L'ile a l'air de taille
raisonnable donc on sort les vélos et on en profite pour leur donner
un coup de jeune. La rouille guette. Puis Magalyanne arrive à son
tour, après une nuit au ralenti pour arriver de jour. Sputnik,
arrivé de nuit, a eu une mauvaise expérience avec le récif, la
cartographie étant décalée.
Toutes les semaines, un
cargo rentre dans le port pour ravitailler l'ile. Ce dernier prend
tout le quai, du coup, les plaisanciers doivent aller mouiller dans
l'avant port, le temps des manutentions. Toutes ces manœuvres
s'avèrent un peu compliquée pour un Capado dénué de moteur.
Heureusement, Mickaël, le chef du port, nous autorise à avancer le
bateau le plus possible et le mettre le long du quai publique. Tout
le monde nous prête main forte. Les employés du port, les bateaux
amis... Avec tous ces bras, on pourrait soulever le bateau. Grâce à
une longue aussière prêtée par Magalyanne, le bateau est amarré
au meilleur coin du port. Le lendemain nous avons une vue imprenable
sur la manœuvre impeccable du cargo, et surtout sur son étrave à
15 m de nous.
Le 20 septembre, on
attaque de bonne heure pour aller visiter la réserve à tortues. Les
bus sont d'entretiens inégaux mais toujours colorés. Lent au début
pour faire monter le plus de gens possible, et dès qu'il est plein,
à fond dans les épingles à chevaux. Encore mieux qu'un cinéma
dynamique du Futuroscope. On arrive pour la première visite où nous
ne sommes que 4. Tout d'abord la nurserie avec les naissances au sein
du parc. Puis on descend dans un canyon rempli de tortues de toutes
tailles. La plus vieille à 105 ans et la plus grosse pèse 240 kg.
Ces tortues ont été réimplantés depuis les Seychelles et
Madagascar. Les passages consécutifs des marins Hollandais, Français
et Anglais ont décimé toutes les tortues qui peuplaient l'ile en
masse. La soupe de tortue était un excellent remède contre le
scorbut, qui alors faisait des ravages chez les marins. Ensuite, on
continue la visite par une caverne avec de jolies colonnes calcaires
et de jolies histoires créoles sur le site.
En sortant, nos co-visiteurs nous emmènent en voiture vers Rivière Coco, avec un détour par chez eux pour une bière. Trop sympa. On prend le bus direction l'Anse Mourouk. Superbe spot de kite et nous rencontrons d'ailleurs Jérôme, fondateur de l'école de kite Osmowings (http://www.kitesurf-rodrigues.com/). Le courant passe, le spot est alléchant, il nous faut revenir.
Une journée bricolage
puis, chose promis chose due, on retourne à Mourouk. Toute la fine
équipe dans le bus: Jean Luc, Marie Christine, Fanny, Delphine, Erik
et nous. Adrien n'avait pas fait de kite depuis La Nouvelle
Calédonie, donc le début est des plus approximatifs. Mais le coup
rentre et en 1 heures, Adrien remonte enfin au vent. Une super
journée avec Erik en rider accompli, Jean Luc et Delphine qui
prennent leurs premier cours, et le staff média avec Capucine, Fanny
et Marie Christine embarquées par Sydney sur le bateau et être au
cœur de l'action.
En rentrant, on trouve
l'annexe à plat. Un mégot avait malencontreusement finit son vol
dans l'annexe. Du coup, atelier colle au menu. On y ajoute l'épissure
sur la drisse du Spi de Magalyanne. Bout de gros diamètre et un peu
séché au soleil, on y passe l'après midi.
On laisse passer une
journée de pluie occupée dans le bateau. Le lendemain, toute la
fine équipe embarque dans le bus pour Mourouk. Au programme du
jours, randonnée de Mourouk à Port Mathurin en passant par la côte.
De beaux paysages, le long du lagon. Puis on double la pointe Est et
on se retrouve en plein décor aride. Herbes jaunes hautes,
caillasses et peu d'arbres. Ensuite, la cote se fait falaises et on
dévie vers l'intérieur des terres. Arrivés à Rivière Banane, un
choix cornélien s'impose: attendre une demi heure pour y prendre le
dernier bus, ou continuer à pied et arriver de nuit aux bateaux.
Finalement, Delphine et nous prolongent à pied en descendant la
vallée de Rivière Banane, où il y pousse de tout sauf des bananes.
Il est 17 heures, et c'est depuis longtemps l'heure de l'apéro pour
certains créoles titubant. On finit par retrouver des routes
bétonnées, on se rapproche. Par chance, le dernier bus est bien en
retard, et nous prend au passage. Après une bonne journée de route,
on a bien envie d'une douche. Comme les bateaux sont au port, prendre
une douche sur le pont est un peu gênant, sous le regard des
passants. On tente le coup de demander à la réception d'un hôtel
et ca marche, à condition que nous consommions au bar. Trop bien!
Erik et Delphine sont des stars dans l'ile depuis que le Sputnik est
passé dans le journal du fait de son attente sur le récif. Ce
statut ouvre beaucoup de portes, et beaucoup nous demande si on vient
du cata jaune, ils sont bien déçus quand on répond par la
négative. C'est donc grâce à la notoriété de Delphine que nous
apprécions une bonne douche. Puis on se retrouve tous dans un bon
restaurant sur le port.
Le lendemain, on se
retrouve tous à bord de Magalyanne pour fêter les 60 ans de
Jean-Luc et les 48 ans d'Erik. Tout le monde s'y est mis toute la
journée pour préparer ce grand événement. L'apéro se débride et
on couronne le tout avec l'arrivée de Ty Punch. Erik, Jean Luc et
Adrien montent dans l'annexe au devant du First 30, armés d'une VHF
et d'un projecteur. L'entrée de nuit a déjà fait une victime, donc
tout est mis en œuvre pour garder Ty Punch hors des récifs. Un
succès total. Ty Punch mouille dans l'avant port. Claire et Gaëtan
se joignent à la fête après une traversée éprouvante de
l'Indien.
Grand marché le matin,
appelé le bazar. Puis on retente le Kite Surf à Osmowings. Peu de
vent au début, donc faut travailler, puis ca rentre et la session
devient parfaite. Au retour, on descend du bus sur les collines
surplombant le Port afin d'y apprécier le coucher de soleil.
Le lendemain, nous
faisons la rencontre de Gwenili, une famille bretonne qui fait le
tour en 3 ans. Sylvie et Pascal avec leur trois filles Nina, Lily
Rose et Gwendoline. Le matin c'est école et l'après midi c'est
tourisme.
Nouvelle randonnée,
cette fois ci au départ du port très tôt le matin, on monte vers
Mont Lubin puis on redescend vers Mourouk. Grosses villas dans l'anse
aux anglais puis cases en tôles et musique à fond chez les rastas
dans les hauteurs, un peu de civilisation en haut, on redescend sur
un chemin sur l'autre versant en passant dans un peu de jungle, puis
un peu plus aride avec des chèvres et des vaches. La vue sur la
grande passe est superbe. On aura été plus rapide que prévu et on
retrouve Magalyanne avec Jean-Luc qui prend un second cours de Kite.
Sylvie et Erik se font piéger par un grain qui les laisse sans vent.
Une barque vient vite les chercher plutôt que de les laisser nager
trop longtemps. Le soir, réparation d'une sortie de drisse en tête
de mât de Magalyanne.
Aujourd'hui, c'est le
grand jours: La régate des barques traditionnelles sponsorisée par
la bière locale Phoenix. Il y a 4 catégories: les 22 pieds bois
avec 7 équipiers et grand mat (Tshirts rouges), les 22 pieds bois
avec 7 équipiers et petit mat (Tshirts noirs), les 21,7 pieds en
fibre de verre et 6 équipiers (Tshirts jaunes), et enfin les 24
pieds en fibre de verre avec 5 équipiers et tableau arrière
(Tshirts bleus). Ces barques sont parfaitement adaptées au lagon.
Très faible tirant d'eau, un plan antidérive sur toute la longueur
qui leur confère un cap digne des classes America, une voile latine
plus ou moins grande taillée pour chaque bateau et monter sur une
longue vergue en bambou dont le choix de raideur dépend du vent. Les
bateaux en bois sont les plus instables et cette capacité à se
coucher fait couler le bateau.
Capucine, Erik et
Delphine vont dans l'annexe de Sputnik et Adrien embarque avec Claire
et Gaëtan dans leur kayak. Le premier départ est donné. Tout le
monde hisse les voiles au plus vite. Un bateau, dans son
empressement, prend une risée et se couche aussitôt, la course est
finie pour eux... Pour changer de bord, il faut affaler la voile,
passer le mat de l'autre coté et renvoyer la voile. Cette manœuvre
demande une grande coordination de l'équipage et un bon angle par
rapport au vent pour ne pas perdre trop de vitesse. Les
professionnels, en rouge, vont vraiment très vite. De l'argent est
en jeu, alors tout le monde est très concentré. Capucine, Erik et
Delphine sont invités à bord du bateau comité, alors que Claire,
Gaëtan et Adrien sont invités à bord du bateau pointeur à la
bouée au vent. On apprécie quelques techniques de navigation peu
orthodoxes tel que sauter à l'eau et prendre appui sur le récif
pour aider le bateau à virer ou l'aider à passer la bouée et
économiser deux virements. Une belle fête nautique avec toute l'ile
qui est au spectacle sur la rive. Le soir, la bière Phoenix coule à
flots, et les groupes de musique s'enchainent sur la scène. Les
organisateurs nous donnent gentiment des Tshirts, 2 par bateaux
visiteurs. Trop cool.
Dernière session de kite
au top puis départ de Magalyanne pour l'Ile Maurice et nettoyage de
la coque pour Adrien. Le lendemain, Sputnik se déplace grâce à son
annexe jusque dans la baie du chantier. Sortie de l'eau prévue pour
le lendemain. Sans moteur principal, amarrer l'annexe à l'intérieur
des coques a bien fonctionné. Ensuite Capado quitte le port sous
voile avec le soutien de Sputnik dans l'annexe en cas de dérapage,
et Pascal au larguer de notre longue aussière. Direction l'ile
Maurice.
Nous avons vraiment été
sous le charme de cette ile pourtant dénuée de tout. Peu d'eau, peu
de richesses, peu de tourisme. Mais tout le monde est super gentil,
aidant, sans voir les bateaux comme une source d'argent. Voici un
endroit où l'on veut absolument revenir. Donc un grand merci aux
Rodriguais pour ces bons moments.
Trop canon les cousins !! Toujours un plaisir de vous lire !
RépondreSupprimerOn pense bien à vous ici au froid ;)
Pouchichérie