mercredi 2 janvier 2013

De Richard's Bay à Port Elizabeth

En arrivant à Richard's Bay, la marche arrière est encore récalcitrante, le moteur crachant noir. Avec l'aide de notre voisin, on vérifie les basiques moteur: huile, fuel. Après 8 heures de fonctionnement du nouveau moteur, on fait une première vidange d'huile, histoire d'être sûr. Le fuel est impeccable. Essaie de la marche arrière à nouveau, mais le verdict reste identique... Plus qu'une chose à faire, plonger sous le bateau dans cette eau portuaire bien dégueu et démonter l'hélice. Sans l'hélice, tout tourne bien, la transmission n'est donc pas à mettre en cause. Reste donc plus que l'hélice. Face à ce problème épineux, nous avons eu beaucoup de renforts. Erik de Sputnik, Patrick de Lady Anne et André notre voisin ont fait chauffer les neurones pour nous sortir de l'impasse. C'est qu'on commence à en avoir sérieusement marre de ce moteur. Merci donc à vous.
A notre grande surprise, on retrouve Gwennili dans le bassin. Apparemment, les fenêtres météo pour descendre vers le sud ne sont pas nombreuses. On profite donc de leur retard pour les revoir et passer une bonne soirée dans leur cockpit en compagnie de Sputnik et d'Hiva Oa.
En attendant l'officier de l'immigration, on s'organise pour un Safari de 2 jours en compagnie de Lady Anne et Sputnik. On retrouve aussi Mare Liberum, petit bateau Suédois rencontré aux Cocos et qui avait pris la route par le Nord de Madagascar. Malgré les 27 pieds du bateau, on se retrouve à 10 dans leur cockpit pour un diner Suédois en compagnie de Sputnik, deux bateaux américains (Estrellita de Bill et Amy, Orca de John et Kara), et Lars (mi Norvégien, mi Californien).
Le lendemain, nous avons une belle Polo toute rouge pour aller faire le plein de gaz et faire faire des pièces pour l'hydro et trouver des roulements à bille pour la pompe à eau de mer du moteur. On embarque Delphine et Ty Punch fraichement arrivé, et c'est parti. Quelle joie de trouver quelqu'un qui remplie le gaz, qu'importe d'où vient la bouteille (NORSAN gaz)!!! Ensuite, on va voir Lindsay's Casting qui moulera les anciennes pièces de l'hydro et en refaire à l'identique. Les roulements seront une autre formalité vite réglée. Tout semble facile ici. On enchaine ensuite sur le Mall, qui constitue la majeure partie de la ville qui n'en est vraiment pas une au sens européen.
Ty Punch est arrivé juste à temps et a eu le luxe de faire les papiers d'entrée en une journée. Du coup, ils peuvent embarquer avec nous pour le Safari. On se lève tôt, et en route pour le parc Hluhluwe- Imfolozi à 70 km de là.
On avance à pas de loup sur la piste, scrutant le moindre buisson dans l'espoir de voir la faune. On voit d'abord des antilopes, puis au détour d'un virage, 2 énormes éléphants trône à 30 m de la route. Impressionnant. La journée continue avec de longues phases sans voir de bête, mais dans l'après midi, on tombera nez à nez avec des rhinocéros blancs qui iront jusqu'à faire reculer Sputnik et Lady Anne dans l'autre voiture. Ces bestioles pacifiques restent énormes et nos caisses en tôle ne feraient pas le poids. On enchaine avec des facochères, des gnous, des antilopes, des buffles au détour de paysages magnifiques. On verra aussi une hyène, des girafes majestueuses, quelques zèbres bien costauds. C'est la tête pleine d'images que nous allons au camp Mpila pour la nuit. Barbecue nocturne avec une grosse Boereworse (Grosse saucisse locale). En démarrant le barbecue, des Impalas (petits antilopes) se pourchassent dans la nuit et nous passent tout près. Un brin flippant. Il est aussi déconseillé de laisser la viande sur le feu sans surveillance, les hyènes étant pas bien loin, aux aguets de la moindre ouverture... Pas bien rassurant tout ca. Le Barbecue tournera court, un énorme orage nous inonde et la foudre tombera pas bien loin. Adrien, alors sous la flotte en train de sauver le reste de la viande en est quitte pour un bon sprint vers la baraque et une grosse frousse.
 
On démarre aux aurores pour optimiser la journée. On croise encore plein d'animaux, mais il nous manque encore les Lions. On verra un Lycaon (chien sauvage) avaler un bébé antilope en deux temps trois mouvements, au cas où un prédateur plus gros voudrait un bout du festin. Le mot passe qu'un groupe de Lions est dans le Hluhluwe park. On trace donc et en chemin, on voit une lionne bien installée dans un arbre, assise dans le branchage, en mode repos. Tout près des lions, 3 rhinocéros nous bloquent la route. On attend un peu au cas où ils dégageraient. Au lieu de ca, le petit décide de téter sa mère puis de se coucher en travers de la route pour faire une petite sieste. Dur... On décide donc de faire le grand tour. L'autre entrée du chemin est elle aussi occupée par un bon gros Rhino. Ca commence à bien faire. On passera tout près... ouf.
On finit par voir les lions bien cachés dans les hautes herbes. Puis ces derniers disparaissent. Pour quitter le chemin, même combat, les rhinos ne sont pas beaucoup plus coopératifs...
On rentre au port au milieu d'une circulation plutôt dangereuse où 2 voies en deviennent 4. On est bien content d'arriver au bateau.
Un peu de boulot sur le bateau et surtout remettre l'hélice. Cette dernière avec ses nouvelles pâles et complètement regraissée fonctionne à merveille. La marche arrière est maintenant comme à ses débuts. Tant qu'à être à l'eau, autant gratter un peu la coque. On prendra ensuite l'apéro à bord d'Hiva Oa de Gérard et Cocos partis il y a 15 ans. Échanges de bouquins et d'histoires, visite de leur Endurance 35, bateau lent mais robuste, ils ont tout connu avec.
Le lendemain, déjeuner improvisé sur Ty Punch, on prépare le bateau puis apéro à bord du Capado avec Sputnik, Lady Anne, Ty Punch et Hiva Oa. Le temps est mauvais, le vent de Sud Ouest, on attend donc un peu avant de partir.
Il est midi, le temps se découvre un peu, et surtout le vent semble se calmer. C'est l'heure du départ. Ty Punch nous devance un peu à la sortie du bassin. On se retrouve ensemble au près bâbord amure. Puis la nuit tombe, on les perd de vue dans le sillage. En même temps, on attrape le courant des aiguilles qui nous propulse vite vers le sud. Pour couronner le tout, le vent adonne enfin franchement, mais la mer est des plus chaotique. Bref, nos estomacs sont mis à rude épreuve.
Comme prévu, le vent de Nord rentre, et, comme pour notre arrivée, il rentre fort et le Capado surfe sans fin. Le record de vitesse absolu du Capado est battu dans un surf démentiel: 19,3 nœuds. Dans la nuit, le vent prend encore quelques tours, on empanne pour se rapprocher de la côte et s'abriter un peu. Arrivé à 10 milles de celle ci, on voit un énorme orage derrière nous, très actif. Ça n'augure rien de bon. Il est donc plus sage de retourner au large dans le vent et éviter la foudre.... Un beau spectacle en tout cas, mais un brin stressant.
Au matin, le vent se calme, il fait grand beau et nous passons devant East London. Ces conditions idylliques ne dureront pas. Une petite dépression monte le long de la côte. D'un coup, on est au près, la température chute de 10 degrés, il fait gris, et on verra même des albatros. C'est un bout de grand sud qui s'invite à la fête. Capado gite, tape, et sort petit à petit du courant des aiguilles pour retrouver une mer plus clémente. 8 heures après, le vent tombe complètement, la dépression est passée. Il fait beau, on est à nouveau sous spi, mais la progression est lente. Un peu de moteur sur la fin afin de rallier Port Elizabeth.
Nous sommes samedi 8 décembre, les sauveteurs en mer nous escortent même jusqu'au ponton, nous montrer le chemin. On découvre, dans le port de commerce, derrière une digue en boudins, un ponton des plus délabré. De vieux caissons en béton retenus tant bien que mal par des chaînes et des plaques. C'est de loin la pire installation portuaire qu'on a pu voir sur notre trajet. Par contre le Yacht Club est très agréable, perdu au fin fond du port de commerce. Pas de papiers à faire, c'est toujours ca de pris. En sortant du yacht Club, un local nous prend en stop avec son bateau moteur en remorque et ira jusqu'à nous déposer devant notre destination. Un peu d'internet, un peu de courses et retour à pied au bateau. On est bien seul sur les trottoirs. Le déplacement local semble être uniquement la voiture. On arrive à la porte du port de commerce, et là, il faut montrer Passeports et pâte blanche pour rentrer.
Le bateau est prêt pour accueillir Clément qui arrive demain par avion, et pour une fois, une fenêtre météo nous a permis d'arriver à l'heure pour un avion. Quel luxe!

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