dans la famille. 27 ans auparavant, Etienne et Adrien passaient par là avec leurs parents en bateau. Pour immortaliser ce retour, il fallait refaire une photo sur les bancs au bout de l'Ego alley. Lundi matin, Etienne repart pour Washington et un peu de boulot avant de retourner au Vietnam. On range le bateau et en route pour New York.

Annapolis nous aura permis de préparer le retour professionnel d'Adrien et c'est en bonne voie, de lancer la souscription pour le livre sur notre Tour du monde (http://www.kisskissbankbank.com/le-livre-le-tour-du-monde-de-capado), revoir Clément et Anne, et voir Etienne tout un week-end rien que pour nous. On repasse en mode tourisme, direction la grosse pomme.