jeudi 11 août 2011

Bonaire, presque Cartagena

Départ de Bonaire le 07 août 2011 à 11h30, après une dernière plongée. Direction Cartagena en Colombie, pour vibrer au rythme de la salsa.
Départ sous spi fractionnel et GV haute, l'alizé est au top mais les vagues un peu chaotique dès que nous quittons le dévent de l'île. Donc le pilote n'est pas vraiment à son aise. Heureusement Augustin n'a pas tout oublié de ses jeunes années de régatier en dériveur, donc nous avons un barreur supplémentaire à bord.
Vers 13h, nous croisons une baleine à 20 m du Capado qui passait dans la direction opposée, donc la rencontre fut brève, mais néanmoins très belle.
L'alizé se renforce un peu en début d'après midi et le bateau accélère, Augustin se régale à la barre malgré quelques petits départs au vrac sans dangers.
A 15h, la ligne défile très très vite!!!! Le bateau allant à 10 noeuds, il est urgent de ralentir. Le spi est très vite affalé. Claire maintient le spi sur le pont pendant qu'Adrien commence la lutte avec la bête qui a un rapala au menu du jour. Ca tire vraiment très fort! On ne regrette pas le changement de ligne pour un diamètre supérieur et un meilleur système de montage du rapala. Les vagues en désordre ne facilitent pas non plus le travail. Rien n'y fait, la bête reste très lourde et le moulinet souffre. Du coup Augustin lofe pour ralentir encore plus Capado et se maintenir à la limite du fasseyement avec la GV. On arrive enfin à distinguer un Thon d'un beau gabarit. Il est bien plus gros que tout ce qu'on a jamais péché! Il est intéressant de noter que nous avions justement acheté des rapalas plus petit pour pécher moins gros, et nous voici flanqués de la meilleure prise jusqu'alors. Pas facile de ramener tel spécimen à bord, heureusement que le cockpit est ouvert sur l'arrière, ainsi nous pouvons faire glisser le thon sans avoir à trop le soulever.
Une fois la canne rangée et le poisson sécurisé, le spi fractionnel retrouve le vent et propulse à nouveau le Capado à bonne vitesse, avec Augustin à la barre, apprenant à maîtriser les surfs et les relances. Pour les autres, c'est activité cuisine! Adrien débite le thon. Pour information, un thon saigne beaucoup, donc c'est une véritable boucherie! En tout cas, les quelques thon précédents furent un bon entrainement et le processus devient de plus en plus efficace. L'anatomie du thon n'ayant plus aucun secret. Claire et Capu s'affairent pour couper les échalotes, couper le thon en petits morceaux pour le tartare, et en plus gros cubes pour ce qui sera cuit. Il y en a beaucoup trop pour 4 mais on va se régaler. Toute cette préparation pendant qu'Augustin scorait quelques beaux surfs dont un à 14 noeuds.
A la tombée de la nuit, le vent monte d'un cran, donc nous prenons directement 2 ris dans la GV et gardons le spi fractionnel. Les vagues s'organisent un peu plus et le bateau est plus facile à contrôler. Une fois le succulent tartare de thon avalé, nous entamons les quarts de nuit. Claire et Capucine tourneront toutes les heures impaires, alors qu'Augustin et Adrien alterneront lors des heures paires. Ainsi chaque personne partage son quart avec 2 personnes différentes. La nuit est belle, baignée par une belle lune et aucun nuage.
A 23h, Claire rejoint Adrien qui est à la barre. Tout se passe bien, Adrien score un surf à 14,2 noeuds; nouveau record de la journée. Globalement le bateau avance entre 10 et 13 noeuds et les vracs se font de plus en plus rares car les vagues se font plus régulières.
A 23h45, BANG!!!!!! Le bateau s’arrête, passe sur l'étrave et redémarre. Claire voit une baleine ressortir dans le sillage. Sous le choc, en tentant de garder le bateau en ligne, la barre tribord casse dans les mains d'Adrien. Ce dernier se rue sur la barre sous le vent. Capucine est déjà sur le pont prête à intervenir, Augustin la suit et remplace tout de suite Adrien à la barre pour éviter que le bateau n'empanne tout seul. Le spi est affalé en 4ème vitesse. On reprend un peu le contrôle du bateau. Il est temps d'évaluer la situation. A la lampe frontale, Adrien constate que la mèche de safran tribord est tordue immobilisant quasiment ce dernier. Le safran bâbord est intact. La quille ne semble pas avoir pris de coup car la structure autour est saine.
Pour récupérer encore plus de contrôle, on désolidarise la barre bâbord de la barre tribord et fixons pour de bon le safran tribord. Ainsi le bateau est à peu près dirigeable.
Nous sommes alors à 26 nm au Nord-Est de la pointe nord d'Aruba, nous empannons donc pour faire route vers la côte sous le vent de cette île. Le safran bâbord devient alors le safran au vent, donc entre les vagues, il est hors de l'eau, ce qui n'aide pas pour aller droit. Nous affalons la Grand voile et continuons au moteur.
Ça prendra un bout de temps avant de retrouver des eaux calmes, donc nous reprenons les quarts afin d'être reposés en arrivant.
A 8h du matin, nous nous engageons dans le chenal du port d'Aruba après quelques palabres sur VHF pour expliquer notre faible manoeuvrabilité et demander autorisation d'aller directement à la marina sans passer d'abord par les douanes. Dans n'importe quelle autre île, c'est ce qu'on fait, hors à Aruba, c'est interdit.... Finalement on nous laisse entrer, avec l'aide d'un capitaine du pord qui monte à bord tel un pilote pour les bateaux plus gros. A 8h50 nous sommes amarrés dans une place qui n'a nécessité que d'aller tout droit, donc c'était parfait. Ouf, c'est un soulagement d'avoir ramené le bateau sans autre dommage collatéral. Tout l'équipage a été super et personne n'est blessé.
La marina ne peut nous garder plus de 2 jours. Donc on s'affaire vite pour faire une première plongée de contrôle qui confirme bien que seul le safran tribord est cassé mais que le reste n'a pas souffert. Pendant ce temps, Capucine et Augustin ont pris les vélos afin de régulariser notre situation auprès des douanes. Ensuite nous démontons le safran et le sortons de l'eau. La mèche est effectivement bien tordue et la lame est éclatée sur les bords d'attaque et de fuite, un beau carnage.
En attendant de trouver des solutions, nous pouvons profiter de la piscine de l’hôtel qui en complexe avec la marina, c'est très agréable.
Nous recevons la visite de 2 artisans, un pour redresser la mèche et un autre pour refaire le profil intégralement à partir du safran intact. Nous recevons leurs devis 2 jours après. Entre temps, nous prenons contact avec l'assurance qui propose de nous envoyer un expert. Ce sera long avant qu'on puisse reprendre le large....

2 commentaires:

  1. Merci pour le blog. Superbe.
    Peutetre le blog de mon ami JA peux vous interesee
    www.capstres.com

    Il me manque plus d´info sur votre bateaux, electronique, plaques solaires, bidons d´eaux....

    Salud y buen viento

    Eduardo Stark

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  2. Bonjour Eduardo,
    Merci pour le blog de Capstress, hay buenas informaciones ya que han pasado por las San Blas y Panama hace solo un par de mezes.
    Por los detallos tecnicos sobre el barco, hay que ir a la pagina: http://capado.over-blog.com/
    Aya veras todas las fotos de la construccion, asi que fotos del barco navegando.
    Saludos

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