vendredi 30 août 2013

Açores

Après toute traversée, on aurait une forte envie de se détendre et visiter ce nouveau lieu. Et bien non, le bateau d'abord. Ainsi on nettoie de fond en comble, on assèche ce qui doit l'être. Le fémelot supèrieur de l'hydro a cassé le dernier jour, on le remplace. Le toilette fuit, on colmate. La capote se découd, alors la machine est sortie de son coffre. Qu'on se rassure, on profitera tout de même d'une bonne bière fraiche dans ce beau village de Lajes de Flores. Puis balade le long de la digue pour voir les peintures des bateaux de passage.
Encore un jour de bricolage et le bateau est à nouveau au top. En allant au bar, haut perché, nous sommes pris en stop par un local parlant très bien français. La base militaire qu'il y avait sur l'ile 20 ans plus tôt avait presque francisé l'ile.... Antonio fera même un détour pour nous déposer puis repassera nous donner un livre sur Flores. Trop gentil, nous verrons par la suite que ce trait de personnalité est très répandu chez les açoréens.

Le 1er aout, Hervé et France, parents d'Adrien, arrivent à l'aéroport. Augustin a trouvé à louer une voiture non officiel à un « ami », une magnifique Rover où l'on ne sait pas si ce sont les freins ou l'embrayage qui vont rendre l'âme en premier. Vu les dénivelés de l'ile, ça promet une journée forte en émotions. Déjeuner dans un snack local puis direction le bateau pour installer nos nouveaux équipiers. Enfin, on avait repéré la veille, suite à une petite marche, un superbe endroit avec barbecues à disposition. Tout le monde en voiture, quelques gros steacks et en route. Nous offrons à Hervé un Lambi corne de brume des Bahamas, alors on s'essaye tous avec plus ou moins de succès. On finit enfin la soirée dans notre repère des derniers jours, le café des sports où des tables de billards sont libres d'accès. C'est relax ici.
Le 2 aout, tour de l'ile avec notre fidèle Rover. Les paysages sont vraiment superbes et la météo clémente. Les lacs au milieu, les falaises au bord de l'eau, la roche volcanique tout dernièrement solidifiée (à une échelle géologique). Tous les champs sont bordés de massifs d'Hortensias bleus à perte de vue. On ne remerciera jamais assez nos amis de Toucan et Aletis qui avaient insisté pour venir voir ce joyaux le plus occidentale de l'Europe.
Il est 18 heures et Capado quitte cette mignonne petite marina, en route pour Horta sur l'ile de Faial. Au matin, nous passons sur un haut fond où toute la vie maritime se donne rendez vous! Des dauphins en masse, des thons, des globicéphales tout blancs, des requins et des pécheurs au gros. On évitera de justesse un bateau reculant à fond au point de remplir le cockpit pour récupérer une grosse prise. A 16 heures, Capado est à Horta, au royaume de la peinture sur quai. Il y en a partout! C'est vraiment très beau de voir toutes ces créations ainsi réunies.

Ce n'était pas du tout prévu, mais nous voici en pleine Semana do mar (semaine de la mer). Activités nautiques la journée, pêche la nuit, groupes folkloriques, puis groupes locaux qui jouent à forts renforts de Watts. Le grand concert ne commençant qu'à minuit, on dormira peu....

Augustin nous quitte, pour retourner dans la folie parisienne. Avec les parents, nous allons à la célébration dans la chapelle Nossa Senhora da guia pour la procession de la sainte vierge. Celle ci est portée par l'équipe de foot locale jusqu'en bas de la colline et retrouver la flotte des bateaux de pêche dans la baie de Porto Pim où cette dernière est mise sur une petite barque puis sur un bateau plus gros. La flotte fait ensuite le tour du petit volcan pour revenir au port, puis la sainte vierge finit sont trajet dans une église au centre ville. Une belle cérémonie, un peu comme les pardons le 15 aout en France. Ensuite, on admire le défilé des chars représentant les différents corps de métier traditionnels ainsi que les villages de l'ile. Toute l'ile est au spectacle.
Un petit graissage de l'hélice s'impose. Un petit tour dans l'eau, puis on cherche une nouvelle anode mais bien sur, il n'y pas la bonne. On adaptera tant bien que mal une anode de même taille mais pas avec les mêmes trous.... Tout ça fait, on largue les amarres pour la première régate de la semana do mar où il y a une classe OPEN, ouverte aux bateaux sans rating. Tout le monde à son poste, Hervé à la barre, France au piano, Capucine un peu partout et Adrien aux réglages. Départ entre le bout de la digue et une bouée. Capado part doucement puis on envoie le reacher et la folle remontée s'opère. On enroule une bouée sur le seul haut fond entre Pico et Faial, direction une bouée droit dans le dévent de Pico. Un peu d'hésitation sur l'option à prendre puis retour vers Horta. Capado finit 3ème en temps réel et second de la classe Open. Pas mal pour un début....

Le 6 aout, journée sur le thème de la baleine. On commence par la visite d'une ancienne usine de transformation de baleine. Le mastodonte était treuillé au sec, puis des rigoles récupéraient le sang pendant que l'on découpait le tout avec de grandes haches au bout de longs manches à balai. Une véritable boucherie. On cuit le tout, et on obtient de l'huile de baleine. Les os sont broyés pour en faire de la farine. Heureusement toute cette industrie n'est plus, alors que l'ile a eu jusqu'à 200 baleinières au plus haut de l'activité. On enchaine ensuite sur le musée chez Peter's des dents de baleines gravées et sculptées. Un sacré savoir faire mais je ne verrais pas trop ça dans mon salon. On finit enfin sur le clou de la journée, un tour en baleinière à voile. Toute la semaine, les locaux emmèneront les curieux en baleinière pour partager la tradition. Le bateau n'a pas de quille et donc dérape allègrement, par contre il est super toilé. Une véritable course s'opérait pour être le premier sur la bête. Voyant qu'on est assez à l'aise sur le bateau, Adrien se voit offrir la barre. Quelle pied! Une barre longue de 2 mètre, super souple, comme tout le reste du gréement. On sort du port et ça accélère franchement. Les sensations de vitesse à 20 cm au dessus de l'eau sont totales. Un couple de touristes allemands plutôt âgé est bon pour une révision du pace maker... Cécilia, une locale qui était à bord avec nous passe plus tard au bateau pour récupérer les vidéos. Dans la foulée, elle nous invite à faire un tour avec elle le surlendemain. Ces bateaux sont vraiment très beaux et demandent un énorme savoir faire pour les mener à fond.
Mercredi, balade dans la ville pour voir les pavés, les églises nombreuses et la vue surplombant le port. Adrien va ensuite sur le bateau pour la régate en solitaire alors que Capucine attaque la peinture sous un soleil de plomb. Adrien part, encore une fois, de façon très conservatrice mais sous reacher pour remonter la flotte. Ça ne passe pas sous le vent, qu'à cela ne tienne: bataille de lofe. Finalement le grand soleil 40 s'incline et Capado est troisième à la bouée. Envoyer le foc, ranger le reacher, virer de bord autour de la bouée, c'est tout de même plus facile à deux. Le bateau juste devant rate sa manoeuvre et reste bloqué. Adrien loffe tout ce qu'il peut pour éviter le centurion 40. Ce dernier perd carrément tout contrôle et vire, tordant le panneau solaire avec son davier. C'est vraiment passé tout près! Retour dans le match, près serré à la poursuite d'un sigma 38. Capado fait un meilleur cap et finit par passé devant et en profite pour aller droit sur la ligne. Hélas, l'annonce VHF en portugais n'était pas arrivé aux oreilles du skipper: il fallait faire 2 tours et non un seul comme sur le schéma du parcours..... Mince! Le temps de s'en rendre compte, et hop, 5ème. Et bien on recommence, reacher envoyé et c'est parti. Un peu plus de vent, Capado enroule en tête en bas. Commence un duel de cap avec le grand soleil 40 quelques 5 mètres derrières. A vouloir trop remonter au vent, il va perdre le contrôle du bateau et virer involontairement de bord. Victoire du Capado, mais que de rebondissements. Entre temps, la peinture prend forme et ça promet (voir la vidéo). On fête ça avec d'autres bateaux locaux très sympas.
Puis l'équipage de Vixen, Tiffany et Bruce avec leurs 2 filles Sally (6ans) et Safa (2ans) viennent à bord. Ils voyagent autour du monde depuis 9 ans, sur un bateau classique tout en bois. Une autre approche du voyage. Il s'avère que Bruce était de l'aventure de la renaissance des baleinières en construisant la première des répliques en 1997 (il ne restait plus de baleinière en état). Depuis, le charpentier qui était avec lui, en a fait 27 de plus, et fit renaitre toute cette belle tradition de navigation.

Jeudi 8 aout, les jeunes du coin sont venus fumer le soir juste sur notre peinture pas encore sèche. Quelques retouches s'imposent. Puis à 15 heures, nous retrouvons Cécilia qui nous emmène d'abord au nord de Horta pour une belle vue sur Graciosa, Sao Jorge, Pico et Horta. Elle parle peu Anglais et nous parlons très mal Portugais, du coup la discussion est plutôt hachée. On enchaine sur le jardin botanique où sont conservés précieusement les plantes endémiques des açores, mais sur une ile volcanique, c'est surtout des buissons pour nous autres béotiens des plantes. Un petit tour par le seul ministère de l'agriculture qui sait de quoi il parle, ils ont du bétail, des serres et des champs, un vrai travail appliqué.

Régate des filles. Conditions: le skipper doit être féminin tout du long et l'équipage au moins sur un score de parité. Capucine et France se mettent en bleu et blanc pour l'occasion et Capucine s'installe a un lieu qu'elle connait peu à bord: la barre. Ça commence bien avec une première manoeuvre de port réussie. Gros foutoir au départ avec Synergy, notre meilleur ennemi qui traverse la flotte en travers. On accuse alors un gros retard mais nous serons les premiers à virer le long de la cote. Capucine se débrouille super bien dans ce clapot court et ce vent de 15 nœuds. Troisième à la bouée au vent. Puis reacher jusqu'à la bouée sous Pico. Là le vent fait carément n'importe quoi, mais on s'en sort et attaquons le dernier long bord de travers juste derrière Synergy. Après un bon bord en passant par en dessous (la cuillère), Capucine coupe la ligne avec 7 secondes d'avance sur Synergy et gagne en classe OPEN!!!! Champagne, ou plutot gin tonique chez Peter's! Pour un coup d'essai, c'est un coup de maitre, bravo Capu.
Changement de bateaux, on part sur la digue pour observer la régate des baleinières. Apparement, la concurrence est rude entre les bateaux de Faial et ceux de Pico. Certains viennent même de Sao Jorge. Au total, 25 balénières pour ce grand jour. Le départ est des plus bizarre. On tire au sort sa position sur la ligne, ensuite les bateaux sont remorqués hors du port par les remorqueurs traditionnels. Tout le monde aligné travers au vent (plus ou moins) puis au top, les voiles sont hissées. Autant dire que le bateau plus à la côte est énormément avantagé. Puis toute la flotte remonte au près en tirant des bords super carrés, sans dérive, ça dérape fort. Les virements de bord sont vraiment très lents donc le jeu est d'en faire le moins possible. Puis descente au portant, voiles en ciseaux avant un dernier bord de travers pour retourner dans le port. Ligne d'arrivée dans l'avant port où tout peut encore se jouer vu l'instabilité du vent. Les trois premiers bateaux sont de Faial, l'honneur est sauf pour le club organisateur. Sur la digue, nous rencontrons Paolo, professeur sur l'ile et qui se lance dans une marque de Tshirts avec les peintures sur la digue en motifs. Grâce à lui, on comprend mieux les finesses de la régate en baleinière. Une fois la bouée au vent enroulée, on monte dans sa voiture pour faire le tour de la ville et aller sur l'autre digue pour être aux premières loges de l'arrivée. Le soir, c'est chants et danses folkloriques.
La semana do mar touche à sa fin et finit en beauté avec la grande régate, prise très au sérieux par les locaux. On sort les belles voiles, on vide les bateaux, les équipages sont affutés, ça ne rigole plus. Capado, en bon participant à la classe OPEN, garde tout à bord, même les vélos! Pour l'occasion, Joao Nunez, vivant à Horta, monte à bord. Départ très accrochés à la digue dont Capado reste distant mais la position s'en ressent. On attaque sous reacher sous le vent de la flotte. Xcape, un Dufour 45, veut passer derrière le Grand Soleil 40 et se rate complètement, accrochant le tableau arrière de ce dernier. Quand on vous dit qu'ils ne rigolent pas avec la grande régate!!! Bilan, étrave en chou fleur sur Xcape et abandon. A la première bouée, la flotte passe sous spi dans moins de 10 noeuds de vent. Capado fait des étincelles et enroule la bouée en tête en OPEN. S'en suit un long bord de près qui ne nous favorise pas vraiment. On devra recroiser derrière le Centurion 40 puis Synergy. Finalement, on joue un peu mieux les risées et les bascules et nous revoici au contact de Synergy. Un coup devant, un coup derrière. Sur une dernière bascule, Capado passe tout juste au cul de Synergy qui doit faire un dernier virement pour aller à la ligne. Capado prend la victoire pour 6 secondes, mais quel match! Ça fait vraiment plaisir de pouvoir ainsi mesurer les performances du bateau avec d'autres et voir que ça marche.
Joao nous prête sa voiture et on en profite pour aller au cratère avec une vue magnifique sur le Pico en face, puis un petit tour par le sud de l'ile et Porto Pim.

Tout le monde se retrouve sous la grande tante, les waterpolos, les apnéistes, les pécheurs au gros ou à la côte, les régatiers. On a le droit aux traditionnels discours des officiels. Pour l'occasion, on invite la famille de Vixen, ainsi qu'Aletis. Pas de prix ni d'annonce pour la classe OPEN (politique locale pour forcer les bateaux à se mettre en ORC, mais alors, pourquoi faire une classe OPEN?). La Sagres coule à flots (bière locale, il y a ça ou la superboc). Finalement, alors que tout le monde est parti, le comité de course et le président du Clube Nautico do Horta nous offre un livre de Photographies sur les iles ainsi qu'un fanion du Club, ce qui nous a beaucoup touché.
Après cette semaine intense, nous quittons Horta pour rallier Terceira. Avec pas mal de vents faibles, nous arrivons le soir à Angra de Heroismo. Première balade dans le centre classé au patrimoine de l'Unesco.

Le lendemain, on s'attaque à toutes ces rues pavées à fort dénivelés pour y voir les différents monuments. Ascension du très beau parc en étages jusqu'à une très belle vue sur la ville. Descente ensuite au centre puis nous allons voir la caserne militaire et avoir la vue inverse. Nous avons raté la course de Taureaux, mais en voyant les vidéos, on a éviter de se faire vraiment mal.... C'est violent tout de même. Le soir, on dine dans une super cantine avec gastronomie locale, sardines, morue ou ragout de veau...
Le passage aux Açores fut vraiment unique. Entre le calme et la beauté de Flores, la folle activité de Horta avec la Semana do mar et la beauté architecturale d'Angra. On aura eu de tout. Tout ça avec des conditions météo plus que clémentes. Comme tout nouveau bateau de passage, on espère sans trop y croire que notre peinture tiendra l'épreuve du temps et le millier de bateaux passant par là chaque année. Ce fut aussi l'occasion d'avoir les parents d'Adrien à bord et ainsi partager avec eux un peu plus de notre voyage.
 

samedi 24 août 2013

De Newport USA à Flores, Açores

Grande première à bord du Capado, nous serons 3 pour la traversée. Augustin, frère d'Adrien, est à bord! Autant dire que ça nous change beaucoup.
Le 16 juillet, nous quittons Martha's Vineyard à la mi journée sans trop de vent mais un bon courant qui nous pousse vers le large. Début au près bon plein dans 10 nœuds de vent. Dès que nous quittons les bancs de Nantucket, un fort courant nous pousse vers le sud, le fameux courant du labrador réputé pour sa fraicheur. En effet, d'un coup, il nous faut ressortir les polaires et bonnets. Quelques bancs de brume mais on arrivera tout de même à apprécier les étoiles.
Le vent s'oriente petit à petit au Nord Ouest permettant au Capado de retrouver une allure plus rapide et confortable.
Avec un équipier supplémentaire, c'est une autre façon de faire les repas, une autre façon de se déplacer à bord, mais surtout on passe de 2 heures de sommeil pour 2 heures de veille, à 2 heures de veille pour 4 heures de sommeil. On dormirait presque trop....
Le 18 juillet, le vent tourne encore nous permettant de naviguer sous spi. La mer s'agite un peu. Dans l'après midi, on doit se dérouter pour un bateau tractant des câbles de 6 milles de long. Dans la nuit, le vent nous quitte totalement. On est quitte pour 2 heures de moteur dans une belle purée de pois. Vive l'AIS qui nous permet de voir et d'être vu par d'éventuels cargos croisant dans le coin.
Pour entretenir le suspens, nous participons au jeu du Kill. En gros, chaque personne doit faire faire une action aux autres et ainsi les killer, le but étant que ça ne se remarque pas. Capucine arrive, par exemple, à ce qu'Augustin lise le magazine People pendant plus de 15 minutes. KILLÉ (Adrien: 0, Augustin: 0, Capucine: 1). Plus tard, Augustin sera aussi killé à son insu par Adrien en faisant un dessin sur son Ipad (Adrien: 1, Augustin: 0, Capucine: 1).
Le 20, c'est gratin dauphinois. Chacun participe à l'élaboration de cette haute gastronomie alors que le vent monte petit à petit et que la mer se forme. Dans l'après midi, notre spi fractionnel explose sur un petit vrac. Dur. C'est pas joli joli tout ça, on aura besoin d'un passage en voilerie pour lui redonner du service. C'est sous foc que nous profitons du coucher de soleil et qu'Augustin arrive à faire porter le damart de leur père à Adrien. KILLÉ!!!! (Adrien: 1, Augustin: 1, Capucine: 1).
Augustin a un peu de mal à se mettre dans le rythme, dormant plutôt la journée que la nuit.
Une petite casse de plus, la pompe des toilettes fuit. Comme il est hors de question de réparer ça en mer (pas seulement à cause de l'odeur), c'est au sceau que nous finirons la traversée. Et bien ce n'est pas si mal. Il faut trouver comment bien se caler, mais ça bouge moins dans le cockpit qu'à l'avant.
Le 23, Capado est à la mi parcours. On fête ça avec un bon cassoulet acheter à la Guadeloupe. La mer est belle, on est sous spi de tête tribord amure, en bordure d'anticyclone. Adrien en profite pour grimper au mât faire des images puis on expérimente la caméra en tyrolienne sur la bastaque. C'est laborieux mais on finit par avoir une bonne séquence.
A partir du 24, nous aurons entre 0,5 et 1,5 nœud de courant contre. On ne s'attendait vraiment pas à ce coup de frein. La mer reste belle, alors Capu lance l'activité château de carte. Malgré la chaleur et la concentration requise, Capu arrive à trois étages et Adrien à 4 étages. KILLÉ!!! (Adrien: 1, Augustin:1, Capucine: 2).
Grâce à Hervé, nous sommes passés entre 2 bulles anticycloniques et avons ainsi garder un peu de vent suffisant pour avancer. Maintenant, nous voici de l'autre côté et le temps se gâte. Au programme, 48 heures de lessiveuse sous 3 ris et foc à 1 ris. La mer est forte et le Capado pas vraiment à la fête. Tout déplacement à bord devient une expédition. Ça nous rappelle l'océan Indien.... Finalement, on retrouve des conditions praticables, et relançons de la toile, nous pouvons reprendre nos activités. Adrien motive Augustin pour réussir à faire un jongle avec 3 mandarines. KILLÉ!!!! (Adrien: 2, Augustin: 1, Capucine: 2).
La motivation pour arriver est grande. Maarteen sur Aletis nous previent par satellite que l'ile est vraiment super et la bière pas chère. En attendant, Augustin parvient à faire une partie d'échecs avec Capucine. KILLÉE (Adrien: 2, Augustin: 2, Capucine: 2).

La dernière nuit est bien paisible, guidée par le phare de Flores qui nous tend les bras. On longe l'ile au petit matin et découvrons ses falaises végétales et ses champs bordés d'hortensias bleus. L'entrée de la marina est assez mal pavée, merci à Maarteen de nous avoir prévenu. Il est 10 heures du matin et Capado est au ponton.
On avait vraiment hâte d'arriver pour la douche. Il faut dire que l'eau n'est pas vraiment à la température des tropiques. Hélas, la douche de la marina est froide aussi. Dommage.
Ce fut 12 jours de traversée bien variée entre la brume, le peu d'air à chatouiller l'anticyclone, puis le remue ménage de la fin avant d'arriver sur ce superbe caillou au milieu de nulle part. La navigation à 3 s'est très bien passé et nous finissons même sur une égalité aux kills.