lundi 26 septembre 2011

Las San Blas (Kuna Yala)

Pour notre premier mouillage aux San Blas, nous jetons l'ancre à Chichime et nous sautons immédiatement à l'eau tant la chaleur est pesante. En comité d'accueil, 2 superbes raies passent sous le bateau. Nous améliorons ensuite notre taud de cockpit pour l'utiliser aussi comme récupérateur d'eau de pluie, très efficace car dès la première nuit nous remplissons le jerrican de 20L.
Au petit matin, direction le récif avoisinant pour un peu de chasse fort fructueuse: une langouste brésilienne de bonne taille, 2 autres plus petites, 2 poissons soleil, et surtout une énorme araignée de mer avec des pinces monstrueuses! Un régal.
Ainsi rassasiés, nous nous attaquons à notre planning dans cette archipel aux îles innombrables. En effet, il y a tellement de possibilités qu'on pourrait y rester quelques mois sans s'ennuyer.... mais le pacifique nous appelle donc nous devons profiter à fond des 10 jours impartis.
Le 15, direction Dog Island. Après le déjeuner, nous plongeons sur l'épave par 3 mètres de fond. Quelques poissons, de beaux coraux mais pas aussi grandiose qu'à Aruba. Nous passerons la nuit à Banedup, un peu plus à l'Est. Toutes les îles sont superbes, entretenues par les Kunas y vivant. Certains ratissent même les plages, par contre tout les côtés au vent sont souillés par d'innombrables bouteilles plastiques de toute forme. C'est le bout du monde ici, le dernier rempart pour tous ces déchets plastiques emportés par les vents.
Après une bonne nuit réparatrice, sans orage, nous partons pour Salaardup. Nous sommes seuls, l'île rien que pour nous et les kunas y résidant. Les orages passeront toute l'après midi donc on s'affaire pour le blog et un peu de lecture. Nous changeons de mouillage pour Waisaladup à 10 milles de là. Lors de notre recherche en zodiac d'un récif exploitable pour chasser, nous rencontrons Gérald sur Plénitude. 12 ans qu'il navigue en mer des caraïbes, et seul de surcroit! Pour lui, les San Blas sont le plus beau coin qu'il ait vu. On échange quelque bouquins à bord du Capado, puis sommes invités à son bord pour l'apéro.
Direction la ville! Nargana. On y vient pour chercher du fuel, jeter nos poubelles et retirer des sous à la banque. Sur place, nous commençons par un démontage en règle du moteur hors bord qui se noie constamment. Malgré une méconnaissance totale du support quelques vis bien grippées, on arrive à le refaire fonctionner, sans doute avec beaucoup de chance! En guise d'atterrissage, nous trouvons un village de petites cahutes traditionnelles baignées dans les ordures et les paraboles satellites. Pour les ordures, on nous dirige vers Frederico, un Kuna bien éméché (il est 14h30) et donc incompréhensible, ni en anglais, ni en espagnol. Il est réputé pour ne pas jeter les ordures dans la mangrove, contrairement à d'autres. Ensuite, nous trouvons des légumes. Nous avons de la chance car tout dépend des arrivages de bateau. D'ailleurs pas de pain car pas de farine aujourd'hui. Enfin, on trouve un gars qui vend du fuel. Il amasse des bidons dans son jardin et te remplit le bidon pour un prix très correct. Finallement nous tentons la banque mais elle est fermée, ce sera donc pour le lendemain. Et là, catastrophe, il y a bien une banque, mais on ne peut pas y retirer d'argent, quel non-sens!
Il est triste de voir à quel point le dollar et l'occidentalisation peuvent faire comme ravages. La ville de Nargana n'est qu'un gros dépotoire, les toilettes sont des cabines sur pilotis avec un trou au milieu, et les habitants sont rivés devant leur télévisions tout en discutant sur leur mobile. A partir de 14h, ils ont déjà bien attaqués l'alcool, donc une bonne sieste s'impose. C'est content que nous rejoignons les Coco Bandero Cays et retrouver un cadre plus naturel.
Nous mouillons au milieu de 4 îles de cocotiers et de sable blanc, l'eau y est superbe. Une petite chasse s'impose et revenons avec un bon diner. Le lendemain, c'est alternance d'orages. Adrien part chasser seul et reviens avec une bonne langouste pour le déjeuner. Ensuite nous aurons la visite de deux sharksuckers ( poissons pilotes avec une ventouse sur le haut du crâne pour coller aux requins) qui squattent sous le bateau. Atelier épissures pour Adrien qui grimpe au mât pour enlever les bastaques et y retourne pour les remettre après ajustement des longueurs.
Le 21 septembre, Capado se dirige vers les Hollande Cays, îles les plus au large de l'archipel, vers le mouillage de la piscine (nommé ainsi pour les 4 métres de fond, avec eau turquoise). A peine arrivés, nous trouvons un récif très prometteur et ne tardons pas à débusquer 4 belles langoustes. Que c'est jouissif de se nourrir ainsi de sa pêche! Nous y retournons donc le lendemain mais un gros orage écourte notre baignade, il faut vite rentrer au bateau fermer tout les hublots. Une fois fait, il pleut si fort que nous prenons une douche... un peu fraîche, mais à l'eau douce!!!!
Tout propre, nous allons sur l'île voisine et marchons un peu entre les bois flottés, les tongs, semelles de chaussures, bouteilles en plastique, flacons de parfum, bouteilles en verre, on y trouve de tout. A notre retour, nous rencontrons John et Nat sur Millenium, un 60 pieds construit par John il y a 18 ans, et qui a fier allure. John est australien et Nat thaïlandaise et voyagent depuis 5 ans. On se donne rendez vous pour Porto Bello, dernière étape avant Colomb et le canal.
Enfin un peu de vent, Millenium et Capado sortent ensemble du mouillage, cap à l'ouest. Millenium n'a pas de spi, et ainsi Capado passe vite en tête et le distance. C'est toujours agréable de fumer un bateau presque 2 fois plus grand et 4 fois plus lourd. Arrivés à Porvenir, on laisse nos derniers dollars pour la sortie du Kuna Yala et ainsi avoir la permission de rejoindre Portobelo.
Dernière nuit à Chichime le 23 septembre.
Il est un peu frustrant de quitter cet endroit après si peu de temps. C'est absolument magnifique et le calme qui y règne est impressionnant de contraste pour nous habitués aux agglomérations bruyantes. Avant d'y venir, il faut bien prévoir l'avitaillement et la liquidité, car on ne trouve rien. On peut vivre de sa chasse, ou acheter aux indiens Kunas qui chassent tout les matins. On y serait bien resté encore un bon bout de temps et découvrir un peu plus la population locale, ainsi que la communauté de gens en bateau qui vivent entre ces îles.
La durée de notre voyage (2 ans et demi), contrairement aux couples plus âgés que nous rencontrons (indéfinie), nous permet de voir plein de chose mais d'en rater plein aussi. Au moins nous saurons où revenir si l'occasion se présente.
Pour les San Blas, il est grand temps de s'y immerger avant que le dieu dollar ne gâche tout. D'ailleurs notre dernière nuit à Chichime fut entre 2 bateaux de pêche au gros, un autre bateau à moteur, et un Megayacht dont le propriétaire est arrivé le lendemain matin en hélicoptère (histoire de réveiller tout le monde).

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