Départ sous voile, on
sort de l'atoll des Cocos keelings sous trinquette et GV 2 ris. Nous
sommes le 5 septembre, 13 heures, top départ. Le plateau passé, on
envoie le spi fractionnel, la houle est forte mais bien orientée, le
pilote barre super bien tout seul, avec de gros surfs, ca promet
d'être rapide. Une fois plus loin des cocos, on commence à
ressentir la fameuse houle croisée tant redoutée. Le pilote en perd
un peu son latin, donc on passe sous foc. Pour agrémenter le tout,
les patins de tête de GV cassent, il faut donc affaler, se faire
copieusement rouler, remplacer les défectueux et renvoyer le tout.
Ca ne prend pas plus d'une demi heure, on est bien rodé, mais il
faut sortir les cirés, dont celui que nous a offert Amaury lors de
sa venue à Bali. Il faut avouer que ca fait du bien d'être au sec.
La nuit tombe, les grains arrivent, la trinquette fait son entrée,
ainsi que le troisième ris.
Ca secoue pas mal à
bord, du coup les activités culinaires se limitent au strict
minimum: nouilles chinoises. On lit un peu, on laisse nos estomacs
s'adapter à ce milieu plus que remuant. Bref, on est souvent couché
à contempler le temps qui passe et à l'écoute du bateau.
Le 8, le ciel se dégage,
la houle s'organise d'un coup. Il fait beau, le reacher est établi.
On glisse en douceur, ca soulage. Revigoré par cette nette
amélioration de nos conditions de vie, la ligne de pêche prend du
service et nous ramène très vite une dorade de 2 kg. C'est pas
énorme mais parfait pour nous assurer 4 succulents repas. Comme le
Capado est dépourvu de frigo, tout gros poisson serait gaché. 2 kg,
c'est parfait. En la vidant, on retrouve un poisson volant presque
intact dans son estomac. Cette dernière a du faire la gourmande et
lorgner sur notre petit poulpe violet armé de son hamecon. Au soir,
nous doublons Promesa, bateau canadien parti un jour avant nous des
Cocos. La nuit et le lendemain restent cléments et Capado glisse
vite sous reacher et GV 1 ris.
L'Indien reprend ses
habitudes et nous gratifie d'une mer grossissante et de grains à
répétition. On entame alors une phase remuante sous GV entre 2 et 3
ris avec foc, foc 1 ris ou trinquette. Capado est pris entre la houle
du vent, ¾ arrière et la grosse houle venant des mers du Sud. Cette
dernière se met parfois en accord avec la houle du vent pour
déferler sur le Capado, claquant sur le bordé au vent et mettant le
bateau en travers de la route. Heureusement, notre pilote fonctionne
à merveille et on ne sort que très rarement sur le pont remettre
Capado dans le bon sens. Avec cette houle traversière, il est
impossible de garder de la surface dans la GV. Ce n'est pas bien
grave, la vitesse moyenne reste élevée, Capado dévalant sans fin
les grosses pentes d'eau.
Le dernier jour, le vent
passe à l'Est, on tire des bords sous spi fractionnel et GV 1 ris.
Vers 10h du matin, Rodrigues se dévoile enfin. Encore quelques bords
et nous tournons vers port Mathurin. Pas de moteur, donc on range
bien le bateau. Bout dehors rangé, trinquette en place et foc
désendraillé pour libérer la plage avant, les ancres et les
aussières. Les coast guards insistent pour qu'on aille au quai au
lieu de mouiller dans l'avant port. On s'exécute non sans réticence.
Heureusement Erik de Sputnik nous accueille avec son annexe. Le port
est dans le dévent de l'ile donc c'est comme une fleur que Capado
vient à couple de Jennifer Stockholm avant qu'on le déhale le long
du quai. On est un peu l'attraction du moment. Il est rare pour les
rodriguais de voir un bateau rentrer sous voile.
Un peu de statistique
pour finir:
Distance parcourue: 2042
nm
Temps de navigation: 11
jours 3 heures et 30 minutes.
Vitesse moyenne: 7,61
noeuds, soit 182,75 milles / 24 heures.
En gros, l'Indien fut
globalement inconfortable mais rapide, donc on n'a pas eu à le subir
trop longtemps. Rodrigues a l'air assez aride mais tellement
accueillante. On a hâte d'en profiter.
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