lundi 9 mai 2011

Gibraltar - Lanzarote

Départ de Gibraltar à 10:30 le 3 mai 2011.
Le ciel est couvert et le vent dans le nez. On sort facilement de la baie d'Algeciras au près, mais dès qu'on a passé la pointe, le vent est monté d'un cran et le courant s'est fait sentir. C'est parti pour quelques heures de luttes avec 2 ris dans la GV et 1 dans le solent à taper dans le clapot court et tirer des bords carrés à cause du courant. Le courant fut tel qu'il nous était impossible de passer la presqu'île de Tarifa, la décision fut de traverser les rails bondés de cargos pour longer la côte africaine. Enfin nous passons la dernière pointe de l'Afrique avant d'infléchir sur une route plus sud.


Il fait nuit, la zone est bondée de Cargo dans tout les sens, de pécheurs à perte de vue.... La mer est plus illuminée qu'une ville. Grâce à l'AIS nous avons une bonne vue de tout les cargos alentours et ainsi éviter beaucoup de stress. Par contre, on ne voit pas les filets dérivants et flottants à la surface! Gagné,  à minuit et demi, on s’arrête net dans un filet immense! Le vent est faible et la mer calme, ce qui facilite un peu la chose. Nous affalons les voiles et le pêcheur arrive à notre rencontre. Après quelques essais infructueux pour nous dégager et des dialogues de sourds avec le capitaine marocain, le pécheur repart en nous laissant planter là. Commence alors une attaque en règle du filet à coup de couteaux. On coupe tout ce qu'on voit, tout ce qu'on arrive à attraper. Rien n'y fait, on est encore tenu par le bulbe de la quille. Radio trafic Tanger nous appelle alors pour nous demander pourquoi nous sommes mouillés par 200m de fond, on leur explique la situation et ils promettent de garder un oeil sur nous. 1h après, les pécheurs reviennent remontant le filet par l'autre côté. Ils finissent par remonter suffisamment de filet pour qu'ils coupent ce qui nous tient encore et ainsi nous libérer.
Libres!!!!!! Enfin presque.. on se retrouve avec une traîne plus longue que celle de Kate Middleton.


Avec le peu de vent, l'hélice bloquée par le filet, nous étalons à peine le courant. Le but étant de ne pas retourner en méditerranée et de surtout pas se retrouver à la dérive dans les rails de cargos.
Au petit matin, Adrien se jette à l'eau (un peu froide) pour libérer le bateau. Traîne enlevée du bulbe et des safrans, noeuds autour de l'hélice coupés. Le moteur tourne, ouf!!!! On peut reprendre le court de notre voyage en repartant du même point où nous étions 12h plus tôt.
La journée du 4 sera un enchaînement de zones de pétole, entre moteur, spi de tête, reacher ou solent. Mais surtout, dormir pour récupérer de notre première nuit. On a tenté de pécher, mais sans résultat. Un petit oiseau s'est installé pour quelques heures à bord, le temps de reprendre son souffle. Il faisait un tour du bateau et revenait se poser. Ainsi nous faisons notre première nuit avec des quarts bien établis. 2 heures chacun, Adrien de 10h à minuit, Capucine prend le relais de minuit à 2h et ainsi de suite.
Capucine a surmonté cette première épreuve, avec un peu de musique, la télécommande du pilote, l'AIS qui nous prévient des cargos, et le tour est joué.


Le 5, nous aurons un premier aperçu d’alizés, sous spi et GV. Bonne nouvelle, le pilote se comporte bien, le spi est assez stable, du coup, on peut s'occuper du reste tranquillement. Beaucoup de lecture, la tambouille, le rangement.... Nous étions  bien seuls sur l'eau avec 1 seul cargo croisé. C'est reposant.
Le 6 fut marqué par la pétole et surtout par le passage d'un front peu actif qui nous a donné un peu de près mou. La nuit suivante fut plus difficile: rester éveillé alors qu'on est au moteur et que le bateau va tout droit demande beaucoup d'efforts.
Vers midi, le 7, on touche enfin les alizés! On attend ça depuis notre départ de Marseille,  ça se fête, et de belle manière: spi de tête, GV haute, et des bons longs surfs. Ce matin, on peut aussi célébrer la première manoeuvre en solo de Capucine, avec affalage du reacher. Le vent tourne un peu vers 16 heures, nous empannons donc. Manoeuvre impeccable, Capu à la GV et Adrien aux écoutes de spi et barre. Une fois le bateau bien calé sur son nouveau cap, le moulinet de la canne se déroule à pleine vitesse! Il y a un poisson au bout de la ligne. Adrien tente de le remonter, le poisson a l'air de bonne taille vu les sauts qu'il fait derrière. Malheureusement on ne le verra pas de plus près, il se décroche mais à la délicatesse de nous laisser le leurre sur la ligne. Pas de poisson pour le dîner, dommage. La prochaine fois, il faudra ralentir le bateau, plutôt que de continuer à surfer avec des pointes à 12 noeuds.


Deuxième empannage vers 20h pour aller en route direct vers Lanzarote. Le vent monte un peu et refuse, le reacher remplace le spi de tête. Le bateau cavale sur les vagues, le sillage s'étire et le pilote tient fièrement la barre. Le Capado est beau, et bien dans son élément. La nuit fut rapide, mais difficile de trouver le sommeil dans ces conditions. L'hydrogénérateur émet un son très aigu dans chaque surf, pas très agréable. Par contre, il charge à 20 ampère heure dans ces conditions, donc on ne le met pas longtemps.
La nuit avance et nous voyons de plus en plus les lumières de Lanzarote. Quel paysage au petit matin quand nous longeons l'ile! Pas de végétation, une multitude de maisons blanches sur la côte et entre les collines et cratères volcaniques. Quel décalage quand on entend encore les boites de nuit sur la côte!
Nous arrivons à Puerto Calero, dans le sud de l'île à 10h30 le 8 mai, avec un accueil du port très sympathique. Une bonne douche s'impose ainsi qu'un bon gros burger.



La video de la traversée :

1 commentaire:

  1. Trop sympa le recit de la traversee, la video, tout! Je vois aussi que vous avez pris des couleurs, enfin :-) Heureux de voir que Capado maintient une performance de haut niveau! Tenez nous au courant avant la grande traversee.

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