vendredi 4 octobre 2013

Retour en Méditerranée

Le 25 aout, Capado descend le Tage direction le large. Point de vent au début puis on sort le reacher. Plus on s'écarte, et plus il y a de vent, mais aussi de houle, et elle est très forte aujourd'hui. Quelques empannages le long de la côte pour ne pas traverser le rail des cargos et nous contournons le Cap Saint Vincent dans la nuit. Au matin, le vent tombe complètement. Le 27 aout, alors que nous approchons du Détroit de Gibraltar, le maxi trimaran Banque Populaire nous double sous le vent à 2 milles environ. On pensait aller plutôt bien entre 8 et 10 nœuds, mais à côté du géant, on a vraiment l'impression d'être une bouée. En fin d'après midi, nous arrivons à hauteur de Gibraltar avec encore un peu de vent d'ouest et un trafic toujours aussi impressionnant.
Dans la soirée, le vent nous abandonne, puis revient de l'Est, soit dans le nez. Il faut maintenant barrer pour passer le clapot court. Le vent monte et monte encore. Sous 2 ris, le près devient très inconfortable au point qu'on s'arrête au port d'Almérimar. Il est minuit et le vent atteint maintenant 30 noeuds. En entrant dans le port, on se fait griller la priorité par un gros voilier de 54 pieds qui nous fait carrément l'intérieur à la digue! C'est une autre culture. Une fois au quai, il nous dira qu'ils ont eu 35 noeuds un peu plus à l'Est, donc on a bien fait de ne pas insister.
Ce vent va malheureusement durer un bout de temps. On en profite pour bichonner le bateau et faire le blog. Almerimar est un de ces ports construit de toutes pièces, une grosse réserve à touristes allemands et anglais, sans charme ni attrait. Du coup, on s'élance le 31 au matin. Pas de vent au début, mais il rentre vite en début d'après midi, c'est encore le même scénario. On sait que ça soufflera d'autant plus au Cabo de Gata qui marque la fin de la mer d'Alboran. Escale suivante: Almeria. On s'était arrêté là à l'aller avant notre premier coup de vent. Pleins de souvenirs reviennent. Qu'est ce qu'on était débutant à l'époque!
La ville est bien sympa avec des bars tapas partout, une belle place de la mairie et de beaux monuments, mais le plus beau est le château d'Alcazaba, ancienne forteresse Maure. On profite des beaux jardins et d'une vue imprenable sur la ville.
Le 6 septembre, le vent est enfin conciliant et nous passons le Cabo de Gata sous spi, au ras de la côte à apprécier le paysage. Le vent monte ensuite, et il faut ranger le spi. Comme d'habitude en Méditerranée, toute condition météo ne dure jamais longtemps. Plus de vent pour la nuit.
Au matin, le vent revient, nous voyant changer trois fois de toile. A 13 heures, nous voici à Alicante.
On visite ainsi le musée de la Volvo Ocean Race qui est très réussi. Le soir, après un demi tour du monde, nous retrouvons Mathieu Cariou (vu en Nouvelle Zélande), plutôt sympa de voir ainsi le chemin parcouru de son côté aussi pour finir, comme nous, en Europe.
Autre ville, autre château. Celui ci est haut perché et la marche promet d'être intense, surtout aux dires des locaux. La vue sur toute la ville est superbe, à 360 degrés. On redescend en ville sur la muraille pour arriver dans un quartier super typique, tout piéton avec une succession de petites maisons typiques, de mamies qui jouent au bingo et de voisins qui se retrouvent dans la rue. Le soir, Mathieu et Ana nous font l'honneur de venir à bord prendre l'apéro avant d'aller en ville pour compléter le diner.
Le 9 septembre, on part au près à tirer des bords pour rester bien collé à la côte, éviter le courant contraire et les pécheurs. On passe dans la baie de Benidorm, capitale touristique pour anglais venus juste pour le soleil et les boîtes de nuit. Le vent nous délaisse ensuite complètement. On fera ainsi notre record de temps au moteur en une traite. On navigue sur un lac, pas une ridule pour troubler la surface de l'eau. On verra un bébé dauphin laissé seul par son banc, le pauvre. Il y a aussi énormément de déchets, beaucoup trop de plastique entre deux eaux, c'est navrant. Dans la nuit, nous arrivons à Santa Ponsa sur l'ile de Mallorque. Enfin nous pouvons jeter l'ancre au lieu d'aller au port. Ça fait vraiment du bien... sauf à 5 heures du matin où un gros orage passe et secoue tous les bateaux. Certains dérapent même au point qu'on se sent un peu proche du bateau à notre vent. Heureusement, il n'ira pas plus loin alors que 3 catamarans ont du relever leur mouillage et mettre le moteur pour ne pas finir au large ou sur les cailloux.
Le 13, James et Elena viennent à bord. On les avait vu à Antigua avec leur fille Noa qui aura bientôt une petite soeur, alors toutes les précautions sont prises pour l'embarquement et le débarquement. James travaille maintenant à la voilerie North de Palma. Après les megayachts d'Antigua, James reste avec les grosses voiles de ceux de la Méditerranée.
Nos invités de retour à terre, nous levons les ancres. On passera une nuit tranquille en mer, mais avec peu de vent. Finalement le Garbi (vent de sud) s'active et nous arrivons à pleine balle sous reacher et GV 2 ris dans le Port Vell de Barcelone. Une fois dans le port, Tim et Julia nous rattrapent avec leur bateau. Quel timing après 2 ans et demi sans les avoir vu! On passera d'ailleurs les 2 soirées suivantes à regarder la coupe de l'America chez eux. Le spectacle est fantastique. Sinon, on va redécouvrir ce qui fut notre ville pendant 2 ans. Les vélos sortis, on visite le marché du Born fraichement rénové puis nous passons par la Sagrada Familia. Trop de queue pour espérer une visite mais on peut voir combien les travaux progressent. Il faudra revenir voir ça de plus près. Jordi nous rend visite au bateau. Son produit Doctor Sail a vachement progressé depuis notre départ. On a même droit à un échantillon pour le tester.
On profite aussi de la voilerie pour réparer le spi fractionnel qui avait éclaté en allant aux açores. Le bateau est paré pour rentrer.
On décolle le 17 dans un courant d'air de Garbi qui nous pousse ainsi jusqu'à Blanes. Tout se passe bien. Peu après Blanes, on commence à voir au petit matin les nuages lenticulaires au dessus de Roses. Les bulletins météo sont franchement alarmants pour la suite du périple. On décide de ne pas tout risquer et restons à Roses le temps que la tramontane se calme.
L'avantage de Roses, c'est qu'il n'y a rien à faire, du coup, on a pu faire un grand coup de ménage pour le retour à Marseille. D'ailleurs une fenêtre se présente pour vendredi soir, il semble qu'on sera à l'heure.
Pas facile de naviguer dans la flaque, même si ça sent bon la maison.
P.S: Avec toute l'agitation du retour en France, la vidéo suivra dans peu de temps


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