Départ de Port Louis,
Maurice, à 7h le 23 octobre avec Philippe et Blanche à bord. Mer
calme et peu de vent. Conditions parfaite pour nos invités. Malgré
le peu de vent, on arrive à garder un peu de vitesse sous spi de
tête et GV haute, cap au sud, puis le matin arrive, le vent
s'oriente Nord Est avec un peu plus d'intensité. On empanne donc
direction La Réunion par la pointe nord. L'ile étant très haute,
on la voit dès le lever du jour. Puis vers 10 heures, elle disparaît
sous les nuages. En arrivant vers la pointe nord, on reçoit un appel
VHF de Ty Punch, parti eux aussi la veille au matin de Maurice, mais
depuis la baie de Tamarin. Ils sont devant nous, génois et GV en
ciseaux. Une heure plus tard on les rattrape dans la baie de la
Possession. Trop sympa de se croiser ainsi toutes voiles dehors.
L'entrée dans le port
sous voile se passe bien, mais vu l'étroitesse de l'entrée, il nous
faudra un moteur pour ressortir. Le rally de l'ARC est là aussi et
prend donc toute la place. On se retrouve sur le quai avec les frigos
industrielles. Ty Punch vient à notre couple, premier apéro de
cette escale.
Première mission,
trouver une voiture de location. Pas facile en haute saison mais la
persévérance de Philippe paie. Direction le Sud et Saint Gilles en
guise de première balade. On retrouve de la cuisine française avec
ses fromages, un régal.
Deuxième mission: lancer
la réparation du moteur. Après tant de temps arrêté, il ne tourne
plus. Aïe. On a de l'eau dans l'huile, ce n'est pas bon signe... Les
échantillons d'huile et de fuel sont envoyés en métropole pour
analyse. Il va falloir s'armer de patience.
Sous les conseils des
piliers du bar Le Forban, on se lève aux aurores pour monter vers le
point de vue du Maïdo. Il n'y a pas encore de nuage, on a une vue
imprenable sur le cirque de Mafate quelques centaines de mètres au
pied des parois acérés de ce cirque inaccessible en voiture. On
avait un peu perdu l'habitude de prendre de l'altitude avec notre vie
au niveau de la mer. Ainsi on retrouve le froid des hauteurs et
l'oxygène un peu plus rare. En tout cas, la vue est à couper le
souffle.
On redescend en
empruntant une route forestière à flanc des hauteurs. Très belle
forêt avec des aires de pique nique super bien aménagées un peu
partout. Il est 10 heures et les nuages sont déjà sur nous. C'est
la purée de pois. Il ne reste plus qu'à descendre vers la cote. A
la pointe du diable, on voit des pécheurs braver la forte houle qui
vient s'y briser et menace des les emporter. Ensuite on va déjeuner
à Saint Pierre, voir à quoi ressemble l'autre port de la Réunion,
bien plus accueillant que le notre. Au déjeuner, la serveuse
renverse l'intégralité de son plateau sur Adrien. Cocktail de
fruits, bière et cacahuètes, il devient un apéro ambulant...On
visite la ville puis on passe vite fait à Decathlon.
Le lendemain, on monte au
Cap noir pour avoir une autre vue sur le cirque de Mafate. 15 min de
marche. Encore une fois, la vue est époustouflante. Il est encore
tôt, du coup on remonte en voiture pour aller voir la plaine des
palmistes. C'est jour de marché, on en profite pour acheter du bon
fromage. Ensuite, repérage des hébergements possible afin
d'organiser une prochaine excursion au piton de la Fournaise. Retour
au bateau par la cote ouest. Pour un apéro avec JB, ami de Nantes et
rencontré à Tamarin (Maurice), ainsi que Ty Punch.
La nuit, le catamaran
Milo one, un catana 58 juste devant nous se fait visiter.
Heureusement Yvan et Sabrina était à bord et on fait fuir le voleur
qui est parti les mains vides. Il en a même oublier l'autoradio de
la voiture de location qu'il avait déjà fracturé. S'en est trop,
déjà que les frigos entretiennent un bruit de fond constant, qu'il
n'y a pas d'accès à l'eau et que c'est franchement insalubre, on
décide tous de bouger les bateaux coute que coute.
François, qui était en
équipe de ligue de 420 avec Adrien à l'époque, nous propose de
venir à couple de son cata. Milo One trouve une place sur le quai
d'en face en bougeant quelques bateaux, Ty Punch ira à la Marina.
Christian de 1+1, autre Catana 58, et Yvan prennent leur belle annexe
pour remorquer le Capado. Une bonne chose de faite. Du coup, le soir,
c'est apéro à bord de Milo One, Yvan et Sabrina avec leur fils
Hugo. Nous rejoint Christian de 1+1. L'apéro se transforme en une
grosse soirée débridée jusqu'à 2 heures du mat. Le bateau est
tellement grand, qu'il y a un véritable dance floor dans le cockpit.
Le lendemain tourne au
ralenti avec une petite balade à Saint Denis et un tour au marché
de l'artisanat. On mettra aussi le bateau de l'autre coté de
Catalizé (
www.catalize.re),
sur une place au port laissée vacante par un local parti faire un
tour à Maurice. Olivier, un ami d'Adrien lors de sa période
Toulousaine, nous rend visite avec des spécialités locales ainsi
que du vin. Le top. On enchaine tous ensemble sur la Soirée
Halloween organisée au club de plongée le dodo palmé.
Entretemps, Nanni Diesel
tarde à se prononcer sur la cause de la panne, ca traine. Monsieur
Bourdel revient au bateau prendre d'autres mesures. La moutarde
commence à monter. En attendant ces éternels retards, nettoyage de
l'annexe et révision des winchs.
On est le 1er Novembre,
pont oblige on ne peut rien attendre de Nanni, du coup nous
laisserons le bateau tout seul ce soir. Direction Bourg Murat en
passant par Tampon. En montant, on passe dans de nombreux champs
d'Ananas. Puis on arrive à l'hôtel assez tôt ( Hôtel Piton des
Forges ), pour une bonne sieste puis balade sur un petit piton
surmonté d'un gros radar météorologique. En redescendant, on
croise des chevaux qui vont au champ, suivis d'un gros cochon tout
noir. On passe la soirée à faire du ping pong. Coucher tôt car le
lendemain, c'est debout à 4h. On roule jusqu'au pas de Belcombe où
nous arrivons au lever du jour. Il fait un froid de canard. Brrrrr!
Ca motive pour bien marcher en tout cas. On descend d'abord les 150m
de la paroi du cirque, puis un long plat sur la rivière de lave,
dure bien sure, avant une ascension rendue laborieuse par le fait que
tu te crois toujours proche de la fin alors que le chemin nous fait
faire le tour du cratère jusqu'au sud où réside le point de vue.
On se faisait poursuivre le long de la marche par l'ombre du volcan
réduisant avec le soleil qui monte. Nous devons être le troisième
groupe à arriver au cratère depuis le début du jour, juste avant
la valse des avions et hélicoptères pour touristes. Le cratère et
ses 375m de fond est impressionnant. On voit même quelques
fumerolles au fond. Et derrière nous, vue sur la coulée de lave qui
tombe en 3 étages vers la mer. C'est vraiment superbe. Retour
ensuite où l'on voit le gros du flot des marcheurs partir à leur
tour à l'assaut de la roche volcanique. Beaucoup nous demande:
« c'est encore loin? ». Long week-end oblige, la file des
marcheurs est sans fin. A tel point qu'il en deviendrait presque
difficile de passer à contre courant. On a bien fait d'arriver tôt
avec le parking quasiment vide. 5 heures de marche magnifique. Au
retour, on découvre toute le paysage alors dans le noir à l'aller.
La plaine des sables au milles teintes, puis un autre cratère plus
vieux mais bien profond, avec une vue superbe sur la vallée.
Déjeuner à Bourg Murat au QG, sous les conseils d'Olivier. On
s'installe au coin du feu, puis c'est rougail zandouilles, cary de
Camarons et autres réjouissances de la gastronomie locale sans
oublier le rhum arrangé en digestif.
En absence de réponse et
de décision claire de la part de Nanni, afin de pas perdre plus de
temps car la saison cyclonique approche, nous décidons de prendre
commande d'un nouveau bloc pour le moteur. En gros, on garde la
marinisation de l'ancien moteur que l'on met sur le nouveau. Il prend
l'avion le lundi depuis Nanni en France. Cela fait déjà 2 semaines
qu'on est là sans que rien ne fut fait sur le moteur. Il est temps
d'agir. La Réunion est super, mais il faut continuer le voyage.
Deuxième excursion. On
commence par une halte par Sainte Anne, son église atypique et le
bassin bleu où sort une source et est parfait pour une baignade
rafraichissante. Déjeuner à Sainte Rose, dans l'anse des cascades
au milieu d'une palmeraie. Il pleut fort du coup on passe dans les
différentes coulées de lave sans trop les voir. Je ne savais pas
qu'il pleuvait sur la lune...
Hôtel à Saint Philippe.
Au petit matin, on retourne aux coulées de lave avant la pluie puis
nous allons aux jardin des parfums et des épices. Super visite
guidée dans toutes ces plantes où le guide a toujours une
explication « trop géniale » selon ses dires, et on ne
peut qu'être d'accord.
On continue la journée
vers Saint Joseph avant de s'arrêter à Grande Anse. C'est la grande
sortie dominicale. Tout le monde est super bien installé avec des
bâches tendues, les barbecues marchent à fond pour les carrys et
rougails. C'est une grosse logistique qui rassemble toute la famille
et les amis, de grands professionnels du barbecue. Les vagues sur la
plage sont impressionnantes, heureusement un bassin a été aménager
pour faire une piscine d'eau de mer à l'abri des forts courants,
grosses vagues et méchants requins.
Le soir, on retrouve
Sputnik avec Erik et Delphine, ainsi que Gaspard, Chris et
rencontrons Lee, un américain qui comme Chris navigue seul sur son
bateau Largo. Il est parti sans quasiment rien y connaître en voile.
Depuis il a bien apprit. On improvise aussi un barbecue sur le port
car Sputnik a relevé un beau thon avant d'arriver. Soirée sympa à
la frontale et toujours sympa de retrouver les amis.
Le bateau propriétaire
de la place au port que nous occupons va revenir, il faut donc
déménager à nouveau. Belle chaine de solidarité avec le moteur de
Gaspard sur l'annexe de Chris et Gaspard en capitaine de remorqueur
talentueux. On finit par aller le long du quai laissé libre par
l'ARC parti pour l'Afrique du Sud.
Journée tranquille avec
partie de boules endiablée entre Philippe et Blanche contre nous.
Pour une fois, l'expérience n'a pas payé. Puis direction Sainte
Marie afin de payer pour le bloc et maintenir la pression. Que c'est
dur d'avoir du répondant et de la réactivité!!!! Le soir, nous
recevons Delphine et Olivier à bord avant qu'il parte pour Mayotte.
Au menu du jour, le
cirque de Cilaos. Comme d'habitude, le lever aux aurores est de
rigueur. La route pour accéder au cirque est la plus escarpée, et
dangereuse par temps de pluie avec les chutes de roches. Encore une
fois, nous voilà plongés dans un décor vertigineux, surplombé par
le piton des neiges.
Au retour, nous allons
dans la ravine de Saint Gilles. On marche le long d'un aqueduc avant
d'arriver à un bassin et sa cascade. Très sympa, avec une eau un
brin fraiche quand même. On n'aura jamais pris autant de bain dans
de l'eau douce.
On n'a pas encore fait
toutes les routes. On embarque Delphine et en route pour Takamaka,
vallée au milles cascades avec un barrage hydroélectrique au fond.
On laisse Blanche et Philippe et allons à pied jusqu'au barrage,
puis retour, en 2h. Chemin bien escarpé et un gros dénivelé à la
clef. On est en pleine jungle, il fait chaud. Pour se rafraichir, on
retourne au bassin bleu à Sainte Anne avant de rentrer par la plaine
des Palmistes. Puis, comme on est tôt, on va voir James Bond en
salle.
Le nouveau bloc moteur
est enfin en route, du coup on enlève l'ancien du bateau que l'on va
déposer à Sainte Marie chez le mécanicien. Autant ne pas espérer
qu'il vienne le chercher....
Pendant que Monsieur
Bourdel équipe le nouveau moteur, on part faire un tour dans le
cirque de Salazie, le plus touristique des trois. On cherche un hôtel
pour le soir, mais c'est archi complet. Dommage. Le cadre est à la
hauteur de sa renommée. On rentre ensuite au bateau voir le départ
du Vendée Globe avant d'aller à Saint Paul pour le diner. Là on
tombe sur un groupe entier entrain de danser la country avec les
botes, les chapeaux et les franges pour certains. On ne s'y attendait
pas vraiment.
Le dimanche, on range un
peu le bateau, attaquons le dossier assurance pour notre moteur et
surtout organisons un gros apéro à bord du Capado. Tout le monde
est là. Magalyanne, Sputnik, Ty Punch, et Olivier d'un bateau
voisin. Super soirée sous le taud de cockpit agrémenter de quelques
bâches pour protéger tout le monde de la pluie.
Sous l'impulsion de
François, on se retrouve à Cilaos pour une journée de Canyoning.
Groupe super sympa. Premier effort, enfiler les combinaisons, la
surcombinaison, le casque, le baudriers. Penser à bien mettre le pic
nique au sec dans les bidons, ainsi que des affaires de rechange.
Petite marche puis on atteint le premier toboggan. Ensuite, un petit
rappel pour se mettre en jambe. La vue est superbe. On se marre bien
à voir chacun plus ou moins à l'aise. Au rappel suivant, le bassin
est assez profond pour se lâcher à 6m avant la fin. On range les
mains et le bout défile alors super vite, puis plouf. D'un autre
caillou, on peut sauter à nouveau, sans corde. On passe ensuite au
rappel en double. Chacun sur une corde, on descend en parallèle,
pose photo sur un promontoire et on continue. Arrive alors la
surprise du chef. Guillaume, le moniteur, avait mis un sac à dos en
guise de barrage en travers de la cascade. Une fois qu'on est bien
sous lui, il enlève le sac et on s'en prend plein la figure.
Nettoyage au karcher. Tout le monde est maintenant dans le bassin
avant le plus grand rappel: 55m à pic. C'est vertigineux. Capu nous
fait une petite glissade au démarrage mais tout va bien. Encore une
fois, on peut lâcher d'assez haut en bas. Sensations fortes
garanties. Un dernier petit rappel puis on est en bas. Instant
séchage, rinçage des combinaisons, pic nique puis paquetage. On a
de la chance, la pluie menaçante du matin a eu le bon goût de
rester dans le cirque de Salazie et nous a épargné. Ce n'est pas le
tout de descendre, il faut bien remonter. C'est parti pour une
grimpette assez éprouvante avec sac sur le dos, chacun portant sa
combi mouillée et les garçons se partagent en plus les bouts. On
s'attache régulièrement aux lignes de vie. La dernière crête,
baptisée par Guillaume, la crête du « il faut y croire »
et assez vertigineuse. C'était vraiment une sacré expérience. Donc
merci beaucoup à François et aussi à Cilaos aventure
(http://www.cilaosaventure.com) pour cette journée mémorable.
Le moteur arrive. Il
était temps. Monsieur Bourdel refuse de toucher à l'installation
pour ne surtout pas prendre de responsabilité... En plus Nanni
demande que l'on pose une crépine si on veut que l'installation soit
garantie. En gros refaire un trou dans la coque et être en double
emploi avec le Sail drive qui fait déjà prise d'eau de mer. Une
belle décision politique et qui n'a aucune justification technique.
Au passage, nous n'avons toujours pas eu de réponse de la part de
Nanni en ce qui concerne notre ancien moteur. Heureusement qu'on a
pris les devants, on serait encore à attendre.
Adrien et Gaëtan luttent
pour réaligner le moteur avec le sail drive, rien n'y fait.
Finalement, un coup de main du mécano local débloque la situation.
Il faut aussi modifier la ligne d'échappement. Le nouveau waterlock
plus gros a des sorties de diamètre 45mm, alors que le tuyau est de
diamètre intérieur 40. Avec Gaëtan et Philippe, on s'échine à
tenter de mettre tout ca ensemble mais ca ne veut pas. Il est temps
de déposer Blanche et Philippe à l'aéroport après 5 semaines
passées à bord entre Maurice et La Réunion. Au revoirs poignants
puis retour au bateau pour un second round avec le tuyau
d'échappement. Un coup de lime supplémentaire, une bonne dose de
Vaseline, beaucoup d'efforts et c'est bon. Ouf. A 21h, on démarre le
moteur, ca tourne!!!!
Au matin, Monsieur
Bourdel revient pour la mise en service du moteur. On teste tout, le
long du quai, puis on largue les amarres pour un tour dans l'avant
port. Drôle de sensation que de se déplacer à nouveau avec une
hélice qui tourne. On revient à quai, tout va bien. Nous avons donc
un moteur qui fonctionne à nouveau, et toujours pas de réponse de
Nanni quand au précédent.
La veille, Blanche et
Philippe n'avait pu monter dans l'avion, un rapatriement sanitaire
leur a pris leurs places. Ils ont donc passé une dernière nuit dans
un bel hôtel à Boucan Canot où nous les avons rejoint pour le
déjeuner. On leur dit au revoir à nouveau en milieu d'après midi.
Il faut préparer le bateau, la fenêtre météo est encore bonne.
Dernière soirée à bord de Magalyanne et ainsi rencontrer leur
fille Magalie et leur petite fille Romane.
On attend les douaniers
pour la sortie, on prend une dernière météo et c'est parti, nous
quittons le port à 12h15, en route pour un dernier bout d'Indien
réputé pour sa météo capricieuse.