lundi 14 janvier 2013

Cape Town, Saldanha, Cape Town

Le 24 décembre, Ty Punch arrive en Bus depuis Saldanha alors que Magalyanne est arrivé l'avant veille par la mer. La troupe est au complet. Mission cadeaux de dernière minute, courses, cuisine....
Le bouchon de champagne saute, tout est prêt pour le festin. Pour la première fois, nous fêtons Noël loin de nos familles, alors on se rattrape avec les bons amis de route.
Le lendemain, on va à la messe de Noël à la cathédrale de Cape Town, de confession anglicane. Toutes les couleurs de peau sont présentent dans l'assistance et en mosaïque. L'apartheid semble un bien loin souvenir.

Braai ensuite puis Claire et Gaëtan doivent faire un Lipdub pour des amis qui se marient sous peu. Capucine et Adrien aux caméras et, silence, ca tourne. Ils sont beaux en gilets oranges et Tshirt Phoenix de Rodrigues. Comme ils ne reculent devant aucun sacrifice, quelques sceaux d'eau leur seront copieusement jeté en pleine face. Ils feront aussi du vélo et de la danse.

Le lendemain, on embarque Claire à bord, alors que Gaëtan ira à bord de Magalyanne pour aller vers Saldanha. Capado en tête, nous quittons Cape Town au petit matin, dans une belle pétole. On avance doucement sous spi, ou parfois moteur. Notre pilote étant à réviser, Claire se propose comme remplacement, trop aimable. A hauteur de Dyssen Island, on passe au milieu d'un banc de baleines, pas de saut cette fois, mais de belles queues, et de gros dos passés pas bien loin du bateau. Toujours bien sur avec une flopée d'Otaries avec une nageoire ou deux hors de l'eau. L'entrée de la baie n'est pas encourageante, mais on découvre le Saldanha Yacht Club très chaleureux et familiale. Une petite bière accompagnée d'une droewoers (saucisse sèche) en attendant Magalyanne.
On profite du Yacht Club une journée, avant d'aller un peu plus loin dans le lagon, au Yacht Club de Langebaan (fortement recommandé par tous les locaux). Philippa avait appelé Janine, le manager, pour nous laisser une bouée. Trop sympa. On tente donc de prendre cette bouée, mais il y a tellement de moules sur le bout, qu'on galère un peu. Au moins on aura fait un peu d'animation pour les gens du Yacht Club. Étonnamment, on est le seul bateau de passage. Langebaan est une ville plus balnéaire que Saldanha et est un haut lieu de vacances pour les Afrikans et aussi beaucoup de touristes.

Matin blog, après midi Kite. On est tout près de Shark Bay, grand spot de Kite. Cette baie tient son nom à cause des requins de sable qui ne sont dangereux seulement si on marche dessus et qu'ils s'enfuient avec leur peau rugueuse, emportant le pied du nageur dans leur fuite, entrainant donc la chute de ce dernier. Donc du sable, peu de fond, du vent et de l'eau chaude, bref le coin idéal pour s'adonner au kitesurf. Même combat le lendemain avec un vent plus soutenu et Adrien qui en profite pour aller tirer des bords à coté du bateau.
On est le 31 décembre et on est en plein coup de vent de Sud. Ca bouge fort à bord du bateau. 40 noeuds de vent dans un sens et 6 noeuds de courant dans l'autre (selon la marée), le bateau est travers au vent et prend de bons coups de gite dans un sacré clapot. On passera la journée à terre. On cherchera un internet gratuit, mais notre tentative reste infructueuse. Retour au Yacht Club avec quelques courses pour le diner. On nous apprend alors que notre annexe s'est fait la malle. Mince.... Heureusement, le vent et le courant l'on porté sur la plage voisine et de bonnes âmes l'on hissé sur la plage afin qu'elle ne se remplisse pas trop. Ouf. On la retrouve donc un peu pleine de sable, mais le moteur, comme le reste, n'a rien. Retour au Yacht club par la route et à la force des bras, c'est long et les gens nous regardent bien bizarrement. Déjà que les blancs marchent peu ici, ils ne transportent jamais rien, tout va dans le gros pick up. On continue notre périple jusqu'au vent du bateau. Chargeons l'annexe, le moteur démarre et go. On se fait bien secoué et trempé mais on arrive à rejoindre le bateau. La soirée au Yacht Club ne nous emballait pas trop. Donc en guise de soirée du nouvel an, pizza, et au lit, on fêtera 2013 demain avec la molle.

Grosse session de kite pour bien commencer l'année avec deux sauts 360 bien posés pour féter ca, mais surtout un excellent confit de canard avec des patates sautés dans la graisse. Un régal!!!
La météo nous permet un retour vers Cape Town pour le lendemain, comme ce genre de fenêtre n'arrive qu'une fois par semaine, on saute sur l'occasion. D'abord, retour au Yacht Club de Saldanha revoir Ty Punch et Magalyanne, poster le blog, gratter la coque, et un bon barbecue.
Au petit matin, il pleut, le vent est de Nord, on sort. Juste à la sortie de la baie, alors que Capucine est au pied de mât pour prendre un ris, une baleine à bosse saute 30 mètres devant l'étrave du Capado et s'écrase de tout son long dans l'eau. Capucine n'en verra que le plouf, mais quel plouf!!!! On a eu chaud. Juste après, alors que la visibilité est toujours exécrable, nous sommes en route de collision avec une baleine... Celle ci plongera juste ce qu'il faut avant de ressortir de l'autre côté. Elles ont décidé de jouer avec nos nerfs ce matin...Si l'une d'elles se montre trop câline, le Capado ne fait clairement pas le poids face à ces mastodontes et on n'a pas du tout envie de finir en petites allumettes.

Plus tard, le ciel se dégage, et le vent tombe. Le pilote de secours prend du service avec brio. Le bateau est secoué par une grosse houle d'Ouest de 4 mètres au moins, et pas de vent. On est d'habitude peu enclin au mal de mer, mais là... avec la soirée de la veille, l'estomac a toute les peines à rester à l'endroit. On arrive enfin à Cape Town, au Royal Cape Yacht Club, qui, cette fois-ci, a plein de places libres.

Les vacances c'est fini, il faut maintenant préparer le bateau pour l'Atlantique Sud et la suite. Il y a un grand plancher Quantum ici, on en profite pour faire une révision de toutes nos voiles et tous nos tauds et sacs. Ainsi, on commence par tout démonter et tout bien plier pour le transport.

Ensuite on retrouve Antoine, coloc d'Adrien à Southampton, qui bosse pour Southern Wind Shipyard depuis 5 ans. Le lendemain, Antoine nous fait visiter une de leurs dernières réalisations, un Southern Wind 94, tout de carbone, de teck et de luxe. C'est vraiment une autre culture... Très gros soucis des détails et un bel effort d'intégration des systèmes. On ira ensuite faire un peu de planche sur un lac non loin au nord de la ville. Ca faisait un baille qu'Adrien n'avait pas mis les mains sur un wishbone, mais les sensations sont vite revenues. Tout d'abord dans du vent moyen, puis la Table Mountain s'est couvert de son chapeau de nuages et le vent est monté d'un cran (voire deux). Changement de matos et on continue. Bonne session bien sympa avec quelques champions de freestyle assurant le spectacle avec des figures si complexes qu'un arbitrage vidéo deviendrait nécessaire.

Branle bas de combat, c'est Lundi et la rentrée pour Quantum. A 10 heures, nous allons avec Tony sur Milo One pour démonter les voiles, les tauds. Sur un Catana 58, ce sont beaucoup de métres carrés de tissu bien lourd à trimbaler. On n'est pas trop de 5 pour porter la GV et ses lattes. Puis direction le plancher pour une visite. C'est bien plus grand que le plancher de Barcelone!!! 140 employés, un plancher d'assemblage, un plancher de finitions, un plancher pour les voiles de régate, un plancher pour la sellerie et un grand plancher pour la lamination. On rencontre ainsi toute l'équipe qu'Adrien ne connaissait que par Skype et par emails. Finalement, Jan et Tony nous proposent que l'on fasse les réparations nous même avec tout le matériel à porter de main, et ensuite, on donne à coudre. Le plan idéal pour nous. On commence donc dès l'aprés midi avec nos sacs de pont, lazy bag, et taud de cockpit.
Le soir, on retrouve Salamander au Waterfront. Marina plus impersonnelle, au milieu d'un gros développement immobilier et commercial, avec pour gros avantage d'être dans le dévent de la montagne et donc de ne pas subir les coups de vent répétitifs comme au Yacht Club. Le bateau est entouré d'otaries qui squattent les pontons pour se dorer la pillule et piquer un somme, avec les mâles qui se mesurent à coup de grognements durement imitables par l'homme. Julian les chassent des pontons armé d'un sceau d'eau. Le bruit et l'odeur sont des plus présents. Bonne soirée avec cette famille qu'on espère bien retrouver à Salvador.

On retourne au plancher. Finition des sacs, déjeuner rapide avec l'équipe (une demi heure, ca ne rigole pas ici) puis on attaque le foc avec remplacement des mousquetons de guindant et quelques autres détails. On fera aussi des reprises sur les galons du spi fractionnel, un peu de couture sur la chaussette. En sortant, on voit Michel, son frêre et un ami, venus pour acheter une trinquette avec dans l'idée de partir le lendemain. Il y a bien un stock de voiles invendues ou d'occasions, mais ce n'est pas gagné. Ils nous embarquent dans leur voiture puis on mesure le bateau, vérifions la géométrie de quelques voiles du stock, et par chance, une voile conviendrait parfaitement. On fête ca avec un bon punch ramené de la Réunion.

Ainsi le lendemain, on va avec Michel voir la voile candidate, elle est neuve et prête à l'emploi, de plus à un prix défiant toute concurrence. Une voile en moins de 24 heures, un record. De notre côté, on attaque la GV et le spi de tête ainsi que sa chaussette. Goussets de latte, galon, renforts de barre de flèche. Retour au bateau où Antoine vient nous chercher avec Maya, sa fiancée pour aller diner chez eux.
Encore une dernière journée chez Quantum s'impose. Nouvelles lattes plus grosse dans la GV et un bon nettoyage qui fait le plus grand bien, surtout depuis la poussière noire subie à Richard's Bay et Port Elizabeth. Toute belle, toute propre. On remercie tout le monde et retour au bateau avec Francesco et Ryan. 4 jours pour tout réparer et à moindre frais, c'était inespéré. Un grand merci donc à Jan et Tony. On retrouve Francois au Yacht Club qui arrive avec un vérin de pilote tout neuf. Merci la garantie.

On s'attaque maintenant au bateau. Il faut tout remonter, refaire l'étanchéité des hublots de coque à l'avant (le sikaflex sous le soleil n'est pas éternel), acheter une carte papier, revoir la pompe à pied du lavabo à l'avant, aller voir Milo One et Mare Liberum avant le départ.

Le lendemain, nous avons la surprise de voir Magalyanne, ainsi que Ty Punch tout juste revenus de leur wwofing. On se retrouve donc tous autour d'un bon barbecue avec Louis et Laurent d'Albaricoque. Cette fois ci, on se dit vraiment au revoir car nos routes vont diverger, nous vers le Brésil et eux plein nord par les iles.

Il nous reste encore à faire un bon avitaillement et les papiers de sorties avant de hisser nos voiles fraichement révisées, direction Salvador de Bahia.
 


3 commentaires:

  1. Quelle diversité de rencontres avec tant d'espèces y compris l'espèce humaine ? Et "porter une annexe à bout de bras le long d'une route" me rappelle quelque chose ! Encore un épisode magnifique. Bons vents demain pour l'Atlantique Sud ! On sera à nos postes !

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  2. Très bonne idée d’avoir filmé votre voyage. Vous pouvez ainsi garder de très bons souvenirs et par la même occasion vous m'avez donné l’envie de retourner en Afrique du Sud.

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