mercredi 21 mars 2012

De Sydney à Auckland

Une dernière soirée avec Camille et Johan dans un bon pub avec un bon gros steack que chacun fait à son goût sur le Barbecue au centre du pub. Un régal, et bien mieux qu'à bord où ca bouge beaucoup vu le sale temps. Une grosse dépression bien méchante nous passe dessus et on attend qu'elle descende dans notre sud pour sortir du Sydney Harbour.
Ça se précise, ce sera pour Jeudi après midi. On passe donc par les douanes le matin pour faire la sortie, sous une pluie battante, puis on retourne à notre bouée devant le zoo pour attendre l'embellie. Il est 14h30 locale et le soleil se montre enfin. En route!!!!
Sortie du Harbour sous GV seule pour profiter une dernière fois de la vue sur cette ville. La pluie battante des dernières 24h nous donne un très fort courant sortant du Harbour. A peine passé les heads, on se fait proprement secoué. La houle levée par cette dépression est énorme. On met le spi de tête pour s'écarter au plus vite de la cote. De gros dauphins gris nous accompagnent, certaines femelles sont enceintes, ce qui rajoute au volume déjà bien conséquent. On verra aussi notre premier albatros de loin, magique. La nuit, le vent tombe du coup, on met le moteur pendant 5 heures. Pas de temps à perdre, plus on tarde à gagner dans l'Est, plus on fera de près.
Spi à nouveau, belle journée ensoleillée et toujours cette immense houle, la mise en place des estomacs est laborieuse par ces conditions. Le vent tombe encore, le courant d'air qu'on espère pour aller vers l'Est se fait attendre. Un peu de patience, car 5 heures après le vent rentre petit à petit et le bateau allonge la foulée. Au petit matin du 10 mars, notre spi de tête se déchire. Ça fait mal. On renvoie vite le petit spi, chaque mille gagné au portant, c'est du près en moins. On avance vite à très vite, le vent prend encore un peu d'intensité, 1 ris dans la GV puis 2. Puis le vent refuse et rentre carrément. Le spi retrouve sa chaussette et le foc fait son entrée. C'est pas fini, on prendra même un ris dans le foc et le troisième ris dans la GV.
Des paquets de mer viennent souvent recouvrir le pont, c'est sport. Heureusement le pilote tient bien, du coup on se calfeutre à l'intérieure, dans la cabine au vent, avec tout le matossage. On maintient une moyenne un peu supérieure à 200 milles en 24h.
Le 11 à la mi journée le courant d'air est fini, le vent refuse encore et mollit. On retoile mais on n'avance plus aussi bien. On est au travers, puis près bon plein, puis près, puis le vent continue de refuser et vient maintenant droit de là où on veut aller. Le bateau penche, tape dans la mer, on n'avance plus aussi bien, c'est bien du près!!!!
Terre en vue, on est le 15 mars au matin et on voit la pointe nord de la Nouvelle Zélande. Ce qu'elle va être longue à passer cette pointe!!! Au près, contre le courant, on tire des bords carrés, nos espoirs d'arriver à temps pour la Volvo Ocean race s'amenuisent.
En remontant l'hydrogénérateur au petit matin, on voit des traces étranges sur la peinture blanche. Une bête, sans doute un requin, est venu se faire les dents sur notre pauvre hydro. Heureusement, ce dernier a tenu bon.
Au nord de l'ile, on a du vent d'Est, soit dans le nez, puis on contourne enfin le North Cape pour faire route au Sud Est, et le vent vient du Sud Est, soit encore dans le nez. Comme on dit, le près c'est 2 fois la distance, 3 fois le temps, 4 fois la peine.
On va se protéger de la mer le long de la côte. Il fait beau, le paysage est magnifique. On passe devant la bay of Islands où nous reviendrons y mouiller.
Le 16 à midi, on passe enfin le cap Brett et espérons profondément avoir fait notre dernier virement de bord. Eole nous a entendu et le vent tourne à nouveau à l'Est. On peut enfin choquer un peu les voiles et glisser au travers. Capado retrouve des vitesses plus coutumières. L'espoir, alors perdu, de voir la Volvo Ocean race renait. On glisse fort sous foc 1 ris et GV 2 ris, le long de paysages superbes. On entre dans le Golfe d'Hauraki et la houle se calme, plus que quelques milles et on voit la tour d'Auckland au loin.
En passant entre Rangitoto Island et la terre, on slalome entre tous les bateaux venus pécher à la canne et dérangeons un énorme banc d'oiseaux qui décollent tous devant notre étrave. Puis Auckland se révèle tout entière. Plein de bateaux sont déjà sur zone pour admirer les gladiateurs de la mer en pleine joute devant Auckland. Le temps d'affaler les voiles et on voit les Volvos remonter au près vers nous. Timing plus serré on ne fait pas.
Les bateaux enroulent la bouée au vent sous nos yeux. Groupama, hauteur d'une superbe layline, double Puma et Sanya pour passer en seconde position derrière Camper, l'équipe locale. Toute la flotte descend sous spi. La bouée au vent est alors déplacée, du coup tout les bateaux spectateurs et nous entamons une transhumance derrière les bateaux de la sécurité. La flotte des Volvos enroulent encore la bouée, Groupama a perdu une place au profit de Puma. Aller les frenchies!!!!!
La régate est finie, on se dirige vers Groupama qui affale leur GV. Là on rencontre un autre bateau francais: Magalyanne. Après un temps autour du beau bateau vert et orange, il est temps de faire notre entrée en Nouvelle Zélande. On ne sait pas trop bien où se trouve le ponton de quarantaine, du coup un zodiac de la police nous montre le chemin et les officiers prendront même nos amarres sur le ponton. L'autorité sanitaire arrive en premier et repart avec nos poubelles, puis le douanier. Tout se passe bien, pas de droit d'entrée surprise ni de contrôle trop drastique du bateau. Welcome to New Zealand. On s'amarre à la Westhaven marina. Direction le village de la course et une bonne bière fraiche en pleine Saint Patrick.  

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