mardi 15 mai 2012

Nouvelle Zélande, troisième partie


Pour notre premier soir hors de la marina, on mouille à l'entrée de la rivière de Whangarei après 2 heures au moteur où nous apprécions une glisse nouvellement retrouvée.
Il est temps de renvoyer de la toile. La latte de corne plus raide redonne à la GV sa forme d'origine. La bulle monte aussi et c'est parti pour 25 milles rapidement avalés. C'était tellement court qu'en discutant, on a failli en rater l'entrée de la baie de Tutukaka, notre mouillage pour la nuit. L'entrée étroite entre les cailloux est très jolie, on restera sur place 2 nuits pour cause de vent un peu fort et surtout de houle barrant l'entrée de la baie. Ce n'est pas très grave, après tout ce temps en chantier, on profite volontiers d'un peu de répit.
Tout se calme et on part vers Whangaruru, 21 milles plus loin au nord. Capado est sous spi de tête et GV haute, et on avance à la même vitesse exactement qu'un bateau local de 55 pieds du nom de Kiwi Coyote. On le voit sur l'AIS aussi et la distance entre nous restera exactement la même tout du long: 0,7 milles nautiques. On en profite pour quantifier la perte de vitesse due à l'hydrogénérateur. Avec l'hydro, on va exactement pareil, et sans l'hydro, Capado a un infime avantage d'à peine 0,1 nœuds. Conclusion, on peut mettre l'hydro sans greffer nos moyennes. On le pressentait déjà mais c'est la première fois qu'on peut le mesurer. Whangaruru est un super mouillage, vide à cette période de l'année, l'automne se fait bien sentir. Il fait 15 degrés le soir dans le bateau et 10 au petit matin.
Plus on va nord, plus il fera chaud, donc on continue, direction la baie des iles. Le passage du Cap Brett, qui nous avait donné tant de mal dans l'autre sens pour rejoindre Auckland, est magnifique. On peut bien voir le fameux trou dans la roche que des milliers de touristes viennent admirer toute l'année. On se dirige tout de suite vers Paihia, haut lieu du tourisme local, pour récupérer Estelle et Bertrand, bien courageux d'avoir fait 3 heures de voitures pour passer le week-end à bord.
En regardant la carte, Paradise bay sur l'île de Urukapuka s'impose. On met les voiles, au près dans 12 nœuds de vent, une belle balade où Estelle et Bertrand se relaient à la barre à comprendre à quoi servent ces brins de laine sur l'avant du foc. On dit que des orques font souvent un passage dans la baie, pas cette fois ci, mais un beau banc de dauphins bien actifs, avec de belles pirouettes passe non loin. Une petite balade digestive sur l'île s'impose, surtout avec le beau temps qui persiste. Puis le soleil tombe et les choses sérieuses commencent. Bertrand sort son matériel de pécheur chevronné: des softs baits (appâts colorés enduit dans un liquide odorant) et 2 cannes. Première tentative depuis le bateau peu fructueuse, alors on embarque tous dans l'annexe. Au premier lancé, Bertrand remonte un Snapper, complètement improbable. Le deuxième lancé ne sera pas couronné d'autant de succès, faut pas rêver non plus. Adrien avec sa canne de pêche au gros n'est pas à la fête. Un snapper c'est bien, et grâce à Estelle, le deuxième snapper complètera bien le menu du soir. On essaye encore mais le poisson mord moins malgré quelques touches, rien de plus n'arrive dans le sceau. A table....
Le vent est bien monté, le retour se fait sous foc et 2 ris, entre les grains. On revoit un peu le vocabulaire nautique avec Estelle qui se demande bien à quoi sert ce tuyau noir à l'avant et quelle est l'action de telle cordelette. Le mauvais temps s'installe, du coup on se réfugie à Russel (première capitale de Nouvelle Zélande) pour une petite visite de la plus vieille église anglicane de Nouvelle Zélande avec ses coussins brodés par les familles locales. Enfin, on déguste de gros pancakes avant de ramener nos amis à Paihia pour y retrouver leur voiture. Merci d'être passés et à bientôt.
Ensuite, on se balade un peu dans la baie, avant de retourner à Russel et visiter la mission de Pompallier: missionnaire catholique qui imprimait des livres de prières en langues Maori. Pour certains, c'est grâce à cet homme que les maoris ont adopté la culture écrite plutôt qu'orale. D'ailleurs sont corps fut rapatrié depuis la France en Nouvelle Zélande. Le drapeau français flotte toujours sur la maison où sont exposés la presse d'imprimerie ainsi que tous les outils pour faire le cuir des couvertures et relier les livres.
Une fenêtre météo se dessine, il faut envisager le départ. Direction Opua pour le plein de fuel (59 L) et les papiers de sortie du bateau. Personne au bureau des douanes, la capitainerie les faxe pour 2$.
Puis on se cale au mouillage en attente de confirmation de fenêtre. La dépression attendue passe sur la Nouvelle Zélande, vents violents, grains denses, tout y est. Avec la première éclaircie, on retourne à Paihia pour faire le plein de victuailles avant d'aller à la Marina d'Opua. On décale le départ de 24h, on partira donc Jeudi 17 pour Brisbane, Australie.
On peut donc ranger le bateau tranquillementt et retrouver Christophe et sa famille sur son cata, un looping du nom de Téou. Échange de fichiers, d'infos bateaux, puis on dine à leur bord autour d'un beau plateaux d'huitres sauvages et de pâtes, avec un bon pain maison (ou bateau). Une bonne soirée avec des marins de longues dates et leurs 2 enfants de 5 et 7 ans né à bord du bateau, ainsi que Christelle, équipière d'une traversée. Ils partiront vers Nouméa le même jour que nous.
On aura passé 2 mois en Nouvelle Zélande, soit notre plus long séjour dans un même pays. Il faudra y revenir en été et faire le tour en camping car, il y en tant à voir.


3 commentaires:

  1. ahahah, super reportage. Bon, ok, pour la prochaine fois, je vous promets, j'apprends quelques termes d'accastillage pour qu'on puisse tous se comprendre !!! En echange vous nous pecherez un gros poisson a la traine, et on rapportera les kites et les stand up paddle boards a bord pour vous faire decouvrir d'autres activites nautiques. Merci encore d'etre venus ici et de nous avoir accueilli a bord de Capado. Bon vent et a tres bientot, Estelle et Bertrand

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  2. Ohlala, c'est encore beaucoup trop stylé! Vous CARTONNEZ SA RACE, lala! Merci beaucoup pour ce nouveau récit (j'aime beaucoup le ton très enlevé de ces anecdotes bien tissées!)
    Merci

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