Le 25 aout, Capado
descend le Tage direction le large. Point de vent au début puis on
sort le reacher. Plus on s'écarte, et plus il y a de vent, mais
aussi de houle, et elle est très forte aujourd'hui. Quelques
empannages le long de la côte pour ne pas traverser le rail des
cargos et nous contournons le Cap Saint Vincent dans la nuit. Au
matin, le vent tombe complètement. Le 27 aout, alors que nous
approchons du Détroit de Gibraltar, le maxi trimaran Banque
Populaire nous double sous le vent à 2 milles environ. On pensait
aller plutôt bien entre 8 et 10 nœuds, mais à côté du géant, on
a vraiment l'impression d'être une bouée. En fin d'après midi,
nous arrivons à hauteur de Gibraltar avec encore un peu de vent
d'ouest et un trafic toujours aussi impressionnant.
Dans la soirée, le vent
nous abandonne, puis revient de l'Est, soit dans le nez. Il faut
maintenant barrer pour passer le clapot court. Le vent monte et monte
encore. Sous 2 ris, le près devient très inconfortable au point
qu'on s'arrête au port d'Almérimar. Il est minuit et le vent
atteint maintenant 30 noeuds. En entrant dans le port, on se fait
griller la priorité par un gros voilier de 54 pieds qui nous fait
carrément l'intérieur à la digue! C'est une autre culture. Une
fois au quai, il nous dira qu'ils ont eu 35 noeuds un peu plus à
l'Est, donc on a bien fait de ne pas insister.
Ce vent va
malheureusement durer un bout de temps. On en profite pour bichonner
le bateau et faire le blog. Almerimar est un de ces ports construit
de toutes pièces, une grosse réserve à touristes allemands et
anglais, sans charme ni attrait. Du coup, on s'élance le 31 au
matin. Pas de vent au début, mais il rentre vite en début d'après
midi, c'est encore le même scénario. On sait que ça soufflera
d'autant plus au Cabo de Gata qui marque la fin de la mer d'Alboran.
Escale suivante: Almeria. On s'était arrêté là à l'aller avant
notre premier coup de vent. Pleins de souvenirs reviennent. Qu'est ce
qu'on était débutant à l'époque!
La ville est bien sympa
avec des bars tapas partout, une belle place de la mairie et de beaux
monuments, mais le plus beau est le château d'Alcazaba, ancienne
forteresse Maure. On profite des beaux jardins et d'une vue
imprenable sur la ville.
Le 6 septembre, le vent
est enfin conciliant et nous passons le Cabo de Gata sous spi, au ras
de la côte à apprécier le paysage. Le vent monte ensuite, et il
faut ranger le spi. Comme d'habitude en Méditerranée, toute
condition météo ne dure jamais longtemps. Plus de vent pour la
nuit.
Au matin, le vent
revient, nous voyant changer trois fois de toile. A 13 heures, nous
voici à Alicante.
On visite ainsi le musée
de la Volvo Ocean Race qui est très réussi. Le soir, après un demi
tour du monde, nous retrouvons Mathieu Cariou (vu en Nouvelle
Zélande), plutôt sympa de voir ainsi le chemin parcouru de son côté
aussi pour finir, comme nous, en Europe.
Autre ville, autre
château. Celui ci est haut perché et la marche promet d'être
intense, surtout aux dires des locaux. La vue sur toute la ville est
superbe, à 360 degrés. On redescend en ville sur la
muraille pour arriver dans un quartier super typique, tout piéton
avec une succession de petites maisons typiques, de mamies qui jouent
au bingo et de voisins qui se retrouvent dans la rue. Le soir,
Mathieu et Ana nous font l'honneur de venir à bord prendre l'apéro
avant d'aller en ville pour compléter le diner.
Le 9 septembre, on part
au près à tirer des bords pour rester bien
collé à la côte, éviter le courant contraire et les pécheurs. On
passe dans la baie de Benidorm, capitale touristique pour anglais
venus juste pour le soleil et les boîtes de nuit. Le vent nous
délaisse ensuite complètement. On fera ainsi notre record de temps
au moteur en une traite. On navigue sur un lac, pas une ridule pour
troubler la surface de l'eau. On verra un bébé dauphin laissé seul
par son banc, le pauvre. Il y a aussi énormément de déchets,
beaucoup trop de plastique entre deux eaux, c'est navrant. Dans la
nuit, nous arrivons à Santa Ponsa sur l'ile de Mallorque. Enfin nous
pouvons jeter l'ancre au lieu d'aller au port. Ça fait vraiment du
bien... sauf à 5 heures du matin où un gros orage passe et secoue
tous les bateaux. Certains dérapent même au point qu'on se sent un
peu proche du bateau à notre vent. Heureusement, il n'ira pas plus
loin alors que 3 catamarans ont du relever leur mouillage et mettre
le moteur pour ne pas finir au large ou sur les cailloux.
Le 13, James et Elena
viennent à bord. On les avait vu à Antigua avec leur fille Noa qui
aura bientôt une petite soeur, alors toutes les précautions sont
prises pour l'embarquement et le débarquement. James travaille
maintenant à la voilerie North de Palma. Après les megayachts
d'Antigua, James reste avec les grosses voiles de ceux de la
Méditerranée.
Nos invités de retour à
terre, nous levons les ancres. On passera une nuit tranquille en mer,
mais avec peu de vent. Finalement le Garbi (vent de sud) s'active et
nous arrivons à pleine balle sous reacher et GV 2 ris dans le Port
Vell de Barcelone. Une fois dans le port, Tim et Julia nous
rattrapent avec leur bateau. Quel timing après 2 ans et demi sans
les avoir vu! On passera d'ailleurs les 2 soirées suivantes à
regarder la coupe de l'America chez eux. Le spectacle est
fantastique. Sinon, on va redécouvrir ce qui fut notre ville pendant
2 ans. Les vélos sortis, on visite le marché du Born fraichement
rénové puis nous passons par la Sagrada Familia. Trop de queue pour
espérer une visite mais on peut voir combien les travaux progressent.
Il faudra revenir voir ça de plus près. Jordi nous rend visite au
bateau. Son produit Doctor Sail a vachement progressé depuis notre
départ. On a même droit à un échantillon pour le tester.
On profite aussi de la
voilerie pour réparer le spi fractionnel qui avait éclaté en
allant aux açores. Le bateau est paré pour rentrer.
On décolle le 17 dans un
courant d'air de Garbi qui nous pousse ainsi jusqu'à Blanes. Tout se
passe bien. Peu après Blanes, on commence à voir au petit matin les
nuages lenticulaires au dessus de Roses. Les bulletins météo sont
franchement alarmants pour la suite du périple. On décide de ne pas
tout risquer et restons à Roses le temps que la tramontane se calme.
L'avantage de Roses,
c'est qu'il n'y a rien à faire, du coup, on a pu faire un grand coup
de ménage pour le retour à Marseille. D'ailleurs une fenêtre
se présente pour vendredi soir, il semble qu'on sera à l'heure.
Pas facile de naviguer
dans la flaque, même si ça sent bon la maison.
P.S: Avec toute l'agitation du retour en France, la vidéo suivra dans peu de temps
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