Le 6 mars 2013, nous
quittons la rivière de Jacaré, à la mi journée. On reprend notre
trace de l'aller pour éviter les hauts fonds de la rivière puis
nous voilà dehors. Après tout ce temps au calme sur la rivière, le
bateau parfaitement plat, la houle nous rappelle combien ça peut
bouger à bord. Dernière bouée du chenal contournée, on abat, cap
au nord et envoyons le reacher.
Toucan est droit devant
nous et nous nous rapprochons petit à petit. Mare Liberum est
tellement petit qu'on n'arrive pas à les voir sur l'horizon.
Finalement, on est à hauteur de Toucan. Les appareils sont de sortie
pour de belles photos avec une mer bien formée. Puis on les laisse
dans notre sillage alors que la nuit tombe. Au revoir Toucan, on
espère vous revoir dans les caraïbes.
Les milles défilent vite
sous reacher et GV 2 ris, avec un peu de courant qui nous pousse. On
dépasse vite le cap le plus oriental du Brésil. L'idée est de
continuer un peu plus nord pour éviter tout le trafic, les pécheurs
et les éventuels dangers flottants charriés par l'amazone. De plus,
on espère traverser le pot au noir assez vite est ainsi avoir un
meilleur angle de vent pour contourner la Guyane Française. Dans la
journée, le vent adonne et nous voilà sous spi. Il va tellement
tourner que l'on doit empanner. Ça ne se passe pas exactement comme
prévu. Ce n'est pas vraiment très rapide, mais c'est confortable.
Le 9 mars à 10:31 TU
(temps universel), nous franchissons l'équateur. Cette fois ci,
point de champagne chaud et pas très bon pour Neptune, mais des
pièces de monnaie de quelques pays où nous avons été. C'est une
tradition Sud Africaine, alors pourquoi pas? En plus, le champagne à
7 heures et demie (locale), c'est un peu hard core. Nous voici donc
de nouveau la tête en haut avec la Grande Ourse qui pointe son nez à
l'horizon. On passe alors sous reacher puis des dauphins s'invitent à
la fête. Ils viennent vers nous à toute vitesse, faisant des bons
hors de l'eau. Ensuite ils jouent avec le bateau, surfant la houle à
notre vent avant de rejoindre notre vague d'étrave. Du beau
spectacle.
Le soir, notre PC de bord
rend l'âme, pas cool. On enlève le tout, prenons le PC de backup,
retrouvons les connections, quelques configurations à faire et nous
voilà à nouveau opérationnels. Après 2 ans de bons et loyaux
services, le pauvre PC qui était déjà bien vieux, nous aura au
moins ramené dans l'hémisphère nord.
En général, on a des
nuages de minuit à 16 heures avec du vent un peu instable et pas mal
de grains mais peu violents heureusement. On a hâte de retrouver les
alizés et sortir de cette zone de transition. Seulement cette
dernière joue avec nos nerfs, chaque fois qu'on se croie sortie,
elle nous ré englobe. Donc on manœuvre pas mal pour adapter la
surface de la GV au vent éternellement changeant.
Le 10, nous voyons une
voile à notre vent. On les appelle à la VHF. Bateau allemand
« Mariposa » parti il y a 20 jours de Sainte Hélène. Le
temps de discuter et il disparaît dans notre sillage. Trop rapide le
Capado. Enfin pas tant que ça quand son skipper ne prend pas les
bonnes options. Tous les jours, nous sommes en contact par email avec
Toucan et Sputnik. Toucan est moins rapide sur l'eau mais leur option
à la côte s'avère très payante, profitant de 1 à 2 nœuds de
courant favorable, ils nous mettent la pilée, et même à Sputnik
qui a pourtant un potentiel de vitesse bien supérieur au Capado.
Le 12, alors que le
bateau avance vite sous reacher et 2 ris, la ligne part. On enroule
le reacher au plus vite, mettons le bateau plein vent arrière pour
le ralentir mais le moulinet continue de se dévider. Au loin, on
voit une énorme coriphène faire des bonds, elle est vraiment trop
grosse. Sans qu'on est le temps de faire quoique ce soit, la ligne
arrive en butée et casse. Toute notre ligne est à l'eau. On met
pourtant des leurres minuscules qui ne devraient même pas intéresser
les gros gabarits tant ils ont la proportion d'un amuse gueule.
A partir du 14, nous nous
rapprochons de la Guyane Française et attrapons ainsi le courant
favorable. Les moyennes en 24 heures montent régulièrement jusqu'à
atteindre 223 milles. Ça avance bien mais ça secoue un peu à bord.
Au moins, on reprend enfin des milles à Toucan. Pour les jours
suivant, on va reprendre 30 milles par jour en moyenne. Dans les
mêmes conditions, le Capado fait enfin parler la poudre et le
reacher montre toute son efficacité au largue serré. Le 16, on peut
enfin considérer être hors de portée du pot au noir, le ciel est
plein de petit cumulus typiques des alizés, le vent est plus stable
et la mer moins chaotique. C'est vraiment très agréable.
Dans la nuit du 16, on
double quelques lumières dont Toucan, juste à temps avant la pointe
Nord de Tobago où ils s'arrêtent. Ouf.... Et un grand bravo à
Conor et Marion qui ont fièrement mener leur Ovni 435. Le matin
suivant, nous doublons Southern Cross, un lagoon 380 qui fait le
World ARC, encore une belle occasion pour faire des photos avec le
Capado sous spi fractionnel et 2 ris et Grenade à l'horizon.
On apprend par mail que
nos amis d'Anegada sont en chemin aussi, nous rejoignant depuis
Union. Dans notre Nord, on voit une tâche blanche, du coup on lofe à
fond pour essayer de se retrouver sur l'eau. Erreur, les voiles en
question sont d'un tout autre bateau. Dommage. On abat donc à
nouveau direction le mouillage que nous avions quitté il y a un an
et 8 mois avec Augustin et Claire.
Il est 14 heures, Capado
est à l'ancre et Anegada ne tarde pas à nous rejoindre. Pour fêter
notre tour du monde et ces retrouvailles, nous hissons le grand
pavois offert par tous les amis venus au baptême du bateau à
Marseille.
Un vrai expresso à bord
d'Anegada. Quelle joie de retrouver Pierre et Nicole après tout ce
temps! Puis on reprend les bonnes vieilles habitudes, c'est parti
pour une chasse à la langouste. 2 heures plus tard et 2 récifs
explorés, et nous voici avec de quoi avoir un dîner de roi. Ce qui
sera d'ailleurs le cas à bord d'Anegada. On partage nos souvenirs,
nos expériences, les bons plans pour la suite de notre périple.
Le lendemain, direction
Prickly Bay pour faire les papiers et trouver où sortir le bateau.
Cette étape aura été
rapide, avec un peu de travail pour négocier ce pot au noir
récalcitrant, le tout dans un bateau bien gité, et où le reacher
fut fort apprécié. On aurait été encore plus rapide en restant à
la côte. Le tout fut rythmé par les bulletins météo d'Hervé et
les relevés de positions de Sputnik et Toucan. On finit en beauté
avec Pierre et Nicole toujours aussi sympathiques et chaleureux.
Milles parcourus: 2127 nm
Temps de parcours: 11
jours 1 heure et 30 minutes
Vitesse moyenne: 8,01
noeuds
Je vous ai nominé pour le Liebster Award,
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