Le 26 avril 2013, nous
quittons Road Town, Tortola, British Virgin Island. Pas de vent au
début, donc c'est au moteur que nous quittons l'archipel. Passé
Josh Van Dyck, le vent tarde à rentrer, nous faisant douter sur
notre timing pour arriver aux Turks and Caicos. Finalement, on se
retrouve sous reacher, GV haute, et même la trinquette en
supplément, ce qui marche pas mal du tout. On aura 3 jours d'une
navigation quasi parfaite, sans grains, peu de trafic et un vent
stable.
Le 29 avril à 9 heures,
nous arrivons à l'entrée du lagon. Un peu de moteur face au vent au
milieu du bleu turquoise et nous voici au mouillage. Il n'y aura pas
assez d'eau à marée basse pour notre longue quille, donc on la
remonte un peu histoire de continuer à flotter droit. Une petite
douche, on gonfle l'annexe et nous voici à terre. Un peu de stop
pour rejoindre l'aéroport. Heureusement on est pris très vite et
arrivons juste à temps pour accueillir Capucine (cousine d'Adrien,
que nous appellerons Pouchie, son surnom, pour éviter toute
confusion avec l'armatrice du bateau) et Charles. Déjeuner dans un
snack local et stop à nouveau. Les voitures qui klaxonnent font
payer la course alors que d'autres prennent en stop sans frais. Alors
qu'une voiture nous demandait 20 dollars, le reporter locale nous
emmène. On enchaine avec les papiers d'entrée. 50 $, ça gratte un
peu....
Comme on n'avait pas pu
faire le plein de gaz aux BVIs, on tente le coup ici. Sans grand
succès non plus. Le mécano du coin nous fait un adaptateur et nous
pouvons faire le plein en fin de soirée. Ouf.
En passant on fait
quelques courses et apprenons de la vie locale par nos chauffeurs
successifs. On apprend qu'il y a encore du poisson car c'est une des
dernières iles qui n'a pas autorisé les chinois à pécher dans
leurs eaux. La surpêche est partout. Par contre, l'ile est sujette à
des problèmes de trafic de drogue et de prolifération des armes à
feu. Rien de bien rassurant. De plus, les haïtiens débarquent en
masse, espérant de meilleures conditions de vie que chez eux.
On part pour un peu de
snorkeling et revenons avec 4 belles langoustes. Un bon diner en
perspectives après un bon apéro sur la plage à observer les
tortues sortir leurs têtes pour respirer.
Le 1er mai, nous quittons
le lagon et péchons une carangue juste avant le tombant. Le soir
nous arrivons à la première ile des Bahamas, Mayaguana. Mouillage
nocturne à la pointe Sud Est. Visite de l'ile au matin, il n'y a
rien autour. Seulement une plage et des cailloux. On se baigne,
souvent suivis par des baracudas un peu curieux. Puis balade sur la
plage pour collecte de coquillages. Ensuite nous allons vers le
village principal y faire notre entrée. La passe Est n'est pas
évidente mais comme il n'y a pas de houle, on mouille en plein
milieu. Impossible d'aller plus loin sans risquer de talonner. L'ile
comporte 280 habitants, 2 rues et une piste d'avion.
Le permis de croisière
est de 150$ au lieu des 300$ qu'on attendait. Il est bon de faire
moins de 35 pieds.
Dans la foulée, on part
explorer le récif. Adrien part du bateau alors que les autres
partent en annexe. Sur place, Capucine et Pouchie voient un requin
gris de récif, mais dans le doute, tout le monde est dans l'annexe.
En chemin, Adrien voit une belle ancre au fond, ce sera une
expédition pour le lendemain.
Au matin, un requin passe
plusieurs fois derrière le bateau, animant notre petit dej et
refroidissant les ardeurs de certaines à aller à l'eau. Adrien et
Charles, armés de la gaffe et du manche à balai, partent à la
recherche de l'ancre, alors que Pouchie et Capu restent en appui
logistique sur l'annexe. Finalement l'ancre est à bord. Mission
accomplie. Elle est comme neuve.
C'est parti pour une
grande nav vers Crooked Island, et une nuit en mer pour nos valeureux
invités. Le vent est malheureusement contre nous, ce qui ne facilite
rien. Au matin, on arrive devant le mouillage mais l'entrée est trop
compliquée avec ce clapot. On décide donc de continuer plus loin
pour George Town sur Great Exuma, que nous atteindrons le lendemain
matin avec le soleil dans le dos (condition idéale pour voir les
fonds devant notre étrave).
Mouillage devant la
ville, petit dèj puis expédition terrestre. On avait complètement
oublié qu'il était dimanche. Du coup nos plans de course tombent à
l'eau. Heureusement la station service ferme tout juste et le
pompiste prend un peu sur son temps pour remplir nos bidons.
Changement de mouillage
pour aller de l'autre côté du lagon. On arrive sur un ilot avec un
petit bar sur la plage, des terrains de volley à disposition, des
raies qui viennent jouer avec les touristes. Tentative de kite mais
le vent meurt instantanément, Adrien en est quitte pour un peu de
nage et une longue marche retour sur la plage. On tente ensuite
d'aller au vent de l'ile. Pas simple de trouver le chemin dans ce
dédale de bras de mer qui s'incrustent dans l'ile, formant de
parfait trous à cyclone. Finalement, on devra traverser l'un d'eux à
la nage, portant nos affaires pour arriver finalement sur une superbe
plage de l'autre côté de la dune. 3 parties de volley plus tard et
nous dinons d'un bon burgers sur la plage, quel luxe!!!!
Le lagon est devenu un
lac tant le vent est absent. On traverse donc le tout en annexe pour
un peu de tourisme et faire les courses. Il faut attendre un peu car
le bateau de ravitaillement vient d'arriver et les oeufs ne sont pas
encore en rayon. Bien chargé nous rentrons au bateau avant de
retourner sur la plage jouer au volley avec d'autres bateaux du coin.
Ils sont tous Canadiens ou américains. En jouant, on rencontre un
couple Français et leurs deux filles (Alice, Eric, Coline et Eden).
Nous passons la soirée à bord de leur catamaran et récupérons
ainsi pas mal d'informations pour la suite du périple. On échange
un peu nos expériences. Ils sont au début de leur voyage alors que
nous approchons plus de la fin.
Sous leurs conseils
avisés, nous partons le lendemain pour Rudder Cut, voir l'ile de
David Copperfield et surtout y voir une sculpture sous marine.
Au petit matin, à l'étal
de marée, nous allons à la position GPS donnée et plongeons sur
une sculpture en Inox d'une sirène et d'un piano à queue. Le
courant est déjà bien fort, rendant l'exercice sportif. Puis nous
snorkelons dans les parages et revenons avec 2 belles langoustes d'un
bon gabarit ma fois.
On lève l'ancre pour
sortir avec le courant qui crée pas mal de remous en sortie de
passe. Ça tape fort mais on est dehors en un clin d'oeil. Quelques
trois heures plus tard et nous entrons à Staniel Cay. Plein de
courant, mais peu de bateau, on mouille juste à côté de la grotte
de James Bond, Opération Tonnerre (Thunderball). Direction le
village en passant par le Yacht Club. Les pécheurs préparent les
poissons et nourrissent ainsi une quantité de raies et surtout de
requins nourrices. Ils sont tous agglutinés pour attraper les têtes
de poisson jetées de la digue. Tour du village par l'aérodrome et
retour au bateau.
Pancakes traditionnels du
petit déjeuner et nous voici tous dans l'annexe rejoindre l'ile
voisine. On contourne la pointe et apercevons la plage. On
s'approche, et là, 2 cochons sortent des arbustes pour venir à
notre rencontre. Le plus jeune pique même une tête pour venir nous
voir. C'est tout de même une grosse bête. Comme on n'a rien à
manger, ils se désintéressent vite de nous et piquent un somme bien
calés dans le sable. On continue notre expédition autour de l'ile
puis retour à la plage aux cochons. Cette fois ci, ils sont plus
réveillés. Un catamaran passe dans le coin alors les cochons se
ruent à l'abordage. Adrien en profite pour aller nager avec l'un
d'eux. Ce n'est pas banal et puis ça nage vite mine de rien.
Au retour, le vent contre
courant lève un clapot court et assez élevé, ce qui remplit
régulièrement notre annexe bien trop petite pour 4. Ajoutez à cela
la finesse et le sens marin inégalés d'un gros c.. américain qui
passe à pleine balle juste à coté de nous pour finir de remplir
complètement l'annexe. On écope, et avançons doucement,
finalement, nous sommes au bateau, bien trempés.
Au menu de l'après midi,
la grotte Thunderball où fut tournée une scène du film du même
nom avec le plus grand des espions. On est un peu en avance sur
l'étal de marée et profitons de la grotte pour nous seul. L'accès
est tout petit, mais l'intérieur est immense, avec quelques puits de
lumières. Magnifique. Pour couronner le tout, la vie sous marine y
est très abondante. Vraiment super de se balader dans ces tunnels
avec autant de poissons pour jouer. Peu de temps après, et les
bateaux de touristes arrivent. C'est une autre faune, tout aussi
diversifiée. Le courant devient trop fort et il est temps de
rentrer.
Le 10 mai. On sort de
Staniel Cay sous GV et moteur. Le courant encore une fois nous sort
vite de là. On se dirige vers le Wide Opening, grande passe qui va
nous permettre de passer sur le banc et naviguer ainsi par 6 mètres
de fond. Mouillage le soir seul au Elbow Cay, accueilli par 2 aigles
pécheurs comme seuls résidents de ce bout de cailloux.
Grande navigation sur le
banc puis le long pour contourner l'ile de Providence et arriver de
nuit à la capitale des Bahamas, Nassau. On laisse un paquebot sortir
et nous mouillons dans l'avant port. Là, le port control arrive avec
son bateau rempli de girophares aveuglants. Il nous montre du doigt
où mouiller et on n'arrive pas à le voir.... Changement de
mouillage et on peut enfin dormir.
Nassau est partagé entre
un centre assez entretenu, un énorme quai pour accueillir les 4
paquebots quotidiens et Paradise Island qui est un énorme complexe
hotelier, alors que tout autour, la grande pauvreté règne.
Avec notre annexe, on
débarque au milieu d'un centre de Yoga pour aller sur la plage de
l'autre côté. On visite ainsi tout ce complexe aux milles et unes
activités comme la descente en bouée dans une rivière artificielle
ou l'aquarium géant, ou encore le bassin aux requins. Le tout dans
un style architectural non épuré. On traverse ensuite le Casino et
déjeunons sur la Marina remplie de yachts de luxe. Le retour à
l'annexe sera plus compliqué. Nous n'avions pas réalisé que se
balader dans l'hôtel était en fait payant. On a pu sortir sans
problème, mais rentrer s'avère bien plus compliquer. On tente pas
mal de chemins détournés, mais il y a toujours une personne pour
demander les bracelets « laisser passer » que nous
n'avons pas. On pousse jusqu'à la plage publique où les loueurs de
jet ski se battent la clientèle. Finalement, un garde compréhensif
nous laisse passer. Ouf. Retour au bateau pour changer de mouillage à
nouveau, sous voiles, et nous voici de l'autre coté des paquebots
avec d'autres bateaux mouillés là.
Le séjour de Pouchie et
Charles touche à sa fin, on les dépose dans un taxi. Ce fut
vraiment un grand séjour fort en aventures. On espère que ça leur
a plu autant qu'à nous.
Encore deux jours à
Nassau pour se ravitailler et faire le plein d'eau. Adieu eaux
turquoises et poissons exotiques, plages de sable blanc et
langoustes, on passe à tout autre chose, on part pour les Charleston
en Caroline du Sud, USA.
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