Nous quittons Darwin à
9h30 après une bonne lutte pour remonter les ancres très très bien
accrochées au fond. Au moment de mettre le pilote, ce dernier barre
dans tous les sens. Oups, une légère erreur de remontage des câbles
vite corrigée. Magalyanne est parti une bonne heure avant nous
depuis Fanny Bay. On les cherche au loin, on suppose les voir, mais
bon, le vent ne permet pas de les retrouver. Pour ne rien changer à
la météo locale, on se retrouve englué pendant 3 heures. Ensuite,
c'est du bonheur, sous spi, au largue serré avec une mer plate. On
croise pas mal de gros paquets d'algues, à tel point que nous ferons
une marche arrière afin de libérer la quille d'un énorme amas. On
troque le spi pour le reacher et glissons paisiblement sur la mer du
Timor, qui nous offre même un beau wahoo de 70 cm et un beau banc de
dauphins en fin d'après midi qui resterons longtemps jouer avec
notre étrave. On peut même les filmer sous l'eau (voir la vidéo)
et repérer quelques bébés dauphins qui attendent leur tour pour se
rapprocher du Capado. On pense être pour une fois bien dans les
temps pour une arrivée de jour, mais le vent nous quitte à quelques
milles du récif de Ashmore. Ainsi, nous entrons dans la passe à 4
heures du matin dans une nuit sans lune. Heureusement le navire de
l'armée australienne nous donne la position exacte d'un corps mort
pour y passer le reste de la nuit. A 8 heures, les douaniers montent
à bord. Re bienvenu en Australie, on peut donc maintenant prendre le
chenal bien balisé vers West Island et les corps morts plus abrités.
L'eau est superbe, on voit le fond à 15m sous la surface. A 13
heures, les douaniers voisins, en station sur le ashmore guardian,
viennent nous rendre visite pour nous proposer une session de
snorkeling. Avec joie, on s'équipe et en avant avec leur méga jet
boat vers des récifs peu explorés. On passe à 25 nœuds sur des
fonds de sable d'1 m, ca donne vraiment l'impression de planer. Les
fonds sont superbes, remplis de bénitiers géants de toutes les
couleurs, de sting raies, de tortues.... Notre premier snorkeling
depuis la Nouvelle Calédonie. On est au milieu de nulle part, seules
deux petites iles en vues, c'est grandiose.
Au petit matin, trois
tortues passent près de notre tableau arrière. Ensuite Adrien
nettoie un peu la coque tout en voyant une grande raie aigle passer
non loin. Les douaniers nous invitent à déjeuner. On visite ainsi
leur bateau base et rencontrons tout l'équipage. Peu de bateaux
s'arrêtent sur ce coin de paradis, alors on est un peu l'attraction.
Les douaniers sont là pour les réfugiés qui tentent le passage
depuis l'Indonésie, et préserver cette réserve maritime où les
pécheurs indonésiens font souvent escale. En route pour une
nouvelle session de snorkeling. On croise 1 raie manta qui reste en
bordure des hauts fonds. Quelle chance! Pendant que Tony et Jason se
relaient pour manœuvrer le dinghy, on plonge avec cette bête
majestueuse. Un beau ballet aquatique. Elle ne donne pas l'impression
de faire beaucoup de mouvements, par contre on doit palmer fort pour
rester au contact. Heureusement le dinghy la renvoie vers nous. On
était presque à la toucher. Les raies finissent par nous fausser
compagnie, donc on se dirige vers un autre récif encore plus loin.
Le lendemain, Tony et Jason nous proposent d'aller faire un tour sur
l'île alors qu'ils font des entrainements de pilotage des dinghies.
Grâce aux douaniers de Ashmore reef, et tout particulièrement à
Tony et Jason, nous avons vraiment pu profiter à fond de ce récif à
mi chemin entre Darwin et Bali.
Le vent reprend du
service, on reprend la mer direction Bali. On sort du chenal puis
envoyons le spi. Nous passerons tout près de l'autre bateau des
douanes qui partage son temps entre l'Antarctiqueee et les navettes
entre Ashmore reef et Christmas Island. Dans la nuit, le vent monte
et le petit spi prend du service. On fait de belles moyennes, de trop
belles moyennes si on veut arriver de jour à Benoa. Du coup, on
range le spi et passons sous foc. Le coin est rempli de pécheurs,
certains sont très visibles avec leur lamparos et d'autres ont juste
une petite flashlight en guise de feu de navigation. Il est donc très
difficile de savoir à quelle distance ils sont et où ils vont, un
peu stressant. A l'aube, nous nous engageons dans le canal entre
Lombok et Bali, un concentré de courants forts et grosses marmites.
On est parfois arrêté ou propulsé à pleine vitesse. Ça secoue.
Un dernier slalom entre
les pirogues innombrables et peu visibles dans la houle puis nous
attaquons le chenal du port de Benoa. Attention aux balises plus ou
moins bien positionnées et au trafic incessant des parachutes
ascensionnels. Une touriste australienne passera au dessus du mât,
pas très réconfortant. On s'attend à trouver un endroit pour
mouiller mais on est vite déçu. La baie n'est qu'un banc de sable
peu avenant où s'entasse de tout. Après plusieurs aller-retour
devant la marina à tenter de choper une personne responsable des
« bouées », un dinghy vient à nous avec 2 locaux. On
leur file nos ossieres et ils les attachent sur des piquets de bois
plantés dans le banc de sable. C'est un désordre sans nom dans
toutes les lignes. Pour 100 000 Rph la nuit, le Capado est attaché
en 2 points devant et pareil derrière. Notre voisin, très
gentillement, nous propose ses lignes en trop pour le lendemain.
Ainsi nous avons un mouillage gratuit en face de la marina, cool. On
retrouve Magalyanne qui est arrivé au petit matin après une escale
à Kupang. Avant l'apéro, il faut faire les papiers d'entrée. Pas
moins de 6 bureaux à aller visiter! Une demi journée pour tout
faire, patience. On loue un scooter et nous voilà près à profiter
de Bali
Au royaume du gue-din, le CAPADO est roi !! Merci beaucoup pour ce récit et cette vidéo vraiment incroyable. Le snorkling de ouf !! Ahlalala !
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