lundi 26 septembre 2011

De Aruba à Las San Blas

Avant de quitter définitivement Aruba, il nous faut faire un détour par le milieu de l'île où nous attendent l'immigration et les douanes. En effet pour les bateaux, il est obligatoire d'y passer avec le bateau, et en arrivant ils facturent 10$ l'utilisation de leur quai pour une heure... Fallait bien une petite taxe.
Donc nous quittons Aruba définitivement le 08 septembre 2011 à 11h30, avec 2 safrans opérationnels. C'est parti pour 570 miles nautiques en direction de l'Archipel des San Blas au Panama avec une prévision météo à forte tendance de pétole.
Comme à son habitude à Aruba, le vent est soutenu au départ et partons sous spi fractionnel et 1 ris dans la Grand Voile pour se placer devant un gros grain venant du Venezuela. Ca avance fort ! Derrière le grain, plus de vent du tout. Un peu de patience et le vent reviens dans son régime habituel. Tout se passe bien jusqu'au milieu de nuit devant la Colombie.
Un bon gros orage arrive et nous envoie une grosse bourrasque couchant le bateau. Qu'à cela ne tienne, on affale le spi sans sa chaussette et on passe à 3 ris dans la GV. Un bon avertissement pour les prochaines nuits. En attendant on est trempés et le rythme des quarts est sérieusement compromis. On finit la nuit sous toilé car ça tonne tout autour de nous avec beaucoup d'éclairs qui restent dans les nuages, et au final, on démarre le moteur.
Le lendemain matin, conditions de demoiselles, on met tout dessus : GV et spi de tête. Capado glisse paisiblement dans 7 nœuds de vent. Qui dit conditions orageuses, dit vent instable. On se retrouve au près, puis au moteur (par 2 nœuds de vent, on n'avance plus....), puis au près à nouveau sur l'autre amure, et enfin reacher à la tombée du jour.
Pour le déjeuner, nous essayons de faire une pizza maison (euh... bateau). Adrien fait la pâte, c'est pas du luxe. Au final, un régal mais pas grâce à la pâte, un peu dure. A réessayer.
Le soir deux hirondelles s'invitent à bord, une pousse même l'incruste jusqu'à la table à carte. Visiblement exténuées, elles se laissent approcher et prendre dans les mains. On les met sous la capote.
A minuit, un orage se fait bien menaçant, donc on prend 2 ris et mettons le foc. C'est un bon coup d'accélérateur pour les 6 heures suivantes. Ensuite c'est moteur. Au petit matin, le ciel se dégage, plus de grain à l'horizon et on peut remettre toute la toile. Nos 2 passagers clandestins n'ont malheureusement pas trop supporté leur nuit à bord et sont morts à la levée du jour. Le froid (tout relatif) les aurait vaincu. C'est un peu le même scénario que la veille avec alternance de vent faible et de pétole molle. D'autres hirondelles viennent nous voir et se posent un peu partout : la bastaque, une bosse de ris, l'écoute de spi, les filières, les panneaux solaires, le pied de capucine, les taquets du piano... tout y passe. Afin de ne pas avoir leur mort sur la conscience, nous sommes soulagés de les voir partir avant la nuit. Nuit qui fut comme les précédentes, entrecoupée de grains et de pétole, toujours avec de beaux sons et lumières alentours.
Le 11 septembre, la progression est lente mais on ne va pas bruler tout notre fuel, ainsi nous continuons un travail de patience et de changements de voile pour que Capado continue à glisser. Seulement quand on n'avance plus, alors nous mettons le moteur. En pleine pétole, une vingtaine de dauphins nous rendent visite. Ils sont superbes, avec le bout du bec blanc et la peau légèrement tachetée. D'autres identiques nous rejoignent le lendemain, et nous avons la caméra chargée cette fois ci. Les hirondelles continue de squatter allègrement le bateau et changent constamment de perchoir. A tel point qu'il faut faire attention à chacun de nos mouvements. Adrien a failli en écraser 2, Capucine en se douchant à vider un sceau entier sur une qui venait de se poser à proximité (elle n'y survivra pas)... Et dans la nuit du 11 au 12, un plus gros oiseau se joint à la fête et passe une bonne partie de la nuit sur un panneau solaire, accompagné de 2 hirondelles. C'est l'arche de Noé !
Nous apercevons enfin les montagnes du Panama le 12, encore une nuit de progression bien lente pour arriver à l'île de Porvenir.
Le lever de soleil nous révèle un nombre incalculable d'îlots surplombés de cocotiers. C'est superbe.
En avant pour les démarches administratives ! Tout d'abord l'immigration consiste en un bureau sous équipé et il faut aller chercher l'agent sous le cocotier voisin (30 $), ensuite on passe aux autorités maritimes de Panama. On nous y délivre un zarpe (permis de croisière) pour l'année, avant il y avait le permis pour 90 jours, mais apparemment c'était trop compliqué. Donc pour un an il en coute 193 $. Et enfin le congreso de Kuna Yala où nous payons un autre 24 $ pour le droit de visiter les indiens Kuna dans leur habitat : le Kuna Yala (appelé San Blas par les conquistadors espagnols). C'est fou ce qu'on se sent léger après un tel passage.
A nous les innombrables îles et l'eau cristalline et commençons par aller au mouillage de Chichime.

Statistiques :
distance : 570 mn
Durée : 117 heures
temps au moteur : 40 heures
Hirondelles mortes : 3
Poissons volants : 4
Prises en pêche à la traîne : 0
Score au rami : Adrien 8, Capucine 1
Autres bateaux de plaisance : 0
Cargos : plein

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