samedi 6 juillet 2013

Washington et Annapolis (USA)

Le 3 juin 2013, nous quittons notre petit mouillage de Little Bay. Le ciel est du genre menaçant mais il faut bien remonter le Potomac et ses méandres pour arriver à la Capitale, Washington. Vents changeants, des grains, dont un qui nous arrose copieusement. C'est bien la navigation fluviale mais ça demande beaucoup de travail si on ne veut pas mettre le moteur. On arrive finalement à Breton Bay. On est entouré de belles baraques avec pontons privatifs.
Un peu de vent le lendemain mais dans le pif. Pour cause d'entrainement au tir, la navy nous demande d'éviter toute une zone. Ils bouchent presque tout le fleuve. On verra bien les tirs arriver dans l'eau à coups de splashs bien alignés, pourvu qu'ils savent ce qu'ils font! Nous avons peut être la réponse à tous les poissons morts que nous voyons dans le fleuve, ou pas....On mouille finalement à 15 milles de Washington. Lever très tôt le lendemain pour profiter du courant montant. Il fait un froid de canard, entouré par les oies sauvages, une brume tapisse le fleuve au levé du soleil. Du grand spectacle! Quelques pécheurs téméraires passent à fond sur leur barques plates et leurs gros moteurs. Passage sous le pont et nous voici à Washington. Le mouillage est en pleine ville. 10$ la nuit pour laisser l'annexe, avoir internet et accès aux douches, le top car on ne peut pas vraiment utiliser l'eau de la rivière pour notre toilette. Le seul bémol est le survol incessant des hélicoptères des gardes côtes, du FBI, des services secrets (Transports des hauts responsables de ce monde)... Peut être que le président Obama a survolé le Capado? Les vélos dépliés, on se rue au centre ville.
Au programme du jour, la tournée des mémoriaux: Jefferson, Franklin Delano Roosevelt, Martin Luther King, et Lincoln. Un petit tour par la Maison Blanche, mais point d'Obama en vue. Un certain Smisthon, citoyen anglais qui n'a jamais mis les pieds aux Etats Unis, légua toute sa fortune au gouvernement américain pour créer un centre de transmission du savoir pour tous. Ce lègue donna naissance aux Smisthonian museums. Grâce à ce bon Smisthon, tous les musées sont superbes et gratuits. Ainsi on attaque par le musée d'histoire naturelle. Une aile sur les océans, une autre sur les dinos, l'évolution des mammifères. Vraiment sympa, même avec tous les enfants survoltés dans tous les sens, c'est les vacances scolaires. La Renwick Galery pour voir quelques meubles américains traditionnels. On retrouve ensuite Anne Lise (cousine d'Adrien) et Christopher, son fiancé, pour un diner Mexicain dans le quartier Adams Morgan.
Encore sous la pluie, on s'attaque au Air and Space Museum. Il y a tellement à voir qu'on fait l'Air le matin et toute l'histoire de l'aviation, puis l'espace l'après midi. Il y reste encore un brin de propagande par rapport aux russes et la guerre froide.

La première dépression tropicale de la saison, trop en avance, est attendue sur la cote pour aujourd'hui. Après Sandy (un an plus tôt), les américains sont très craintifs, les infrastructures n'étant pas ou peu adaptées, dès que ça souffle, une catastrophe est vite arrivée. On est loin de la robustesse des ports bretons. Finalement, on ne verra que la pluie (encore) d'Andrea (nom donné aux phénomènes cycloniques). Balade autour du Capitole, puis la gare. American history Museum avec toute la vie américaine et son évolution. Un peu de guerre civile, de conquête de l'Ouest sans trop s'apitoyer sur les Indiens, de guerres mondiales, d'évolution des transports maritimes et routiers avec une grande place pour la voiture qui façonnera le mode de vie américain (Tout peut se faire sans sortir de la voiture, le cinéma, retirer de l'argent, prendre un fast food, poster son courrier....).
On retrouve Anne et Clément (amis de France venus s'installer de ce coté de l'Atlantique). Depuis le temps qu'on parlait de se retrouver, ça fait plaisir. Balade dans le quartier d'Adams Morgan, un petite bière au Morgane Adams avant une bonne pizza sur un rooftop. Retour en vélo avec un détour par le Lincoln mémorial pour faire quelques photos de nuit. On a une accalmie alors il faut absolument en profiter. 
Dimanche, il fait beau, on retrouve Clément et Anne dans un parc avec d'autres expatriés: Bertrand, Eva et Christille. On s'essaye à la Slack line (funambulisme), pas évident, on tremble comme des feuilles, pourtant quand Clément et Anne en font, ça a l'air si facile.

Washington fut vraiment un séjour intense et les vélos ont, encore une fois, été l'outil parfait. Les musées sont vraiment impressionnants et la re colonisation de la ville par les déçus des banlieues à du bon. Bref, on a vraiment aimé cette étape.

Au bateau, Jean Baptiste (cousin d'Adrien et grand frère d'Anne Lise) et Molly embarquent avec leurs paquetages. Anne Lise et Christopher passent pour l'apéro.
Il est 8 heures, il pleut (comme c'est bizarre), on va au ponton pour le plein d'eau et une dernière douche et Capado quitte Washington. Potomac 2, le retour.

Moteur puis du près avec exercices de manœuvres et de barre pour nos invités. Finalement on mouille pas loin des 2 bateaux qui nous avaient doublé à grand renforts de chevaux. JB et Molly, fins cuistos, trouvent vite leurs marques dans notre cuisine réduite. On se régale.
La Navy continue les entrainements au tir, ils en ont des obus à tirer! On tire des bords sous spi, ce qui n'est pas du tout du goût des militaires. Ils ont du mal à comprendre qu'on ne trace pas une ligne droite d'une bouée à l'autre. Dès qu'on empanne et que notre étrave pointe à nouveau vers la zone interdite, on a systématiquement droit à un appel radio. On tente d'expliquer, mais rien n'y fait. C'est une autre culture. On trouve une superbe baie pour passer la nuit, et tellement calme.

Le 12 juin, Capado est à nouveau dans la Chesapeake bay. On troque le spi pour le reacher. Remontée rapide de la baie, mais le vent meurt en milieu d'après midi. Décidément la navigation en plan d'eau intérieur fait bosser l'équipage, ou le moteur quand la patience du capitaine arrive à expiration. Dès que le fond remonte, il y a des pièges à crabes partout. La vigilance est de mise.
C'est donc 5 milles au sud d'Annapolis que nous mouillons, dans Selby bay. Benoit, papa de JB et Anne Lise, nous rejoint dans cette baie paisible pour un bon diner à bord.
Au petit matin, on voit un gros grain qui approche. On observe pour estimer sa trajectoire et il semble passé au loin. On décide donc de partir sous GV 2 ris et foc au cas où on en prendrait quand même un bout. Alors que nous sommes encore dans le chenal de sortie, le vent monte franchement, le bateau accélère plein vent arrière. 15, 20, 25 noeuds, et d'un coup, 50 noeuds, le bateau part au tas, on est à l'horizontale, sous une pluie battante, et les voiles aussi. Partir au vrac dans un chenal n'est vraiment pas recommandé. Hauts fonds à droite, hauts fonds à gauche.... Le bateau à la dérive. On affale au plus vite le foc, le moteur démarre, et la GV suit dans la foulée. On reprend le contrôle de Capado juste à temps. Ouf, on a eu très très chaud! Un peu plus et on avait la quille dans la vase entre deux crabes. Bilan des courses, la GV n'a rien mais le foc n'est pas à la fête. Nerf de bordure arraché, et nerf de chute cassé.

On se remet de nos émotions. La GV reprend du service et nous arrivons à Annapolis, où nous mouillons devant la célèbre Naval Academy. Direction la capitainerie du port. Et là on nous annonce un énorme front orageux qui arrive d'ici une heure. On remonte les ancres en vitesse pour prendre une bouée plus sûre. Nettoyage intégral du pont, on attache bien les voiles, on enlève les panneaux solaires et la bouée fer à cheval. La masse grise avance. On est partagé entre excitation et peur. Bref, on n'en mène pas large. Le moteur est près à partir en cas de défaillance de la bouée. La foudre se fait inquiétante, on voit le rideau de pluie qui avance.... Et d'un coup, contact. Tout le mouillage se fait sérieusement chahuté, c'est l'apocalypse! Heureusement toutes les bouées ont tenu bon. Mais quelle bourrasque! On était mieux là que sur nos ancres.
En allant de nouveau à la capitainerie, on part à la pêche, une rame et un mât de pavillon, tous les deux au même bateau dont l'annexe fit la pirouette. Moteur dans l'eau tête en bas....
Une bonne douche et nous voilà remis de nos émotions. Le voisin derrière nous a fait quelques recherches sur Google et a vue notre blog, du coup il nous invite à boire un verre au Pussers, le bar du coin. On passera une super soirée avec Marco (Péruvien installé de longue date aux US).

Le 14 juin, Capucine fête ses 31 ans! On passe voir Marco pour échange de photos puis on déplace le bateau au mouillage. Enfin, direction le loft de Quantum avec notre foc sous le bras. On retrouve les collègues d'Adrien, Doug, Andrew et Scott. Nous avons le champ libre pour réparer le foc et on s'y attaque immédiatement.
Le samedi, on retourne à Quantum finir le foc puis Doug passe nous passe nous prendre avec son bateau moteur. Direction le côté opposé de la baie. On arrive dans une petite marina avec restaurant les pieds dans le sable et une belle vue sur le bay bridge. Un peu de discussion boulot et d'un peu tout et retour pour visiter le coin. Doug, comme presque tout le monde ici, vit au bord de l'eau avec un ponton privatif et un ascenseur à bateau afin que ce dernier ne prenne pas de berniques. Un mode de vie vraiment relax, et il faut bien avoir un quotidien agréable quand on n'a peu de vacances.

Le dimanche, on reçoit Clément, Anne, Christille, Gautier et Amanda à bord pour un bon pique nique. Christille apporte de succulents fromages français. Un couple en paddle board passe dans le coin et partage un peu de vin avec nous. Après avoir déposé nos invités sauf Clément et Anne, nous sommes conviés par le couple en Stand Up paddle, Harald et Chris pour boire un coup au Yacht Club de Eastport, en face d'Annapolis. Harald propose d'embarquer Adrien pour la régate du mercredi soir. Diner en ville avec Clément et Anne puis retour au bateau.
C'est la période de recrutement pour la navy, alors de temps en temps et de façon tout à fait aléatoire, les recrues sont réveillés en fanfare à 5h30 du matin pour une séance d'exercices toniques à fort renfort de bruit. Autant dire que nous vivons la séance avec eux et c'est un peu tôt...

Un petit tour sur l'eau avec Clément et Anne et passage sous le bay bridge.
Mardi, boulot!!! Pendant toute la semaine, Adrien va travailler à Quantum pour dessiner des voiles. Un début de retour à la réalité en quelque sorte. En même temps, Capucine travaille sur le livre du voyage et son lancement.

Parmi les choses habituelles en escale, il y a le gaz. Capu essaie un peu partout mais personne ne veut de nos bouteilles australiennes.... Heureusement on a un adaptateur depuis les Turks and Caicos. On insiste et finalement, avec un peu d'ingéniosité, quelqu'un veut bien remplir nos bouteilles. Il n'y a pas à dire, à chaque fois c'est galère.
Pas de régate Mercredi pour manque de vent. Tout l'équipage se retrouve au Yacht Club pour le diner. On rencontre 3 personnes qui travaillent de près ou de loin pour la navy, c'est un énorme employeur dans le coin. Pas étonnant vu le nombre de bateaux en attente à Norfolk.

Vendredi 21 juin, Etienne, frère d'Adrien, arrive à Annapolis. Depuis Bali, c'est trop sympa de se retrouver. Soirée débridée au Pussers.
Samedi, nous sommes invités à une community party. Les gens d'un même quartier organisent une fête sur la plage un peu plus haut dans la rivière. Capado est ancré dans un superbe baie, sans un brin de vague. Arrivent ensuite Jay et sa famille, ainsi que Julian et la sienne sur leurs bateaux. L'armada des annexes débarque à la soirée. Barbecue, groupe de musique, grosses glacières remplies de bières, tout y est. Tout l'équipage du mercredi soir est ainsi réuni autour de burgers et de hot dogs.
Retour à Annapolis et faire le plein de fuel et d'eau. Grâce à Etienne, on a pu avoir les comptes rendus des derniers mariages et autres évènements qui ont eu lieu dans la famille. 27 ans auparavant, Etienne et Adrien passaient par là avec leurs parents en bateau. Pour immortaliser ce retour, il fallait refaire une photo sur les bancs au bout de l'Ego alley. Lundi matin, Etienne repart pour Washington et un peu de boulot avant de retourner au Vietnam. On range le bateau et en route pour New York.

Annapolis nous aura permis de préparer le retour professionnel d'Adrien et c'est en bonne voie, de lancer la souscription pour le livre sur notre Tour du monde (http://www.kisskissbankbank.com/le-livre-le-tour-du-monde-de-capado), revoir Clément et Anne, et voir Etienne tout un week-end rien que pour nous. On repasse en mode tourisme, direction la grosse pomme.

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