mercredi 24 octobre 2012

Rodrigues

A peine arrivés, nous partageons un café avec Erik et Delphine de Sputnik ainsi qu'une nouvelle connaissance en la personne de Gaspard, navigateur espagnol solitaire sur un Melody nommé Octobass. C'est qu'on a tout un océan à débreafer, partager nos sensations de machine à laver selon les différents bateaux.
L'ile a l'air de taille raisonnable donc on sort les vélos et on en profite pour leur donner un coup de jeune. La rouille guette. Puis Magalyanne arrive à son tour, après une nuit au ralenti pour arriver de jour. Sputnik, arrivé de nuit, a eu une mauvaise expérience avec le récif, la cartographie étant décalée.

Toutes les semaines, un cargo rentre dans le port pour ravitailler l'ile. Ce dernier prend tout le quai, du coup, les plaisanciers doivent aller mouiller dans l'avant port, le temps des manutentions. Toutes ces manœuvres s'avèrent un peu compliquée pour un Capado dénué de moteur. Heureusement, Mickaël, le chef du port, nous autorise à avancer le bateau le plus possible et le mettre le long du quai publique. Tout le monde nous prête main forte. Les employés du port, les bateaux amis... Avec tous ces bras, on pourrait soulever le bateau. Grâce à une longue aussière prêtée par Magalyanne, le bateau est amarré au meilleur coin du port. Le lendemain nous avons une vue imprenable sur la manœuvre impeccable du cargo, et surtout sur son étrave à 15 m de nous.
Le 20 septembre, on attaque de bonne heure pour aller visiter la réserve à tortues. Les bus sont d'entretiens inégaux mais toujours colorés. Lent au début pour faire monter le plus de gens possible, et dès qu'il est plein, à fond dans les épingles à chevaux. Encore mieux qu'un cinéma dynamique du Futuroscope. On arrive pour la première visite où nous ne sommes que 4. Tout d'abord la nurserie avec les naissances au sein du parc. Puis on descend dans un canyon rempli de tortues de toutes tailles. La plus vieille à 105 ans et la plus grosse pèse 240 kg. Ces tortues ont été réimplantés depuis les Seychelles et Madagascar. Les passages consécutifs des marins Hollandais, Français et Anglais ont décimé toutes les tortues qui peuplaient l'ile en masse. La soupe de tortue était un excellent remède contre le scorbut, qui alors faisait des ravages chez les marins. Ensuite, on continue la visite par une caverne avec de jolies colonnes calcaires et de jolies histoires créoles sur le site.
En sortant, nos co-visiteurs nous emmènent en voiture vers Rivière Coco, avec un détour par chez eux pour une bière. Trop sympa. On prend le bus direction l'Anse Mourouk. Superbe spot de kite et nous rencontrons d'ailleurs Jérôme, fondateur de l'école de kite Osmowings (http://www.kitesurf-rodrigues.com/). Le courant passe, le spot est alléchant, il nous faut revenir.

Une journée bricolage puis, chose promis chose due, on retourne à Mourouk. Toute la fine équipe dans le bus: Jean Luc, Marie Christine, Fanny, Delphine, Erik et nous. Adrien n'avait pas fait de kite depuis La Nouvelle Calédonie, donc le début est des plus approximatifs. Mais le coup rentre et en 1 heures, Adrien remonte enfin au vent. Une super journée avec Erik en rider accompli, Jean Luc et Delphine qui prennent leurs premier cours, et le staff média avec Capucine, Fanny et Marie Christine embarquées par Sydney sur le bateau et être au cœur de l'action.
En rentrant, on trouve l'annexe à plat. Un mégot avait malencontreusement finit son vol dans l'annexe. Du coup, atelier colle au menu. On y ajoute l'épissure sur la drisse du Spi de Magalyanne. Bout de gros diamètre et un peu séché au soleil, on y passe l'après midi.

On laisse passer une journée de pluie occupée dans le bateau. Le lendemain, toute la fine équipe embarque dans le bus pour Mourouk. Au programme du jours, randonnée de Mourouk à Port Mathurin en passant par la côte. De beaux paysages, le long du lagon. Puis on double la pointe Est et on se retrouve en plein décor aride. Herbes jaunes hautes, caillasses et peu d'arbres. Ensuite, la cote se fait falaises et on dévie vers l'intérieur des terres. Arrivés à Rivière Banane, un choix cornélien s'impose: attendre une demi heure pour y prendre le dernier bus, ou continuer à pied et arriver de nuit aux bateaux. Finalement, Delphine et nous prolongent à pied en descendant la vallée de Rivière Banane, où il y pousse de tout sauf des bananes. Il est 17 heures, et c'est depuis longtemps l'heure de l'apéro pour certains créoles titubant. On finit par retrouver des routes bétonnées, on se rapproche. Par chance, le dernier bus est bien en retard, et nous prend au passage. Après une bonne journée de route, on a bien envie d'une douche. Comme les bateaux sont au port, prendre une douche sur le pont est un peu gênant, sous le regard des passants. On tente le coup de demander à la réception d'un hôtel et ca marche, à condition que nous consommions au bar. Trop bien! Erik et Delphine sont des stars dans l'ile depuis que le Sputnik est passé dans le journal du fait de son attente sur le récif. Ce statut ouvre beaucoup de portes, et beaucoup nous demande si on vient du cata jaune, ils sont bien déçus quand on répond par la négative. C'est donc grâce à la notoriété de Delphine que nous apprécions une bonne douche. Puis on se retrouve tous dans un bon restaurant sur le port.
Le lendemain, on se retrouve tous à bord de Magalyanne pour fêter les 60 ans de Jean-Luc et les 48 ans d'Erik. Tout le monde s'y est mis toute la journée pour préparer ce grand événement. L'apéro se débride et on couronne le tout avec l'arrivée de Ty Punch. Erik, Jean Luc et Adrien montent dans l'annexe au devant du First 30, armés d'une VHF et d'un projecteur. L'entrée de nuit a déjà fait une victime, donc tout est mis en œuvre pour garder Ty Punch hors des récifs. Un succès total. Ty Punch mouille dans l'avant port. Claire et Gaëtan se joignent à la fête après une traversée éprouvante de l'Indien.

Grand marché le matin, appelé le bazar. Puis on retente le Kite Surf à Osmowings. Peu de vent au début, donc faut travailler, puis ca rentre et la session devient parfaite. Au retour, on descend du bus sur les collines surplombant le Port afin d'y apprécier le coucher de soleil.
Le lendemain, nous faisons la rencontre de Gwenili, une famille bretonne qui fait le tour en 3 ans. Sylvie et Pascal avec leur trois filles Nina, Lily Rose et Gwendoline. Le matin c'est école et l'après midi c'est tourisme.

Nouvelle randonnée, cette fois ci au départ du port très tôt le matin, on monte vers Mont Lubin puis on redescend vers Mourouk. Grosses villas dans l'anse aux anglais puis cases en tôles et musique à fond chez les rastas dans les hauteurs, un peu de civilisation en haut, on redescend sur un chemin sur l'autre versant en passant dans un peu de jungle, puis un peu plus aride avec des chèvres et des vaches. La vue sur la grande passe est superbe. On aura été plus rapide que prévu et on retrouve Magalyanne avec Jean-Luc qui prend un second cours de Kite. Sylvie et Erik se font piéger par un grain qui les laisse sans vent. Une barque vient vite les chercher plutôt que de les laisser nager trop longtemps. Le soir, réparation d'une sortie de drisse en tête de mât de Magalyanne.
Aujourd'hui, c'est le grand jours: La régate des barques traditionnelles sponsorisée par la bière locale Phoenix. Il y a 4 catégories: les 22 pieds bois avec 7 équipiers et grand mat (Tshirts rouges), les 22 pieds bois avec 7 équipiers et petit mat (Tshirts noirs), les 21,7 pieds en fibre de verre et 6 équipiers (Tshirts jaunes), et enfin les 24 pieds en fibre de verre avec 5 équipiers et tableau arrière (Tshirts bleus). Ces barques sont parfaitement adaptées au lagon. Très faible tirant d'eau, un plan antidérive sur toute la longueur qui leur confère un cap digne des classes America, une voile latine plus ou moins grande taillée pour chaque bateau et monter sur une longue vergue en bambou dont le choix de raideur dépend du vent. Les bateaux en bois sont les plus instables et cette capacité à se coucher fait couler le bateau.
Capucine, Erik et Delphine vont dans l'annexe de Sputnik et Adrien embarque avec Claire et Gaëtan dans leur kayak. Le premier départ est donné. Tout le monde hisse les voiles au plus vite. Un bateau, dans son empressement, prend une risée et se couche aussitôt, la course est finie pour eux... Pour changer de bord, il faut affaler la voile, passer le mat de l'autre coté et renvoyer la voile. Cette manœuvre demande une grande coordination de l'équipage et un bon angle par rapport au vent pour ne pas perdre trop de vitesse. Les professionnels, en rouge, vont vraiment très vite. De l'argent est en jeu, alors tout le monde est très concentré. Capucine, Erik et Delphine sont invités à bord du bateau comité, alors que Claire, Gaëtan et Adrien sont invités à bord du bateau pointeur à la bouée au vent. On apprécie quelques techniques de navigation peu orthodoxes tel que sauter à l'eau et prendre appui sur le récif pour aider le bateau à virer ou l'aider à passer la bouée et économiser deux virements. Une belle fête nautique avec toute l'ile qui est au spectacle sur la rive. Le soir, la bière Phoenix coule à flots, et les groupes de musique s'enchainent sur la scène. Les organisateurs nous donnent gentiment des Tshirts, 2 par bateaux visiteurs. Trop cool.
Dernière session de kite au top puis départ de Magalyanne pour l'Ile Maurice et nettoyage de la coque pour Adrien. Le lendemain, Sputnik se déplace grâce à son annexe jusque dans la baie du chantier. Sortie de l'eau prévue pour le lendemain. Sans moteur principal, amarrer l'annexe à l'intérieur des coques a bien fonctionné. Ensuite Capado quitte le port sous voile avec le soutien de Sputnik dans l'annexe en cas de dérapage, et Pascal au larguer de notre longue aussière. Direction l'ile Maurice.

Nous avons vraiment été sous le charme de cette ile pourtant dénuée de tout. Peu d'eau, peu de richesses, peu de tourisme. Mais tout le monde est super gentil, aidant, sans voir les bateaux comme une source d'argent. Voici un endroit où l'on veut absolument revenir. Donc un grand merci aux Rodriguais pour ces bons moments.


1 commentaire:

  1. Trop canon les cousins !! Toujours un plaisir de vous lire !
    On pense bien à vous ici au froid ;)
    Pouchichérie

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